La traduction indonésienne : une aventure avec Le Livre d’Urantia
La traduction indonésienne : une aventure avec Le Livre d’Urantia
Par Nugroho Widi, Jakarta, Indonésie
Note de l’éditeur : la traduction indonésienne fut publiée en avril 2020, sur le site de la Fondation. Widi, le chef de l’équipe de traduction, partage avec nous son récit du projet.
La traduction indonésienne est enfin terminée et a été publiée ici : urantia.org/id/buku-urantia. Je la conçois comme la première étape de mon récit— il y en aura encore.
Mais maintenant, j’en partage avec vous la première partie.
Je m’appelle Nugroho Widi. Vous pouvez m’appeler Widi, plus facile à prononcer pour la plupart des gens. (Comme beaucoup d’Indonésiens, je n’utilise pas mon nom de famille.) Je suis né en Indonésie et j’y ai vécu toute ma vie. Je suis à la retraite et depuis peu, je suis un administrateur, développeur, programmateur et consultant de site web.
J’ai eu un excellent début de vie avec de bonnes perspectives. Mon parcours scolaire primaire et secondaire fut excellent, j’allais donc à l’université. J’ai obtenu un diplôme en technologie agricole, mais ce genre de travail ne me convenant pas, j’ai donc passé un master en management. Je ne fus pas performant en affaires comme je le pensais. Alors, j’obtins un master en théologie, étudiant le Christianisme et l’Islam. Cependant, je n’avais pas l’intention de devenir prêtre.
Donc j’étais là, dans le flou, pas performant et pauvre. J’avais des capacités mais d’une certaine manière, étais incapable d’atteindre les hauts niveaux auxquels je pensais appartenir. Je ne réussissais pas à exceller nulle part et un sentiment de médiocrité me hantait. Les années suivantes, m’apportèrent un travail routinier et ordinaire et je vécus de nombreux échecs.
Entre temps, vers 1997, poussé par la curiosité à propos du surnaturel, je trouvai Le Livre d’Urantia sur un site paranormal, qui n’existe plus. Je téléchargeai les fascicules en anglais sur urantia.org et un an plus tard, j’achetai le livre imprimé, sur Amazon. Je terminai de le lire en 1999.
En tant que chercheur de vérité, je ressentis, avec ce livre, une bonne vibration en mon cœur, donc je l’acceptai rapidement.
Pour moi, sa vérité est à la fois cohérente pour la tête et le cœur. Ce texte est aussi systématique et répond à de nombreuses questions. Ayant un esprit scientifique, je ne pouvais qu’accepter des enseignements théologiques qui soient consistants avec des faits simples comme l’évolution, les ères géologiques et l’astronomie.
Évidemment, je voulais partager Le Livre d’Urantia, en indonésien. L’Islam est la religion majoritaire à 80%, les Chrétiens représentent 15% et le reste comprend des Bouddhistes et des Hindous. J’ai rencontré de négatives réactions de la part des Chrétiens Évangélistes qui pensent que la Bible est l’infaillible Parole de Dieu. J’ai trouvé que la plupart des Catholiques, néanmoins, ne rejetaient pas Le Livre d’Urantia.
La majorité des Musulmans que j’ai contacté n’ont pas réagi. Il y a un petit nombre de musulmans qui sont intéressés par le New Âge et la métaphysique et j’en ai rencontré quelques uns qui étaient intéressés à le lire. Ils me demandaient continuellement de le traduire. Lorsque le projet débuta, quelques uns rejoignirent l’équipe en corrigeant mon travail.
Cette aventure fut un appel clair, et je contactais la Fondation Urantia. J’eus l’accord de Seppo Kanerva, en 2000, qui était le directeur des Traductions de la Fondation Urantia, en ce temps là, mais je n’avançai pas vite à cause de mon incapacité d’épauler le projet en solitaire. Cela changea en 2013, lorsque Georges Michelson-Dupont (qui est le Directeur actuel des Traductions) me rendit visite chez moi et rencontra notre petit groupe : Yusuf, Yntan et Rahman. Nous avons reçu un nouveau contrat, de la supervision et assez d’aide pour continuer l’aventure.
Ce chemin de la traduction fut une route longue, difficile et sinueuse. Les langues asiatiques ont une structure différente que celle de l’anglais. La langue indonésienne vient de l’arabe et du sanskrit. Les verbes sont dérivés de syllabes et se renforcent de préfixes et de suffixes. Il n’y a pas de temps présent ou passé et la structure de la grammaire est différente. Le Livre d’Urantia utilise beaucoup de phrases complexes, vous pouvez imaginer les difficultés pour le traduire !
Avec plus de 2000 pages à traduire, mon tempo de travail journalier pouvait être très lent. Comprendre le vrai sens d’une phrase pouvait être un réel défi. Certaines étaient juste trop pour mon cerveau et je passais des jours entiers sur une page. Les parties les plus difficiles à traduire furent l’Introduction à cause de définitions et de mots nouveaux, et les fascicules sur le Suprême par leurs nombreuses phrases complexes.
En tout, la traduction utilisa quatre ordinateurs portables, prit plus de 20 ans d’heures innombrables comprenant les week-ends et les vacances. Georges entretint une communication constante et aida de nombreuses façons avec beaucoup de patience et d’observations significatives. Heureusement, ma carrière laïque me permit toujours d’avoir du temps libre pour m’asseoir et traduire.
Rétrospectivement, je crois que le Maître arrangea tout et se servit de mes points forts, de mes points faibles, de mes échecs et de mes médiocrités. Ma faim de réalisations élevées me motiva à continuer, jour après jour, sur ce qui semblait être une route sans fin. Mon ambition perdue de carrière se réveilla à la perspective de traduire la cinquième révélation d’époque. Si j’avais été performant comme mes amis, je ne serais pas devenu un traducteur. Et quoiqu’il en soit, Dieu s’occupa de moi et de ma famille.
Maintenant, que la traduction indonésienne est terminée, le travail de dissémination de ses enseignements célestes commence. J’espère que la traduction s’améliorera au fil du temps, et que ce sera une référence édifiante pour améliorer les religions actuelles de notre temps. Finalement, elles s’uniront dans la religion de Jésus.
Lorsque le projet arriva à terme, j’inspirais profondément. J’ai pris ma retraite récemment et je suis dorénavant à mon compte et j’apprends à vivre à nouveau. Mais je ne peux pas me reposer trop longtemps. Bientôt, je devrais contrôler mon moteur, le remplir d’essence et le préparer pour de nouveaux défis à venir. Cette traduction était seulement le premier jalon, la première phase de l’appel original du Maître !
Je dois continuer à servir avec mon moteur usé, jusqu’à ce qu’il ne marche plus. Mais je sais que le Maître me donnera un meilleur moteur sur le monde des maisons.