Par Henk Mylanus, Trustee Émérite et Directeur des Ventes de l’Europe, Bretagne, France
Note de l’éditeur : le terme « chaîne d’approvisionnement » est connu par beaucoup, dans le monde des affaires, bien qu’avant la pandémie il ne signifiait pas grand-chose pour nous autres. Il décrit le processus que nous considérons comme normal : le flux souple et opportun de matériaux, de composants et de produits finis, une partie des efforts méconnus et de la coopération généralisée qui apporte les marchandises dont nous avons besoin, entre nos mains, quand nous les attendons. Depuis un an et demi, beaucoup d’entre nous se sont posés des questions au sujet des ruptures de nombreux articles, qui peuvent être causées par des ruptures d’une chaîne de production, à un point précis. Et il s’avère que même Le Livre d’Urantia a été touché par ce type de problème. Dans cet article, Henk Mylanus donne des exemples d’effondrements de chaînes de production et nous dit comment il a géré ceux qui ont touché l’impression du livre et la distribution en Europe.
Lorsque la pandémie de Covid-19 frappa l’Europe, on se rendit rapidement compte que les grandes entreprises de fabrication, qui dépendaient des approvisionnements rapides depuis l’Asie, auraient des difficultés à satisfaire leurs besoins de composants. Sur le plan international, l’exemple le plus évident, fut l’effondrement de la chaîne de production des microprocesseurs, utilisés en grande quantité dans l’industrie automobile. Les multiples confinements en Asie, par exemple à Singapour et à Taïwan, créèrent un déficit de production de 22 à 30%. Ceci eut pour résultat que les usines automobiles des États-Unis comme General Motors et Ford durent fermer leur production à cause du manque d’approvisionnement. Les Européens comme Volkswagen et Peugeot firent la même chose.
Au milieu de 2020, je commençai à remarquer que le coût d’expédition des conteneurs chargés, depuis l’Extrême-Orient jusqu’à la Côte Est des États-Unis, augmentait rapidement. En juillet 2020, le prix pour expédier un conteneur de 20-pieds de Singapour vers la Côte Ouest était de 1,250$. Une année plus tard, le prix avait presque doublé de 2,800$ à 2,900$ par conteneur !
Ensuite, le plus grand porte-conteneurs du monde bloqua le Canal de Suez, ce qui arrêta la navigation totalement. Encore une fois, il y eut un effondrement soudain dans la chaîne de production qui affecta toutes les cargaisons pour l’Europe et les Amériques.
Étant responsable des ventes et de la distribution du Livre d’Urantia en Europe, je me rendis compte que si nous devions imprimer des livres, nous aurions à le faire en Europe à cause des coûts exponentiels croissants, du transport maritime transatlantique. Je vérifiai si l’approvisionnement de papier Bible en Europe serait affecté. Heureusement, ce ne serait pas le cas. Pratiquement, tout le papier est fabriqué en Finlande, qui est initialement un pays forestier, donc la production ne serait pas en danger pour les usines à papier. Je regardai aussi les disponibilités de l’encre pour l’impression, et ça non plus n’était pas un problème.
Mais un jour, je découvris une chose à laquelle je n’aurais jamais songé. Je reçus un coup de téléphone d’un directeur d’entrepôt de notre partenaire imprimeur, du Sud de l’Allemagne. Ils avaient imprimé une grande quantité de livres pour un client aux États-Unis et ne pouvaient pas trouver les palettes standards US pour les transporter. Hélas, ils ne pouvaient pas trouver une seule palette dans toute l’Allemagne !
Il me demanda si je pouvais trouver 100 palettes avec un traitement thermique et un marquage pour les États-Unis. J’appelai le directeur de notre entrepôt aux Pays-Bas et lui demandai de chercher dans les petits villages aux alentours du sud de Rotterdam. À notre grande surprise, il était impossible d’acheter, même une seule palette neuve, car la production de bois était tarie.
Par chance, ils trouvèrent 100 palettes appelées palettes d’échange ou palettes de rotation, immédiatement. Après une nuit de traitement thermique et de marquage, ces palettes furent livrées le lendemain. Quelques heures plus tard, le camion de l’imprimeur vint les chercher et les livra à leur imprimerie. Quelquefois, ça aide de connaître les bonnes personnes.
De plus, je sécurisai 100 autres palettes, celles appropriées US et leurs dessus en bois chez la même entreprise, pour la Fondation Urantia, juste au cas où, et les fis stocker dans notre entrepôt. Finalement, mon instinct se justifia. Nous avons récemment passé un contrat pour un important tirage en Europe, et ces livres seront embarqués vers les États-Unis. Heureusement, nous aurons les palettes nécessaires pour le faire.
Une grande question reste : quand l’approvisionnement allant de l’est à l’ouest, sera-t-il à nouveau équilibré ? Cela conduira à une baisse du prix par conteneur, qui à son tour, réduira le coût de la distribution du livre. J’espère et je prie pour que cela arrive à la fin de 2021.
Lorsque nous prenons en compte l’impact des ces défis sur notre mission de semer Le Livre d’Urantia mondialement, cela nous rappelle l’importance du commerce mondial. Comme un Melchizedek nous le dit dans le fascicule sur le gouvernement humain, « La paix sur Urantia sera amenée bien davantage par des organisations de commerce international que par toute la sophistique sentimentale des plans chimériques de paix. Les relations commerciales ont été facilitées par le développement du langage et par des méthodes de communications, ainsi que par l’amélioration des moyens de transport. » 70:3.4 (787.4)
Maintenant, lorsque vous lirez cet extrait et réfléchirez sur le sujet de la communication et du transport, je vous invite à visualiser des choses relativement petites comme les appels téléphoniques et les palettes – réfléchissez ensuite de quelle manière, le travail que chacun de nous accomplit, peut aider à rapprocher un peu plus la paix mondiale.