de Dr William S. Sadler (Télécharger comme un fichier PDF [1])
1. LA PLACE D'URANTIA DANS LE COSMOS
Votre monde, Urantia, est l'une des nombreuses planètes habitées similaires comprises dans l'univers local de Nébadon. Cet univers, avec d'autres créations semblables, forme le superunivers d' Orvonton dont la capitale est Uversa, d'où vient notre commission. Orvonton est l'un des sept superunivers évolutionnaires du temps et de l'espace qui entourent l'univers central de Havona, la création sans commencement ni fin de perfection divine. Au coeur de cet univers éternel et central, se trouve l'Ile du Paradis, immobile, centre géographique de l'infini et demeure du Dieu éternel. 0:0.5 [2]
2. L'ÂME ET LA PERSONNALITÉ DÉFINIS
L'âme. L'âme de l'homme est une acquisition expérientielle. À mesure qu'une créature mortelle choisit de faire la volonté du Père qui est aux cieux, l'esprit qui l'habite devient le père d'une nouvelle réalité dans l'expérience humaine. Le mental mortel et matériel est la mère de cette même réalité émergente. La substance de cette nouvelle réalité n'est ni matérielle ni spirituelle–elle est morontielle. C'est l'âme émergente et immortelle destinée à survivre à la mort physique et à commencer l'ascension du Paradis.
La personnalité. La personnalité de l'homme mortel n'est ni corps, ni mental, ni esprit ; elle n'est pas non plus l'âme. La personnalité est la seule réalité invariante dans l'expérience constamment changeante d'une créature ; et elle unifie tous les autres facteurs associés de l'individualité. La personnalité est le don unique conféré par le Père Universel aux énergies vivantes et associées de la matière, du mental et de l'esprit, et qui survit avec la survivance de l'âme morontielle.
Morontia est un terme désignant un vaste niveau intermédiaire entre le matériel et le spirituel. Il peut désigner des réalités personnelles ou impersonnelles, des énergies vivantes ou non vivantes. La chaîne du tissu morontiel est spirituelle, sa trame est matérielle. 0:5.10 [3]
3. LA QUALITÉ SPIRITUELLE DE L'HOMME
Nous sommes pleinement conscients des difficultés de la tâche qui nous a été assignée. Nous reconnaissons qu'il est impossible de traduire complètement le langage des concepts de divinité et d'éternité dans les symboles linguistiques des concepts limités du mental des mortels. Mais nous savons qu'un fragment de Dieu habite dans le mental humain et que l'Esprit de Vérité séjourne avec l'âme humaine. De plus, nous savons que ces forces spirituelles conspirent pour rendre l'homme matériel apte à saisir la réalité des valeurs spirituelles et à comprendre la philosophie des significations de l'univers. Mais, avec plus de certitude encore, nous savons que ces esprits de la Présence Divine peuvent aider l'homme à s'approprier spirituellement toute la vérité contribuant à rehausser la réalité toujours progressante de l'expérience religieuse personnelle–la conscience de Dieu. 0:12.12 [4]
4. DES MONDES CRÉÉS POUR ÊTRE HABITÉS
Les myriades de systèmes planétaires ont tous été faits pour être finalement habités par de nombreux types différents de créatures intelligentes, d'êtres qui peuvent connaître Dieu, recevoir l'affection divine et aimer Dieu en retour. L'univers des univers est l'œuvre de Dieu et le lieu de résidence de ses diverses créatures. Dieu a créé les cieux et formé la terre. Il a établi l'univers et n'a pas créé ce monde en vain, il l'a formé pour être habité. 1:0.2 [5] Isa. 45 :18. [6]
5. LE MANDAT SUPRÊME DE DIEU – SOYEZ PARFAIT
Tous les mondes illuminés reconnaissent et adorent le Père universel, l'auteur éternel et le soutien infini de toute la création. Dans les innombrables univers, les créatures douées de volonté ont entrepris le long, long voyage vers le Paradis, la lutte fascinante de l'aventure éternelle pour atteindre Dieu le Père. Le but transcendant des enfants du temps est de trouver le Dieu éternel, de comprendre la nature divine, de reconnaître le Père Universel. Les créatures qui connaissent Dieu n'ont qu'une ambition suprême, un seul désir brulant, c'est d'être semblable dans leur propre sphère à ce qu'il est dans sa perfection paradisiaque de personnalité et dans sa sphère universelle de juste suprématie. Du Père Universel qui habite l'éternité est issu le commandement suprême : Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait. En amour et miséricorde, les messagers du Paradis ont transmis cette divine exhortation à travers les âges et les univers, même jusqu'à des créatures d'origine animale aussi humbles que les races humaines d'Urantia.
Cette magnifique et universelle injonction de s'efforcer d'atteindre la perfection de la divinité est le premier devoir et devrait être la plus haute ambition de toutes les créatures qui se débattent dans la création du Dieu de perfection. Cette possibilité d'atteindre la perfection divine est la destinée finale et certaine de tout l'éternel progrès spirituel de l'homme. 1:0.3 [7] Matt. 5 :48 [8]
6. PORTRAIT DE LA RÉALITÉ DE DIEU
Dieu est la réalité primordiale dans le monde spirituel. Dieu est la source de la vérité dans les sphères mentales. Dieu couvre tout de son ombre d'un bout à l'autre des royaumes matériels. Pour toutes les intelligences créées, Dieu est une personnalité et, pour l'univers des univers, il est la Source-Centre Première de réalité éternelle. Dieu n'est semblable ni à un homme ni à une machine. Le Père Premier est esprit universel, vérité éternelle, réalité infinie et personnalité paternelle.
Le Dieu éternel est infiniment plus que la réalité idéalisée ou l'univers personnalisé. Dieu n'est pas simplement le désir suprême de l'homme, la recherche du mortel devenue réalité objective. Dieu n'est pas non plus un simple concept, le potentiel de pouvoir de la droiture. Le Père Universel n'est ni un synonyme de la nature ni la loi naturelle personnifiée. Dieu est une réalité transcendante, et non simplement le concept humain traditionnel des valeurs suprêmes. Dieu n'est ni une focalisation psychologique de significations spirituelles ni l'œuvre la plus noble de l'homme Il se peut que Dieu soit l'un de ces concepts ou tous ces concepts dans le mental des hommes, mais il est plus que cela. Il est une personne salvatrice et un Père aimant pour tous ceux qui jouissent de la paix spirituelle sur terre et qui souhaitent ardemment faire l'expérience de la survie de la personnalité lors de la mort. 1:2.1 [9]
L'infinité de la perfection de Dieu est telle qu'elle fait de lui éternellement un mystère. Et le plus grand des mystères insondables de Dieu est le phénomène d'habitation divine dans le mental mortel. La manière dont le Père Universel séjourne chez les créatures du temps est le plus profond de tous les mystères de l'univers. La présence divine dans le mental de l'homme est le mystère des mystères. 1:4.1 [10]
Quand vous en aurez fini ici-bas, quand vous aurez achevé votre parcours terrestre sous votre forme temporaire, quand vous aurez terminé votre voyage d'épreuve dans la chair, quand la poussière qui compose le tabernacle mortel sera retournée à la terre d'où elle vient, alors, selon la révélation, l'Esprit qui vous habite retournera à Dieu qui l'a donné. Un fragment de Dieu, une partie intégrante de la divinité, séjourne en chaque être moral de cette planète. Ce fragment ne vous appartient pas encore par droit de possession, mais il est préparé intentionnellement pour ne faire qu'un avec vous si vous survivez à l'existence mortelle. 1:4.3 [10] Eccl. 12 :7 [11]
Ne permettez pas à la grandeur de Dieu, à son infinité, d'obscurcir ou d'éclipser sa personnalité. Celui qui a dessiné l'oreille n'entendra-t-il pas ? Celui qui a formé l'œil ne verra-t-il pas ? Le Père Universel est le summum de la personnalité divine. Il est l'origine et la destinée de la personnalité à travers toute la création. Dieu est à la fois infini et personnel, il est une personnalité infinie. Le Père est vraiment une personnalité, bien que l'infinité de sa personne le place pour toujours au delà de la pleine compréhension des êtres matériels et finis. 1:5.4 [12]
Bien que les mortels matériels ne puissent voir la personne de Dieu, ils devraient se réjouir dans l'assurance qu'il est une personne. Acceptez par la foi la vérité dépeignant le Père Universel comme ayant tant aimé le monde qu'il a pourvu à l'éternelle progression spirituelle de ses humbles habitants. Il trouve sa joie dans ses enfants. Dieu n'est dépourvu d'aucun de ces attributs suprahumains et divins qui constituent une personnalité de Créateur parfaite, éternelle, aimante et infinie. 1:5.4 [12] Prov. 8 :31 [13] Isa. 62 :4 [14]
Pour la science, Dieu est une cause, pour la philosophie, il est une idée et, pour la religion, il est une personne, précisément le Père céleste et aimant. Pour les savants, Dieu est une force primordiale, pour les philosophes, une hypothèse d'unité, pour les personnes religieuses, une vivante expérience spirituelle.
L'homme a un concept inadéquat de la personnalité du Père Universel, et ce concept ne peut être amélioré que par le progrès spirituel des hommes dans l'univers. Il ne deviendra vraiment adéquat qu'au moment où les pèlerins du temps et de l'espace atteindront finalement au Paradis le divin embrassement du Dieu vivant. 1:6.2 [15]
10. L'EXPÉRIENCE DE CONNAÎTRE DIEU
Mieux un homme se comprend complètement lui-même, et apprécie les valeurs de personnalité de ses compagnons, plus il aura soif de connaître la Personnalité Originelle, et plus ardemment cet homme connaissant Dieu s'efforcera de devenir semblable à la Personnalité Originelle. On peut discuter des opinions sur Dieu, mais l'expérience en lui et avec lui existe au-dessus et au delà de toute controverse humaine et de la simple logique intellectuelle. L'homme qui connaît Dieu décrit ses expériences spirituelles non pas pour convaincre les incroyants, mais pour édifier et satisfaire mutuellement les croyants. P. 30.
Dieu est esprit–personnalité spirituelle. L'homme est également un esprit–personnalité spirituelle potentielle. Jésus de Nazareth atteignit la pleine réalisation de ce potentiel de la personnalité spirituelle dans l'expérience humaine. C'est pourquoi la vie où il a accompli la volonté du Père est devenue pour l'homme la révélation la plus complète et la plus idéale de la personnalité de Dieu. Bien que l'on ne puisse saisir la personnalité du Père Universel que dans une expérience religieuse effective, la vie terrestre de Jésus nous inspire par la démonstration parfaite d'une telle réalisation et d'une telle révélation de la personnalité de Dieu dans une expérience vraiment humaine. 1:6.8 [16] Jean 4 :24 [17]
11. LA RÉALITÉ DE L'IDENTITÉ DE L'HOMME
L'homme ne réalise pas son union avec Dieu comme une goutte d'eau pourrait trouver son unité avec l'océan. L'homme atteint l'union divine par une communion spirituelle réciproque et progressive, par des rapports de personnalité avec un Dieu personnel, par l'accession toujours croissante à la nature divine en se conformant de tout cœur et intelligemment à la volonté divine. Une relation aussi sublime ne peut exister qu'entre des personnalités. 1:7.2 [18]
12. LA SEULE FAÇON DE CONNAÎTRE DIEU
Ni mathématiques, ni logique, ni philosophie ne peuvent saisir la réalité ultime de l'univers, seule peut y parvenir l'expérience personnelle se conformant progressivement à la volonté divine d'un Dieu personnel. Ni science, ni philosophie, ni théologie ne peuvent valider la personnalité de Dieu. Seule l'expérience personnelle des fils du Père céleste par la foi peut amener la réalisation actuelle et spirituelle de la personnalité de Dieu. 1:7.5 [19]
Les réactions d'un Dieu immuable dans l'exécution de son dessein éternel peuvent paraître varier selon le comportement changeant et le mental mouvant des intelligences qu'il a créées. Autrement dit, ces réactions peuvent varier en apparence et superficiellement. Mais, sous la surface et au-dessous de toute manifestation extérieure, le dessein invariant, le plan perpétuel de l'éternel Dieu, reste toujours présent. 2:2.3 [20]
La miséricorde est simplement la justice tempérée par ce type de sagesse qui résulte de la parfaite connaissance et de la complète reconnaissance de la faiblesse naturelle des créatures finies et des handicaps dûs à leur environnement. Notre Dieu est plein de compassion, faisant grâce, longanime et prodigue de miséricorde. C'est pourquoi quiconque fera appel au Seigneur sera sauvé, car il pardonnera abondamment La miséricorde du Seigneur va d'éternité en éternité. Oui, sa miséricorde subsiste à toujours Je suis le Seigneur qui pratique la bienveillance affectueuse, le jugement et la droiture sur terre, car en ces choses je prends plaisir. Je n'afflige pas volontiers et ne chagrine pas les enfants des hommes, car je suis le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation 2:4.1 [21], Ps. 86 :15 [22], Rom. 10 :13 [23], Isa. 55 :7 [24], Ps. 103 :17 [25], 1 Chron. 16 :34 [26], Jer. 9 :24 [27], Lam. 3 :33 [28], 2 Cor. 1 :3 [29].
Il est faux de croire que Dieu soit amené à aimer ses enfants à cause des sacrifices de ses Fils ou de l'intercession de ses créatures subordonnées, car le Père lui-même vous aime C'est par suite de cette affection paternelle que Dieu envoie les merveilleux Ajusteurs habiter le mental des hommes. L'amour de Dieu est universel. Quiconque le veut peut venir. Il voudrait voir tous les hommes sauvés et parvenir à la connaissance de la vérité Il ne désire pas qu'aucun d'eux périsse.
Les Créateurs sont les premiers à tenter de sauver l'homme des résultats désastreux de ses folles transgressions des lois divines. Par nature, l'amour de Dieu est une affection paternelle. Donc parfois il nous châtie pour notre propre profit, afin que nous puissions participer à sa sainteté Même au cours de vos cuisantes épreuves, rappelez-vous que dans toutes nos afflictions il est affligé avec nous. 2:5.2 [30], Jean 16 :27 [31], Rev. 22 :17 [32]. 1 Tim. 2 :4.2 [33], 2 Pierre 3 :9 [34], Héb. 12 :9 [35], Isa. 63 :9 [36].
16. LE PÈRE CÉLESTE QUI PARDONNE
Dieu est divinement bienveillant pour les pêcheurs. Lorsque des rebelles reviennent à la droiture, ils sont reçus avec miséricorde, car notre Dieu pardonnera abondamment Je suis celui qui efface votre transgression par égard pour moi-même et je ne me rappellerai pas vos péchés. Voyez quel genre d'amour le Père nous a accordé pour que nous soyons appelés les fils de Dieu. 2:5.4 [37], Isa. 55 :7 [24]; 43 :25.1 [38], Jean 3 :1 [39].
17. LES FIDÈLES DIRECTIVES DE L'ESPRIT INTÉRIEUR
Après tout, la plus grande preuve de la bonté de Dieu et la raison suprême pour l'aimer est le don du Père qui habite en vous–l'Ajusteur qui attend si patiemment l'heure où lui et vous ne ferez qu'un pour l'éternité. Bien que vous ne puissiez trouver Dieu par une enquête, si vous voulez vous soumettre aux directives de l'esprit intérieur, vous serez infailliblement guidés pas à pas, vie après vie, à travers les univers et âges successifs, jusqu'à ce que vous finissiez par vous trouver en présence de la personnalité paradisiaque du Père Universel. 2:5.5 [37], Job. 11 :7 [40].
18. LA BONTÉ DE DIEU ENVERS L'HOMME ERRANT
La richesse de la bonté de Dieu conduit l'homme égaré vers la repentance.
Tout don utile, tout don parfait proviennent du Père des lumières. Dieu est bon, il est l'éternel refuge de l'âme des hommes. Le Seigneur Dieu est miséricordieux et gracieux. Il est longanime et il abonde en bonté et en vérité.
Goutez et constatez que le Seigneur est bon ! Béni est l'homme qui se fie à lui. Le Seigneur est gracieux et plein de compassion. Il est le Dieu du salut. Il guérit les cœurs brisés et bande les plaies de l'âme. Il est le tout-puissant bienfaiteur de l'homme. 2:6.3 [41], Rom. 2 :4 [42], Jas. 1 :17 [43], Ps. 73 :1 [44], Deut. 33 :27 [45], Ps. 103 :8 [25], Ex. 34 :6 [46], Ps. 34 :8 [47]; 111 :4 [48], Ps. 68.20 [49], Isa. 61 :1 [50].
19. DIEU, UNE PERSONNALITÉ INDIVISE
Le Père céleste plein d'affection, dont l'esprit habite ses enfants sur terre, n'est pas une personnalité divisée–l'une de justice et l'autre de miséricorde. Il n'y a pas davantage besoin d'un médiateur pour obtenir la faveur ou le pardon du Père. La droiture divine n'est pas dominée par une stricte justice distributive. Dieu en tant que père transcende Dieu en tant que juge. 2:6.6 [51]
20. LA NOUVELLE PHILOSOPHIE SUR DIEU
Le défi religieux de l'âge présent est lancé aux hommes et aux femmes spirituellement perspicaces, prévoyants et tournés vers l'avenir, qui oseront construire une nouvelle et attrayante philosophie de vie émanant des concepts modernes de vérité cosmique, de beauté de l'univers et de bonté divine, amplifiés et intégrés avec charme. Une telle vision nouvelle et droite de la moralité attirera tout ce qui est bon dans le mental des hommes et jettera un défi à ce qu'il y a de meilleur dans leur âme. Vérité, beauté et bonté sont des réalités divines et, à mesure que l'homme monte la gamme de la vie spirituelle, ces qualités suprêmes de l'Éternel se coordonnent et s'unifient de plus en plus en Dieu, qui est amour. 2:7.10 [52], Jean 4 :8 [17].
21. LA BIENVEILLANCE INFAILLIBLE DE DIEU
Le Père Universel n'est ni une force transitoire, ni un pouvoir changeant, ni une énergie fluctuante. Le pouvoir et la sagesse du Père sont parfaitement adéquats pour faire face à toutes les exigences de l'univers. Lorsque des circonstances critiques se présentent dans l'expérience humaine, il les a toutes prévues. Il ne réagit donc pas aux affaires de l'univers d'une manière détachée, mais plutôt en accord avec les prescriptions de la sagesse éternelle et en harmonie avec les commandements d'un jugement infini. En dépit des apparences, le pouvoir de Dieu ne fonctionne pas comme une force aveugle dans l'univers. 3:2.6 [53].
Le Père Universel est la seule personnalité dans tout l'univers qui connaisse effectivement le nombre des étoiles et des planètes de l'espace. Dieu a constamment dans sa conscience tous les mondes de chaque univers. Il dit aussi : J'ai certes vu l'affliction de mon peuple, j'ai entendu ses plaintes et je connais ses souffrances. Car le Seigneur contemple depuis les cieux, il voit tous les fils des hommes et il regarde du lieu de sa demeure tous les habitants de la terre Tout enfant de la création peut dire en vérité : Il connaît le chemin que je prends et, lorsqu'il m'aura éprouvé, j'en sortirai comme de l'or. Dieu connaît nos reculs et nos avances, il comprend nos pensées de loin et toutes nos voies lui sont familières. Toutes choses sont nues et ouvertes aux yeux de celui à qui nous avons à faire. Et tout être humain devrait être réellement consolé en comprenant qu' il connaît votre structure, il se souvient que vous êtes poussière Parlant du Dieu vivant, Jésus a dit : Votre Père sait ce dont vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez. 3:3.2 [54], Ex. 3 :7 [55], Ps. 33 :13, 14 [56]; 139 :2, 3 [57]. Héb. 4 :13 [58], Ps. 103 :14 [25], Matt. 6 :8 [59].
23. NOUS POUVONS SENTIR L'AMOUR INSAISSISABLE DE DIEU
Les hommes mortels n'ont absolument pas la possibilité de connaître l'infinitude du Père céleste. Le mental fini ne saurait concevoir entièrement un fait absolu ou une vérité absolue de cet ordre. Mais les mêmes êtres humains finis peuvent effectivement ressentir – littéralement éprouver – le plein impact non affaibli de cet AMOUR infini du Père. On peut vraiment faire l'expérience d'un tel amour, mais, tandis que la qualité de cette expérience est illimitée, sa quantité est strictement limitée par la capacité humaine de recevoir spirituellement et par la capacité associée d' aimer le Père en retour. 3:4.6 [60]
24. LES ÉTONNANTES INÉVITABILITÉS
Les incertitudes de la vie et les vicissitudes de l'existence ne contredisent en aucune manière le concept de la souveraineté universelle de Dieu. Toute vie d'une créature évolutionnaire est assaillie par certaines inévitabilités, dont voici des exemples :
- Le courage – la force de caractère – est-il désirable ? Alors il faut que l'homme soit élevé dans un environnement qui l'oblige à s'attaquer à de dures épreuves et à réagir aux désappointements.
- L'altruisme – le service du prochain – est-il désirable ? Alors il faut que l'expérience de la vie fasse rencontrer des situations d'inégalité sociale.
- L'espoir – la noblesse de la confiance – est-il désirable ? Alors il faut que l'existence humaine soit sans cesse confrontée aux incertitudes renouvelées et aux insécurités.
- La foi – l'affirmation suprême de la pensée humaine – est-elle désirable ? Alors il faut que le mental de l'homme se retrouve dans cette situation embarrassante où il en sait toujours moins que ce qu'il peut croire.
- L'amour de la vérité – avec l'acceptation de la suivre où qu'elle vous conduise – est-il désirable ? Alors il faut que l'homme croisse dans un monde où l'erreur est présente et la fausseté toujours possible.
- L'idéalisme – l'émergence du concept du divin – est-il désirable ? Alors il faut que l'homme lutte dans un environnement de bonté et de beauté relatives, dans un cadre qui stimule la tendance irrépressible vers des choses meilleures.
- La loyauté – la dévotion au devoir supérieur – est-elle désirable ? Alors il faut que l'homme poursuive son chemin parmi les possibilités de trahison et de désertion. La valeur de la dévotion au devoir implique le danger qui résulterait d'une défaillance.
- Le désintéressement – l'esprit d'oubli de soi – est-il désirable ? Alors il faut que l'homme mortel vive face à face avec les clameurs incessantes d'un moi qui demande inéluctablement reconnaissance et honneur. L'homme ne pourrait choisir dynamiquement la vie divine s'il n'y avait pas une vie du moi à délaisser. L'homme ne pourrait jamais faire jouer la droiture pour son salut s'il n'y avait pas de mal potentiel pour exalter et différencier le bien par contraste.
- Le plaisir – la satisfaction du bonheur – est-il désirable ? Alors il faut que l'homme vive dans un monde où l'alternative de la douleur et la probabilité de la souffrance soient des possibilités d'expérience toujours présentes. 3:5.5 [61].
25. EXPÉRIENCE CONTRASTANTE SUR HAVONA
Les créatures de Havona sont naturellement braves, mais ne sont pas courageuses au sens humain. Elles sont nées aimables et pleines d'égards, mais ne sont guère altruistes à la manière humaine. Elles s'attendent à un avenir agréable, mais ne sont pas pleines d'espoir à la manière exquise des mortels confiants sur les sphères évolutionnaires incertaines. Elles ont foi dans la stabilité de l'univers, mais sont totalement étrangères à la foi salvatrice par laquelle un mortel s'élève du statut d'animal jusqu'aux portes du Paradis. Elles aiment la vérité, mais ne connaissent rien de sa qualité qui sauve les âmes. Elles sont idéalistes, mais sont nées ainsi; elles ignorent totalement l'extase de devenir telles par des choix exaltants. Elles sont loyales, mais n'ont jamais fait l'expérience de la vive émotion que provoque une dévotion sincère et intelligente au devoir en face des tentations de faillir. Elles sont désintéressées, mais n'ont jamais atteint ce niveau d'expérience par la magnifique victoire sur un moi belligérant. Elles ont du plaisir, mais ne comprennent pas la douceur d'échapper par le plaisir au potentiel de la douleur. 3:5.17 [62].
26. N'HUMANISEZ PAS ET NE MÉCANISEZ PAS DIEU
C'est une grande bévue que d'humaniser Dieu, sauf dans le concept des Ajusteurs de Pensée intérieurs, mais même cela n'est pas aussi stupide que de mécaniser complètement l'idée de la Grande Source-Centre Première. 3:6.5 [63].
27. LE PÈRE PARTAGE NOS SOUFFRANCES
Est-ce que le Père du Paradis souffre ? Je ne le sais pas. Il est tout à fait certain que les Fils Créateurs peuvent souffrir, et souffrent parfois à l'instar des mortels. Le fils Éternel et l'Esprit Infini souffrent dans un sens modifié. Je crois que le Père Universel peut souffrir, mais je n'arrive pas à comprendre comment. C'est peut-être par l'intermédiaire du circuit de personnalité, ou de l'individualité des Ajusteurs de Pensée et des autres effusions de sa nature éternelle. Il a dit des races mortelles : Dans toutes vos afflictions, je suis affligé Il fait indubitablement l'expérience d'une compréhension paternelle et sympathisante. Il se peut qu'il souffre vraiment, mais je ne comprends pas la nature de cette souffrance. 3:6.6 [64], Isa. 63 :9 [36].
28. DIEU EST TOUT CECI – ET BEAUCOUP PLUS
Le Souverain éternel et infini de l'univers des univers est pouvoir, forme, énergie, processus, archétype, principe, présence et réalité idéalisée. Mais il est plus que cela. Il est personnel, il exerce une volonté souveraine, il éprouve la conscience de sa divinité, il exécute les ordres d'un mental créateur, il poursuit la satisfaction de réaliser un dessein éternel, et il manifeste l'amour et l'affection d'un Père pour ses enfants de l'univers. Pour mieux comprendre tous ces traits plus personnels du Père, il faut les observer tels qu'ils ont été révélés dans la vie d'effusion de Micaël, votre Fils Créateur, pendant qu'il était incarné sur Urantia. 3:6.7 [65].
Dieu le Père aime les hommes. Dieu le Fils sert les hommes. Dieu l'Esprit inspire les enfants de l'univers dans l'aventure toujours ascendante de trouver Dieu le Père par les voies ordonnées par Dieu les Fils, au moyen du ministère de la grâce de Dieu l'Esprit. 3:6.8 [66].
30. POUVOIRS DE SURVIE SANS LIMITES
Il n'y a pas de limitations aux forces et aux personnalités dont le Père peut se servir pour faire observer son dessein et soutenir ses créatures. Le Dieu éternel est notre refuge, et au-dessous il y a les bras éternels. Celui qui habite le lieu secret du Très Haut demeurera à l'ombre du Tout-puissant. Voici, jamais celui qui nous garde ne dormira ni ne sommeillera. Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, car les yeux du Seigneur sont fixés sur les justes, et ses oreilles sont ouvertes à leurs prières. 4:1.4 [67], Deut. 33 :27 [45], Ps. 91 :1 [68]; 121 :4 [69], Rom. 8 :28 [70], Ps. 34 :15 [47].
Le Père Universel ne fait jamais rien qui cause ultérieurement du chagrin ou des regrets, mais il en va autrement pour les créatures douées de volonté qui ont été formées selon les plans de ses Personnalités Créatrices dans les univers extérieurs. Celles-ci font des choix malheureux qui provoquent parfois des émotions de divine tristesse chez leurs parents Créateurs. Mais, bien que le Père ne commette pas d'erreurs, n'éprouve pas de regrets et ne ressente pas de chagrins, il est un être doué d'une affection de père. Son cœur est certainement affligé lorsque ses enfants n'arrivent pas aux niveaux spirituels qu'ils pourraient atteindre avec l'assistance qui leur a été si libéralement fournie par les plans d'aboutissement spirituel et le mode d'ascension des mortels mis en œuvre dans les univers. 4:3.5 [71], Eph. 4 :30 [72], Héb. 3 :10, 17 [73].
32. DIEU EST TOUJOURS UN PÈRE AIMANT
Chez Dieu le Père, les actes de libre arbitre ne sont ni gouvernés par son pouvoir ni guidés par le seul intellect. La divine personnalité se définit comme un esprit se manifestant aux univers en tant qu'amour. En conséquence, dans toutes ses relations personnelles avec les personnalités créées des univers, la Source- Centre Première est toujours et uniformément un Père aimant. Dieu est un Père au sens le plus élevé du terme. Il est éternellement motivé par l'idéalisme parfait de trouver sa plus forte expression et sa plus grande satisfaction. 4:4.6 [74].
33. LA RÉVÉLATION NOUS PRÉSENTE UN DIEU DU SALUT
Dans la science, Dieu est la Cause Première ; en religion, il est le Père universel et aimant ; en philosophie, il est l'unique être qui existe par soi-même, ne dépendant d'aucun être pour son existence, mais conférant salutairement l'existence réelle à toutes choses et à tous les autres êtres. La révélation est toutefois nécessaire pour montrer que la Cause Première de la science et l'Unité autonome de la philosophie sont le Dieu de la religion, plein de miséricorde et de bonté, et engagé à faire survivre éternellement ses enfants terrestres. 4:4.7 [75].
Notre Père ne se cache pas, il ne vit pas dans une retraite arbitraire. Il a mobilisé les ressources de la sagesse divine dans un effort sans fin pour se révéler aux enfants de ses domaines universels. Il y a une grandeur infinie et une générosité inexprimable liée à la majesté de son amour qui cause en lui l'ardent désir de voir s'associer à lui toute créature susceptible de le comprendre, de l'aimer ou de l'approcher. Ce sont donc les limitations inhérentes à vous, inséparables de votre personnalité finie et de votre existence matérielle, qui déterminent l'heure, le lieu et les circonstances où vous pourrez atteindre le but du voyage de l'ascension des mortels et vous tenir en présence du Père au centre de toutes choses. 5:1.2 [76]
35. L'ESPRIT DE DIEU NOUS HABITE
Bien que, pour vous approcher de la présence du Père au Paradis, il vous faille attendre d'avoir atteint les niveaux finis les plus élevés de progrès en esprit, vous devriez vous réjouir en reconnaissant la possibilité toujours présente de communier immédiatement avec l'esprit effusé du Père, qui est si intimement associé à votre âme intérieure et à votre moi en cours de spiritualisation. 5:1.3 [77]
Les mortels des royaumes du temps et de l'espace peuvent différer grandement en aptitudes innées et en dons intellectuels, ils peuvent bénéficier d'environnements exceptionnellement favorables pour s'élever socialement et progresser moralement, ou au contraire ils peuvent souffrir d'une absence à peu près complète d'aide humaine pour se cultiver et soi-disant progresser dans les arts de la civilisation. Mais les possibilités de progrès spirituel dans la carrière de l'ascension sont égales pour tous. On atteint des niveaux croissants de clairvoyance spirituelle et de signification cosmique tout à fait indépendamment des inégalités sociomorales dans les environnements matériels diversifiés des mondes évolutionnaires. 5:1.5 [78].
L'homme est spirituellement habité par un Ajusteur de Pensée qui survit. Si un tel mental humain est motivé sincèrement et spirituellement, si cette âme humaine désire connaître Dieu et devenir semblable à lui, si elle veut faire honnêtement la volonté du Père, alors nulle influence négative de frustration, nul pouvoir positif d'interférence possible ne sauraient empêcher cette âme divinement motivée de s'élever en toute sécurité jusqu'aux portes du Paradis.» 5:1.7 [79] Rom. 8 :35, 38, 39 [70]
36. LE PÈRE VEUT NOUS VOIR AU PARADIS
Le Père désire que toutes ses créatures soient en communion personnelle avec lui. Il a au Paradis une place pour recevoir tous ceux qui ont un statut de survie et une nature spirituelle rendant possible un tel accomplissement. C'est pourquoi il faut inscrire une fois pour toute dans votre philosophie les affirmations suivantes : pour chacun de vous et pour nous tous, Dieu est approchable, le Père est accessible, la voie est ouverte. Les forces d'amour divin et les voies et moyens de l'administration divine sont tous imbriqués dans un effort pour aider, dans tous les univers, toute intelligence qui en est digne, à s'avancer jusqu'en présence du Père Universel au Paradis. 5:1.8 [80].
37. LA RELIGION DYNAMIQUE DE L'AMOUR
La moralité des religions évolutionnaires pousse les hommes en avant dans la recherche de Dieu par le pouvoir moteur de la peur. Les religions de révélation attirent les hommes vers la recherche d'un Dieu d'amour parce qu'ils éprouvent le désir ardent de devenir semblables à lui. Mais la religion n'est pas seulement un sentiment passif de dépendance absolue et de certitude de survie C'est une expérience vivante et dynamique pour atteindre la divinité fondée sur le service de l'humanité. 5:4.1 [81] Rom. 2 :4 [42].
Le savant qui recherche les faits conçoit Dieu comme la Cause Première, un Dieu de force. L'artiste qui exprime l'émotion voit un Dieu comme un idéal de beauté, un dieu d'esthétique. Le philosophe raisonneur incline parfois à poser le principe d'un Dieu d'unité universelle, voire d'une Déité panthéiste. La personne religieuse ayant la foi croit en un Dieu qui entretient la survie, au Père dans les cieux, au Dieu d'amour. 5:5.3 [82].
39. SATISFACTION DE L'EXPÉRIENCE RELIGIEUSE
L'homme mortel retire trois grandes satisfactions de son expérience religieuse, même au cours de son passage temporel sur terre.
1. Intellectuellement, il acquiert la satisfaction d'une conscience humaine mieux unifiée.
2. Philosophiquement, il prend plaisir à voir justifier ses idéaux de valeurs morales.
3. Spirituellement, il se développe dans l'expérience de l'amitié divine et les satisfactions spirituelles de la véritable adoration. 5:5.7 [83]
40. LES LIMITATIONS HUMAINES N'EMPÈCHENT PAS LA SURVIE
La survie éternelle de la personnalité dépend entièrement du choix du mental mortel, dont les décisions déterminent le potentiel de survie de l'âme immortelle.
Lorsque le mental croit Dieu, que l'âme connaît Dieu et qu'avec l'Ajusteur stimulant tous désirent Dieu, alors la survie est assurée. Ni limitations d'intellect, ni restrictions d'enseignement, ni privations de culture, ni appauvrissement du statut social, ni même un standard moral inférieur résultant d'une absence malheureuse d'avantages éducatifs, culturels et sociaux ne peuvent invalider la présence de l'esprit divin chez des individus ainsi dépourvus de chance et humainement handicapés, mais croyants. La présence intérieure du Moniteur de Mystère inaugure et rend possible le potentiel de croissance et de survie de l'âme immortelle. 5:5.13 [84].
41. CONCERNANT LA SURVIE, LA VOLONTÉ DE L'HOMME EST SOUVERAINE
Ayant ainsi pourvu à la croissance de l'âme immortelle et libéré le moi intérieur de l'homme des chaînes qui le faisaient dépendre absolument des causes antérieures, le Père se tient à l'écart. Ainsi, l'homme a été libéré des chaînes de la loi de cause à effet, au moins en ce qui concerne sa destinée éternelle, et l'âme, le moi immortel, a ce qu'il faut pour croître; il appartient maintenant à l'homme lui- même de vouloir ou d'inhiber la création de ce moi survivant et éternel qu'il a la possibilité de choisir. Nul autre être, nulle force, nul créateur ou agent dans le vaste univers des univers ne peuvent interférer à un degré quelconque dans la souveraineté absolue du libre arbitre humain opérant dans les domaines d'option concernant la destinée éternelle de la personnalité du mortel qui choisit. Quant à la survie éternelle, Dieu a décrété que la volonté matérielle et humaine était souveraine, et ce décret est absolu. 5:6.8 [85].
42. L'ADORATION PEUT ALLER DIRECTEMENT AU PÈRE
Toute gravitation est mise en circuit dans l'Ile du Paradis, tout mental est encircuité dans l'Acteur Conjoint, et tout esprit dans le Fils Éternel, de même, toute personnalité est encircuitée dans la présence personnelle du Père Universel, et ce circuit transmet infailliblement l'adoration de toutes les personnalités à la Personnalité Originelle et Éternelle. 5:6.11 [86].
43. LES MANDATS DU FILS ÉTERNEL ACCORDÉS EN TONS DE MISÉRICORDE
Le Fils Éternel est le grand ministre de la miséricorde pour toute la création. La miséricorde est l'essence du caractère spirituel du Fils. Lorsque les commandements du Fils Éternel sont émis sur les circuits d'esprit de la Source- Centre Seconde, ils le sont au diapason des notes de miséricorde. 6:3.2 [87].
44. LE CIRCUIT DE GRAVITÉ SPIRITUELLE
L'attraction de la gravité spirituelle du Fils Éternel constitue le secret inhérent à l'ascension au Paradis des âmes humaines qui survivent. Toutes les valeurs spirituelles authentiques et tous les individus de bonne foi spiritualisés sont retenus dans l'emprise infaillible de la gravité spirituelle du Fils Éternel. Par exemple, le mental mortel inaugure sa carrière comme un mécanisme matériel, puis il est finalement rassemblé dans le Corps de la Finalité comme une existence d'esprit rendue presque parfaite, devenant progressivement moins sujette à la gravité matérielle et en conséquence plus sensible, durant toute cette expérience, à la pressante attraction centripète de la gravité d'esprit. Le circuit de gravité d'esprit tire littéralement l'âme des hommes vers le Paradis.
Le circuit de gravité d'esprit est le chenal fondamental pour transmettre les prières sincères d'un cœur humain croyant du niveau de la conscience humaine jusqu'à la conscience effective de la Déité. La partie de vos pétitions qui représente une vraie valeur spirituelle sera saisie par le circuit universel de gravité d'esprit et arrivera immédiatement et simultanément à toutes les personnalités divines intéressées. Chacune d'elles s'occupera de ce qui concerne son département personnel.
Dans votre expérience religieuse pratique, lorsque vous adressez vos suppliques, il est donc indifférent de visualiser le Fils Créateur de votre univers local ou le Fils
Éternel au centre de toutes choses.
Mais combien plus parfaite est la splendide technique du monde spirituel! Si votre conscience donne naissance à quelque chose qui comporte une valeur spirituelle suprême, et dès que vous l'exprimez, nul pouvoir dans l'univers ne peut empêcher le message d'être projeté comme un éclair jusqu'à la Personnalité Spirituelle Absolue de toute création. 7:3.5 [88].
45. LES PLANS DE PERFECTION DIVINE
Ce plan divin pour atteindre la perfection embrasse trois aventures universelles, trois entreprises uniques bien que merveilleusement reliées.
1. Le plan d'aboutissement progressif. C'est le plan du Père Universel pour l'ascension par évolution. Ce programme fut accepté sans réserve par le Fils Éternel lorsqu'il concourut à la proposition du Père, Faisons les créatures mortelles à notre propre image Ce dispositif pour rehausser les créatures du temps implique que le Père attribue des Ajusteurs de Pensée et dote les créatures mortelles des prérogatives de la personnalité.
2. Le plan d'effusion. Le plan universel qui vient ensuite est la grande entreprise du Fils Éternel et de ses Fils coordonnés pour révéler le Père. C'est le projet du Fils Éternel qui consiste à effuser les Fils de Dieu sur les créations évolutionnaires pour personnaliser et factualiser, pour incarner et rendre réels aux créatures de tous les univers l'amour du Père et la miséricorde du Fils. Les Fils du Paradis exercent une action inhérente au plan d'effusion et forment un chaînon provisoire de ce service d'amour en réhabilitant ce que la volonté dévoyée des créatures a mis en danger spirituel. À tout moment et en tout lieu où le fonctionnement du plan d'aboutissement est retardé, si d'aventure une rébellion vient gâcher ou compliquer l'entreprise, alors les dispositifs d'urgence du plan d'effusion entrent immédiatement en action. Les Fils du Paradis se tiennent engagés et prêts à opérer comme rétablisseurs, à se rendre dans les royaumes mêmes de la rébellion et à y restaurer le statut spirituel des sphères. C'est un tel service héroïque qu'un Fils Créateur coordonné a accompli sur Urantia en relation avec sa carrière d'effusion expérientielle pour acquérir la souveraineté.
3. Le plan du ministère de miséricorde. Lorsque le plan d'aboutissement et le plan d'effusion eurent été formulés et proclamés, l'Esprit Infini, seul et de lui-même, projeta et mit en œuvre la formidable entreprise universelle du ministère de miséricorde. Ce service est indispensable pour le fonctionnement effectif et pratique des deux plans d'aboutissement et d'effusion, et les personnalités de la Source-Centre Troisième participent toutes de l'esprit de ministère miséricordieux qui fait tellement partie de la nature de la Troisième Personne de la Déité. C'est non seulement dans la création, mais aussi dans l'administration, que l'Esprit Infini agit vraiment et littéralement comme exécutif conjoint du Père et du Fils. 7:4.3 [89], Gen. 1 :26,27 [90].
46. LORSQUE LE DIEU D'ACTION A FONCTIONNÉ
Le Dieu d'Action entre en fonction, et les voûtes inertes de l'espace s'animent. Un milliard de sphères parfaites jaillissent à l'existence. Avant cet instant hypothétique d'éternité, les énergies d'espace inhérentes au Paradis sont existantes et potentiellement à même de fonctionner, mais n'ont pas d'existence actuelle; la gravité physique ne peut non plus être mesurée si ce n'est par la réaction des réalités matérielles à son incessante attraction. Il n'y a pas d'univers matériel à ce moment (présumé) éternellement lointain, mais, à l'instant même où un milliard de mondes se matérialisent, il y a en évidence une gravité suffisante et adéquate pour les maintenir dans l'éternelle emprise du Paradis.
Maintenant, la seconde forme d'énergie jaillit à travers la création des Dieux, et cet esprit effluent est aussitôt saisi par la gravité spirituelle du Fils Éternel. Ainsi l'univers, doublement embrassé par la gravité, est touché par l'énergie d'infinité et immergé dans l'esprit de divinité. Le terrain de vie est ainsi préparé pour la conscience du mental, rendue manifeste dans les circuits d'intelligence associés de l'Esprit Infini.
Le Père agit sur ces germes d'existence potentielle partout diffusés dans la création centrale des Dieux, et la personnalité des créatures apparaît. Alors la présence des Déités Paradisiaques remplit tout l'espace organisé et commence effectivement à attirer tous les êtres et toutes les choses vers le Paradis. 8:1.4 [91].
47. LE MINISTÈRE D'AMOUR ET DE MISÉRICORDE DE LA DÉITÉ
Dieu est amour, le Fils est miséricorde, l'Esprit est ministère–le ministère d'amour divin et de miséricorde sans fin pour toute la création intelligente. L'Esprit est la personnification de l'amour du Père et de la miséricorde du Fils; en lui, ils sont éternellement unis pour le service universel. L'Esprit est amour appliqué à la création des créatures, l'amour conjugué du Père et du Fils. 8:4.2 [92]
48. L'ANXIÉTÉ DE LA PEUR ANIMALE
Trop souvent, beaucoup trop souvent, vous gâchez votre mental par défaut de sincérité, et vous le flétrissez par manque de droiture; vous le soumettez à la peur animale et vous le déformez par des anxiétés inutiles. Aussi, bien que la source du mental soit divine, le mental, tel que vous le connaissez sur votre monde ascensionnel, ne peut guère devenir l'objet d'une grande admiration, et encore bien moins un objet d'adoration ou de culte. La contemplation de l'intellect humain immature et inactif ne devrait conduire qu'à des réactions d'humilité. 9:5.7 [93].
49. L'ÉCHELLE VIVANTE DU CHAOS À LA GLOIRE
Les personnalités spirituelles appartenant à la vaste famille de l'Esprit Divin et Infini sont dédiées pour toujours au service tutélaire de l'amour de Dieu et de la miséricorde du Fils auprès de toutes les créatures intelligentes des mondes évolutionnaires du temps et de l'espace. Ces êtres spirituels constituent l'échelle vivante par laquelle les mortels s'élèvent du chaos jusqu'à la gloire. 9:8.25 [94].
Il semblerait que le Père ait inauguré dans l'éternité du passé une politique de profonde distribution de lui-même. Dans la nature généreuse, aimante et aimable du Père Universel, il y a quelque chose qui l'incite à ne réserver pour lui-même que l'exercice des pouvoirs et de l'autorité qu'il estime apparemment impossible de déléguer ou de conférer. 10:1.1 [95]
51. COMMENT TOUTES CHOSES TRAVAILLENT ENSEMBLE POUR LE BIEN
Le mental humain peut imaginer immédiatement mille et une choses– événements physiques catastrophiques, accidents épouvantables, désastres horribles, maladies douloureuses et plaies mondiales–et se demander si de telles calamités sont reliées aux manœuvres inconnues de ce fonctionnement probable de l'Être Suprême. Franchement, nous ne le savons pas ; nous n'en sommes pas réellement sûrs. Mais, à mesure que le temps s'écoule, nous observons que ces situations difficiles et plus ou moins mystérieuses se résolvent toujours pour le bien-être et le progrès des univers. Il se peut que les circonstances de l'existence et les vicissitudes inexplicables de la vie soient toutes tissées en un motif significatif de haute valeur par la fonction du Suprême et le supercontrôle de la Trinité. 10:7.5 [96], Rom. 8 :28 [70].
52. L'ATTRACTION GRAVITATIONNEL OMNIPOTENTE
L'attraction inéluctable de la gravité saisit effectivement tous les mondes de tous les univers de tout l'espace. La gravité est l'emprise toute- puissante de la présence physique du Paradis. La gravité est la corde omnipotente à laquelle sont accrochés les étoiles scintillantes, les soleils flamboyants et les sphères tourbillonnantes qui constituent la parure physique universelle du Dieu éternel qui est tout, qui remplit toutes choses et en qui toutes choses subsistent. 11:8.1 [97], Col. 1 :17 [98].
53. DESTINÉ PARADISIAQUE DES FILS DE DIEU
Après tout, la chose la plus importante pour les mortels au sujet du Paradis éternel est le fait que cette parfaite demeure du Père Universel est la destinée réelle et lointaine des âmes immortelles des fils mortels et matériels de Dieu, les créatures ascendantes des mondes évolutionnaires du temps et de l'espace. Tout mortel connaissant Dieu et ayant épousé la carrière d'accomplissement de la volonté du Père s'est déjà engagé sur la longue, longue route du Paradis, route de recherche de la divinité et d'aboutissement à la perfection. Et, lorsqu'un tel être d'origine animale se tient devant les Dieux du Paradis après s'être élevé des sphères inférieures de l'espace comme un nombre incommensurable de ses pareils le fait maintenant, cet exploit représente la réalité d'une transformation spirituelle côtoyant les limites de la suprématie. 11:9.8 [99].
54. LES GALAXIES NON DÉCOUVERTES DE L'ESPACE
Dans un avenir peu éloigné, de nouveaux télescopes révéleront aux regards émerveillés des astronomes d’Urantia au moins 375 millions de nouvelles galaxies dans les lointaines étendues de l'espace extérieur. En même temps, ces télescopes plus puissants découvriront que beaucoup d'univers îles que l'on situait précédemment dans l'espace extérieur font en réalité partie du système galactique d'Orvonton. Les sept superunivers sont encore en train de croître; la périphérie de chacun subit une expansion graduelle ; de nouvelles nébuleuses sont constamment stabilisées et organisées; et quelques-unes des nébuleuses que les astronomes d'Urantia considèrent comme extragalactiques se trouvent en réalité aux lisières d'Orvonton et poursuivent leur voyage avec nous. 12:2.3 [100].
55. DIEU EST UNE PERSONNALITÉ DE LIBRE-ARBITRE
Toute cette constance de conduite et cette uniformité d'action sont personnelles, conscientes et hautement volitives, car le Très Haut Dieu n'est pas un esclave impuissant de sa propre perfection et de son infinité. Dieu n'est pas une force automatique agissant par elle-même; il n'est pas un pouvoir servile lié par la loi. Dieu n'est ni une équation mathématique ni une formule chimique. Il est une personnalité primordiale et libre de sa volonté. Il est le Père Universel, un être surchargé de personnalité, et la source universelle de toute personnalité chez les créatures. 12:7.6 [101].
56. L'AMOUR DE DIEU EST INDIVIDUALISÉ
L'amour du Père individualise absolument chaque personnalité comme enfant unique du Père Universel, un enfant sans pareil dans l'infinité, une créature volitive irremplaçable dans toute l'éternité. L'amour du Père glorifie chaque enfant de Dieu, illuminant chaque membre de la famille céleste, faisant nettement ressortir la nature unique de chaque être personnel qui se détache sur les niveaux impersonnels situés en dehors du circuit fraternel du Père de tous. L'amour de Dieu dépeint d'une manière frappante la valeur transcendante de chaque créature douée de volonté, et révèle infailliblement la valeur élevée que le Père Universel attribue à chacun de ses enfants, depuis la plus haute personnalité créatrice de statut paradisiaque jusqu'à la personnalité la plus humble ayant dignité volitive parmi les tribus sauvages d'hommes à l'aurore de l'espèce humaine sur un monde évolutionnaire du temps et de l'espace. 12:7.9 [102], Jean 16 :27 [31].
57. DIEU EST TOUJOURS AVEC NOUS
C'est un mystère que Dieu soit un être hautement personnel et conscient de soi, disposant d'un quartier général résidentiel, et qu'il soit en même temps personnellement présent dans un si vaste univers et personnellement en contact avec un nombre d'êtres à peu près infini. Le fait que ce phénomène soit un mystère inintelligible aux hommes ne devrait pas le moins du monde diminuer votre foi. Ne laissez ni la grandeur de l'infinité, ni l'immensité de l'éternité, ni la splendeur et la gloire du caractère incomparable de Dieu vous épouvanter, vous faire chanceler ou vous décourager, car le Père n'est très éloigné d'aucun de vous ; il habite en vous, et c'est littéralement en lui que nous avons tous le mouvement, la vie effective et l'être véritable.
Bien que le Père du Paradis agisse par ses divins créateurs et ses enfants créés, il jouit aussi du contact intérieur le plus intime avec vous, un contact tellement sublime et si hautement personnel qu'il dépasse même ma compréhension. Il s'agit de cette mystérieuse communion d'un fragment du Père avec l'âme humaine et le mental mortel où il habite effectivement. Sachant ce que vous savez de ces dons de Dieu, vous savez donc que le Père est en contact intime non seulement avec ses associés divins, mais aussi avec ses enfants du temps, les mortels évolutionnaires.
En vérité le Père demeure au Paradis, mais sa présence divine habite aussi le mental des hommes.
L'esprit d'un Fils a été répandu sur toute chair, un Fils a demeuré avec vous dans la similitude de la chair mortelle, les séraphins vous gardent et vous guident personnellement; mais comment l'un de ces être divins du Second ou du Troisième Centre pourrait-il jamais espérer vous approcher d'aussi près ou vous comprendre aussi pleinement que le Père, qui a donné une partie de lui-même pour être en vous, pour être votre moi réel et divin, et même éternel ? 12:7.12 [103].
58. LA MATIÈRE EST L'OMBRE DE LA RÉALITÉ SPIRITUELLE
Dans l'évolution cosmique, la matière devient une ombre philosophique projetée par le mental en présence de la luminosité spirituelle de l'illumination divine, mais cela n'invalide pas la réalité de l'énergie-matière. Le mental, la matière et l'esprit sont également réels, mais n'ont pas une valeur égale pour la personnalité cherchant à atteindre la divinité. La conscience de la divinité est une expérience spirituelle progressive. 12:8.15 [104]
59. L'AMOUR EST LE SECRET DES RELATIONS PERSONELLES
L'amour est le secret des associations profitables entre personnalités. Un seul contact ne suffit pas pour connaître réellement une personne. On ne peut pas apprécier la musique par des déductions mathématiques, bien que la musique soit une forme de rythme mathématique. Le numéro affecté à un abonné au téléphone n'identifie en aucune manière la personnalité de cet abonné et ne donne aucune indication sur son caractère. 12:9.2 [105].
60. LA SCIENCE N'EXPLIQUE PAS TOUT
L'analyse technique ne révèle pas ce qu'une personne ou une chose peuvent faire. Par exemple, on emploie efficacement l'eau pour éteindre le feu. Que l'eau éteigne le feu, c'est un fait d'expérience quotidienne, mais cette propriété de l'eau n'aurait jamais pu être révélée par analyse. L'analyse détermine que l'eau est composée d'hydrogène et d'oxygène; une étude plus approfondie de ces éléments montre que l'oxygène est le support réel de la combustion et que l'hydrogène brule librement par lui-même.
Votre religion devient réelle parce qu'elle émerge de l'esclavage de la peur et de l'asservissement des superstitions. Votre philosophie lutte pour s'émanciper des dogmes et de la tradition. Votre science s'est engagée dans le combat millénaire entre la vérité et l'erreur en luttant pour délivrer l'homme des liens de l'abstraction, de l'esclavage des mathématiques et de l'aveuglement relatif du matérialisme mécaniste. 12:9.4 [106].
61. LA MORT ENCLENCHE L'ÉTERNEL VOYAGE DE LA DÉCOUVERTE
L'amour de l'aventure, la curiosité et la peur de la monotonie–ces traits inhérents à la nature humaine évoluante–n'ont pas été mis là simplement pour vous agacer et vous ennuyer durant votre bref séjour sur terre, mais plutôt pour vous suggérer que la mort n'est que le commencement d'une carrière d'aventures sans fin, une vie perpétuelle d'anticipations, un éternel voyage de découvertes. 14:5.10 [107]
La curiosité–l'esprit d'investigation, le besoin de découvrir, l'impulsion de l'exploration–font partie des dons innés et divins des créatures évolutionnaires de l'espace. Ces impulsions naturelles ne vous ont pas été données simplement pour être frustrées et refoulées. Il est vrai qu'il faut fréquemment restreindre ces impulsions ambitieuses durant votre courte vie terrestre et subir de nombreuses déceptions, mais vos espérances sont destinées à être pleinement réalisées et glorieusement satisfaites au cours des longs âges à venir. 14:5.11 [108].
62. L'AUTOCRATIE ET LA DÉMOCRATIE SE RENCONTRENT SUR UVERSA
C'est sur des mondes comme Uversa que les êtres représentant l'autocratie de la perfection et la démocratie de l'évolution se rencontrent face à face. La branche exécutive du super gouvernement est issue des royaumes de la perfection ; la branche législative sort de la floraison des univers évolutionnaires. 15:11.1 [109].
63. NOUS N'ÉCHAPPONS JAMAIS DE L'EMBLÈME DE NOTRE NATIVITÉ
Par cette influence personnelle des Sept Maitres Esprits, chaque créature de tous les ordres d'êtres intelligents en dehors du Paradis et de Havona porte nécessairement la marque caractéristique d'une individualité rappelant la nature ancestrale de l'un des Sept Maîtres Esprits du Paradis. En ce qui concerne les sept superunivers, chaque créature originaire de l'un deux, homme ou ange, portera perpétuellement cette marque d'identité natale. 16:5.2 [110].
64. RÉPONSES INNÉES DU MENTAL COSMIQUE
Le mental cosmique réagit infailliblement (reconnaît la réponse) sur trois niveaux de réalité d'univers. Ces réponses sont évidentes par elles-mêmes pour les personnes au raisonnement clair et au mental à la pensée profonde. Ces niveaux de réalité sont les suivants :
- La causalité–le domaine de réalité des sens physiques, le royaume scientifique de l'uniformité logique, la différenciation entre le factuel et le non factuel, les conclusions réflectives basées sur la réaction cosmique. C'est la forme mathématique de la discrimination cosmique.
- Le devoir–le domaine de réalité de la morale en philosophie, le cadre de la raison, la reconnaissance de ce qui est relativement juste ou injuste. C'est la forme judiciaire de la discrimination cosmique.
- L'adoration–le domaine spirituel de réalité de l'expérience religieuse, la réalisation personnelle de la communion divine, la reconnaissance des valeurs d'esprit, l'assurance de la survie éternelle, l'ascension depuis le statut de serviteurs de Dieu jusqu'à la joie et à la liberté des fils de Dieu. C'est la perspicacité la plus élevée du mental cosmique, la forme révérencielle et adoratrice de la discrimination cosmique. 16:6.5 [111].
65. LA PERSONNALITÉ PEUT REGARDER AVANT DE SAUTER
La réponse sélective d'un animal est limitée au niveau moteur de son comportement. La perspicacité supposée des animaux supérieurs se situe à un niveau moteur et n'apparaît habituellement qu'après l'expérience des essais moteurs et des erreurs motrices. L'homme est capable d'exercer sa perspicacité scientifique, morale et spirituelle avant d'explorer ou d'expérimenter quoi que ce soit.
Seule une personnalité peut savoir ce qu'elle fait avant de le faire. Seules les personnalités possèdent une perspicacité anticipant toute expérience. Une personnalité peut regarder avant de sauter et peut donc apprendre en regardant aussi bien qu'en sautant. Un animal non personnel n'apprend généralement qu'en sautant. 16:7.2 [112].
66. LA PORTÉE INNÉE DU MENTAL COSMIQUE
La créature personnelle douée de mental cosmique et habitée par un Ajusteur possède la faculté innée de reconnaître et de réaliser la réalité de l'énergie, la réalité du mental et la réalité de l'esprit. La créature volitive est ainsi équipée pour distinguer le fait de Dieu, la loi de Dieu et l'amour de Dieu. À part ces trois éléments inaliénables de la conscience humaine, toute expérience humaine est vraiment subjective, excepté cette réalisation intuitive de validité attachée à l'unification de ces trois réactions de récognition cosmique de réalité d'univers.
Le mortel qui discerne Dieu est apte à ressentir la valeur de l'unification de ces trois qualités cosmiques dans l'évolution de l'âme survivante, évolution qui est l'entreprise suprême de l'homme dans le tabernacle physique où le mental moral collabore avec le divin esprit intérieur pour dualiser à l'âme immortelle. Dès ses premiers débuts, l'âme est réelle; elle a des qualités de survie cosmique. 16:9.1 [113].
La création de Majeston a marqué le premier acte créatif suprême de l'Être Suprême. Cette action était volitive chez l'Être Suprême, mais la prodigieuse réaction de l'Absolu de Déité n'était pas connue d'avance. Depuis l'apparition de Havona dans l'éternité, l'univers n'avait jamais vu se factualiser, à une échelle aussi formidable, l'alignement d'un aussi gigantesque pouvoir et la coordination d'immenses activités d'esprit en fonction. La réponse de la Déité à la volonté créative de l'Être Suprême et de ses associés dépassa considérablement les intentions de leurs desseins et excéda de beaucoup les prévisions qu'ils concevaient.
Dans les âges futurs, le Suprême et l'Ultime pourraient atteindre des niveaux nouveaux de divinité et s'élever à de nouveaux domaines de fonctions de la personnalité. Nous restons saisis de crainte respectueuse devant les possibilités dont ces âges futurs pourraient être témoins dans les royaumes où se déitiseraient encore d'autres êtres inattendus et insoupçonnés qui possèderaient des pouvoirs inimaginables de coordination universelle accrue. Il semblerait qu'il n'y ait aucune limite au potentiel de réaction de l'Absolu de Déité à cette synthèse des relations entre la Déité expérientielle et la Trinité existentielle du Paradis. 17:2.5 [114].
Chaque Fils Créateur est le seul descendant engendré et le seul engendrable par la parfaite union des concepts originaux du mental infini et parfait de chacun des Créateurs éternels de l'univers des univers. Il ne peut jamais exister un autre Fils pareil, parce que chaque Fils Créateur est l'expression et l'incorporation non qualifiée, achevée et définitive de la totalité de chaque phase, de chaque caractéristique, de chaque possibilité, de chaque réalité divine qui puisse jamais, dans toute l'éternité, être trouvée dans ces potentiels créatifs divins, en être exprimée ou dérivée ; ce sont ces potentiels créatifs divins qui s'unifient pour amener le Fils Micaël à l'existence. Chaque Fils Créateur est l'absolu des concepts de déité unifiés qui constituent son origine divine. 21:1.2 [115], JEAN 3 :16 [39].
69. LES PUISSANTS MESSAGERS - DES MORTEL ÉPROUVÉS DE LA RÉBELLION
Les Puissants Messagers appartiennent au groupe ascendant des Fils Trinitisés. Ils forment une classe de mortels devenus parfaits, éprouvés comme réfractaires à la rébellion, ou dont la loyauté personnelle a été démontrée d'une manière équivalente ; ils ont tous passé par une épreuve déterminée de fidélité universelle. À un moment donné de leur ascension vers le Paradis, ils sont restés fermes et loyaux devant la déloyauté de leurs supérieurs, et quelques-uns ont agi activement et loyalement à la place de ces chefs infidèles. 22:2.1 [116]
Tout mortel ascendant qui a subi une expérience insurrectionnelle et agi loyalement en face de la rébellion est finalement destiné à devenir un Puissant Messager du service superuniversel. Et il en est de même pour toute créature ascendante qui empêche effectivement ces soulèvements de l'erreur, du mal ou du péché, car une action conçue pour prévenir la rébellion ou pour produire des types plus élevés de loyauté dans une crise universelle est considérée comme ayant encore plus de valeur que la simple loyauté en face d'une rébellion effective. 22:2.3 [117]
Je suis un Puissant Messager, et il peut intéresser les Urantiens de savoir que la compagne et associée de mon expérience humaine a également triomphé dans la grande épreuve. Bien que nous ayons été séparés de nombreuses fois et pour de longues périodes dans l'ascension intérieure vers Havona, qui dure des âges, nous avons été embrassés dans le même groupe de sept-cent-mille. Le temps de notre passage à travers Vicegerington s'est écoulé en association étroite et affectueuse. Nous avons été finalement commissionnés et affectés ensemble à Uversa d'Orvonton, et nous sommes fréquemment expédiés de compagnie pour exécuter des missions nécessitant le service de deux Messagers. 22:2.6 [118].
Vous autres mortels qui lisez ce message, vous pouvez vous-mêmes monter au Paradis, atteindre l'embrassement de la Trinité et, dans des âges lointains du futur, être attachés au service des Anciens des Jours dans l'un des sept superunivers. Peut-être serez-vous un jour chargés d'élargir la révélation de la vérité pour quelque planète habitée en évolution comme je le fais présentement sur Urantia. 22:4.7 [119].
70. LE BUT DES ÉPREUVES ET DES PROBLÈMES
La confusion et le tumulte sur Urantia ne signifient pas que les Chefs du Paradis manquent d'intérêt ou d'aptitude à diriger différemment les affaires. Les Créateurs possèdent les pleins pouvoirs pour faire d'Urantia un véritable paradis, mais un tel Éden ne contribuerait pas à développer les caractères vigoureux, nobles et expérimentés que les Dieux sont en train de forger avec tant de certitude sur votre monde, entre les enclumes de la nécessité et les marteaux de l'angoisse. Vos anxiétés et vos tristesses, vos épreuves et vos désappointements, font tout aussi bien partie du plan divin sur votre sphère que la perfection exquise et l'adaptation infinie de toutes choses à leur but suprême sur les mondes de l'univers central et parfait. 23:2.12 [120], Jean 16 :33 [31], Acts. 14 :22 [121], Rom. 12 :12 [122], Cor. 1 :4 [29], Rev. 7 :14 [123].
71. COMMENT FONCTIONNE UN DIRECTEUR DE LA CENSURE
Les Directeurs du Recensement s'occupent des êtres humains—et des autres créatures volitives—uniquement pour enregistrer le fait que la volonté fonctionne.
Ils ne s'occupent pas de l'histoire de votre vie et de vos agissements. En aucun sens ils ne sont des personnalités faisant des rapports. Le Directeur du Recensement de Nébadon, numéro 81.412 d'Orvonton, stationné présentement sur Salvington, est à cet instant même personnellement conscient de votre présence vivante ici sur Urantia; il fournira aux archives la confirmation de votre mort au moment où vous cesserez de fonctionner comme créature douée de volonté. 24:2.7 [124].
72. GRANDFANDA DÉCOUVRE HAVONA
Le nom de ce pèlerin qui découvrit Havona est Grandfanda. Il venait de la planète 341 du système 84 dans la constellation 62 de l'univers local 1.131 situé dans le superunivers numéro 1. Son arrivée fut le signal d'établissement du service de télédiffusion de l'univers des univers. Jusque-là ne fonctionnaient que les télédiffusions des superunivers et des univers locaux, mais l'annonce de l'arrivée de Grandfanda aux portes de Havona marqua l'inauguration des « rapports spatiaux de gloire », ainsi nommés parce que la première émission universelle annonça l'arrivée de Havona du premier être évolutionnaire ayant pénétré le but de l'existence ascendante. 24:6.8 [125].
73. AFFECTION POUR NOS COMPAGNONS MORONTIELS
Ces Compagnons de la Morontia sont des associés tellement amicaux qu'au moment où vous quitterez finalement la dernière phase d'expérience morontielle et où vous vous préparerez à vous lancer dans l'aventure d'esprit superuniverselle, vous regretterez sincèrement que ces créatures si sociables ne puissent vous accompagner, mais elles servent exclusivement dans les univers locaux. À tous les stades de la carrière ascendante, toutes les personnalités contactables seront amicales et sociables, mais ce n'est pas avant de rencontrer les Compagnons du Paradis que vous trouverez un autre groupe pareillement dévoué à l'amitié et à la camaraderie. 25:7.3 [126].
74. ARRIVÉS DE PÈLERINS DANS HAVONA
Lorsque, grâce au ministère de toutes les armées d'aides du plan universel de survie, vous êtes finalement déposé sur le monde récepteur de Havona, vous y arrivez avec une seule sorte de perfection — la perfection de dessein. Votre dessein a été complètement démontré, votre foi a été éprouvée. Vous êtes connu pour être résistant à la déception. Même un échec pour discerner le Père Universel ne peut ni ébranler la foi ni troubler sérieusement la confiance d'un mortel ascendant qui a passé par l'expérience que chacun doit traverser pour atteindre les sphères parfaites de Havona. À l'époque où vous arrivez dans Havona, votre sincérité est devenue sublime. La perfection de dessein et la divinité de désir, accompagnées de fermeté dans la foi, ont assuré votre entrée dans les demeures établies de l'éternité ; votre délivrance des incertitudes du temps est pleine et complète. Maintenant il vous faut faire face aux problèmes de Havona et aux immensités du Paradis, pour la rencontre desquels vous avez été si longtemps à l'entrainement dans les époques expérientielles du temps et dans les écoles des mondes de l'espace.
La foi a gagné pour les pèlerins ascendants une perfection de dessein qui ouvre aux enfants du temps les portes de l'éternité. Maintenant il faut que les aides des pèlerins entreprennent de développer la perfection d'intelligence et la technique de compréhension qui sont si indispensables à la perfection paradisiaque de la personnalité.
L'aptitude à comprendre est le passeport des mortels pour le Paradis Le consentement à croire est la clef de Havona. L'acceptation de la filiation, la coopération avec l'Ajusteur intérieur est le prix de la survie évolutionnaire. 26:4.13 [127].
75. LE CRI DE COMBAT DES PÈLERINS DE HAVONA
Tel est donc le cours primaire ou élémentaire que rencontrent les pèlerins de l'espace, grands voyageurs à la foi éprouvée. Mais, longtemps avant d'arriver à Havona, ces enfants ascendants du temps ont appris à se délecter d'incertitudes, à se nourrir de désappointements, à s'enthousiasmer sur des défaites apparentes, à se fortifier en présence de difficultés, à faire preuve d'un courage indomptable en face de l'immensité et à exercer une foi invincible quand ils font face au défi de l'inexplicable. Il y a longtemps que le cri de guerre de ces pèlerins est devenu : « En liaison avec Dieu, rien — absolument rien — n'est impossible. » 26:5.3 [128], Matt. 19 :26 [129], Luc 1 :37 [130]; 18 :27 [131], Marc 10 :27 [132].
Le fait d'atteindre le Père Universel est le passeport pour l'éternité, malgré les circuits qui restent à traverser. Il s'agit donc d'une importante affaire sur le monde -pilote du cercle numéro trois lorsque le trio de transit annonce que la dernière aventure du temps est sur le point d'arriver et qu'une nouvelle créature de l'espace cherche à entrer au Paradis par les portes de l'éternité.
L'épreuve du temps est presque passée ; la course pour l'éternité est presque terminée. Les jours d'incertitude arrivent à leur fin : la tentation du doute disparaît ; l'injonction d'être parfait a été suivie. Depuis le tréfonds de l'existence intelligente, la créature du temps et de personnalité matérielle a gravi les sphères évolutionnaires de l'espace. Elle a prouvé ainsi que le plan d'ascension était praticable et démontré pour toujours la justice et la droiture du commandement du Père Universel à ses humbles créatures des mondes : « Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait. »
Pas à pas, vie après vie, monde après monde, la carrière ascendante a été maitrisée et le but de la Déité a été atteint. La survie est achevée en perfection et la perfection est complète dans la suprématie de la divinité. Le temps est perdu dans l'éternité ; l'espace est englouti dans une identité et une harmonie d'adoration avec le Père Universel. Les télédiffusions de Havona émettent de fulgurants rapports spatiaux de gloire, la bonne nouvelle qu'en toute vérité les créatures consciencieuses de nature animale et d'origine matérielle sont réellement et éternelle ment devenues, par l'ascension évolutionnaire, les fils rendus parfaits de Dieu. 26:9.2 [133] Matt. 5 :48 [8].
77. OBTENIR SON DIPLÔME DE HAVONA
Et maintenant, à l'apogée de la carrière havonienne, au moment où vous autres, mortels, vous vous endormez sur le monde-pilote du circuit intérieur, vous n'allez pas vous reposer seuls comme vous faisiez sur les mondes de votre origine lorsque vous fermiez les yeux dans le sommeil naturel de la mort, ni comme en entrant dans la longue catalepsie de transit préparatoire à votre voyage vers Havona. Maintenant, tandis que vous vous préparez au repos d'aboutissement, votre associé de longue date du premier circuit vient se placer à vos côtés ; il est le majestueux Complément de repos qui se prépare à entrer dans le repos en union avec vous ; c'est la garantie de Havona que votre transition est complète et que vous n'attendez plus que les touches finales de la perfection.
Votre première transition était en vérité la mort, la seconde un sommeil idéal et, maintenant, la troisième métamorphose est le vrai repos, la détente des âges. 26:11.7 [134].
78. DERNIÈRRE RÉSURECTION AU PARADIS
Vous entrez dans le repos sur le circuit final de Havona et vous êtes ressuscité pour l'éternité au Paradis. Et, tandis que vous vous y repersonnaliserez spirituellement, vous reconnaissez immédiatement l'instigateur de repos qui vous reçoit sur les rives éternelles comme étant le même supernaphin primaire qui produisit votre sommeil final sur le circuit intérieur de Havona ; vous vous rappellerez alors votre dernier grand effort de foi lorsque vous vous prépariez une fois de plus à confier la garde de votre identité aux mains du Père Universel.
Vous avez joui du dernier repos du temps ; vous avez fait l'expérience du dernier sommeil de transition ; maintenant vous vous éveillez à la vie perpétuelle sur les rives de la demeure éternelle. « Et il n'y aura plus de sommeil. La présence de Dieu et de son Fils est devant vous et vous êtes éternellement ses serviteurs ; vous avez vu sa face et son nom est votre esprit. Là, il n'y aura point besoin de nuit et ils n'ont plus besoin de la lumière du soleil, car la grande Source-Centre leur donne de la lumière ; ils vivront pour toujours. Et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux ; il n'y aura plus de mort, de tristesse, ni de pleurs et pas davantage de souffrances, car les choses antérieures ont disparu. » 27:1.4 [135], Rev. 22 :4,5 [32].
La tâche des conducteurs d'adoration consiste à enseigner l'adoration aux créatures ascendantes de telle manière qu'elles puissent gagner cette satisfaction d'expression de soi et en même temps prêter attention aux activités essentielles du régime du Paradis. Sans amélioration dans la technique de l'adoration, il faudrait des centaines d'années au mortel moyen qui atteint le Paradis pour exprimer pleinement et d'une manière satisfaisante ses émotions d'appréciation intelligente et de gratitude croissante. Les conducteurs d'adoration ouvrent des voies d'expression nouvelles et jusque-là inconnues, afin que les merveilleux enfants du sein de l'espace et du travail du temps soient rendus capables d'obtenir les pleines satisfactions de l'adoration en un bien moindre délai. 27:7.4 [136].
80. L'ÉQUILIBRE DE LA JUSTICE MISÉRICORDIEUSE
Le Mémoire de la Miséricorde est une vivante balance d'épreuve, un exposé à jour de votre compte chez les forces surnaturelles des royaumes. Ces archives vivantes du ministère de miséricorde sont lues en témoignage devant les tribunaux d'Uversa lorsque le droit de chaque individu à la vie perpétuelle vient en jugement, lorsque « les trônes sont placés et que les Anciens des Jours prennent leur siège. Les télédiffusions d'Uversa sont émises et sortent de devant eux ; des milliers et des milliers d'êtres leur apportent leur ministère, et dix-mille fois dix- mille se tiennent devant eux, le tribunal siège et les livres sont ouverts. » Et les livres qui sont ouverts dans une occasion aussi importante sont les archives vivantes des seconaphins tertiaires des superunivers. Les annales officielles figurent au dossier pour corroborer si nécessaire le témoignage des Mémoires de la Miséricorde. 28:6.6 [137], Dan. 7 :9,10 [138].
81. LES GUIDES DE VOCATION CÉLESTE
Sur Urantia, vous essayez d'une manière grotesque de lire les caractères et d'estimer les aptitudes spécifiques, mais sur Uversa nous le faisons réellement à la perfection. Ces seconaphins pèsent la loyauté sur des balances vivantes appréciant infailliblement les caractères. Lorsqu'ils vous ont regardé, il nous suffit de les regarder pour connaître les limitations de vos aptitudes à exercer des responsabilités, à mener à bien une charge de confiance et à accomplir des missions. Votre actif de loyauté figure clairement à côté de votre passif de défaillances ou de trahisons possibles.
Le plan de vos supérieurs consiste à vous faire avancer en accroissant vos charges de confiance dans la mesure où le développement de votre caractère est suffisant pour vous permettre d'endosser élégamment ces responsabilités additionnelles, car, si l'on surcharge un individu, on ne fait que courir à un échec et aller au- devant d'une déception. On peut éviter l'erreur de placer prématurément des responsabilités sur un homme ou sur un ange en utilisant les infaillibles estimateurs de la confiance que peuvent mériter des individus du temps et de l'espace. Ces seconaphins accompagnent toujours les Élevés en Autorité, et ces administrateurs ne font jamais d'affectations avant que leurs candidats aient été pesés dans les balances secoraphiques et déclarés « faisant le poids. » 28:6.14 [139].
82. LES CENTRES DE POUVOIRS NE JOUENT JAMAIS
N'ayant pas de passé ascendant à se remémorer, les centres de pouvoir et les contrôleurs physiques ne s'adonnent jamais à des jeux ; ils sont entièrement pratiques dans tous leurs actes et sont toujours de service. Il n'y a pas de dispositif dans le plan universel pour interrompre les lignes physiques d'énergie. Ces êtres ne peuvent jamais abandonner, même pendant une fraction de seconde, leur supervision directe des circuits d'énergie du temps et de l'espace. 29:3.5 [140].
83. LES MAÎTRES ORGANISATEURS DE FORCE
Les Maîtres Organisateurs de Force Primaires sont les manipulateurs des forces spatiales primordiales ou fondamentales de l'Absolu Non Qualifié ; ce sont des créateurs de nébuleuses. Ils sont les vivants instigateurs des cyclones énergétiques de l'espace et les premiers organisateurs et orienteurs de ces gigantesques manifestations. Ces organisateurs de force transmuent la force primordiale (préénergie non sensible à la gravité directe du Paradis) en énergie puissante ou primaire, ce qui la fait passer de l'emprise exclusive de l'Absolu Non Qualifié à l'emprise gravitationnelle de l'Ile du Paradis. Après cela, les organisateurs de force associés leur succèdent et continuent le processus de transmutation d'énergie depuis le stade primaire jusqu'au stade secondaire d'énergie-gravité 29:5.5 [141].
84. DIFFÉRENTES FONCTIONS DE DIEU
En tant que superpersonne, Dieu extériorise. En tant que personne, Dieu crée. En tant que prépersonne, Dieu se fragmente, et c'est un tel fragment de lui-même, l'Ajusteur, qui élabore l'âme esprit sur le mental matériel et mortel conformément au libre choix de la personnalité conférée à la créature mortelle par l'acte parental de Dieu en tant que Père. 30:1.99 [142].
85. NOTRE STATUT DE LA MORT À LA RÉSURECTION
L'écoulement du temps n'a aucune importance pour les mortels endormis ; ils sont totalement inconscients et oublieux de la durée de leur repos. Lors du réassemblage de leur personnalité à la fin d'un âge, ceux qui auront dormi cinq- mille ans ne réagiront pas différemment de ceux qui se seront reposés cinq jours. À part ce retard dans le temps, ces survivants passent par le régime de l'ascension exactement comme ceux qui évitent le sommeil plus ou moins long de la mort. 30:4.12 [143]
Le corps physique de chair mortelle ne fait pas partie du réassemblage du survivant en dormi ; le corps physique est retourné à la poussière. Le séraphin d'affectation parraine le nouveau corps, la forme morontielle, comme nouveau véhicule de vie pour l'âme immortelle et comme demeure de l'Ajusteur qui l'habite de nouveau. L'Ajusteur est le conservateur de la transcription spirituelle du mental du survivant endormi. Le séraphin affecté est le gardien de l'identité survivante — l'âme immortelle — dans l'état d'avancement où elle a évolué. Et lorsque tous deux, l'Ajusteur et l'ange gardien, réunissent les éléments de personnalité qui leur ont été confiés, le nouvel individu constitue la résurrection de l'ancienne personnalité, la survie de l'identité morontielle évoluante de l'âme. Une telle réassociation d'une âme et d'un Ajusteur est à juste titre appelée résurrection ; c'est un réassemblage des facteurs de la personnalité, mais même ceci n'explique pas entièrement la réapparition de la personnalité survivante. Bien que vous ne deviez probablement jamais comprendre le fait d'une opération aussi inexplicable, vous en connaîtrez un jour la vérité par expérience si vous ne rejetez pas le plan de survie humaine. 30:4.15 [144].
Le premier acte de votre carrière Havonienne consistera à reconnaître et à remercier votre seconaphin transporteur pour le long voyage effectué en sécurité. Ensuite vous serez présenté aux êtres qui prendront la responsabilité de vos activités initiales dans Havona. Puis vous irez inscrire votre arrivée et vous préparerez votre message de remerciement et d'adoration qui sera envoyé au Fils Créateur de votre univers local, le Père de votre univers qui a rendu possible votre carrière de filiation. Les formalités d'arrivée à Havona sont alors terminées et l'on vous accorde une longue période de loisirs pour observer librement. Cela vous donne l'occasion d'aller voir vos amis, vos compagnons et vos associés de la longue expérience de l'ascension. Vous pouvez aussi consulter les télédiffusions pour savoir lesquels de vos compagnons pèlerins sont partis pour Havona depuis votre départ d'Uversa. 30:4.28 [145].
87. LA COMPOSITION DU CORPS DES MORTELS FINALITAIRES
Les habitants de l'univers central sont reçus au corps dans la proportion de un pour mille — un pour une compagnie de finalitaires. Le corps est organisé pour un service temporaire par compagnies de mille, les créatures ascendantes étant au nombre de 997 pour un natif de Havona et un Messager de Gravité. Les finalitaires sont ainsi mobilisés par compagnies, mais le serment de finalité est prêté individuellement. C'est un serment qui comporte des conséquences radicales et d'importance éternelle. Le natif de Havona prête le même serment et est attaché au corps pour toujours. 31:1.3 [146].
Ces sept groupes de Maitres Architectes comprennent donc au total 28.011 auteurs de projets d'univers. Il existe au Paradis une tradition selon laquelle, dans le lointain recul de l'éternité, il y eut une tentative pour extérioriser le 28.012 ème Maitre Architecte, mais que l'absonitisation de cet être échoua, sa personnalité étant saisie par l'Absolu Universel. Il est possible que la limite de l'absonité ait été atteinte par la série ascendante des Maitres Architectes avec le 28.011 ème et que la 28.012 ème tentative ait rencontré le niveau mathématique de la présence de l'Absolu. En d'autres termes, au niveau de la 28.012 ème extériorisation, la qualité d'absonité équivalait au niveau de l'Universel et atteignait la valeur de l'Absolu. 31:9.10 [147].
89. LE CORPS DES MORTEL FINALITAIRES
Le rassemblement de ces sept corps finalitaires signifie la mobilisation effective des potentiels, des personnalités, des pouvoirs mentaux, des esprits, des absonites et des actualités expérientielles qui transcendent probablement même les fonctions futures de l'Être Suprême par rapport au maitre univers. Ces sept corps finalitaires représentent probablement l'activité présente de la Trinité Ultime s'occupant de rassembler les forces du fini et de l'absonite pour préparer des développements inconcevables dans les univers de l'espace extérieur. Rien de semblable à cette mobilisation n'a eu lieu depuis les temps proches de l'éternité où la Trinité du Paradis mobilisa d'une manière analogue les personnalités alors existantes du Paradis et de Havona, et les commissionna comme administrateurs et chefs des sept superunivers du temps et de l'espace qu'elle avait projetés. Les sept corps finalitaires représentent la réponse de divinité du grand univers aux besoins futurs des potentiels en puissance dans les univers extérieurs d'activités futures-éternelles. 31:10.10 [148].
Les mortels évolutionnaires naissent sur les planètes de l'espace, passent par les mondes morontiels, gravissent les univers spirituels, traversent les sphères de Havona, trouvent Dieu, atteignent le Paradis et sont enrôlés dans le Corps primaire de la Finalité pour y attendre leur prochaine affectation de service universel. Il y a six autres corps de finalité en cours de rassemblement, mais Grandfanda, le premier ascendeur mortel, préside comme chef paradisiaque de tous les ordres de finalitaires. Lorsque nous contemplons ce spectacle sublime, nous nous écrions tous : Quelle glorieuse destinée pour les enfants temporels d'origine animale, les fils matériels de l'espace! 31:10.20 [149].
90. L'ORIGINE ÉVOLUTIONNAIRE N’EST PAS UNE FLÉTRISSURE
Lorsque la perfection des créatures du temps est définitivement réalisée, elle est entièrement une acquisition, une possession de personnalité de bonne foi. Il est exact que les éléments de la grâce y sont largement mêlés, mais les aboutissements des créatures sont quand même le résultat de leurs efforts individuels et de leur vie actuelle, de leur réaction de personnalité au milieu existant.
Le fait de l'origine évolutionnaire animale ne constitue pas une flétrissure de quelque personnalité que ce soit aux yeux de l'univers, car c'est la méthode exclusive pour produire l'un des deux types fondamentaux de créatures volitives douées d'une intelligence finie. Quand les hauteurs de la perfection et de l'éternité sont atteintes, ceux qui ont commencé dans les bas-fonds et joyeusement gravi l'échelle de la vie, échelon par échelon, en seront d'autant plus honorés, et, quand ils seront arrivés aux sommets de la gloire, ils auront gagné une expérience personnelle qui incorpore une connaissance effective de toutes les phases de la vie depuis le bas jusqu'en haut. 32:3.9 [150].
91. L'EFFUSION MAGNANIME DU PÈRE
Dans ce don universel de lui-même, nous avons abondamment la preuve de la grandeur et de la magnanimité de la divine nature du Père. Si Dieu s'est abstenu de donner tout de lui-même à la création universelle, c'est que, de ce reliquat, avec une générosité prodigue, il effuse les Ajusteurs de Pensée sur les mortels du royaume — les Moniteurs de Mystère du temps — qui habitent avec tant de patience les candidats mortels à la vie éternelle.
Le Père Universel s'est pour ainsi dire effusé lui-même pour enrichir toute la création par la possession de la personnalité et le potentiel d'aboutissement spirituel. Dieu s'est donné lui-même à nous pour que nous puissions lui ressembler, et il ne s'est réservé de pouvoir et de gloire que dans la mesure nécessaire à l'entretien de ces choses pour l'amour desquelles il s'est dépouillé de toutes les autres. 32:4.11 [151].
Il y a un grand et glorieux dessein dans la marche des univers à travers l'espace. Toutes vos luttes de mortels n'ont pas lieu en vain. Nous faisons tous partie d'un plan colossal, d'une entreprise hardie gigantesque, et c'est l'immensité de l'entreprise qui rend impossible d'en voir une grande partie à un moment donné ou durant une vie donnée. Nous sommes tous une fraction d'un projet éternel que les Dieux supervisent et mettent à exécution. Tout le merveilleux mécanisme universel se meut majestueusement dans l'espace, à la mesure musicale de la pensée infinie et du dessein éternel de la Grande Source-Centre Première.
Le dessein éternel du Dieu éternel est un idéal spirituel élevé. Les évènements du temps et les luttes de l'existence matérielle ne sont que l'échafaudage provisoire qui assure la communication avec l'autre côté, avec la terre promise de la réalité spirituelle et de l'existence céleste. Bien entendu, vous les mortels, vous trouvez difficile de saisir l'idée d'un dessein éternel, vous êtes pratiquement inaptes à comprendre la pensée de l'éternité, de quelque chose qui ne commence et ne finit jamais. Tout ce qui vous est familier a une fin. 32:5.1 [152], Eph. 3 :11 [153].
93. LA COURSE POUR L'ÉTERNITÉ EST ENGAGÉE
Il y a dans le mental de Dieu un plan incluant toutes les créatures de ses immenses domaines, et ce plan est un dessein éternel d'occasions favorables sans bornes, de progrès illimité et de vie sans fin. Et les trésors infinis de cette carrière incomparable récompensent vos efforts !
Le but de l'éternité est en avant ! L'aventure d'aboutissement à la divinité se présente devant vous ! La course à la perfection est engagée ! Quiconque le veut peut y participer, et une victoire certaine couronnera les efforts de tout être humain désirant courir la course de la foi et de la confiance en s'appuyant à chaque pas sur les directives de l'Ajusteur intérieur et sur la gouverne du bon esprit du Fils de l'Univers, qui a été répandu si libéralement sur toute chair. 32:5.7 [154].
94. MICAËL EST TOUT AUSSI EFFICACE QUE LE FILS ÉTERNEL
Nous avons dans la personne du Fils Créateur un chef et un parent divin tout aussi puissant, efficace et bénéfique, que le seraient le Père Universel et le Fils Éternel si tous deux étaient présents sur Salvington et occupés à administrer les affaires de l'univers de Nébadon. 33:1.5 [155].
95. LE DON DES HAUTES PUISSANCES SPIRITUELLES
Par une longue série d'échelons, l'Esprit divin descend des hauteurs de la gloire éternelle pour vous rencontrer tels que vous êtes et là où vous êtes dans l'association de la foi pour embrasser avec amour l'âme d'origine mortelle, et pour s'embarquer d'une manière sûre et certaine sur le chemin, de retour de ses pas de descente, et ne s'arrête jamais avant que l'âme évolutionnaire ne soit élevée en sécurité aux hauteurs de félicité d'où l'esprit divin s'était d'abord mis en route pour cette mission de miséricorde et de ministère.
Les forces spirituelles recherchent et atteignent infailliblement leur propre niveau originel. Issues de l'Éternel, il est certain qu'elles y retourneront en ramenant avec elles tous les enfants du temps et de l'espace qui ont épousé les directives et les enseignements de l'Ajusteur intérieur, ceux qui sont véritablement « nés de l'Esprit », les fils de Dieu par la foi. 34:6.3 [156].
96. LE BESOIN POUR LA VÉRITÉ VIVANTE
La théorie morte, même celle des doctrines religieuses les plus élevées, est impuissante à transformer le caractère humain ou à contrôler le comportement mortel. Ce dont le monde d'aujourd'hui a besoin est la vérité que votre instructeur de jadis a proclamée : « Non seulement en paroles, mais aussi en puissance et dans le Saint-Esprit. » Le germe de la vérité théorique est inerte et les concepts moraux les plus élevés sont sans effet, à moins que l'Esprit divin ne souffle sur les formes de vérité et ne vivifie les formules de la droiture. 34:6.6 [157].
97. L'EAU RAFRAÎCHISSANTE DE LA VIE
C'est la présence de l'Esprit divin, l'eau vive, qui empêche la soif dévorante du mécontentement des mortels et l'indicible faim du mental humain non spiritualisé. Les êtres mus par l'Esprit « n'auront jamais soif, car cette eau spirituelle sera chez eux une source de satisfaction jaillissant jusque dans la vie éternelle ». Les âmes ainsi arrosées divinement ne dépendent presque plus de l'environnement matériel pour la joie de vivre et les satisfactions de l'existence terrestre. Elles sont spirituellement illuminées et rafraîchies, moralement renforcées et douées. 34:6.8 [158], Jean 4 :13,14 [17].
98. LA DOUBLE NATURE DE L'HOMME
Chez tout mortel, il existe une nature duelle : l'héritage des tendances animales et l'impulsion élevée des dons spirituels. Durant votre courte vie sur Urantia, il est rare que ces deux incitations différentes et opposées puissent être pleinement conciliées ; il n'est guère possible de les harmoniser et de les unifier. Mais, durant toute votre vie, l'Esprit conjugué s'efforce toujours de vous aider à soumettre de plus en plus la chair aux directives de l'Esprit. Alors même qu'il vous faut vivre votre vie matérielle, alors même que vous ne pouvez échapper à votre corps et à ses nécessités, en ce qui concerne vos desseins et vos idéaux, vous n'en avez pas moins le pouvoir de soumettre de plus en plus la nature animale à la maitrise de l'Esprit. Il existe véritablement en vous une conspiration de forces spirituelles, une confédération de pouvoirs divins, dont le but exclusif consiste à vous délivrer définitivement de l'esclavage du matériel et des handicaps finis.
Le but de tout ce ministère est « que vous puissiez être fortifié avec puissance par Son esprit dans l'homme intérieur. » Et tout cela ne représente que les étapes préliminaires pour l'aboutissement final à la perfection de foi et de service, à l'expérience où vous serez « remplis de la plénitude de Dieu », « car tous ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu sont fils de Dieu ». 34:6.9 [159], Eph. 3 :16,19 [153] Rom. 8 :14 [70].
99. L'ESPRIT DIRIGE MAIS NE CONTRAINT JAMAIS
L'Esprit ne contraint jamais, il ne fait que guider. Si vous êtes un élève attentif, si vous voulez atteindre les niveaux de l'esprit et les hauteurs divines, si vous désirez sincèrement arriver au but éternel, alors l'Esprit divin vous guidera doucement et amoureusement sur le sentier de la filiation et du progrès spirituel. Chaque étape doit être franchie de bonne grâce, avec une coopération intelligente et gaie. La domination de l'Esprit n'est jamais entachée de coercition ni compromise par contrainte.
Et, quand cette vie de gouverne spirituelle est librement et intelligemment acceptée, alors se développe dans le mental humain une conscience positive de contact divin et l'assurance d'une communion d'esprit. Tôt ou tard « l'Esprit rend témoignage avec votre esprit (l'Ajusteur) que vous êtes un enfant de Dieu ». Votre propre Ajusteur de Pensée vous a déjà indiqué votre parenté avec Dieu, et les Écritures confirment que l'Esprit rend témoignage « avec votre esprit » et non « à votre esprit ». 34:6.11 [160], Rom. 8 :16 [70].
La conscience de la domination d'une vie humaine par l'esprit est bientôt accompagnée par une démonstration croissante des caractéristiques de l'Esprit dans les réactions vitales du mortel ainsi guidé par l'esprit, « car les fruits de l'esprit sont l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur et la tempérance ». De tels mortels ainsi guidés par l'esprit et divinement illuminés, bien qu'ils foulent encore les humbles sentiers du travail pénible et qu'ils accomplissent avec la fidélité humaine les devoirs de leur mission terrestre, ont déjà commencé à discerner les lumières de la vie éternelle qui miroitent sur les rives lointaines d'un autre monde. Ils ont déjà commencé à comprendre la réalité de cette vérité inspirante et encourageante que « le royaume de Dieu n'est pas viande et boisson, mais droiture, paix et joie dans l'Esprit- Saint ». Et, au cours de toute épreuve et en présence de toute difficulté, les âmes nées d'esprit sont soutenues par l'espoir qui transcende toute crainte, parce que l'amour de Dieu est largement répandu dans tous les cœurs par la présence de l'Esprit divin. 34:6.13 [161].
101. LES CONSEILS EFFECTIFS DE L'ESPRIT
Après être partis sur la route de la vie éternelle, après avoir accepté votre mission et reçu vos ordres pour progresser, ne craignez pas les dangers du manque de mémoire des hommes et de l'inconstance des mortels, ne vous laissez pas troubler par des craintes d'échecs ou des confusions déroutantes, ne chancelez pas et ne mettez en doute ni votre statut ni votre position, car, à toutes les heures sombres et à tous les carrefours de la lutte pour le progrès, l'Esprit de Vérité parlera toujours et vous dira « Voilà le chemin » 34:7.8 [162].
102. CONFLITS DE LA CHAIR ET DE L'ESPRIT
La progression de l'éternité ne consiste pas seulement en un développement spirituel. Les acquisitions intellectuelles font également partie de l'éducation universelle. L'expérience mentale s'élargit parallèlement à l'expansion de l'horizon spirituel. Le mental et l'esprit reçoivent les mêmes occasions de s'entraîner et de progresser. Mais, durant tout ce magnifique entraînement mental et spirituel, vous êtes libérés pour toujours des handicaps de la chair mortelle. Vous n'avez plus besoin d'arbitrer constamment entre les prétentions de vos natures spirituelle et matérielle divergentes. Enfin vous êtes qualifiés pour bénéficier des impulsions d'un mental glorifié, dépouillé depuis longtemps de ses attirances animales primitives pour les choses matérielles. 37:6.6 [163].
103. LES CHEVEUX DE NOS TÊTES SONT COMPTÉS
Les séraphins sont créés de manière à pouvoir fonctionner à la fois sur le niveau spirituel et sur le niveau matériel. Rares sont les champs d'activités spirituelles ou morontielles fermés à leurs services. Les anges ne sont pas très éloignés des hommes quant à leur statut personnel, mais, dans certaines performances fonctionnelles, ils les transcendent de loin. Ils possèdent bien des pouvoirs qui dépassent considérablement la compréhension humaine, par exemple : Il vous a été dit que « les cheveux mêmes de votre tête sont comptés », et il est vrai qu'ils le sont, mais un séraphin ne passe pas son temps à les compter et à tenir à jour leur nombre corrigé. Les anges possèdent des pouvoirs innés et automatiques (c'est-à- dire automatiques dans la mesure où vous pourriez les percevoir) pour connaître de telles choses. Vous considéreriez en vérité un séraphin comme un prodige mathématique. C'est pourquoi de nombreuses tâches, qui seraient formidables pour des mortels, sont accomplies avec une extrême aisance par des séraphins. 38:2.3 [164], Luc 12 :7 [165].
Dieu le Père ne s'abaisse pas et ne peut s'abaisser jusqu'à établir un contact personnel aussi étroit avec les créatures ascendantes, en nombre à peu près illimité, qui peuplent l'univers des univers. Mais le Père n'est pas dépourvu de contact personnel avec ses humbles créatures ; vous n'êtes pas privés de la présence divine. Bien que Dieu le Père ne puisse vous approcher par une manifestation directe de sa personnalité, il est en vous et fait partie de vous par l'identité des Ajusteurs de Pensée intérieurs, les divins Moniteurs. C'est ainsi que le Père, qui est le plus éloigné de vous en personnalité et en esprit, s'approche le plus près de vous dans le circuit de la personnalité et dans le contact spirituel de la communion intérieure avec les âmes de ses fils et filles mortels. 40:5.3 [166].
105. NOUS SOMMES RÉELLEMENT LES FILS DE DIEU
C'est un fait solennel et céleste que des créatures aussi humbles et matérielles que les êtres humains d'Urantia soient des fils de Dieu, enfants du Très haut par la foi. « Voyez la sorte d'amour que le Père a effusé sur nous pour que nous soyons appelés fils de Dieu. » « À tous ceux qui l'ont reçu il a donné le pouvoir de reconnaître qu'ils sont fils de Dieu. » Bien que « votre état futur ne soit pas encore apparent, » dès maintenant « vous êtes fils de Dieu par la foi » ; « car vous n'avez pas reçu l'esprit d'esclavage pour craindre de nouveau, mais vous avez reçu l'esprit de filiation qui vous fait crier `notre Père' ». Parlant au nom du Dieu éternel, le prophète de jadis à dit : « Même à eux, je donnerai une place dans ma maison et un nom plus excellent que celui de fils ; je leur donnerai un nom perpétuel, un nom qui ne sera jamais retranché. » « Et, parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé l'esprit de son Fils dans votre cœur. » 40:6.2 [167]. 1 Jean 3 :1,2 [168] Jean 1 :12 [169] Rom. 8 :15 [70] Isa. 56 :5 [170] Gal. 4 :6 [171].
106. CINQ RAISONS POUR ÊTRE FILS DE DIEU
Tous les mondes évolutionnaires habités par des mortels abritent des fils de Dieu par la foi, des fils de grâce et de miséricorde, des êtres mortels appartenant à la famille divine et, en conséquence, appelés fils de Dieu. Les mortels d'Urantia ont le droit de se considérer comme fils de Dieu pour les raisons suivantes :
- Vous êtes fils d'une promesse spirituelle, fils par la foi ; vous avez accepté le statut de filiation. Vous croyez à la réalité de votre filiation avec Dieu, et ainsi elle devient éternellement réelle.
- Un Fils Créateur issu de Dieu est devenu l'un de vous. Il est en fait votre frère ainé ; et, si en esprit vous devenez véritablement des frères apparentés au Christ, au victorieux Micaël, alors il faut qu'en esprit vous soyez aussi les fils du Père que vous avez en commun — le Père de tous, le Père Universel lui-même.
- Vous êtes fils parce que l'esprit d'un Fils a été répandu sur vous, a été libéralement et certainement effusé sur toutes les races d'Urantia. Cet esprit vous attire toujours vers le Fils divin qui en est la source, et vers le Père du Paradis qui est la source de ce Fils divin.
- De son libre arbitre divin, le Père Universel vous a donné votre personnalité de créature. Vous avez été dotés d'une mesure de cette divine spontanéité d'action libre que Dieu partage avec tous ceux qui peuvent devenir ses fils.
- Un fragment du Père Universel habite en vous, ce qui vous relie ainsi directement au divin Père de tous les Fils de Dieu. 40:6.3 [172].
107. LE CALCIUM QUI S'ÉCHAPPE DU SOLEIL
Ainsi que l'ont soupçonné vos physiciens, ces résidus mutilés de calcium solaire chevauchent littéralement les rayons de lumière sur des distances variées, ce qui facilite prodigieusement leur dissémination dans l'espace. Avec certaines modifications, l'atome de sodium est également capable de locomotion par la lumière et par l'énergie. L'exploit du calcium est d'autant plus remarquable que la masse de cet élément est presque double de celle du sodium. L'imprégnation de l'espace local par le calcium est due au fait qu'il s'échappe sous forme modifiée de la photosphère solaire en chevauchant littéralement sur les rayons de soleil émis. Malgré son encombrement relatif, puisqu'il contient vingt électrons en rotation, c'est le calcium qui, parmi tous les éléments solaires, réussit le mieux à s'échapper de l'intérieur du soleil vers les royaumes de l'espace. Cela explique pourquoi il y a sur le soleil une couche de calcium, une croute de pierre gazeuse épaisse de dix- mille kilomètres, bien que dix-neuf éléments plus légers et de nombreux éléments plus lourds se trouvent au-dessous.
L'agilité de cet électron acrobatique du calcium est indiqué par le fait qu'une fois projeté sur la vingtième orbite par les forces solaires de température et de rayons X, il n'y reste qu'un millionième de seconde, mais, avant que le pouvoir électro gravitationnel du noyau atomique l'ait ramené sur son ancienne dix-neuvième orbite, il a fait un million de tours autour du centre atomique. 41:6.5 [173].
108. L'ÉNERGIE EST ÉTERNELLE MAIS NON INFINI
L'énergie est éternelle mais non infinie ; elle réagit toujours à l'emprise de l'Infinité qui embrasse tout. La force et l'énergie poursuivent indéfiniment leur course ; étant sorties du Paradis, il faut qu'elles y retournent, même si des âges et des âges sont nécessaires pour compléter le circuit ordonné. Ce qui a son origine dans la Déité du Paradis ne peut avoir qu'une destination paradisiaque ou une destinée de Déité. 42:1.8 [174].
109. LES CHANGEMENTS ÉNERGÉTIQUES SANS FIN
Nous ne comprenons pas complètement les changements presque infinis auxquels l'énergie physique peut être sujette. Dans un univers elle apparaît comme lumière, dans un autre comme lumière plus chaleur, dans un autre encore sous des formes d'énergie inconnues sur Urantia. Dans un nombre incalculable de millions d'années, elle peut réapparaître sous quelque forme d'énergie électrique turbulente et houleuse, ou de pouvoir magnétique. Plus tard encore, elle peut apparaître de nouveau dans un univers ultérieur sous forme de matière variable passant par une série de métamorphoses, suivie de sa disparition physique extérieure dans quelque grand cataclysme des royaumes. Et ensuite, après des âges sans nombre et un vagabondage presque sans fin à travers d'innombrables univers, cette même énergie peut encore réapparaître et changer maintes fois de forme et de potentiel ; et les transformations continuent ainsi pendant les âges successifs et à travers des royaumes innombrables. Ainsi la matière poursuit son chemin, subissant les transmutations du temps, mais s'alignant toujours fidèlement sur le cercle de l'éternité. Même si elle est longtemps empêchée de retourner à sa source, elle y reste toujours sensible et suit indéfiniment le sentier tracé par la Personnalité Infinie qui l'a émise. 42:4.2 [175].
Si l'on agrandissait la masse de la matière jusqu'à ce qu'un électron pèse un dixième d'once (2,83 grammes) et si ses dimensions étaient accrues dans la même proportion, le volume de cet électron deviendrait aussi grand que celui de la terre. Si le volume d'un proton — mille huit cents fois plus lourd qu'un électron — était grossi jusqu'à la taille d'une tête d'épingle, alors, en comparaison, une tête d'épingle aurait un diamètre égal à celui de l'orbite de la terre autour du Soleil. 42:6.8 [176].
111. L'ESPACE ATOMIQUE INTERNE
À l'intérieur de l'atome, les électrons tournent autour du proton central à des distances proportionnelles à celles des planètes qui tournent autour du soleil dans l'espace du système solaire. En comparaison de leur taille réelle, la distance relative entre le noyau atomique et le circuit électronique le plus proche est la même qu'entre le soleil et Mercure, la planète la plus voisine du soleil. 42:7.2 [177].
112. SEPT GROUPES D'ÉLÉMENTS CHIMIQUES
Quand on classe les éléments fondamentaux dans l'ordre de leur poids atomique, cette persistance septuple de constitution créative ressort dans le domaine de la chimie comme une récurrence de propriétés physiques et chimiques similaires par groupes septuples périodiques et distincts. Quand on arrange ainsi les éléments chimiques d'Urantia, n'importe quelle qualité ou propriété donnée a tendance à se répéter tous les sept éléments. Ce changement périodique par sept se reproduit en s'atténuant et avec des variantes dans le tableau chimique tout entier ; il s'observe plus nettement dans les premiers groupements d'atomes légers. Partant d'un élément quelconque après avoir noté l'une de ses propriétés, cette qualité change pendant six éléments consécutifs, mais a tendance à réapparaître quand on arrive au huitième, autrement dit, le huitième élément chimiquement actif ressemble au premier, le neuvième au deuxième, et ainsi de suite. Un pareil fait dans le monde physique rappelle indubitablement la constitution septuple de l'énergie ancestrale et indique la réalité fondamentale de la diversité septuple des créations du temps et de l'espace. L'homme devrait aussi noter qu'il y a sept couleurs dans le spectre naturel. 42:9.3 [178].
113. LA RELATION DU MENTAL, LA MATIÈRE ET L'ESPRIT
Le mental domine universellement la matière, de même qu'à son tour il répond au super contrôle ultime de l'esprit. Et, chez l'homme mortel, seul le mental qui se soumet librement à la directive de l'esprit peut espérer survivre à l'existence mortelle dans l'espace-temps comme enfant immortel du monde spirituel éternel du Suprême, de l'Ultime et de l'Absolu : de l'Infini. 42:12.15 [179].
114. CONFUSION À PROPOS DES TRÈS HAUTS
Le Psalmiste savait qu'Édentia était gouvernée par trois Pères de Constellations et, en conséquence, parlait de leurs demeures au pluriel : « Il existe un fleuve dont les eaux réjouiront la cité de Dieu, le lieu le plus saint des tabernacles des Très Hauts. »
Tout au long des âges, la confusion a été grande sur Urantia au sujet des divers dirigeants de l'univers. Beaucoup d'éducateurs ultérieurs confondirent avec les Pères Très Hauts leurs vagues déités tribales mal définies. Plus tard encore, les Hébreux fusionnèrent tous les dirigeants célestes en une Déité composite. Un éducateur comprit que les Très Hauts n'étaient pas les Chefs Suprêmes, car il dit : « Celui qui habite la demeure secrète du Très Haut logera à l'ombre du Tout- Puissant. » Dans les annales d'Urantia, il est parfois très difficile de savoir exactement qui l'on désigne par le terme « Très Haut ». Mais Daniel comprenait fort bien ces questions. Il dit « Le Très Haut règne dans le royaume des hommes et le donne à qui il veut. » 43:3.3 [180], Ps. 46 :4 [181]; 01 :1 [182] Dan. 4 :17 [183]; 5 :21 [184].
115. BEAUTÉS BOTANIQUES DE L'ÉDEN
Si vous aimez les fleurs, les arbustes et les arbres d'Urantia, alors vous réjouirez vos yeux de la beauté botanique et de la grandeur florale des jardins célestes d'Édentia. Malheureusement, mes facultés de description sont impuissantes à transmettre au mental mortel un concept adéquat de ces beautés des mondes célestes. En vérité, l'œil n'a jamais vu des gloires semblables à celles qui attendent votre arrivée sur ces mondes de l'aventure de l'ascension des mortels. 43:6.8 [185].
La meilleure musique d'Urantia n'est qu'un écho fugitif des magnifiques accords entendus par les associés célestes de vos musiciens qui n'ont conservé que quelques mesures de ces harmonies de forces morontielles enregistrées sous la forme de mélodies musicales d'harmoniques sonores. La musique morontio- spirituelle emploie assez souvent les sept modes d'expression et de reproduction, si bien que le mental humain se trouve prodigieusement handicapé quand il essay de réduire ces mélodies des sphères supérieures à de simples notes de sons musicaux. Cela ressemble à une tentative pour reproduire les accords d'un gran orchestre à l'aide d'un seul instrument de musique.
Vous avez composé quelques très belles mélodies sur Urantia, mais vos progrès musicaux sont forts loin d'atteindre ceux de beaucoup de planètes de Satania qui sont vos voisines. Si seulement Adam et Ève avaient survécu, alors vous auriez eu de la vraie musique ; mais le don d'harmonie qui était si développé dans leur nature a été tellement dilué par des lignées à tendances non musicales qu'une sérieuse appréciation de l'harmonique se rencontre seulement chez un mortel sur mille. Mais ne vous découragez pas ; un vrai musicien peut apparaître un jour sur Urantia, et des peuples entiers seront captivés par les magnifiques accords de ses mélodies. Un seul être humain de cet ordre pourrait changer définitivement l'orientation d'une nation entière, et même de tout le monde civilisé. Il est littéralement vrai que « la mélodie a le pouvoir de transformer un monde tout entier ». La musique restera toujours le langage universel des hommes, des anges et des esprits. L'harmonie est la langue de Havona. 44:1.14 [186].
117. BEAUTÉ, RYTHME ET HARMONIE
La beauté, le rythme et l'harmonie sont intellectuellement associés et spirituellement parents. La vérité, les faits et les relations sont intellectuellement inséparables et associés aux concepts philosophiques de beauté. La bonté, la droiture et la justice sont philosophiquement en corrélation et spirituellement intimement liées à la vérité vivante et à la beauté divine. 44:7.2 [187]
Ces qualités divines sont parfaitement et absolument unifiées en Dieu. Et tout homme ou ange qui connaît Dieu possède le potentiel d'expression illimitée de soi sur des niveaux toujours progressifs de réalisation de soi unifiée par la technique de l'aboutissement sans fin à la ressemblance de Dieu — le mélange expérientiel dans l'expérience évolutionnaire de la vérité éternelle, la beauté universelle et la divine bonté. 44:7.4 [188].
118. LA NURSERY PROBATOIRE DE SATANIA
La nursery probatoire de Satania est entretenue par certaines personnalités morontielles sur le monde des finalitaires où la moitié de la planète est consacrée à ce travail d'élever des enfants. C'est ici que l'on reçoit et rassemble certains enfants de mortels survivants tels que ceux qui ont péri sur les mondes évolutionnaires avant d'avoir acquis leur statut spirituel comme individus.
L'ascension de l'un ou l'autre de leurs propres parents garantit que de tels enfants mortels des royaumes se verront accorder la repersonnalisation sur la planète finalitaire du système et pourront y démontrer, par leur libre choix ultérieur, s'ils décident ou non de suivre le sentier parental d'ascension mortelle. Les enfants apparaissent ici comme sur leur monde de nativité, sauf que la différenciation sexuelle y est absente. Il n'y a plus de reproduction à la manière des mortels après l'expérience vécue sur les mondes habités. 45:6.7 [189].
119. LE PREMIER MONDE DES MAISONS
Sur le premier monde des maisons, tous les survivants doivent passer au crible de la commission parentale de leur planète natale. La commission d'Urantia se compose présentement de douze couples de parents récemment arrivés qui ont eu, en tant que mortels, l'expérience d'élever au moins trois enfants jusqu'à l'âge de la puberté. On sert par permutation dans cette commission, et généralement pendant dix ans seulement. Tous les examinés dont l'expérience parentale ne satisfait pas les commissaires doivent compléter leur qualification en servant dans les demeures des Fils Matériels de Jérusem, ou en partie dans la nursery probatoire du monde finalitaire.
Sur le premier monde des maisons, tous les survivants doivent passer au crible de la commission parentale de leur planète natale. La commission d'Urantia se compose présentement de douze couples de parents récemment arrivés qui ont eu, en tant que mortels, l'expérience d'élever au moins trois enfants jusqu'à l'âge de la puberté. On sert par permutation dans cette commission, et généralement pendant dix ans seulement. Tous les examinés dont l'expérience parentale ne satisfait pas les commissaires doivent compléter leur qualification en servant dans les demeures des Fils Matériels de Jérusem, ou en partie dans la nursery probatoire du monde finalitaire.
Nul ascendeur mortel ne peut échapper à l'expérience d'élever des enfants — les siens ou d'autres — soit sur les mondes matériels, soit ultérieurement sur le monde finalitaire ou sur Jérusem. Les pères doivent passer par cette expérience essentielle tout aussi certainement que les mères. Chez les peuples modernes d'Urantia, c'est une notion malheureuse et erronée de croire que la culture des enfants incombe principalement aux mères. Les enfants ont besoin d'un père aussi bien que d'une mère, et les pères ont autant besoin de l'expérience parentale que les mères. 47:1.4 [190].
120. NOUS POURSUIVONS LÀ CE QUE NOUS AVONS LAISSÉ ICI-BAS
Sur les mondes des maisons, les survivants mortels ressuscités reprennent le fil de leur vie exactement au point où ils l'ont laissée quand ils ont été surpris par la mort. En allant d'Urantia au premier monde des maisons, vous remarquerez un changement considérable, mais, si vous étiez venu d'une sphère du temps plus normale et progressive, vous vous seriez à peine rendu compte de la différence, sauf par le fait que vous vous trouvez en possession d'un autre corps ; le tabernacle de chair et de sang a été laissé en arrière sur le monde de nativité. 47:3.1 [191].
121. ARRIVÉES DANS LE MONDE DES MAISONS
Partant des salles de résurrection, vous allez au secteur Melchizédek où l'on vous affecte une résidence permanente. Vous entrez alors dans une période de dix jours de liberté personnelle. Vous êtes libre d'explorer le voisinage immédiat de votre nouveau foyer et de vous familiariser avec le programme qui vous attend dans l'avenir immédiat. Vous avez aussi le temps de satisfaire votre désir de consulter le registre des inscriptions et de rendre visite à ceux que vous aimiez et les autres amis terrestres qui vous ont précédé sur ces mondes. À la fin de vos dix jours de loisirs, vous commencez la seconde étape du voyage vers le Paradis, car les mondes des maisons ne sont pas simplement des planètes où l'on vous retient, mais des sphères d'entraînement effectif. 47:3.6 [192].
122. DÉTAILS SUR LA VIE MORONTIELLE
Bien que vous ayez des corps morontiels, vous continuez à manger, à boire et à vous reposer au cours de votre passage sur les sept mondes des maisons. Vous absorbez les aliments de l'ordre morontiel, un royaume d'énergie vivante inconnue sur les mondes matériels. Le corps morontiel utilise pleinement la nourriture et l'eau, mais sans déchets résiduels. Réfléchissez un instant : maisonnia numéro 1 est une sphère très matérielle présentant les débuts du régime morontiel. Vous êtes encore presque humain et peu éloigné des points de vue limités de la vie terrestre, mais chaque monde apporte un progrès défini. De sphère en sphère vous devenez moins matériel, plus intellectuel et un peu plus spirituel. C'est sur les trois derniers de ces sept mondes de progrès que le progrès spirituel est le plus accentué. 47:4.6 [193].
123. SUR LE MONDE DES MAISONS NUMÉRO CINQ
Une véritable naissance de la conscience cosmique prend place sur maisonnia la cinquième. Vous commencez à penser en termes d'univers. C'est vraiment une période d'expansion des horizons. Le mental, en cours d'élargissement des mortels ascendants, commence à soupçonner qu'une destinée prodigieuse et magnifique, céleste et divine, attend tous ceux qui achèvent l'ascension progressive du Paradis entreprise si laborieusement, mais si joyeusement et si favorablement. C'est à peu près à ce point que la moyenne des ascendeurs mortels commence à manifester un enthousiasme expérientiel authentique pour l'ascension de Havona. L'étude devient volontaire, le service désintéressé devient naturel et l'adoration devient spontanée. Un vrai caractère morontiel commence à éclore et une véritable créature morontielle à évoluer. 47:7.5 [194].
124. LE MOMENT DE LA FUSION AVEC L'AJUSTEUR
C'est un âge brillant pour les mortels ascendants. On y assiste habituellement à la fusion parfaite du mental humain et de l'Ajusteur divin. En potentiel, cette fusion peut s'être produite auparavant, mais il arrive bien souvent que l'identité opératoire effective ne soit pas atteinte avant l'époque du séjour sur le cinquième monde des maisons et même sur le sixième.
L'union de l'âme immortelle évoluante et de l'Ajusteur éternel et divin est marquée par la convocation séraphique du superange superviseur chargé des survivants ressuscités et de l'archange d'enregistrement pour ceux qui vont en jugement le troisième jour. Alors, en présence des compagnons morontiels de l'intéressé, ces messagers de confirmation proclament : « Celui-ci est un fils bien- aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir » Cette simple cérémonie marque l'entrée d'un mortel ascendant dans la carrière éternelle de service du Paradis.
Immédiatement après confirmation de la fusion avec l'Ajusteur, le nouvel être morontiel est pour la première fois présenté à ses compagnons sous son nouveau nom. Puis on lui accorde les quarante jours de retraite spirituelle de toutes les activités courantes pour qu'il communie avec lui-même et choisisse l'une des routes optionnelles pour Havona, et pour qu'il fasse une sélection entre les techniques différentielles pour atteindre le Paradis. 47:8.3 [195], Luc 3 :22 [196] Rev. 2 :17 [197].
Le personnel de maisonnia la septième s'assemble sur la mer de verre pour assister à votre départ pour Jérusem avec statut résidentiel. Vous pouvez avoir visité Jérusem des centaines ou des milliers de fois ; mais ce fut toujours à titre d'invité. Jamais auparavant vous n'aviez voyagé vers la capitale du système en compagnie d'un groupe de vos compagnons faisant des adieux définitifs à toute leur carrière du monde des maisons en tant que mortels ascendants. Vous serez bientôt accueillis sur le terrain de réception du monde-siège comme citoyens de Jérusem. 47:9.4 [198].
126. JEAN A EU UNE VISION DE CES ÉVÈNEMENTS
Jean l'Évangéliste eut une vision de l'arrivée d'une classe de mortels s'avançant du septième monde des maisons à leur premier ciel, les gloires de Jérusem. Il a noté : « Et je vis comme une mer de verre mêlée de feu ; et ceux qui avaient gagné la victoire sur la bête qui était primitivement en eux, sur son image qui avait persisté à travers les mondes des maisons, et finalement sur sa dernière marque et trace, se tenant debout sur la mer de verre, ayant les harpes de Dieu, et chantant
le chant de la délivrance de la crainte mortelle et de la mort. » (Les communications perfectionnées de l'espace parviennent sur tous ces mondes, et vous pouvez les recevoir n'importe où si vous êtes porteurs de la « harpe de Dieu », un appareil morontiel qui compense l'incapacité d'adapter directement le mécanisme sensoriel morontiel non encore mûr à la réception des communications de l'espace.)
Paul eut également la vision du corps de citoyenneté ascendante des mortels se perfectionnant sur Jérusem, car il écrivit : « Mais vous êtes venus à la montagne de Sion et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et à des myriades d'anges, à la grande assemblée de Micaël, et aux esprits des justes rendus parfaits. » 47:10.2 [199]. Rev 15:2 [200]; Heb 12:22.23 [35]
Aux jours de votre incarnation de mortel, l'esprit divin vous habite presque comme un corps étranger — en réalité comme un envahissement de l'homme par l'esprit effusé du Père Universel. Mais, dans la vie morontielle, l'esprit devient partie intégrante de votre personnalité, et, en passant successivement par les 570 transformations progressives, vous vous élevez de l'état matériel à l'état spirituel de vie des créatures.
Paul fut informé de l'existence des mondes morontiels et de la réalité de la matière morontielle, car il écrivit : « Ils ont au ciel une substance meilleure et plus permanente. » Et ces matériaux morontiels sont réels, littéraux, comme dans « la cité qui a des fondations et dont Dieu est l'architecte et le bâtisseur ». Et chacune de ces sphères merveilleuses est « une patrie meilleure, c'est-à-dire céleste ». 48:1.6 [201], Héb. 10 :34 [202]; 11 :10 [203].
L'allégresse joyeuse et l'équivalent du sourire sont aussi universels que la musique. Il existe des homologues morontiels et spirituels de l'allégresse et du rire. La vie ascendante est divisée en parties à peu près égales entre le travail et les jeux (l'absence d'obligations).
La détente céleste et l'humour suprahumain sont tout différents de leurs analogues humains, mais nous nous adonnons tous effectivement à une forme des deux, et, dans notre état, ils accomplissent réellement pour nous à peu près exactement ce que l'humour idéal peut faire pour vous sur Urantia. Les Compagnons de la Morontia sont d'habiles promoteurs de jeux et sont soutenus par la grande compétence des directeurs de la rétrospection. 48:4.1 [204].
Peut-être comprendriez-vous mieux le travail des directeurs de rétrospection en les comparant aux types supérieurs d'humoristes sur Urantia, mais cela serait une façon fort grossière et assez malheureuse d'essayer de vous donner une idée de la fonction de ces directeurs de la variété et de la détente, de ces ministres de l'humour exalté des royaumes morontiels et spirituels.
En analysant l'humour spirituel, permettez-moi d'abord de vous dire ce qu'il n'est pas. La plaisanterie spirituelle n'est jamais teintée d'insistance sur les infortunes des faibles et des égarés. Elle ne blasphème jamais non plus la droiture ni la gloire de la divinité. Notre humour embrasse trois niveaux généraux d'appréciation :
- Plaisanteries réminiscentes. Bons mots provenant d'épisodes passés dans votre expérience du combat et de la lutte ; ils concernent parfois la peur et plus souvent les folles anxiétés infantiles. Pour nous, cette phase de l'humour dérive de la faculté enracinée et permanente de tirer du passé des souvenirs permettant d'accomoder de manière plaisante les lourds fardeaux du présent et de les alléger de diverses manières.
- Humour courant. Il touche la stupidité de ce qui nous cause si souvent de sérieux soucis, la joie de découvrir la futilité d'une grande partie du sérieux de notre anxiété personnelle. Nous apprécions d'autant mieux cette phase de l'humour que nous sommes capables de minimiser les inquiétudes du présent au profit des certitudes de l'avenir.
- La joie prophétique. Il sera peut-être difficile aux mortels d'envisager cette phase de l'humour, mais nous tirons une satisfaction particulière de l'assurance que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien » — pour les êtres spirituels et morontiels aussi bien que pour les mortels. Cet aspect de l'humour céleste naît de notre foi dans le ministère affectueux de nos supérieurs et la divine stabilité de nos Directeurs Suprêmes. 48:4.3 [205].
130. L'HUMOUR EMPÊCHE L'EXALTATION DE L'ÉGO
Si nous sommes tentés d'exagérer notre importance, nous n'avons qu'à contempler l'infinité de la noblesse et de la grandeur de nos Créateurs ; notre propre glorification devient alors sublimement ridicule et frise même l'humour.
L'une des fonctions de l'humour est de nous aider tous à nous prendre moins au sérieux. L'humour est l'antidote divin contre l'exaltation de l'ego. 48:4.15 [206].
131. L'INFLUENCE BÉNÉFIQUE DE L'HUMOUR
L'humour devrait fonctionner comme une soupape de sureté automatique pour empêcher l'accumulation de pressions excessives dues à la monotonie de la contemplation sérieuse et continue de soi associée à la lutte pour se développer progressivement et aboutir noblement. L'humour agit aussi pour réduire le choc de l'impact inattendu des faits et de la vérité. Les faits sont rigides et inflexibles : la vérité est souple et toujours vivante. La personnalité mortelle n'est jamais sûre de ce qui va lui arriver. Par l'humour, elle saisit rapidement (voit ce dont il s'agit et devient perspicace) la nature inattendue de la situation, qu'il s'agisse de faits ou de vérité.
Bien que l'humour d'Urantia soit extrêmement grossier et fort peu artistique, il est précieux à la fois comme assurance de santé et comme libérateur de pressions émotives ; il empêche les tensions nerveuses nocives et la contemplation trop sérieuse de soi. L'humour et le jeu — la détente — ne sont jamais des réactions d'efforts progressifs ; ils sont toujours les échos d'un coup d'œil en arrière, une réminiscence du passé. Même tels que vous êtes présentement sur Urantia, vous trouvez toujours rajeunissant de pouvoir suspendre pendant quelques moments la tension des efforts intellectuels nouveaux et supérieurs, et de revenir aux occupations plus simples de vos ancêtres. 48:4.18 [207].
132. LE VINGT-TROISIÈME PSAUME
Même sur Urantia, les évanges conseillent aux humains qui enseignent la vérité et la droiture d'adhérer à la prédication de « la bonté de Dieu qui conduit à la repentance » et de proclamer « l'amour de Dieu qui chasse toute crainte. » Ces vérités ont même été annoncées ainsi dans votre monde :
Les Dieux sont mes gardiens ; je ne m'égarerai pas.
Côte à côte ils me conduisent dans les beaux sentiers et le glorieux repos de la vie éternelle.
En cette Divine Présence, je n'aurai ni faim de nourriture ni soif d'eau.
Quand même je descendrais dans la vallée de l'incertitude ou m'élèverais dans les mondes du doute,
Quand même je marcherais dans la solitude ou avec les compagnons de mon espèce,
Quand même je triompherais dans les chœurs de lumière ou chancellerais dans les lieux solitaires des sphères,
Ton esprit de bonté me secourra et ton ange glorieux me consolera.
Quand même je descendrais dans les profondeurs des ténèbres et de la mort elle- même,
Je ne douterai pas de toi et ne te craindrai pas,
Car je sais que, dans la plénitude des temps et la gloire de ton nom,
Tu m'élèveras pour m'asseoir avec toi sur les remparts d'en haut. 48:6.8 [208].
133. LA PHILOSOPHIE HUMAINE EN CONTRASTE AVEC LA MOTA MORONTIELLE
Il y a peu de temps, pendant que j'exécutais une mission sur le premier monde des maisons de Satania, j'eus l'occasion d'observer cette méthode d'enseignement. Bien que je n'aie pas le droit de vous exposer le contenu en mota de la leçon, j'ai la permission de reproduire les vingt-huit citations de philosophie humaine que l'instructeur de la morontia employait comme matériaux explicatifs pour aider les nouveaux arrivés sur les mondes des maisons dans leurs premiers efforts pour saisir le sens et la signification de la mota. Voici quels étaient ces exemples de philosophie humaine :
- Une démonstration d'habileté spécialisée ne signifie pas que l'on possède la capacité spirituelle. L'ingéniosité n'est pas un substitut du vrai caractère.
- Rares sont les personnes qui vivent à la hauteur de la foi qu'elles possèdent réellement. La peur irraisonnée est une fraude intellectuelle maîtresse pratiquée sur l'âme mortelle en évolution.
- Les capacités inhérentes ne peuvent pas être dépassées ; une pinte ne peut jamais contenir un litre. Il est impossible d'introduire mécaniquement un concept spirituel dans le moule de la mémoire matérielle.
- Rares sont les mortels qui osent jamais retirer la totalité de leurs crédits de personnalité établis par les ministères conjugués de la nature et de la grâce. La plupart des âmes appauvries sont vraiment riches, mais elles refusent de le croire.
- Les difficultés peuvent défier la médiocrité et vaincre les craintifs, mais elles ne font que stimuler les enfants des Très Hauts.
- Jouir de privilèges sans en abuser, disposer de la liberté sans licence, posséder le pouvoir en refusant fermement de l'utiliser pour des ambitions personnelles — tels sont les indices d'une haute civilisation.
- Les accidents imprévus et inexplicables ne se produisent pas dans le cosmos. Les êtres célestes ne portent pas non plus assistance à une créature inférieure qui refuse d'agir selon les lumières qu'elle possède sur la vérité.
- L'effort ne produit pas toujours de la joie, mais il n'est pas de bonheur sans effort intelligent.
- L'action fait acquérir la force. La modération s'épanouit en charme.
- La droiture frappe les cordes harmonieuses de la vérité, et la mélodie vibre dans tout le cosmos, allant jusqu'à reconnaître l'Infini.
- Les faibles se complaisent à des résolutions, mais les forts agissent. La vie n'est que le travail d'un jour — exécutez-le bien. L'acte est à nous, ses conséquences appartiennent à Dieu.
- Dans le cosmos, la plus grande affliction est de n'avoir jamais été affligé. Les mortels n'apprennent la sagesse qu'en subissant des tribulations.
- C'est dans l'isolement solitaire des profondeurs expérientielles que l'on discerne le mieux les étoiles, et non dans l'extase et l'illumination des sommets de montagne.
- Stimulez l'appétit de vos associés pour la vérité. Ne donnez un conseil que si on vous le demande.
- L'affectation est le ridicule effort des ignorants pour paraître sages, la tentative de l'âme stérile pour paraître riche.
- On ne peut percevoir la vérité spirituelle avant d'en éprouver l'expérience, et beaucoup de vérités ne sont réellement ressenties que dans l'adversité.
- L'ambition est dangereuse tant qu'elle n'est pas entièrement rendue sociale. Vous n'avez pas vraiment acquis une vertu avant que vos actes ne vous en aient rendu digne.
- L'impatience est un poison de l'esprit. La colère ressemble à une pierre jetée dans un nid de frelons.
- Il faut abandonner l'anxiété. Les déceptions les plus difficiles à supporter sont celles qui n'arrivent jamais.
- Seul un poète peut discerner la poésie dans la prose banale de la vie courante.
- La haute mission d'un art est de préfigurer par ses illusions une réalité supérieure de l'univers, de cristalliser les émotions du temps en une pensée d'éternité.
- Une âme en évolution n'est pas rendue divine par ce qu'elle fait, mais par ce qu'elle s'efforce de faire.
- La mort n'a rien ajouté aux possessions intellectuelles ni à la dotation spirituelle, mais elle a ajouté au statut expérientiel la conscience de la survie.
- La destinée de l'éternité se détermine d'instant en instant par les accomplissements de la vie quotidienne. Les actes d'aujourd'hui forment la destinée de demain.
- La grandeur ne consiste pas tant à posséder de la force qu'à l'employer sagement et divinement.
- On ne possède la connaissance qu'en la partageant ; elle est sauvegardée par la sagesse et rendue sociale par l'amour.
- Le progrès exige le développement de l'individualité. La médiocrité cherche à se perpétuer dans l'uniformité.
- L'argumentation nécessaire pour défendre une thèse est inversement proportionnelle à la vérité contenue dans cette thèse.
Tel est le travail des débutants sur le premier monde des maisons, tandis que les élèves plus avancés sur les mondes suivants maitrisent les niveaux supérieurs de clairvoyance cosmique et de mota morontielle. 48:7.2 [209].
134. L'HOMME N'EST PAS UN ACCIDENT DE L'ÉVOLUTION
Les stades initiaux de l'évolution de la vie ne sont pas entièrement conformes à votre point de vue du moment. L'homme mortel n'est pas un accident évolutionnaire. Il existe un système précis, une loi universelle, pour déterminer le déroulement du plan de la vie planétaire sur les sphères de l'espace. Le temps et la production d'un grand nombre de spécimens d'une espèce ne sont pas les influences dominantes. Les souris se reproduisent beaucoup plus vite que les éléphants, et cependant les éléphants évoluent plus vite que les souris. 49:1.6 [210]
135. COMPENSATION POUR L'ISOLEMENT D'URANTIA
À première vue, il pourrait sembler qu'Urantia et les mondes associés dans l'isolement soient très malheureux d'être privés de la présence et de l'influence bienfaisantes de personnalités suprahumaines, telles qu'un Prince Planétaire et un Fils et une Fille Matériels. Mais l'isolement de ces sphères offre à leurs races une occasion unique d'exercer leur foi et de développer une qualité particulière de confiance dans la sécurité cosmique, qui ne dépend ni de la vue ni d'aucune autre considération matérielle. Il peut arriver finalement que les créatures humaines venant des mondes mis en quarantaine par suite de rébellion aient une chance extrême. Nous avons découvert que ces ascendeurs se voient confier très tôt de nombreuses affectations spéciales dans des entreprises cosmiques où une foi incontestée et une confiance sublime sont essentielles pour réussir. 50:7.1 [211].
Sur Jérusem, les ascendeurs des mondes isolés occupent un secteur résidentiel privé et sont connus sous le nom d'agondontaires, qui signifie créatures volitives évolutionnaires pouvant croire sans voir, persévérer dans l'isolement et triompher de difficultés quasi insurmontables, même lorsqu'ils sont seuls. Ce groupage fonctionnel des agondontaires persiste pendant toute l'ascension de l'univers local et la traversée du superunivers. Il disparaît pendant le séjour dans Havona, mais réapparaît rapidement après l'arrivée au Paradis et subsiste nettement dans le Corps de la Finalité Mortelle. Tabamantia est un agondontaire de statut finalitaire, survivant d'une des sphères mises en quarantaine après la première rébellion qui ait jamais eu lieu dans les univers du temps et de l'espace. 50:7.1 [211]
L'un des grands accomplissements de l'âge du prince consiste à restreindre la multiplication des individus mentalement débiles et socialement inadaptés. Bien avant l'époque de l'arrivée des seconds Fils — les Adams — la plupart des mondes se mettent sérieusement à la tâche de purifier la race, chose que les peuples d'Urantia n'ont pas encore sérieusement entreprise aujourd'hui.
Ce problème d'améliorer la race n'est pas une entreprise si considérable quand on l'attaque de bonne heure dans l'évolution humaine. La période antérieure des luttes de tribus et des sévères compétitions dans la survivance de la race a éliminé la plupart des lignées anormales ou défectueuses. Un idiot n'a pas beaucoup de chances de survivre dans l'organisation sociale d'une tribu primitive et guerroyante. C'est la fausse sentimentalité de vos civilisations partiellement perfectionnées qui entretient, protège et perpétue les lignées irrémédiablement défectueuses des races évolutionnaires humaines.
Il n'y a ni tendresse ni altruisme à offrir une sympathie futile à des êtres dégénérés, à des mortels irrémédiablement anormaux et inférieurs. Même sur les mondes évolutionnaires les plus normaux, il existe entre individus et entre de nombreux groupes sociaux des différences suffisantes pour permettre à tous les nobles traits de sentiments altruistes et de ministère humain désintéressé de se manifester, sans perpétuer les lignées socialement inadaptables et moralement dégénérées de l'humanité en évolution. D'abondantes occasions s'offrent pour pratiquer la tolérance et l'altruisme en faveur des individus malheureux et besogneux qui n'ont ni irréparablement perdu leur héritage moral ni définitivement détruit leur patrimoine spirituel. 52:2.10 [212].
138. AMALGAMER LES BONNES ET LES MAUVAISES RÉSERVES
La progéniture adamique ne s'amalgame jamais avec les lignées inférieures des races évolutionnaires. Il n'entre pas non plus dans le plan divin que l'Adam ou Ève Planétaire s'accouple, personnellement, avec les peuples évolutionnaires. Le projet d'améliorer la race est l'affaire de leur progéniture. Mais les descendants du Fils et de la Fille Matériels sont mobilisés pendant des générations avant que le ministère d'amalgamation racial ne soit inauguré. 52:3.5 [213].
Sur Urantia, l'établissement de ce « chemin nouveau et vivant » fut manifesté en fait aussi bien qu'en vérité. L'isolement d'Urantia dans la rébellion de Lucifer avait suspendu le processus par lequel les mortels peuvent passer directement sur les rivages des mondes des maisons après leur mort. Avant l'époque du Christ Micaël sur Urantia, toutes les âmes dormaient jusqu'aux résurrections dispensationnelles ou jusqu'aux résurrections millénaires spéciales. Moïse lui- même n'eut pas la permission d'aller de l'autre côté de la vallée de la mort avant l'occasion d'une résurrection spéciale, car le Prince Planétaire déchu, Caligastia, s'opposait à cette libération. Mais, depuis le jour de la Pentecôte, les mortels d'Urantia peuvent de nouveau se rendre directement sur les sphères morontielles. 52:5.5 [214], Heb. 10 :20 [202].
140. STATUTS ÉLEVÉS DES MONDES NORMAUX
Si vous pouviez être transportés de votre monde arriéré et plein de confusion sur quelque planète normale se trouvant actuellement dans l'âge postérieur au Fils d'effusion, vous vous croiriez transférés au ciel de vos traditions. Vous auriez peine à croire que vous observez les agissements évolutionnaires normaux d'une sphère habitée par des hommes. Ces mondes sont placés dans les circuits spirituels de leur royaume ; ils bénéficient de tous les avantages des télédiffusions de leur univers et des services de réflectivité de leur superunivers. 52:6.8 [215].
141. LA VIE SUR UN MONDE PROGRESSIF
Durant cet âge, l'administration physique d'un monde demande une heure par jour du temps de chaque individu adulte, nous voulons dire une heure du temps d'Urantia. La planète est en contact étroit avec les affaires de l'univers, et ses habitants peuvent sonder les dernières télédiffusions avec un intérêt aussi vif que celui que vous manifestez aujourd'hui pour les dernières éditions de vos journaux quotidiens. Ces races sont occupées à mille choses intéressantes inconnues sur votre monde.
La vraie allégeance planétaire envers l'Être Suprême se développe de plus en plus. Génération après génération, un nombre croissant d'individus de la race s'aligne avec ceux qui pratiquent la justice et vivent la miséricorde. Lentement mais sûrement, le monde est gagné au service joyeux des Fils de Dieu. Les difficultés physiques et les problèmes matériels ont été largement résolus. La planète mûrit pour la vie supérieure et pour une existence plus stable. 52:7.12 [216].
142. LA VIE SUR UNE PLANÈTE RÉNOVÉE
C'est la même terre rénovée, le stade planétaire avancé, dont le voyant ancien avait la vision lorsqu'il écrivit : « Car de même que les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je ferai subsisteront devant moi, de même vous survivrez, vous et vos enfants ; et il adviendra que, d'une nouvelle lune à une autre et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit le Seigneur. » 52:7.12 [216], Isa 65:17 [217]; 66:22 [218]
143. MANOTIA DANS LA RÉBELLION DE LUCIFER
Il n'y a pas longtemps, en décrivant les expériences associées à l'attaque de la rébellion de Lucifer, Manotia disait : « Mes instants les plus vivifiants furent ceux de l'émouvante aventure liée à la rébellion de Lucifer, lorsqu'à titre de commandant en second des séraphins, je refusai de participer au projet d'insulter Micaël. Les puissants rebelles cherchèrent à me détruire au moyen des forces de liaison qu'ils avaient mises en place. Il y eut un formidable bouleversement sur Jérusem, mais nul séraphin loyal n'eut de mal.
Mon supérieur immédiat ayant fait défaut, il m'incombait d'assumer le commandement des légions d'anges de Jérusem en tant que directeur titulaire des affaires séraphiques confuses du système. J'étais moralement soutenu par les Melchizédeks, habilement aidé par une majorité de Fils Matériels, abandonné par un immense groupe de mon propre ordre, mais magnifiquement encouragé par les mortels ascendants de Jérusem.
Ayant été automatiquement coupé des circuits de la constellation par la sécession de Lucifer, nous dépendions de la loyauté de notre corps de renseignements qui envoyait des appels à l'aide sur Édentia depuis le système voisin Rantulia. Nous constatâmes que le règne de l'ordre, la loyauté intellectuelle et l'esprit de vérité triomphaient par inhérence de la rébellion, de l'affirmation de soi et de la prétendue liberté personnelle. Nous fûmes capables de résister jusqu'à l'arrivée du nouveau souverain systémique, le valeureux successeur de Lucifer. Immédiatement après, je fus affecté au corps d'administration provisoire d'Urantia des Melchizédeks et j'assumai la juridiction sur les ordres séraphiques loyaux de la planète du traitre Caligastia. Celui-ci avait nommé sa sphère membre du système nouvellement projeté ` de mondes libérés et de personnalités émancipées ' proposé dans l'infâme Déclaration de Liberté émise par Lucifer dans son appel aux `intelligences aimant la liberté, pensant librement et orientées vers l'avenir dans les mondes mal commandés et mal administrés de Satania ' ».
Cet ange est encore en service sur Urantia où il fonctionne comme chef adjoint des séraphins. 53:6.3 [219].
144. LA CONSTANCE DES MORTELS DANS LA RÉBELLION DE LUCIFER
Il s'écoula plus de deux ans du temps systémique entre le commencement de la « guerre dans le ciel » et l'installation du successeur de Lucifer. Le nouveau Souverain, arriva enfin, atterrissant sur la mer de verre avec son état-major. Je faisais partie des réserves mobilisées par Gabriel sur Édentia, et je me rappelle bien le premier message de Lanaforge au Père de la Constellation de Norlatiadek. Il disait : « Aucun citoyen de Jérusem n'a été perdu. Tous les mortels ascendants ont survécu aux ardentes tribulations et sont sortis triomphants et entièrement victorieux de l'épreuve décisive. » Ce message fut envoyé à Salvington, à Uversa et au Paradis pour assurer que l'expérience de survie de l'ascension des mortels constituait la plus grande sécurité contre la rébellion et la meilleur sauvegarde contre le péché. La noble troupe de Jérusem comptait exactement 187.432.811 mortels fidèles. 53:7.12 [220].
Parmi tous les problèmes troublants issus de la rébellion de Lucifer, aucun n'a occasionné plus de difficultés que l'inaptitude des mortels évolutionnaires immatures à distinguer la vraie liberté de la fausse.
La vraie liberté est la quête des âges et la récompense du progrès évolutionnaire. La fausse liberté est la subtile duperie de l'erreur du temps et du mal de l'espace. La liberté durable est fondée sur la réalité de la justice — de l'intelligence, de la maturité, de la fraternité et de l'équité.
La liberté est une technique autodestructrice de l'existence cosmique quand ses mobiles sont dépourvus d'intelligence, inconditionnels et incontrôlés. La vraie liberté se relie progressivement à la réalité et reste toujours pleine d'égards pour l'équité sociale, l'équité cosmique, la fraternité universelle et les obligations divines.
La liberté est un suicide quand elle est divorcée d'avec la justice matérielle, la droiture intellectuelle, la longanimité sociale, le devoir moral et les valeurs spirituelles. La liberté est inexistante en dehors de la réalité cosmique, et toute réalité de personnalité est proportionnelle à ses relations avec la divinité.
La volonté autonome sans retenue et l'expression de soi sans contrôle équivalent à un égoïsme que rien ne vient adoucir, un summum d'impiété. La liberté non accompagnée d'une victoire toujours plus étendue sur soi-même est une fiction d'une imagination de mortel égoïste. La liberté motivée par le moi est une illusion conceptuelle, une cruelle duperie. La licence déguisée sous les vêtements de la liberté est l'avant-coureur d'une abjecte servitude. 54:1.1 [221].
La folie de Lucifer fut de tenter l'infaisable, de court-circuiter le temps dans un univers expérientiel. Le crime de Lucifer fut sa tentative de priver de ses droits créatifs chaque personnalité de Satania, de réduire indument la participation personnelle des créatures — leur libre participation volontaire — à la longue lutte évolutionnaire pour atteindre le statut de lumière et de vie à la fois individuellement et collectivement. En agissant ainsi, cet ancien Souverain de votre système opposa directement le dessein temporel de sa propre volonté au dessein éternel de la volonté de Dieu tel qu'il est révélé par le don du libre arbitre à toutes les créatures personnelles. La rébellion de Lucifer menaçait ainsi de violer au maximum le libre arbitre des ascendeurs et des serviteurs du système de Satania. C'était la menace de priver perpétuellement chacun de ces êtres d'une expérience passionnante, celle d'apporter quelque chose de personnel et d'unique au monument de sagesse expérientielle qui s'élève lentement et qui existera un jour sous l'aspect du système de Satania devenu parfait. C'est ainsi que le manifeste de Lucifer, déguisé sous l'aspect de la liberté, se dresse dans la claire lumière de la raison comme une menace monumentale pour consommer le vol de la liberté personnelle, et cela sur une échelle dont on ne s'était encore approché que deux fois dans toute l'histoire de Nébadon. 54:2.3 [222].
147. LE DÉLAI TEMPOREL DE LA JUSTICE
Les créatures volitives morales des mondes évolutionnaires sont toujours tracassées par la question irréfléchie de savoir pourquoi les Créateurs infiniment sages permettent le mal et le péché. Elles ne comprennent pas que le mal et le péché sont inévitables si les créatures doivent être vraiment libres. Le libre arbitre des hommes en évolution et des anges exquis n'est pas un simple concept philosophique, un idéal symbolique. L'aptitude des hommes à choisir le bien ou le mal est une réalité de l'univers. Cette liberté de choisir par soi-même est un don des chefs Suprêmes, et ceux-ci interdisent à tout être ou groupe d'êtres, dans le vaste univers, de priver la moindre personnalité de la liberté qui lui est divinement donnée — pas même pour satisfaire des êtres égarés et ignorants dans la jouissance de ce qu'ils appellent à tort la liberté personnelle.
Bien que l'identification consciente et délibérée avec le mal (le péché) soit équivalente à la non-existence (l'annihilation), il faut toujours qu'un délai intervienne entre le moment de l'identification personnelle avec le péché et l'exécution du châtiment — qui survient automatiquement quand on s'adonne volontairement au mal. Ce délai représente une période de temps suffisante pour juger le statut universel du pécheur d'une manière entièrement satisfaisante pour toutes les personnalités de l'univers en rapport avec le cas, et en même temps assez équitable et juste pour gagner l'approbation du pécheur lui-même. 54:3.1 [223]
148. LE DÉLAI DE LA MISÉRICORDE
Un autre problème quelque peu difficile à expliquer dans la constellation de Norlatiadek concerne les raisons pour lesquelles il a été permis à Lucifer, à Satan et aux princes déchus de semer si longtemps la discorde avant d'être appréhendés, internés et jugés.
Des parents ayant engendré et élevé des enfants seront mieux à même de comprendre pourquoi Micaël, un Créateur-père, peut être lent à condamner et à détruire ses propres Fils. L'histoire du fils prodigue racontée par Jésus illustre bien comment un père aimant peut attendre longtemps le repentir de son enfant égaré.
Le fait même qu'une créature malfaisante puisse effectivement choisir de faire le mal — de commettre le péché — démontre la factualité du libre arbitre et justifie pleinement de longs délais dans l'exécution de la justice, pourvu que cette propagation de la miséricorde ait des chances de conduire au repentir et à la réhabilitation.
La plupart des libertés que recherchait Lucifer, il les avait déjà, et il devait en recevoir d'autres dans l'avenir. Tous ces dons précieux furent perdus par impatience et en cédant au désir de posséder immédiatement ce qui est ardemment désiré, de s'en emparer au mépris du respect des droits et libertés de toutes les autres créatures composant l'univers des univers. Les obligations éthiques sont innées, divines et universelles. 54:4.1 [224].
149. DÉLAI DANS LA PUNITION DE LUCIFER
Même dans un univers du temps, le temps est relatif. Si un mortel urantien à durée de vie moyenne commettait un crime transformant la planète en pandémonium, et s'il était appréhendé, jugé et exécuté dans les deux ou trois jours après son crime, ce délai vous paraîtrait-il long ? Et pourtant, par rapport à la durée de la vie de Lucifer, la comparaison resterait valable même si son jugement présentement commencé ne devait pas se terminer avant cent-mille ans du temps d'Urantia. Du point de vue d'Uversa, où le litige est en suspens, on peut estimer le délai en disant que la justice a été saisie du crime de Lucifer deux secondes et demie après qu'il fut commis. Du point de vue du Paradis, le jugement est concomitant avec l'acte. 54:5.13 [225].
150. NOTRE SAUVEGARDE N'EST PAS AFFECTÉE PAR LE PÊCHÉ D'UN AUTRE
Mais il est bon de clarifier une chose : si vous êtes amené à souffrir des conséquences fâcheuses du péché d'un membre de votre famille, d'un concitoyen, d'un compagnon mortel, ou même d'une rébellion dans le système ou ailleurs — quelles que soient vos souffrances dues à l'inconduite de vos associés, compagnons ou supérieurs — vous pouvez vous fier à la certitude éternelle que ces tribulations ne sont que des afflictions temporaires. Aucune de ces conséquences de la vie fraternelle, l'écart de conduite des membres de votre groupe, ne peut jamais compromettre vos perspectives éternelles ni vous priver le moins du monde de votre droit divin de monter au Paradis et d'atteindre Dieu. 54:6.4 [226].
151. COMPENSATIONS POUR LA RÉBELLION
Et il existe des compensations pour ces épreuves, délais et déceptions qui accompagnent invariablement le péché de rébellion. Parmi les nombreuses répercussions profitables de la rébellion de Lucifer que l'on peut citer, j'attirerai seulement votre attention sur les carrières rehaussées des ascendeurs mortels, citoyens de Jérusem, qui, par leur résistance aux sophismes du péché, se sont placés en position de devenir de futurs Puissants Messagers, des compagnons de mon ordre. Tout être qui a supporté l'épreuve de ce fâcheux épisode a par là même avancé immédiatement son statut administratif et accru sa valeur spirituelle. 54:6.5 [227].
152. LES RÉSULTATS EFFECTIFS DE LA RÉBELLION LUCIFÉRIENNE
Au début, le bouleversement luciférien apparut comme une pure catastrophe pour le système et pour l'univers. Graduellement, ses avantages commencèrent à s'accumuler. Après vingt-cinq-mille ans du temps systémique (vingt-mille ans d'Urantia), les Melchizédeks commencèrent à enseigner que le bien résultant de la folie de Lucifer en était arrivé à égaler le mal subi. La somme du mal était alors devenue à peu près stationnaire, ne continuant à croitre que sur certains mondes isolés, tandis que les répercussions bienfaisantes continuaient à se multiplier et à s'étendre dans l'univers et le superunivers, et même jusqu'à Havona. Aujourd'hui, les Melchizédeks enseignent que le bien résultant de la rébellion de Satania équivaut à plus de mille fois la somme de tout son mal. 54:6.6 [228].
La présence d'un temple morontiel sur la capitale d'un monde habité est le certificat d'admission de cette sphère aux âges confirmés de lumière et de vie. Avant que les Fils Instructeurs ne quittent un monde à la fin de leur mission terminale, ils inaugurent cette époque finale d'aboutissement évolutionnaire ; ils président au jour où « le saint temple descend sur la terre ». Cet évènement marque l'aurore de l'ère de lumière et de vie ; il est toujours honoré par la présence personnelle du Fils paradisiaque d'effusion de la planète, lequel vient assister à ce grand jour. C'est dans ce temple d'une beauté sans égale que le Fils Paradisiaque d'effusion fait sa proclamation au sujet de celui qui a été longtemps le Prince Planétaire de la sphère. Il le nomme nouveau Souverain Planétaire et confère à ce fidèle Fils Lanonandek de nouveaux pouvoirs et une autorité accrue sur les affaires planétaires. Le Souverain du Système est également présent et prend la parole pour confirmer ces déclarations.
Un temple morontiel est divisé en trois parties. Au centre se trouve le sanctuaire du Fils Paradisiaque d'effusion. À droite se trouve le siège de l'ancien Prince Planétaire désormais Souverain Planétaire ; et, quand ce Fils Lanonandek est présent dans le temple, les individus les plus spiritualisés du royaume peuvent le voir. À gauche se trouve le siège du chef en exercice des finalitaires attachés à la planète.
Le temple morontiel sert aussi de lieu de réunion pour assister au transfert des mortels vivants à l'existence morontielle. C'est parce que le temple de transfert est construit en matériaux morontiels qu'il n'est pas détruit par la gloire éclatante du feu consumant qui anéantit si complètement le corps physique des mortels y subissant la fusion définitive avec leur Ajusteur divin. Sur une grosse sphère, ces éclairs de départ sont presque continus et, à mesure que le nombre des transferts augmente, on construit, dans différentes zones de la planète, des sanctuaires auxiliaires de vie morontielle. Il n'y a pas longtemps, j'ai séjourné sur une planète très septentrionale où vingt-cinq de ces sanctuaires morontiels étaient en fonction.
Sur les mondes se préparant à l'ancrage, planètes sans temple morontiel, les éclairs de fusion se produisent souvent dans l'atmosphère planétaire, où le corps matériel du candidat au transfert est élevé par les créatures médianes et les contrôleurs physiques. 55:1.1 [229].
La mort physique naturelle n'est pas inévitable pour les humains. La majorité des êtres évolutionnaires avancés, citoyens de mondes parvenus à l'ère finale de lumière et de vie, ne meurent pas. Ils sont transférés directement de la vie dans la chair à l'existence morontielle.
Cette expérience de transfert de la vie matérielle à l'état morontiel — la fusion de l'âme immortelle avec l'Ajusteur intérieur — a lieu avec une fréquence qui s'accroit proportionnellement au progrès évolutionnaire de la planète. Au début, seuls quelques mortels au cours de chaque âge atteignent les niveaux de progrès spirituel permettant le transfert, mais, avec l'approche des âges successifs inaugurés par les Fils Instructeurs, il se produit de plus en plus de fusions avec l'Ajusteur avant la fin de la vie, de plus en plus longue, de ces mortels en progrès ; et, à l'époque de la mission terminale des Fils Instructeurs, environ un quart de ces mortels superbes sont exempts de la mort naturelle.
Quand la famille, les amis et le groupe de travail du candidat à la fusion se sont réunis dans le temple morontiel, ils se répartissent autour de la scène centrale où les candidats à la fusion se reposent en causant librement avec leurs amis rassemblés. Un cercle intermédiaire de personnalités célestes est mis en place pour protéger les mortels matériels de l'action des énergies qui se manifestent au moment où jaillit « l'éclair de vie » délivrant des liens de la chair mortelle le candidat à l'ascension. Cet éclair opère sur le mortel évolutionnaire toutes les transformations que la mort naturelle effectue sur ceux qu'elle délivre de la chair.
Beaucoup de candidats à la fusion peuvent être rassemblés en même temps dans le temple spacieux. Quelle merveilleuse occasion pour les mortels de se réunir ainsi pour assister à l'ascension de leurs bien-aimés dans des flammes spirituelles, et quel contraste avec les âges antérieurs où les mortels devaient livrer leurs morts à l'emprise des éléments terrestres ! Les scènes de pleurs et de lamentations, qui caractérisent les époques primitives de l'évolution humaine, sont maintenant remplacées par une joie extatique et un enthousiasme sublime tandis que ces mortels connaissant Dieu font des adieux temporaires à leurs bien-aimés et sont dissociés de leurs attaches matérielles par les feux spirituels de la grandeur ardente et de la gloire ascendante. Sur les mondes ancrés dans la lumière et la vie, les « funérailles » sont des occasions de joie suprême, de satisfaction profonde et d'espérance inexprimable. 55:2.4 [230], Rev. 21 :2-4 [231].
155. STATUT D'UN MONDE DANS LA LUMIÈRE ET LA VIE
À mesure que les mondes progressent dans le statut confirmé de lumière et de vie, la société devient de plus en plus pacifique. L'individu reste tout aussi indépendant et dévoué à sa famille, mais est devenu plus altruiste et fraternel.
Tels que vous êtes sur Urantia, vous ne pouvez guère apprécier le statut avancé et la nature progressive des races éclairées de ces mondes rendus parfaits. Leurs habitants sont la floraison des races évolutionnaires. Mais de tels êtres sont encore mortels ; ils continuent à respirer, manger, boire et dormir. Cette grande évolution n'est pas le ciel, mais un avant-goût sublime des mondes divins que l'on rencontrera dans l'ascension vers le Paradis.
Sur un monde normal, il y a longtemps que l'aptitude biologique de la race a été amenée à un niveau élevé durant les époques postadamiques ; et, maintenant, l'évolution des hommes se poursuit d'âge en âge au cours des ères d'ancrage. Le champ de la vision et de l'audition s'étend. Le chiffre de la population est désormais stationnaire. La reproduction est réglementée d'après les nécessités planétaires et les dons héréditaires innés. Durant cet âge, les habitants de la planète sont divisés en cinq à dix groupes, et les groupes inférieurs n'ont le droit de procréer que moitié autant d'enfants que les groupes supérieurs. L'améliorations constante d'une race aussi magnifique durant toute l'ère de lumière et de vie est largement une affaire de reproduction sélective chez les lignées raciales qui font montre de qualités supérieures de nature sociale, philosophique, cosmique et spirituelle. 55:6.1 [232].
Telle est l'histoire du but magnifique des efforts des mortels sur les mondes évolutionnaires, et tout cela a lieu avant même que les hommes n'entreprennent leur carrière morontielle ; tout ce splendide développement peut être atteint par des mortels matériels sur des mondes habités, lors du tout premier stade de leur carrière éternelle et incompréhensible pour s'élever au Paradis et atteindre la divinité.
Mais vous est-il vraiment possible d'imaginer la qualité des mortels évolutionnaires qui viennent maintenant de mondes ayant longtemps vécu dans la septième période d'ancrage de lumière et de vie ? Ce sont leurs semblables qui vont sur les mondes morontiels de la capitale de l'univers local pour y commencer leur carrière d'ascension.
Si les mortels d'Urantia, monde désaxé, pouvaient seulement contempler une planète plus évoluée, ancrée depuis longtemps dans la lumière et la vie, ils ne mettraient plus jamais en doute la sagesse du plan évolutionnaire de la création. Même si la progression éternelle des créatures n'avait pas de futur, les réalisations évolutionnaires superbes des races humaines sur les mondes bien établis d'accomplissements perfectionnés justifieraient amplement la création de l'homme sur les planètes du temps et de l'espace. 55:6.7 [233].
157. LE GRAND UNIVERS ANCRÉ DANS LA LUMIÈRE ET LA VIE
Nul d'entre nous n'a une idée satisfaisante de ce qui arrivera quand le grand univers (le groupe des sept superunivers dépendant de Havona) sera entièrement ancré dans la lumière et la vie. Il est hors de doute que cette occurrence représentera dans les annales de l'éternité l'événement le plus important depuis l'apparition de l'univers central. Certains estiment que l'Être Suprême lui-même émergera du mystère de Havona qui entoure sa personne spirituelle et qu'il établira sa résidence au siège du septième superunivers comme souverain tout- puissant et expérientiel des créations rendues parfaites du temps et de l'espace, mais en réalité nous n'en savons rien. 55:12.5 [234].
Dieu est unité. La Déité est universellement coordonnée. L'univers des univers est un vaste mécanisme intégré qui est absolument contrôlé par un seul mental infini. Les domaines physiques, intellectuels et spirituels de la création universelle sont divinement reliés. Le parfait et l'imparfait sont vraiment en corrélation, et c'est pourquoi les créatures évolutionnaires finies peuvent s'élever au Paradis en obéissant au commandement du Père Universel : « Soyez parfaits comme moi- même je suis parfait. » 56:0.1 [235]. Matt 5:48 [8]
159. LA MARCHE CONTUNUELLE DE LA FORCE CRÉATIVE
L'avancement incessant et grandissant des forces créatives du Paradis à travers l'espace semble présager l'extension incessante du domaine d'emprise gravitationnelle du Père Universel et la multiplication sans fin de types variés de créatures intelligentes qui sont capables d'aimer Dieu et d'être aimées par lui, et qui, commençant ainsi à reconnaître Dieu, peuvent choisir de devenir semblables à lui, peuvent décider d'atteindre le Paradis et de trouver Dieu. 56:9.13 [236].
160. LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ, LA BEAUTÉ ET LA BONTÉ
Durant tout cet âge glorieux, la recherche principale des mortels en progrès est la quête d'une meilleure compréhension et d'une réalisation plus complète des éléments compréhensibles de la Déité — la vérité, la beauté et la bonté. Cela représente l'effort des hommes pour discerner Dieu dans le mental, la matière et l'esprit. Et, à mesure que les mortels poursuivent cette quête, ils se trouvent de plus en plus absorbés dans l'étude expérientielle de la philosophie, de la cosmologie et de la divinité.
Vous saisissez quelque peu la philosophie et vous comprenez la divinité dans l'adoration, le service social et l'expérience spirituelle personnelle, mais vous limitez trop souvent la recherche de la beauté — la cosmologie — à l'étude des grossières tentatives artistiques humaines. La beauté, l'art, est largement une affaire d'unification de contrastes. La variété est essentielle au concept de beauté. La beauté suprême, le summum de l'art fini, est l'épopée de l'unification de l'immensité des extrêmes cosmiques, le Créateur et la créature. L'homme trouvant Dieu et Dieu trouvant l'homme — la créature devenant parfaite comme le Créateur — tel est l'accomplissement céleste de la beauté suprême, l'aboutissement de l'apogée de l'art cosmique.
La matérialisme, l'athéisme, est donc le comble de la laideur, l'apogée de l'antithèse finie du beau. La beauté la plus grande consiste dans le panorama de l'unification des variations qui sont nées d'une réalité harmonieuse préexistante. 56:10.2 [237].
161. ENVERGURE DE LA VÉRITÉ, LA BEAUTÉ ET LA BONTÉ
La vérité est la base de la science et de la philosophie ; elle présente le fondement intellectuel de la religion. La beauté est marraine de l'art, de la musique et des rythmes significatifs de toute expérience humaine. La bonté embrasse le sens de l'éthique, de la moralité et de la religion — l'appétit de perfection expérientiel. 56:10.10 [238]
Même la vérité, la beauté et la bonté — l'approche intellectuelle des hommes pour comprendre l'univers du mental, de la matière et de l'esprit — doivent être combinées en un concept unifié d'un idéal divin et suprême. De même que la personnalité mortelle unifie l'expérience humaine avec la matière, le mental et l'esprit, de même cet idéal suprême et divin s'unifie en pouvoir dans la Suprématie et ensuite se personnalise comme un Dieu d'amour paternel. 56:10.10 [238].
162. LE PREMIER SOLEIL D'ANDRONOVER
Il y a 500 milliards d'années, le premier soleil d'Andronover naquit. Ce rayon flamboyant échappa à l'emprise de la gravité maternelle et, une fois séparé, se lança dans l'espace vers une aventure indépendante dans le cosmos de la création. Son orbite fut déterminée par le tracé de sa fuite. Les jeunes soleils de ce type deviennent rapidement sphériques et commencent leur longue carrière mouvementée d'étoiles de l'espace. À l'exception des noyaux nébulaires terminaux, la grande majorité des soleils d'Orvonton naquit d'une façon semblable. Ces soleils éjectés passent par diverses périodes d'évolution et de service universel subséquent. 57:3.6 [239].
163. NAISSANCE DE NOTRE SOLEIL
L'époque d'il y a 6 milliards d'années marque la fin de la dislocation terminale et la naissance de votre soleil, le cinquante-sixième avant-dernier de la seconde famille solaire d'Andronover. L'éruption finale du noyau nébulaire engendra 136.702 soleils, la plupart d'entre eux étant des globes solitaires. Le nombre total de soleils et de systèmes solaires issus de la nébuleuse d'Andronover fut de 1.013.628. Le soleil de notre système solaire porte le numéro 1.013.572.
Désormais, la grande nébuleuse d'Andronover n'existe plus, mais elle vit toujours dans les nombreux soleils et les familles planétaires qui ont leur origine dans ce nuage-mère de l'espace. Le dernier résidu nucléaire de cette magnifique nébuleuse brule encore avec une lueur rougeâtre et continue à répandre une lumière et une chaleur modérées sur sa famille planétaire résiduaire de cent-soixante-cinq mondes, qui tournent maintenant autour de cette vénérable mère de deux puissantes générations de monarques de lumière. 57:4.7 [240].
164. CYCLE DES TACHES SOLAIRES
Aujourd'hui votre soleil a atteint une stabilité relative, mais les cycles de onze ans et demi des taches solaires rappellent qu'il était, dans sa jeunesse, une étoile variable. Durant les premiers temps de votre soleil, la contraction continuelle et l'élévation graduelle de la température qui s'ensuivait provoquèrent d'immenses convulsions à sa surface. Il fallait trois jours et demi à ces soulèvements titanesques pour accomplir un cycle de changements d'éclat. Cet état variable, cette pulsation périodique, rendirent votre soleil extrêmement sensible à certaines influences extérieures qu'il devait bientôt rencontrer. 57:5.2 [241].
165. LE TYPE CHIMIQUE DE LA VIE URANTIENNE
Les Porteurs de Vie de Satania avaient projeté un modèle de vie au chlorure de sodium ; aucune mesure ne pouvait donc être prise pour l'implanter avant que les eaux de l'océan ne soient devenues suffisamment saumâtres. Le type de protoplasme d'Urantia ne peut fonctionner que dans une solution convenablement salée. Toute la vie ancestrale — végétale et animale — a évolué dans un habitat de solution salée. Même les animaux terrestres les plus hautement organisés ne pourraient continuer à vivre si cette solution salée essentielle ne circulait pas à travers leur corps dans le courant sanguin qui baigne largement jusqu'à la plus minuscule cellule vivante et l'immerge littéralement dans cette « onde amère ».
Vos ancêtres primitifs se déplaçaient librement dans l'océan salé ; aujourd'hui, cette même solution salée semblable à l'océan circule librement dans votre corps. Elle baigne individuellement chaque cellule dans un liquide chimique comparable, sur tous les points essentiels, à l'eau salée qui stimula les premières réactions protoplasmiques des premières cellules vivantes qui fonctionnèrent sur la planète. 58:1.3 [242].
166. LA VIE N'EST PAS UN ACCIDENT
Malgré tout, certains des moins imaginatifs de vos mécanistes mortels s'obstinent à considérer la création matérielle et l'évolution humaine comme un accident. Les médians d'Urantia ont rassemblé plus de cinquante-mille faits physiques et chimiques qu'ils jugent incompatibles avec les lois du hasard et qui, d'après eux, démontrent de façon irréfutable la présence d'un dessein intelligent dans la création matérielle. Tout ceci ne tient pas compte de leur catalogue de plus de cent-mille constatations extérieures au domaine de la physique et de la chimie, et qui, affirment-ils, prouve la présence d'un mental dans le plan, la création et l'entretien du cosmos matériel. 58:2.3 [243].
167. TRANSITION DE LA VIE VÉGÉTAL À ANIMAL
Il y a 450 millions d'années, la transition de la vie végétale à la vie animale se produisit. Cette métamorphose prit place dans les eaux peu profondes des baies et des lagunes tropicales abritées situées sur les longs rivages des continents en train de se séparer. Ce phénomène, entièrement inhérent aux modèles de vie originels, eut lieu progressivement. De nombreux stades de transition intervinrent entre les formes primitives de la vie végétale et les organismes animaux ultérieurs bien définis. Des empreintes limoneuses de transition existent encore aujourd'hui, et il est difficile de les rattacher au règne végétal ou au règne animal.
On peut suivre à la trace l'évolution de la vie végétale à la vie animale, et l'on trouve des séries échelonnées de plantes et d'animaux qui conduisent progressivement des organismes les plus simples aux plus complexes et aux plus évolués. Par contre, vous ne pourrez pas trouver de traits d'union semblables entre les grandes divisions du règne animal, ni entre les types les plus évolués d'animaux préhumains et les hommes de l'aurore des races humaines. Ces soi- disant « chaînons manquants » manqueront toujours, pour la simple raison qu'ils n'ont jamais existé. 58:6.1 [244].
168. LE LIVRE DES ARCHIVES EN PIERRE GÉOLOGIQUE
Toute cette histoire est racontée de façon imagée dans les pages fossiles de l'immense « livre de pierre » des archives du monde. Les pages de ces gigantesques archives bio géologiques vous diront infailliblement la vérité à condition d'acquérir l'habileté à les interpréter. Beaucoup de ces anciens fonds marins sont maintenant exhaussés bien au-dessus du niveau de la mer, et leurs dépôts racontent d'âge en âge l'histoire des luttes pour la vie au cours de ces temps primitifs. Comme votre poète l'a dit, il est littéralement vrai que « la poussière que nous foulons fut jadis vivante ». 58:7.12 [245].
169. LE TEMPS DES TRIBULATIONS BIOLOGIQUES
Au cours de cet âge, la vie fut grandement appauvrie. Des milliers d'espèces marines périrent alors que la vie était à peine établie sur terre. Ce fut un temps de tribulations biologiques, l'âge où la vie disparut presque entièrement de la surface de la terre et des profondeurs des océans. Vers la fin de la longue ère de vie marine, il y avait, sur terre, plus de cent-mille espèces d'organismes vivants. À la fin de la période de transition, moins de cinq-cents avaient survécu. 59:6.2 [246].
Il y a 50 millions d'années, les zones continentales du monde se trouvaient en majeure partie au-dessus de l'eau ou seulement légèrement immergées. Les formations et les dépôts de cette période sont à la fois terrestres et marins, mais principalement terrestres. Pendant un temps considérable, les terres s'élevèrent graduellement, mais elles furent en même temps érodées et entraînées vers les basses terres et les mers.
Au début de cette période, les mammifères du type placentaire apparurent soudain en Amérique du Nord; ils représentaient l'étape la plus importante de l'évolution jusqu'à cette époque. Des ordres de mammifères non placentaires avaient existé auparavant, mais ce nouveau type jaillit directement et soudainement de l'ancêtre reptile préexistant dont la descendance s'était perpétuée au long des temps du déclin des dinosaures. Le père des mammifères placentaires fut un petit dinosaure carnivore très actif, du type sauteur.
Les instincts fondamentaux des mammifères commencèrent à se manifester chez ces types primitifs. Les mammifères possèdent, sur toutes les autres formes de la vie animale, un immense avantage pour survivre du fait qu'ils peuvent :
- Mettre au monde des petits relativement évolués et bien développés.
- Nourrir, instruire et protéger leur descendance avec une attention affectueuse.
- Employer la supériorité de leur pouvoir cérébral pour se perpétuer.
- Utiliser leur agilité accrue pour échapper à leurs ennemis.
- Appliquer leur intelligence supérieure pour s'ajuster et s'adapter au milieu. 61:1.1 [247].
171. LES MAMIFÈRES PRÉCURSEURS DE L'HOMME
Il y a un peu plus d'un million d'années apparurent soudain les mammifères précurseurs mésopotamiens descendant directement du type lémurien nord- américain de mammifères placentaires. C'étaient de petites créatures actives, hautes de presque un mètre. Elles ne marchaient pas habituellement sur leurs pattes de derrière, mais pouvaient facilement se tenir debout. Elles étaient velues et agiles, et bavardaient à la manière des singes, mais, contrairement aux tribus simiennes, elles étaient carnivores. Elles avaient un pouce opposable primitif ainsi qu'un gros orteil préhensile extrêmement utile. À partir de ce moment, le pouce opposable se développa chez les espèces préhumaines successives, tandis que leur gros orteil perdait progressivement le pouvoir de préhension. Les tribus ultérieures de singes gardèrent le gros orteil préhensile, mais n'acquirent jamais le pouce typique de l'homme. 62:2.1 [248].
172. LES MAMIFÈRES INTERMÉDIAIRES
Ces mammifères intermédiaires furent les premiers à manifester une tendance nette à bâtir, ainsi que le montrent leurs rivalités dans la construction de huttes à la cime des arbres et de retraites souterraines percées de multiples tunnels ; ils furent la première espèce de mammifères à rechercher la sécurité à la fois dans des abris arboricoles et souterrains. Délaissant largement les arbres comme lieu de séjour, ils vivaient sur le sol pendant la journée et retournaient dormir la nuit à la cime des arbres. 62:3.7 [249].
Au cours des temps, l'accroissement naturel de leur nombre entraîna finalement une concurrence sévère pour la nourriture et une rivalité sexuelle culminant en une série de batailles intestines qui détruisirent presque entièrement l'espèce. Les batailles se perpétuèrent jusqu'à ce qu'un groupe de moins de cent individus restât seul vivant. La paix régna une fois de plus ; cette unique tribu survivante rebâtit ses chambres à coucher à la cime des arbres et reprit une fois de plus le cours normal d'une existence semi-pacifique.
Vous pouvez à peine imaginer combien vos ancêtres préhumains ont frisé, à plusieurs reprises, la destruction totale. Si la grenouille ancestrale de toute l'humanité avait sauté cinq centimètres de moins dans une certaine occasion, tout le cours de l'évolution aurait été notablement changé. La mère lémurienne immédiate de l'espèce des mammifères précurseurs échappa d'un cheveu à la mort au moins cinq fois avant d'enfanter le père du nouvel ordre de mammifères supérieurs. La dernière extrémité fut atteinte lorsque la foudre frappa l'arbre dans lequel dormait la future mère des jumeaux Primates. Les deux mammifères intermédiaires parents furent sérieusement choqués et brulés, et trois de leurs sept enfants furent tués par ce coup tombé du ciel. Ces animaux en cours d'évolution étaient presque superstitieux. Les deux membres du couple dont l'habitat situé à la cime de l'arbre avait été foudroyé étaient réellement les dirigeants du groupe le plus progressif de l'espèce mammifère intermédiaire.
Suivant leur exemple, plus de la moitié de la tribu comprenant les familles les plus intelligentes s'écarta d'environ trois kilomètres de ce lieu ; elle se mit à construire de nouveaux logis à la cime des arbres et de nouveaux abris souterrains — leurs retraites temporaires en cas de danger soudain.
Peu après avoir terminé sa demeure, le couple vétéran de tant de combats se trouva fièrement père et mère de jumeaux qui étaient les animaux les plus importants et les plus intéressants apparus jusqu'alors en ce monde. En effet, c'étaient les premiers représentants de la nouvelle espèce des Primates qui constitua l'étape vitale suivante de l'évolution préhumaine. 62:3.8 [250].
174. LES PREMIERS ÊTRES HUMAINS
La naissance des deux premiers êtres humains se situe exactement 993.419 ans avant l'année 1934 de l'ère chrétienne.
Ces deux remarquables créatures étaient de véritables êtres humains. Elles possédaient un pouce humain parfait comme beaucoup de leurs ancêtres, mais elles avaient également des pieds aussi bien formés que ceux des races humaines d'aujourd'hui. Ces êtres étaient des marcheurs et des coureurs, non des grimpeurs ; la fonction préhensile du gros orteil était absente, complètement absente. Quand le danger les chassait vers la cime des arbres, ils grimpaient exactement comme le feraient les humains d'aujourd'hui. Ils grimpaient le long des troncs d'arbres comme des ours, et non comme des chimpanzés ou des gorilles en se balançant de branche en branche.
Ces premiers êtres humains (et leurs descendants) devenaient pleinement adultes à douze ans et avaient une durée de vie potentielle d'environ soixante-quinze ans.
De nombreuses émotions nouvelles apparurent de bonne heure chez les deux jumeaux humains. Ils éprouvaient de l'admiration tant pour les objets que pour les autres êtres et faisaient montre d'une extrême vanité. Mais le progrès le plus remarquable dans leur développement émotionnel fut l'apparition soudaine d'un nouveau groupe de sentiments vraiment humains, les sentiments d'adoration comprenant la crainte, le respect, l'humilité et même une forme primitive de gratitude. La peur, jointe à l'ignorance des phénomènes naturels, était sur le point de donner naissance à la religion primitive.
Non seulement ces sentiments humains se manifestaient, mais beaucoup de sentiments plus hautement évolués étaient également présents sous une forme rudimentaire. Ces humains primitifs avaient modérément conscience de la pitié, de la honte et de l'opprobre, et une conscience très aiguë de l'amour, de la haine et de la vengeance ; ils étaient également susceptibles d'éprouver des sentiments marqués de jalousie.
Les deux premiers humains — les jumeaux — furent une grande épreuve pour leurs parents primates. Ils étaient si curieux et si aventureux qu'ils faillirent perdre la vie en de nombreuses occasions avant d'avoir huit ans. Quoi qu'il en soit, ils étaient sérieusement couverts de cicatrices au moment où ils eurent douze ans.
Ils apprirent très tôt à communiquer verbalement. À l'âge de dix ans, ils avaient élaboré un langage plus perfectionné de signes et de mots comportant une cinquantaine d'idées, et largement amélioré et élargi les techniques rudimentaires de communication de leurs ancêtres. En dépit de leurs efforts, ils ne purent enseigner à leurs parents que très peu de leurs signes et symboles nouveaux.
Vers leur neuvième année, ils s'en allèrent un beau jour le long de la rivière et eurent un important entretien. Toutes les intelligences célestes stationnées sur Urantia, y compris moi-même, étaient présentes et observaient le déroulement de ce rendez-vous de midi. Au cours de ce jour mémorable, ils convinrent de vivre l'un avec l'autre et l'un pour l'autre ; cette entente fut la première d'une série d'accords qui culminèrent dans la décision de fuir leurs compagnons animaux inférieurs et de partir vers le nord, sans bien savoir qu'ils allaient ainsi fonder la race humaine.
Nous étions tous très préoccupés par les projets de ces deux petits sauvages, mais nous étions impuissants à contrôler le travail de leur mental. Nous n'avons pas influencé arbitrairement leurs décisions, nous ne le pouvions pas, mais, dans les limites admissibles de nos fonctions planétaires, nous, les Porteurs de Vie, en accord avec nos associés, nous conspirâmes tous pour orienter les jumeaux humains vers le nord, loin de leurs parents velus vivant partiellement dans les arbres. Ainsi, par suite de leur propre choix intelligent, les jumeaux émigrèrent et, à cause de notre supervision, ils émigrèrent vers le nord, vers une région retirée, où ils échappèrent aux possibilités de dégradation biologique par mélange avec les familles inférieures des tribus de primates.
Peu avant de quitter leur forêt natale, ils perdirent leur mère au cours d'une attaque menée par des gibbons. Bien qu'elle ne possédât pas leur intelligence, elle avait, en tant que mammifère, une affection admirable et d'un haut degré pour ses enfants, et sacrifia courageusement sa vie pour tenter de sauver le couple merveilleux. Son sacrifice ne fut pas vain, car elle contint l'ennemi jusqu'à ce que le père arrivât avec des renforts et mît les envahisseurs en fuite. 62:5.1 [251].
Imaginez notre joie lorsqu'un jour — les jumeaux avaient à peu près dix ans — l'esprit d'adoration entra pour la première fois en contact avec la pensée de la jumelle, et peu après avec celle du jumeau. Nous savions que quelque chose d'intimement lié au mental humain arrivait à son apogée. Environ un an plus tard, quand ils se résolurent finalement, sous l'effet d'une pensée recueillie et d'une décision mûrement réfléchie, à fuir le foyer familial et à partir vers le nord, alors l'esprit de sagesse commença à fonctionner sur Urantia et dans le mental de ces deux humains désormais reconnus comme tels. 62:6.5 [252].
Nous n'eûmes pas longtemps à attendre. À midi, le lendemain de la fuite des jumeaux, le premier éclair d'essai des signaux du circuit de l'univers se produisit au foyer récepteur planétaire d'Urantia. Nous étions naturellement tous très émus à l'idée qu'un grand évènement était imminent ; mais, étant donné qu'Urantia était une station expérimentale de vie, nous n'avions pas la moindre idée de la manière exacte dont nous serions informés que la vie intelligente était reconnue sur la planète. Nous ne restâmes pas longtemps dans l'attente. Le troisième jour après la fuite des jumeaux, et avant le départ du corps des Porteurs de Vie, arriva l'archange de Nébadon chargé de l'établissement des circuits planétaires initiaux.
Ce fut un jour mémorable sur Urantia lorsque notre petit groupe se réunit autour du pôle planétaire de communication spatiale et reçut le premier message envoyé de Salvington sur le circuit mental nouvellement établi de la planète. Dicté par le chef du corps des archanges, ce premier message disait : « Aux Porteurs de Vie sur Urantia — Salut ! Nous transmettons l'assurance qu'il y eut une grande joie sur Salvington, Édentia et Jérusem quand le signal de l'existence, sur Urantia, d'un mental ayant dignité volitive fut enregistré au quartier général de Nébadon. La décision concertée des jumeaux de fuir vers le nord et de séparer leur descendance de leurs ancêtres inférieurs a été enregistrée. C'est la première décision mentale — d'un mental du type humain — sur Urantia, et elle établit automatiquement le circuit de communication sur lequel ce message initial de reconnaissance est transmis. » 62:7.1 [253].
À beaucoup d'égards, Andon et Fonta formèrent le couple d'êtres humains le plus remarquable qui ait jamais vécu à la surface de la terre. Ces deux êtres merveilleux, les véritables parents de toute l'humanité, furent en tous points supérieurs à beaucoup de leurs descendants immédiats, et radicalement différents de tous leurs ancêtres, tant immédiats que lointains. 63:1.1 [254]
La décision prise par Andon et Fonta de s'enfuir de la tribu des primates implique une qualité de mental très supérieure à l'intelligence plus grossière caractéristique de tant de leurs descendants qui s'abaissèrent jusqu'à s'unir avec leurs cousins attardés des tribus simiennes. Mais ils éprouvaient le sentiment vague d'être quelque chose de plus que de simples animaux, parce qu'ils possédaient une personnalité ; ce sentiment était fortifié par la présence intérieure de leur Ajusteur de Pensée. 63:1.4 [255].
Après qu'Andon et Fonta eurent décidé de fuir vers le nord, ils furent pendant quelque temps pris de frayeur, et spécialement de la peur de déplaire à leur père et à leur famille immédiate. Ils envisagèrent l'éventualité d'être assaillis par des parents hostiles et reconnurent ainsi la possibilité de trouver la mort par la main de membres de leur tribu qui étaient déjà jaloux d'eux. Alors qu'ils étaient plus jeunes, les jumeaux avaient passé la majeure partie de leur temps en compagnie l'un de l'autre et, pour cette raison, n'avaient jamais été trop bien vus de leurs cousins animaux de la tribu des primates. Le fait d'avoir bâti dans les arbres un abri séparé et très supérieur aux autres n'avait pas amélioré leur situation dans la tribu.
C'est dans ce nouveau foyer à la cime des arbres, après qu'ils eurent été réveillés une nuit par un violent orage et alors qu'ils se tenaient peureusement et tendrement embrassés, qu'ils prirent la décision ferme et définitive de fuir leur habitat tribal et leur foyer arboricole.
Ils avaient déjà préparé une retraite sommaire au sommet d'un arbre à environ une demi-journée de marche vers le nord. Ce fut leur cachette secrète et sûre pour le premier jour qu'ils passèrent loin de leur forêt natale. Bien que les jumeaux partageassent la peur mortelle des primates de demeurer sur le sol pendant la nuit, ils se mirent en route vers le nord au crépuscule. Il leur fallut un courage exceptionnel pour entreprendre ce voyage nocturne, même avec la pleine lune, mais ils pensèrent à juste titre que leur absence ne serait probablement pas remarquée et qu'ils auraient moins de chances d'être poursuivis par leurs parents et les membres de leur tribu. Ils arrivèrent sains et saufs peu après minuit au rendez-vous préparé à l'avance.
Au cours de leur voyage vers le nord, ils découvrirent un dépôt de silex à ciel ouvert contenant beaucoup de pierres dont les formes convenaient à divers usages ; ils en firent une provision pour l'avenir. En essayant de tailler ces silex pour leur donner une forme mieux adaptée à certains besoins, Andon découvrit qu'ils produisaient des étincelles et conçut l'idée de faire du feu ; mais cette notion ne pénétra pas profondément sa pensée sur le moment, car le climat était encore salubre et le besoin de feu ne se faisait guère sentir. 63:2.1 [256].
Andon et Fonta travaillèrent sans répit à nourrir et à élever leur clan. Ils vécurent jusqu'à l'âge de quarante-deux ans et furent tous deux tués lors d'un tremblement de terre par la chute d'un rocher en surplomb. Cinq de leurs enfants et onze de leurs petits-enfants périrent avec eux, et près d'une vingtaine de leurs descendants subirent des blessures graves. 63:3.4 [257].
Ils formaient une merveilleuse tribu. Les hommes étaient capables de lutter héroïquement pour la sauvegarde de leurs compagnes et de leurs descendants ; les femmes étaient affectueusement dévouées à leurs enfants ; mais leur patriotisme était strictement limité au clan proprement dit. Ils étaient très loyaux envers leur famille ; ils étaient prêts à mourir sans hésitation pour défendre leurs enfants, mais ils n'étaient pas capables de concevoir l'idée d'essayer de rendre le monde meilleur pour leurs petits-enfants. L'altruisme n'était pas encore né dans le coeur de l'homme, bien que toutes les émotions essentielles à la naissance de la religion fussent déjà présentes chez ces aborigènes d'Urantia. 63:4.3 [258].
178. LA SURVIE D'ANDON ET DE FONTA
Andon et Fonta, les admirables fondateurs de la race humaine, reçurent la consécration de leur valeur au moment du jugement d'Urantia, lors de l'arrivée du Prince Planétaire. Ils émergèrent en temps voulu du régime des mondes des maisons avec le statut de citoyens de Jérusem. Bien qu'ils n'aient jamais été autorisés à retourner sur Urantia, ils sont au courant de l'histoire de la race qu'ils ont fondée. Ils se désolèrent de la trahison de Caligastia, s'attristèrent de l'échec d'Adam, mais se réjouirent infiniment à la nouvelle que Micaël avait choisi leur monde pour théâtre de son effusion finale.
Andon et Fonta fusionnèrent sur Jérusem avec leur Ajusteur de Pensée, comme le firent plusieurs de leurs enfants dont Sontad, mais la majorité de leurs descendants, même immédiats, n'atteignit que la fusion avec l'Esprit.
Peu après leur arrivée sur Jérusem, Andon et Fonta reçurent du Souverain du Système la permission de retourner sur le premier monde des maisons pour y servir en compagnie des personnalités morontielles qui accueillent les pèlerins du temps venant d'Urantia et allant vers les sphères célestes. Ils furent affectés à cette tâche pour une durée indéterminée. À l'occasion des présentes révélations, ils cherchèrent à envoyer des voeux à Urantia, mais leur requête fut sagement rejetée.
Tel est le chapitre le plus héroïque et le plus passionnant de toute l'histoire d'Urantia, le récit de l'évolution, de la lutte pour la vie, de la mort et de la survie éternelle des parents exceptionnels de l'humanité tout entière. 63:7.1 [259].
179. LUTTES HÉROIQUES DES HOMMES PRIMITIFS
Les luttes de ces âges primitifs furent marquées du sceau du courage, de la bravoure et même de l'héroïsme. Nous regrettons tous que tant de traits du caractère rude et de bon aloi de vos premiers ancêtres aient été perdus pour les races plus récentes. Tout en appréciant la valeur de beaucoup de raffinements de la civilisation en progrès, nous regrettons l'absence de la magnifique opiniâtreté et du superbe dévouement de vos premiers ancêtres, qualités qui touchèrent souvent au grandiose et au sublime. 64:7.20 [260].
180. L'ASCENSION DE L'HOMME DE L'ALGUE MARINE À L'ÊTRE DOMINANT
L'histoire de l'ascension de l'homme, depuis l'état d'algue marine jusqu'à la domination de la création terrestre, est en vérité une épopée de combats biologiques et de survie mentale. Les ancêtres primordiaux de l'homme furent littéralement la vase et le limon des fonds océaniques déposés dans les baies et les lagunes chaudes et relativement stagnantes du vaste littoral des antiques mers intérieures, ces eaux mêmes dans lesquelles les Porteurs de Vie établirent les trois implantations de vie indépendantes sur Urantia. 65:2.1 [261].
Vous avez appris que les mortels d'Urantia se sont développés par l'évolution d'une grenouille primitive et que cette lignée ascendante, portée en puissance par une unique grenouille, échappa de justesse à la destruction en une certaine occasion. Mais il ne faut pas en déduire que l'évolution de l'humanité aurait été arrêtée par un accident à cet instant critique. À ce même moment, nous n'observions et n'entretenions pas moins de mille lignées de vie mutantes, différentes et très éloignées les unes des autres, qui auraient pu être dirigées vers divers modèles de développement préhumain. La grenouille ancestrale en question représentait notre troisième sélection, les deux premières lignées ayant péri malgré tous nos efforts pour les conserver. 65:3.3 [262].
182. SÉLECTION SCIENTIFIQUE VS. SÉLECTION NATURELLE
Sur Urantia, l'humanité doit résoudre ses problèmes de développement mortel à l'aide des souches humaines qu'elle possède — aucune race nouvelle n'évoluera plus dans l'avenir à partir de sources préhumaines. Mais ce fait n'écarte nullement la possibilité d'atteindre des niveaux beaucoup plus élevés de développement humain en entretenant intelligemment les potentiels évolutionnaires qui subsistent encore dans les races de mortels. Ce que nous, les Porteurs de Vie, nous faisons pour conserver et promouvoir les lignées de vie avant l'apparition de la volonté humaine, l'homme doit le faire pour lui-même après cet évènement, quand nous nous sommes retirés de toute participation active à l'évolution. D'une manière générale, la destinée évolutionnaire de l'homme repose dans ses propres mains, et l'intelligence scientifique doit, tôt ou tard, remplacer le fonctionnement chaotique d'une sélection naturelle non contrôlée et d'une survie soumise au hasard. 65:3.6 [263].
183. URANTIA, UN MONDE DE VIE EXPÉRIMENTALE
Ne perdez pas de vue le fait qu'Urantia nous fut assignée comme monde pour y expérimenter la vie. Nous avons fait sur cette planète notre soixantième tentative pour modifier, et améliorer si possible, l'adaptation à Satania des types de vie de Nébadon, et il est reconnu que nous avons réalisé de nombreux changements bénéfiques dans les modèles de vie standards. Pour être précis, nous avons élaboré sur Urantia et fait ressortir, de façon satisfaisante, au moins vingt-huit particularités de modification de vie qui seront utiles à tout Nébadon dans tous les temps à venir.
Mais jamais sur aucun monde l'établissement de la vie n'est expérimental dans le sens de tenter quelque chose d'inconnu et de non essayé. L'évolution de la vie est une technique toujours progressive, différentielle et variable, mais jamais employée à l'aveuglette, sans contrôle, ni totalement expérimentale au sens accidentel.
De nombreux traits de la vie humaine prouvent abondamment que le phénomène de l'existence mortelle a été intelligemment conçu, que l'évolution organique n'est pas un simple accident cosmique. Lorsqu'une cellule vivante est blessée, elle est capable d'élaborer certaines substances chimiques qui ont le pouvoir de stimuler et d'activer les cellules normales voisines, de manière que celles-ci commencent immédiatement à sécréter d'autres substances qui facilitent les processus de guérison de la blessure. En même temps, ces cellules normales intactes commencent à proliférer — elles se mettent effectivement à l'œuvre pour créer de nouvelles cellules remplaçant les cellules semblables détruites par l'accident.
Cette action et cette réaction chimiques touchant la guérison des blessures et la reproduction des cellules représentent le choix, fait par les Porteurs de Vie, d'une formule embrassant plus de cent mille phases et traits de réactions chimiques et de répercussions biologiques possibles. Plus d'un demi-million d'expériences spécifiques furent effectuées par les Porteurs de Vie dans leurs laboratoires avant qu'ils ne s'arrêtent définitivement à cette formule pour l'expérience de vie sur Urantia.
Quand les savants d'Urantia connaîtront davantage ces substances chimiques curatives, ils pourront soigner les blessures plus efficacement ; indirectement, ils sauront mieux contrôler certaines maladies graves.
Depuis l'établissement de la vie sur Urantia, les Porteurs de Vie ont amélioré cette technique curative en l'introduisant sur un autre monde de Satania. Elle apporte un plus grand soulagement à la douleur et exerce un meilleur contrôle sur la capacité de prolifération des cellules normales associées.
Il y eut beaucoup de particularités uniques dans l'expérience de vie d'Urantia, mais les deux épisodes les plus remarquables furent l'apparition de la race andonique avant l'évolution des six peuples de couleur, et l'apparition ultérieure et simultanée des mutants Sangiks au sein d'une seule famille. Urantia est le premier monde de Satania où les six races de couleur soient issues de la même famille humaine. Elles surgissent ordinairement, dans des lignées diversifiées, par suite de mutations indépendantes à l'intérieur de la souche animale préhumaine, et apparaissent habituellement sur terre une à une et successivement au cours de longues périodes, en commençant par l'homme rouge, en passant par les diverses autres couleurs, et en finissant par l'indigo.
Une autre variation de procédure importante fut l'arrivée tardive du Prince Planétaire. En règle générale, le prince apparaît sur une planète à peu près au moment où la volonté se développe, et, si ce plan avait été suivi, Caligastia aurait pu venir sur Urantia même du vivant d'Andon et de Fonta au lieu d'arriver presque cinq-cent-mille ans plus tard, simultanément avec l'apparition des six races Sangiks. 65:4.1 [264].
184. LA PHYSIQUE ET LE CHIMIE NE PEUVENT EXPLIQUER L'ÉVOLUTION
La physique et la chimie seules ne peuvent expliquer comment l'être humain a évolué en partant du protoplasme primordial des mers primitives. La faculté d'apprendre, la mémoire et la réaction différentielle au milieu ambiant, est spécifique du mental. Les lois de la physique ne sont pas modifiables par l'éducation ; elles sont invariables et immuables. Il en va de même pour les réactions chimiques, elles sont uniformes et fiables. En dehors de la présence de l'Absolu Non Qualifié, les réactions chimiques et électriques sont prévisibles. Mais le mental peut tirer profit de l'expérience et s'instruire par les habitudes réactionnelles du comportement en réponse à la répétition des stimuli. 65:6.8 [265].
185. LA DURÉE DE LA VIE, LA MESURE DU TEMPS
L'étalon de mesure du temps de l'individu est la durée de sa vie. Toutes les créatures sont ainsi conditionnées par le temps, et c'est pourquoi elles considèrent l'évolution comme un processus interminable. Pour ceux d'entre nous dont la durée de vie n'est pas limitée par une existence temporelle, l'évolution ne semble pas une opération tellement prolongée. Au Paradis, où le temps n'existe pas, toutes ces choses sont présentes dans le mental de l'Infinité et les actes de l'Éternité. 65:8.3 [266].
186. TRANSFORMATIONS MENTALES ET SPIRITUELLES SOUDAINES
Quand les conditions physiques sont mures, des évolutions mentales soudaines peuvent avoir lieu. Quand le statut du mental est propice, des transformations spirituelles soudaines peuvent se produire. Quand les valeurs spirituelles reçoivent la considération qui leur est due, les significations cosmiques deviennent alors discernables, et la personnalité se trouve progressivement libérée des handicaps du temps et délivrée des limitations de l'espace. 65:8.6 [267].
187. LE SUPRÉMACIE DU LIBRE-ARBITRE
La doctrine d'un démon personnel sur Urantia, bien qu'elle ait quelque fondement dans la présence planétaire du traitre et inique Caligastia, est néanmoins totalement fictive lorsqu'elle enseigne qu'un tel « démon » peut influencer le mental humain normal à l'encontre de son libre choix naturel. Même avant l'effusion de Micaël sur Urantia, ni Caligastia ni Daligastia ne furent jamais capables d'opprimer les mortels ni de forcer aucun individu normal à faire quoi que ce soit à l'encontre de sa volonté humaine. Le libre arbitre humain est suprême en matière de morale. Même l'Ajusteur de Pensée intérieur se refuse à contraindre l'homme à former une seule pensée ou à accomplir un seul acte contraires au choix de la volonté personnelle de l'homme. 66:8.6 [268].
Au long des sept années décisives de la rébellion de Caligastia, Van se consacra totalement à prendre soin de son armée loyale d'hommes, de médians et d'anges. La clairvoyance spirituelle et la constance morale qui permirent à Van de conserver cette attitude inébranlable de loyauté envers le gouvernement de l'univers étaient le produit d'une pensée claire, d'un raisonnement sage, d'un jugement logique, d'une motivation sincère, d'un but désintéressé, d'une loyauté intelligente, d'une mémoire expérientielle, d'un caractère discipliné et d'une personnalité consacrée sans réserve à faire la volonté du Père paradisiaque. 67:3.6 [269].
189. AMADON ÉTAIT LE HÉROS DE LA RÉBELLION
Amadon est le héros humain le plus remarquable de la rébellion de Lucifer. Ce descendant mâle d'Andon et de Fonta fut l'un des cent mortels qui avaient apporté leur plasma vivant à l'état-major du Prince, et il ne cessa pas, depuis cet évènement, d'être attaché à Van à titre d'associé et d'assistant humain. Amadon choisit de rester aux côtés de son chef pendant toute cette longue lutte éprouvante ; ce fut un spectacle inspirant de voir cet enfant des races évolutionnaires demeurer insensible aux sophismes de Daligastia, tandis qu'au cours des sept années de la lutte, lui et ses associés loyaux résistaient avec une fermeté inébranlable à tous les enseignements trompeurs du brillant Caligastia. 67:3.8 [270].
190. NOUS NE SOUFFRONS PAS SPIRITUELLEMENT DES PÉCHÉS D'UN AUTRE
Caligastia se rebella, Adam et Ève firent défaut, mais nulle personne née ensuite sur Urantia n'a souffert de ces erreurs dans son expérience spirituelle individuelle. Tous les mortels nés sur Urantia depuis la rébellion de Caligastia ont été quelque peu pénalisés dans le temps, mais le bien-être futur de leurs âmes n'a jamais été le moins du monde compromis dans l'éternité. Nul ne subit jamais une privation spirituelle essentielle à cause du péché d'autrui. Le péché est pleinement personnel pour ce qui est de la culpabilité morale ou des conséquences spirituelles, nonobstant ses profondes répercussions dans le domaine social, intellectuel et administratif. 67:7.7 [271].
D'Édentia jusqu'à Uversa en passant par Salvington, pendant sept longues années, la première question de tous les êtres célestes subordonnés, au sujet de la rébellion de Satania, était encore et toujours : « Que devient Amadon d'Urantia ? Tient-il toujours bon ? »
Si la rébellion de Lucifer a handicapé le système local et ses mondes déchus, si la perte de ce Fils et de ses associés égarés a freiné temporairement le progrès de la constellation de Norlatiadek, considérez par contre l'effet produit par l'immense retentissement de la conduite inspirante de cet unique enfant de la nature et du groupe résolu de ses 143 camarades qui luttèrent inébranlablement pour les concepts les plus élevés de gestion et d'administration de l'univers contre la formidable pression adverse exercée par leurs supérieurs déloyaux. Permettez- moi de vous assurer que cet exploit a déjà fait plus de bien dans l'univers de Nébadon et le superunivers d'Orvonton, et pèse davantage dans la balance que le total du mal et des malheurs créés par la rébellion de Lucifer.
Toute cette aventure éclaire magnifiquement et d'une manière émouvante la sagesse du plan universel du Père pour mobiliser le Corps de la Finalité Mortelle au Paradis et recruter en grande partie ce vaste groupe de mystérieux serviteurs de l'avenir dans l'argile commune des mortels en progression ascendante — précisément des mortels semblables à l'inébranlable Amadon. 67:8.3 [272].
192. LA CULTURE N'EST PAS HÉRÉDITAIRE
La civilisation est une acquisition raciale ; elle n'est pas inhérente à la biologie ; c'est pourquoi tous les enfants doivent être élevés dans un milieu culturel, et la jeunesse de chaque génération successive doit recevoir à nouveau son éducation. Les qualités supérieures de la civilisation — scientifiques, philosophiques et religieuses — ne se transmettent pas d'une génération à l'autre par héritage direct. Ces réalisations culturelles ne sont préservées que par la conservation éclairée du patrimoine social. 68:0.2 [273].
193. LA DÉSILUSION DU RETOUR À LA NATURE
L'expression moderne « retour à la nature » est une illusion de l'ignorance, une croyance à la réalité d'un ancien « âge d'or » fictif. La légende de l'âge d'or a pour seule base le fait historique de l'existence de Dalamatia et d'Éden, mais ces sociétés améliorées étaient loin de réaliser les rêves utopiques. 68:1.7 [273].
194. LE DANGER DE LA VANITÉ ET DES SATISFACTIONS ÉGOÏSTES
La vanité contribua puissamment à la naissance de la société, mais, au moment où ces révélations sont faites, les efforts tortueux d'une génération vaniteuse menacent d'inonder et de submerger toute la structure complexe d'une civilisation hautement spécialisée. Le besoin de plaisirs a depuis longtemps supplanté la faim ; les objectifs sociaux légitimes de la préservation du moi se transforment rapidement en formes viles et menaçantes de satisfactions égoïstes. La préservation du moi édifie la société ; le déchaînement des satisfactions égoïstes détruit infailliblement la civilisation. 68:2.11 [274].
195. LES SAUVEGARDES DE LA SOCIÉTÉ
La faim et l'amour rapprochèrent les hommes ; la vanité et la peur des fantômes les gardèrent unis ; mais ces seuls sentiments, sans l'influence des révélations pacificatrices, sont incapables de supporter les tensions provoquées par les suspicions et les irritations des associations humaines. Sans l'aide des sources suprahumaines, la tension sociale aboutit à une rupture quand elle atteint certaines limites ; et ces influences mêmes de mobilisation sociale — faim, amour, vanité et peur — conspirent alors à plonger l'humanité dans la guerre et les effusions de sang.
La tendance à la paix de la race humaine n'est pas un don naturel ; elle dérive des enseignements de la religion révélée, de l'expérience accumulée des races progressives et plus spécialement des enseignements de Jésus, le Prince de la Paix. 68:3.4 [275].
196. INSTITUTIONS HUMAINES DE BASE
Toutes les institutions humaines répondent à quelque besoin social, passé ou présent, bien que leur développement excessif amoindrisse infailliblement la valeur propre de l'individu en éclipsant la personnalité et en restreignant les initiatives. L'homme devrait contrôler ses institutions et non se laisser dominer par ces créations d'une civilisation qui progresse.
Les institutions humaines appartiennent à trois classes générales :
- Les institutions d'auto conservation. Ces institutions comprennent les pratiques nées de la faim et des instincts de conservation qui lui sont liés. Nous citerons l'industrie, la propriété, la guerre d'intérêt et toute la machinerie régulatrice de la société. Tôt ou tard, l'instinct de la peur conduit à établir ces institutions de survivance au moyen de tabous, de conventions et de sanctions religieuses. Mais la peur, l'ignorance et la superstition ont joué un rôle prédominant dans la création et le développement ultérieur de toutes les institutions humaines.
- Les institutions d'auto perpétuation. Ce sont les créations de la société nées de l'appétit sexuel, de l'instinct maternel et des sentiments affectifs supérieurs des races. Elles embrassent les sauvegardes sociales du foyer et de l'école, de la vie familiale, de l'éducation, de l'éthique et de la religion. Elles comprennent les coutumes du mariage, la guerre défensive et l'édification des foyers.
- Les pratiques de satisfaction égoïste. Ce sont les pratiques nées des tendances à la vanité et des sentiments d'orgueil ; elles comprennent les coutumes d'habillement et de parure personnelle, les usages sociaux, les guerres de prestige, la danse, les amusements, les jeux et d'autres formes de plaisirs sensuels. Mais la civilisation n'a jamais produit d'institutions spéciales pour les satisfactions égoïstes. 69:1.1 [276].
197. LE CAPITAL ET LA SOCIÉTÉ MODERNE
Bien que le capital ait contribué à libérer les hommes, il a énormément compliqué leur organisation sociale et industrielle. Son emploi abusif par des capitalistes injustes n'infirme pas le fait que le capital est la base de la société industrielle moderne. Grâce à lui et aux inventions, la génération actuelle jouit d'un degré de liberté qui n'a jamais été atteint auparavant sur terre. Nous notons cela comme un fait et non pour justifier les nombreux abus que des personnes égoïstes et inconséquentes, qui en ont la garde, font du capital. 69:5.15 [277].
198. LE SOUCI DES CHANGEMENTS SOCIAUX
L'ordre social actuel n'est pas nécessairement juste — il n'est ni divin ni sacré — mais l'humanité fera bien d'aller lentement pour procéder à des modifications. Le système que vous avez mis en place est bien supérieur à tous ceux qu'ont connus vos ancêtres. Quand vous changerez l'ordre social, assurez-vous que vous le ferez pour un ordre meilleur. Ne vous laissez pas convaincre d'expérimenter avec les formules rejetées par vos aïeux. Allez de l'avant, ne reculez pas ! Laissez l'évolution se poursuivre ! Ne faites pas un pas en arrière. 69:9.18 [276].
La nature ne confère aucun droit à l'homme. Elle ne lui donne que la vie et un monde où la vivre. La nature ne lui assure même pas le droit de rester vivant, comme on peut s'en rendre compte en imaginant ce qui se passerait probablement si un homme sans armes rencontrait face à face un tigre affamé dans une forêt vierge. Le don primordial que la société fait aux hommes est la sécurité. 70:9.1 [278].
200. RESPONSABILITÉS GOUVERNEMENTALES
Les mortels d'Urantia ont droit à la liberté. Il leur appartient de créer leurs systèmes gouvernementaux, d'adopter leurs constitutions ou d'autres chartes d'autorité civile et de procédure administrative. Après avoir fait cela, ils devraient choisir pour chefs exécutifs leurs compagnons les plus compétents et les plus dignes. Ils ne devraient élire, pour représentants dans la branche législative, que des personnes intellectuellement et moralement qualifiées pour en assumer les responsabilités sacrées ; et, pour juges de leurs tribunaux élevés et suprêmes, que des personnes douées d'une aptitude naturelle et rendues sages par une profonde expérience. 70:12.5 [279].
201. LES ADEPTES DE LA RÈGLE D'OR DOIVENT SE PROTÉGER
L'apparition d'une fraternité authentique signifie qu'un ordre social est arrivé où tous les hommes se réjouissent de porter les fardeaux les uns des autres et désirent réellement pratiquer la règle d'or. Toutefois, une telle société idéale ne peut voir le jour tant que les faibles et les méchants ne cessent de guetter l'occasion de tirer des avantages injustes et impies de ceux qui sont principalement poussés par leur dévouement au service de la vérité, de la beauté et de la bonté. Dans cette situation, il n'y a qu'une seule ligne de conduite pratique à suivre. Les adeptes de la règle d'or peuvent établir une société progressiste dans laquelle ils vivront selon leurs idéaux, tout en maintenant une défense adéquate contre leurs compagnons ignorants qui pourraient chercher soit à exploiter leur prédilection pour la paix, soit à détruire leur civilisation en progrès. 71:4.16 [280].
Un État idéal n'entreprend de régler la conduite sociale que juste assez pour éliminer la violence dans la compétition individuelle et pour empêcher l'injustice dans l'initiative personnelle. Voici un grand problème pour les hommes d'État : Comment peut-on garantir la paix et la tranquillité dans l'industrie, faire payer les impôts pour soutenir le pouvoir de l'État et, en même temps, empêcher la fiscalité de handicaper l'industrie, et l'État de devenir parasitaire ou tyrannique ? 71:5.2 [281].
L'économie d'aujourd'hui, motivée par la recherche du profit, est condamnée, à moins que les mobiles de service ne puissent s'ajouter aux mobiles de profit. La concurrence impitoyable basée sur l'intérêt égoïste à vues étroites finit par détruire les choses mêmes qu'elle cherche à maintenir. L'intention de rechercher exclusivement un profit pour soi-même est incompatible avec les idéaux chrétiens — et bien plus encore avec les enseignements de Jésus.
Dans l'économie, la recherche du profit se situe, par rapport à la recherche du service, à la même place relative que la peur par rapport à l'amour dans la religion. Mais il ne faudrait pas détruire ou supprimer brusquement la recherche du profit. Elle maintient assidûment au travail bien des mortels qui autrement seraient indolents. Elle stimule l'énergie sociale, mais il n'est pas nécessaire que ses objectifs restent perpétuellement égoïstes. 71:6.1 [282].
Ce jour-là, il y eut grande excitation et joie dans tout le Jardin d'Éden, tandis que les coureurs se précipitaient au rendez-vous des pigeons voyageurs assemblés de près et de loin, et criaient : « Lâchez les oiseaux ; qu'ils portent la nouvelle que le Fils promis est venu. » Année après année, des groupes de croyants avaient fidèlement entretenu le nombre voulu de pigeons élevés à leurs foyers précisément pour cette occasion.
Tandis que la nouvelle de l'arrivée d'Adam se répandait au loin, des milliers de membres des tribus voisines acceptèrent les enseignements de Van et d'Amadon et, pendant bien des mois, des pèlerins continuèrent à affluer dans Éden pour saluer Adam et Ève et rendre hommage à leur Père invisible. 829.5) 74:2.3 [283], Gen. 1:26,27 [90].
Il est probable que jamais des Fils Matériels de Nébadon n'eurent à faire face à une tâche aussi difficile, et apparemment désespérée, qu'Adam et Ève devant la pénible situation d'Urantia. Ils auraient cependant fini par réussir s'ils avaient été plus perspicaces et plus patients. Tous deux, et spécialement Ève, étaient vraiment trop impatients ; ils répugnaient à s'atteler à la longue, très longue épreuve d'endurance. Ils désiraient voir des résultats immédiats, et ils les virent, mais les résultats ainsi acquis se révélèrent des plus désastreux pour eux-mêmes et pour leur monde. 75:1.6 [284].
Il y a lieu de souligner de nouveau que Sérapatatia était complètement honnête et totalement sincère dans toutes ses propositions. Jamais il ne soupçonna qu'il jouait le jeu de Caligastia et de Daligastia. Sérapatatia était entièrement fidèle au plan consistant à accumuler une forte réserve de la race violette avant de tenter le relèvement à l'échelle mondiale des peuplades confuses d'Urantia. Mais cela demanderait des centaines d'années pour être accompli, et il était impatient. Il voulait obtenir quelques résultats immédiats — des choses qu'il puisse voir pendant sa vie. Il fit comprendre clairement à Ève qu'Adam était souvent découragé par le peu de résultats qu'il avait obtenu pour élever le monde.
Pendant plus de cinq ans, ces plans furent mûris secrètement. A la fin, ils avaient atteint le point où Ève consentit à avoir un entretien secret avec Cano, le penseur le plus brillant et le chef le plus actif de la colonie voisine des Nodites sympathisants. Cano était très bien disposé envers le régime adamique ; en fait, il était le sincère chef spirituel des Nodites des environs qui souhaitaient des relations amicales avec le Jardin.
La réunion fatale eut lieu au crépuscule d'un soir d'automne, non loin de la demeure d'Adam. Ève n'avait encore jamais rencontré le beau et enthousiaste Cano — qui était un magnifique spécimen de survivance de la structure corporelle supérieure et de la remarquable intelligence de ses lointains ancêtres de l'état-major du Prince. Cano, lui aussi, croyait entièrement à la droiture du projet de Sérapatatia. (En dehors du Jardin, la polygamie se pratiquait couramment.)
Influencée par la flatterie, l'enthousiasme et une grande force de persuasion personnelle, Ève consentit séance tenante à se lancer dans l'entreprise tant discutée et à ajouter son petit projet de salut du monde au plan divin plus vaste et de plus grande envergure. Avant d'avoir tout à fait réalisé ce qui se passait, le pas fatal avait été franchi. C'en était fait.
Les êtres célestes vivant sur la planète étaient en émoi. Adam reconnut que quelque chose allait mal et demanda à Ève de venir auprès de lui dans le Jardin. Alors, pour la première fois, Adam entendit l'histoire du plan longuement mûri pour accélérer le progrès du monde en opérant simultanément dans deux directions : la poursuite du plan divin concomitante avec l'exécution du projet de Sérapatatia.
Tandis que le Fils et la Fille Matériels s'entretenaient ainsi dans le Jardin éclairé par la lune, « la voix dans le Jardin » leur reprocha leur désobéissance. Cette voix n'était autre que la mienne, lorsque j'annonçai au couple édénique qu'il avait transgressé le pacte du Jardin, qu'il avait désobéi aux instructions des Melchizédeks et qu'il avait failli à son serment de fidélité au souverain de l'univers.
Ève avait consenti à participer à la pratique du bien et du mal. Le bien est l'exécution des plans divins ; le péché est une transgression délibérée de la volonté divine ; le mal est le défaut d'adaptation des plans et d'ajustement des techniques qui se traduit par la dysharmonie de l'univers et la confusion planétaire. 75:3.6 [285] Gen. 3:1,13 [286].
207. LE DÉSILLUSIONNEMENT D’ÈVE
La désillusion d'Ève fut vraiment pathétique. Adam discerna toute la malheureuse conjoncture. Malgré son abattement et son coeur brisé, il ne manifesta que de la pitié et de la sympathie pour sa compagne égarée.
Ce fut dans le désespoir de la réalisation de l'échec qu'Adam, le lendemain de la faute d'Ève, rechercha Laotta, la brillante femme nodite qui dirigeait les écoles occidentales du Jardin, et commit avec préméditation la même folie qu'Ève. Mais ne vous méprenez pas : Adam ne fut pas séduit ; il savait exactement ce qu'il faisait ; il choisit délibérément de partager le sort d'Ève. Il aimait sa compagne d'une affection suprahumaine, et l'idée de la possibilité d'une veille solitaire sans elle sur Urantia dépassait ce qu'il pouvait supporter. 75:5.1 [287].
208. ADAM ET ÈVE PERDENT QUELQUES ENFANTS
La caravane édénique fut arrêté le troisième jour de sa sortie du Jardin par les transports séraphiques arrivant de Jérusem. Pour la première fois, Adam et Ève furent renseignés sur ce qu'allait être le sort de leurs enfants. Tandis que les transporteurs se tenaient prêts, les enfants qui étaient arrivés à l'âge du choix (vingt ans) reçurent l'option de rester sur Urantia avec leurs parents ou de devenir pupilles des Très Hauts de Norlatiadek. Les deux tiers choisirent d'aller sur Édentia ; environ un tiers décida de rester avec leurs parents. Tous les enfants qui n'étaient pas d'âge à choisir furent emmenés sur Édentia. Nul n'aurait pu assister à la pénible séparation du Fils et de la Fille Matériels d'avec leurs enfants sans réaliser que la voie des transgresseurs est rude. Ces descendants d'Adam et d'Ève sont à présent sur Édentia et nous ignorons ce que l'on fera d'eux.
Ce fut une bien triste caravane qui se prépara à continuer son voyage. Peut-on imaginer plus tragique ! Être venus sur un monde avec tant d'espoirs, avoir été accueillis sous d'aussi heureux auspices, puis quitter Éden dans la disgrâce et encore perdre les trois quarts de leurs enfants avant même d'avoir trouvé une nouvelle résidence! 75:6.3 [288].
209. L'HUMANITÉ A BEAUCOUP PROFITER D'ADAM ET ÈVE
Adam et Ève sont vraiment déchu de leur état supérieur de filiation matérielle jusqu'à l'humble statut des hommes mortels, mais ce ne fut pas la chute de l'homme. Malgré les conséquences immédiates de la faute adamique, la race humaine fut élevée. Bien que le plan divin du don de la race violette aux peuples d'Urantia ait avorté, les races mortelles ont tiré un immense profit de la contribution limitée qu'Adam et sa descendance apportèrent aux races d'Urantia. 75:8.1 [289].
Au cours de toute votre ascension au Paradis, vous ne gagnerez jamais rien en essayant impatiemment de vous dérober au divin plan établi, au moyen de raccourcis, d'inventions personnelles ou d'autres expédients pour améliorer le chemin de la perfection, vers la perfection et pour la perfection éternelle. 75:8.5 [290].
211. LES CELLULES CORPORELLES D'ADAM, RÉSISTANTES À LA MALADIE
Les cellules du corps des Fils Matériels et de leur progéniture sont beaucoup plus résistantes aux maladies que celles des êtres évolutionnaires natifs de la planète. Les cellules corporelles des races indigènes sont apparentées aux organismes vivants microscopiques et ultramicroscopiques pathogènes. Ces faits expliquent pourquoi les peuples d'Urantia doivent fournir tant d'efforts dans la voie de la science pour résister à tant de désordres physiques. Vous résisteriez beaucoup mieux aux maladies s'il coulait dans les veines de vos races plus de sang adamique. 76:4.7 [291].
212. MALENCONTRES ET COMPENSATIONS D'URANTIA
L'infortune n'a cependant pas été le seul lot d'Urantia ; cette planète a aussi été la plus heureuse dans l'univers local de Nébadon. Les erreurs des ancêtres des Urantiens et les fautes des premiers dirigeants de ce monde ont plongé la planète dans un état de confusion désespéré encore intensifié par le mal et le péché. Les Urantiens doivent estimer entièrement bénéfique que cet arrière-plan même de ténèbres ait si fortement attiré l'attention de Micaël de Nébadon qu'il choisit cette planète comme cadre pour y révéler la personnalité aimante du Père qui est aux cieux. Ce n'est pas parce qu'Urantia avait besoin d'un Fils Créateur pour remettre en ordre ses affaires embrouillées ; c'est plutôt parce que le mal et le péché sur Urantia offraient au Fils Créateur un arrière-plan plus frappant pour révéler l'amour, la miséricorde et la patience incomparables du Père du Paradis. 76:5.7 [292].
Ils ne restèrent pas longtemps dans l'oubli du sommeil inconscient des mortels du royaume. Le troisième jour après la mort d'Adam, le surlendemain de son respectueux enterrement, Lanaforge prescrivit un appel nominal spécial des remarquables survivants de la faute adamique sur Urantia. Ses ordres, confirmés par le Très Haut d'Édentia en fonction et ratifiés par l'Union des Jours de Salvington agissant au nom de Micaël, furent remis à Gabriel. En conformité avec ce commandement de résurrection spéciale portant le numéro 26 de la série d'Urantia, Adam et Ève furent repersonnalisés et reconstitués dans la salle de résurrection des mondes des maisons de Satania en même temps que 1.316 de leurs compagnons de l'expérience du premier jardin. De nombreuses autres âmes loyales avaient déjà été transférées au moment de l'arrivée d'Adam sur Urantia, qui fut accompagnée d'un jugement dispensationnel des survivants endormis et des ascendeurs vivants qualifiés. 76:6.2 [293].
214. LA CONTRIBUTION D'ADAM ET ÈVE
Ainsi se termine l'histoire de l'Adam et de l'Ève Planétaires d'Urantia, une histoire d'épreuves, de tragédie et de triomphe, au moins de triomphe personnel pour votre Fils et votre Fille Matériels bien intentionnés mais induits en erreur. À la fin, ce sera indubitablement aussi une histoire de triomphe ultime pour leur monde et ses habitants ballottés par la rébellion et assaillis par le mal. En résumé, Adam et Ève ont puissamment contribué à accélérer la civilisation et le progrès biologique de la race humaine. Ils laissèrent sur terre une grande culture, mais cette civilisation était trop avancée pour pouvoir survivre devant la dilution prématurée et le naufrage final de l'héritage d'Adam. Ce sont les peuples qui font une civilisation ; la civilisation ne fait pas les peuples. 76:6.4 [294].
Adamson figurait dans le groupe des enfants d'Adam et d'Ève qui choisirent de rester sur terre avec leurs parents. Or le fils ainé d'Adam avait souvent entendu Van et Amadon raconter l'histoire de leur foyer dans les hautes terres du nord et, quelque temps après l'établissement du second jardin, il décida de partir à la recherche de ce pays des rêves de sa jeunesse. 77:5.2 [295]
Une troupe de vingt-sept compagnons suivit Adamson vers le nord à la recherche des peuplades de son imagination d'enfance. Au bout d'un peu plus de trois ans, le groupe d'Adamson trouva réellement l'objet de son aventure et, parmi ces peuplades, Adamson découvrit une merveilleuse et belle jeune femme de vingt ans, qui se disait être la dernière descendante de sang pur de l'état-major du Prince. Cette femme, nommée Ratta, dit que ses ancêtres descendaient tous de deux membres de l'état-major déchu du Prince. Elle était la dernière de sa race et n'avait ni frères ni soeurs vivants. Elle avait à peu près décidé de ne pas se marier et de vivre sans laisser de postérité, mais elle tomba amoureuse du majestueux Adamson. Après avoir entendu l'histoire d'Éden et la manière dont les prédictions de Van et d'Amadon s'étaient effectivement réalisées, puis en écoutant le récit de la faute du Jardin, elle n'eut plus qu'une seule idée — épouser ce fils et héritier d'Adam. L'idée gagna rapidement Adamson et, au bout de trois mois et quelques jours, ils se marièrent.
Adamson et Ratta eurent une famille de soixante-sept enfants. Ils donnèrent naissance à une grande lignée de dirigeants du monde, mais firent quelque chose de plus. Rappelons que ces deux êtres étaient réellement suprahumains. Chaque fois qu'ils avaient quatre nouveaux enfants, le quatrième était d'un ordre exceptionnel. Il était souvent invisible. Jamais, dans l'histoire de la planète, une telle chose ne s'était produite. Ratta en fut profondément troublée — et devint même superstitieuse — mais Adamson connaissait bien l'existence des médians primaires et conclut qu'il se passait une chose semblable sous ses yeux. Quand vint au monde le deuxième descendant de cet ordre au comportement étrange, il décida de lui faire épouser le premier, car l'un était un garçon et l'autre une fille ; ce fut l'origine de l'ordre secondaire des médians. Presque deux-mille d'entre eux furent amenés à l'existence en moins d'un siècle avant que ce phénomène ne prît fin. 77:5.5 [296], Gen. 6:4 [297].
216. VALEUR DES MÉLANGES INTER-RACIAUX
Les mélanges de races sont toujours avantageux en ce sens qu'ils favorisent la variété de talents culturels et contribuent aux progrès de la civilisation, mais, si les éléments inférieurs des souches raciales prédominent, la réussite ne dure pas longtemps. On ne peut préserver une culture polyglotte que si les lignées supérieures se reproduisent avec une marge de sécurité suffisante par rapport aux inférieures. Si les inférieures se reproduisent sans restriction, alors que les supérieures limitent leur progéniture, cela conduit infailliblement au suicide de la civilisation culturelle.
Si les conquérants andites avaient été trois fois plus nombreux qu'ils ne le furent, ou s'ils avaient chassé ou détruit le tiers le moins désirable des habitants mêlés d'orangé, de vert et d'indigo, l'Inde serait devenue l'un des pôles directeurs mondiaux de la civilisation culturelle ; elle aurait alors indubitablement attiré une plus grande partie des vagues d'émigration mésopotamiennes ultérieures qui affluèrent au Turkestan et se dirigèrent de là vers l'Europe par le nord. 79:2.7 [298].
217. LES OUTILS DE LA CIVILISATION
Vous qui vivez aujourd'hui dans un cadre moderne de culture naissante et de commencement de progrès dans les affaires sociales, vous qui disposez même d'un peu de temps libre pour réfléchir au sujet de la société et de la civilisation, ne perdez pas de vue le fait que vos ancêtres primitifs n'avaient que très peu ou pas du tout de loisirs susceptibles d'être consacrés à des réflexions pensives et à des méditations sociales.
Les quatre premiers grands progrès dans la civilisation humaine furent :
- La conquête du feu.
- La domestication des animaux.
- La mise en esclavage des prisonniers.
- La propriété privée. 81:2.2 [299].
218. LA FAMILLE, LE MAÎTRE CIVILISATEUR
Bien que les institutions religieuses, sociales et éducatives soient toutes essentielles à la survie d'une civilisation culturelle, c'est la famille qui joue le rôle civilisateur majeur. Un enfant apprend de sa famille et de ses voisins la plupart des choses essentielles de la vie.
Les humains des temps anciens ne possédaient pas une civilisation sociale très riche, mais ils transmettaient fidèlement et efficacement aux générations suivantes celle qu'ils avaient. Il faut reconnaître que la plupart des civilisations du passé ont continué à évoluer avec un strict minimum d'autres influences institutionnelles, parce que les foyers fonctionnaient efficacement. Aujourd'hui, les races humaines détiennent un riche héritage social et culturel qui devrait être sagement et utilement transmis aux générations suivantes. La famille, en tant qu'institution éducative, doit être maintenue. 82:0.2 [300].
219. VALEUR SUPRÊME DU MARRIAGE
Alors que les sexes ne peuvent espérer se comprendre totalement l'un l'autre, ils sont effectivement complémentaires et leur coopération, bien qu'elle soit souvent plus ou moins antagoniste sur le plan personnel, est capable d'entretenir et de reproduire la société. Le mariage est une institution destinée à accommoder les différences de sexe tout en assurant la continuité de la civilisation et la reproduction de la race.
Le mariage est la mère de toutes les institutions humaines, car il conduit directement à la fondation et à l'entretien du foyer, qui est la base structurelle de la société. La famille est vitalement liée au mécanisme de la préservation de soi. Elle constitue le seul espoir de perpétuer la race sous les moeurs de la civilisation, tandis qu'en même temps elle procure certaines formes hautement satisfaisantes de contentement de soi. La famille est le plus grand accomplissement purement humain, parce qu'il conjugue l'évolution des relations biologiques entre mâle et femelle avec les relations sociales entre mari et femme. 84:6.7 [301].
220. LES DANGERS DE L'ASSOUVISSEMENT PERSONNEL
La grande menace contre la vie de famille est l'inquiétante marée montante de la poursuite de la satisfaction du moi, la manie moderne des plaisirs. Autrefois, la principale raison du mariage était économique, et l'attraction sexuelle, secondaire. Le mariage fondé sur la préservation de soi conduisait à la perpétuation de soi et procurait en même temps l'une des formes les plus désirables de la satisfaction du moi. Dans la société humaine, c'est la seule institution qui englobe les trois grandes raisons de vivre. 84:8.1 [302].
La combinaison d'agitation, de curiosité, d'aventure et d'abandon au plaisir caractéristique des races postérieures aux Andites comporte un réel danger. Les plaisirs physiques ne peuvent satisfaire la soif de l'âme ; la poursuite malavisée du plaisir n'augmente pas l'amour du foyer et des enfants. Même en épuisant les ressources de l'art, des couleurs, des sons, du rythme, de la musique et de la parure, on ne peut entretenir ainsi l'espoir d'élever l'âme ou de nourrir l'esprit.
La vanité et la mode ne peuvent servir ni à l'édification des foyers ni à la culture des enfants ; l'orgueil et la rivalité sont impuissants à rehausser les qualités de survie des générations successives. 84:8.4 [303].
Que les hommes jouissent de la vie ; que la race humaine trouve du plaisir de mille et une manières ; que l'humanité évolutionnaire explore toutes les formes légitimes de satisfaction du moi, les fruits de la longue lutte biologique pour s'élever. L'homme a bien mérité certains de ses plaisirs et joies d'aujourd'hui. Mais faites bien attention au but de la destinée ! Les plaisirs sont véritablement des suicides s'ils parviennent à détruire la propriété, qui est devenue l'institution de la préservation du moi ; et la satisfaction du moi aura vraiment couté un prix funeste si elle provoque l'effondrement du mariage, la décadence de la vie de famille et la destruction du foyer — acquisition évolutionnaire suprême des hommes et seul espoir de survie de la civilisation. 84:8.6 [304].
222. MISSION DES RELIGIONS PRIMITIVES
Par la puissante et impressionnante force de la fausse peur, la religion primitive a préparé le mental humain à l'effusion d'une force spirituelle authentique, d'origine surnaturelle, qui est l'Ajusteur de Pensée. Et, depuis lors, les divins Ajusteurs ont toujours travaillé à transmuer la peur de Dieu en amour pour Dieu. L'évolution est peut-être lente, mais elle est infailliblement efficace. 86:7.6 [305].
223. LA MAGIE, LE COCON DE LA SCIENCE
La magie ancienne fut la chrysalide de la science moderne, indispensable en son temps, mais désormais inutile. Et ainsi les chimères de la superstition ignorante agitèrent le mental primitif des hommes jusqu'à ce que les concepts de la science aient pu naître. Aujourd'hui, Urantia est à l'aurore de cette évolution intellectuelle. La moitié du monde est avide de la lumière de la vérité et des faits de la découverte scientifique, tandis que l'autre moitié languit sous l'emprise des anciennes superstitions et d'une magie à peine déguisée. 88:6.8 [306].
Il faut redéfinir le péché comme une infidélité délibérée envers la Déité. L'infidélité comporte des degrés : la fidélité partielle due à l'indécision, la fidélité divisée due à un conflit, la fidélité évanescente due à l'indifférence et la mort de la fidélité due à la consécration à des idéaux impies.
Le sens ou sentiment de culpabilité est la conscience d'avoir contrevenu aux mœurs ; ce n'est pas nécessairement le péché. Il n'y a pas réellement péché en l'absence d'une infidélité consciente envers la Déité. 89:10.2 [307], 1 Jean 3 :4 [168].
Le pardon des péchés par la Déité est le renouvellement des relations de fidélité qui suit une période de la conscience où l'homme est déchu de ces relations comme conséquence d'une rébellion consciente. Le pardon ne doit pas être recherché, mais seulement reçu en tant que conscience du rétablissement des relations de fidélité entre la créature et le Créateur. Et tous les fils loyaux de Dieu sont heureux, aiment le service et progressent constamment dans l'ascension vers le Paradis. 89:10.6 [308].
226. L'ÉVOLUTION PARVIENT À SON DESSEIN
L'évolution parvient infailliblement à ses fins : elle imprègne l'homme de la peur superstitieuse de l'inconnu et de la crainte de l'invisible, qui sont l'échafaudage pour atteindre le concept de Dieu. Puis, après avoir constaté la naissance d'une compréhension élevée de la Déité par l'action coordonnée de la révélation, la même technique d'évolution met immanquablement en marche les forces de pensée qui détruiront inexorablement l'échafaudage dont la mission est accomplie. 90:3.10 [309].
La prière éclairée doit reconnaître non seulement un Dieu extérieur et personnel, mais aussi une Divinité incluse et impersonnelle, l'Ajusteur intérieur. Quand un homme prie, il est tout à fait juste qu'il s'efforce de saisir le concept du Père Universel au Paradis ; mais, pour la plupart des buts pratiques, une technique plus efficace consistera à revenir au concept d'un proche alter ego, exactement comme le mental primitif avait l'habitude de le faire, et on reconnaîtra ensuite que l'idée de cet alter ego était tout d'abord une simple fiction devenue ensuite, par évolution, la vérité que Dieu habite l'homme mortel par la présence de fait de l'Ajusteur ; de sorte que l'homme peut ainsi parler, pour ainsi dire face à face, avec un divin alter ego réel et authentique qui l'habite et qui est l'essence et la présence même du Dieu vivant, le Père Universel. 91:3.7 [310].
228. LA PRIÈRE NE CHANGE PAS DIEU
Rappelez-vous que, même si la prière ne change pas Dieu, elle effectue très souvent des changements importants et durables chez celui qui prie avec foi et dans une expectative confiante. La prière a engendré beaucoup de paix mentale, d'allégresse, de calme, de courage, de maitrise de soi et d'équité chez les hommes et les femmes des races en évolution. 91:3.7 [310].
229. LA PRIÈRE ET LA CIVILISATION
Ne soyez pas paresseux au point de demander à Dieu de résoudre vos difficultés, mais n'hésitez jamais à lui demander sagesse et force spirituelle pour vous guider et vous soutenir pendant que vous attaquez résolument et courageusement les problèmes à traiter.
La prière a été un facteur indispensable au progrès et à la préservation de la civilisation religieuse, et il lui reste encore de puissantes contributions à apporter pour rehausser et spiritualiser la société, pourvu que ceux qui prient veuillent bien le faire à la lumière des faits scientifiques, de la sagesse philosophique, de la sincérité intellectuelle et de la foi spirituelle. Priez comme Jésus l'enseignait à ses disciples honnêtement, généreusement, avec équité et sans douter. P. 999.
230. QUELQUES PENSÉES À PROPOS DE LA PRIÈRE
Mais la véritable prière atteint bel et bien la réalité. Même quand les courants aériens sont ascendants, nul oiseau ne peut prendre son essor sans déployer ses ailes. La prière élève l'homme parce qu'elle est une technique de progrès par utilisation des courants spirituels ascendants de l'univers.
La prière authentique contribue à la croissance spirituelle, modifie les attitudes et procure la satisfaction qui vient de la communion avec la divinité. Elle est un débordement spontané de conscience de Dieu.
Dieu répond à la prière de l'homme en lui donnant une révélation accrue de la vérité, une appréciation rehaussée de la beauté et un concept élargi de la bonté. La prière est un geste subjectif, mais elle établit le contact avec de puissantes réalités objectives sur les niveaux spirituels de l'expérience humaine ; elle est un essai significatif de l'humain pour atteindre des valeurs suprahumaines. Elle est le plus puissant stimulant de la croissance spirituelle.
Les mots n'ont pas d'importance dans la prière ; ils sont simplement le chenal intellectuel dans lequel la rivière des supplications spirituelles se trouve couler par hasard. La valeur verbale d'une prière est purement auto-suggestive dans les dévotions individuelles, et socio-suggestive dans les dévotions collectives. Dieu répond à l'attitude de l'âme et non aux paroles.
La prière n'est pas une technique pour échapper à des conflits, mais plutôt un stimulant pour croître en face du conflit. Ne priez que pour des valeurs, non pour des choses ; pour la croissance, et non pour la satisfaction. 91:8.9 [311].
231. CONDITIONS POUR LA PRIÈRE EFFICACE
Si vous voulez arriver à prier efficacement, il faut avoir présentes à la pensée les lois des requêtes auxquelles il est fait droit :
- Il faut vous qualifier comme prieur efficace en affrontant sincèrement et courageusement les problèmes de la réalité universelle. Il faut avoir de la vigueur cosmique.
- Il faut avoir honnêtement épuisé toute les possibilités humaines d'ajustement. Il faut avoir été industrieux.
- Il faut abandonner tous les souhaits du mental et tous les désirs de l'âme à l'emprise transformatrice de la croissance spirituelle. Il faut que vous ayez expérimenté un rehaussement des significations et une élévation des valeurs.
- Il faut choisir de tout coeur la volonté divine. Il faut anéantir le centre inerte de l'indécision.
- Non seulement vous reconnaissez la volonté du Père et vous choisissez de la faire, mais vous vous êtes consacré sans réserve et voué dynamiquement à exécuter cette volonté d'une manière effective.
- Votre prière cherchera exclusivement à obtenir la sagesse divine permettant de résoudre les problèmes humains spécifiques rencontrés au cours de l'ascension vers le Paradis l'aboutissement à la perfection divine.
- Et il faut avoir la foi une foi vivante. 91:9.1 [312].
232. RELIGION ET CIVILISATION PRIMITIVES
La religion a facilité l'accumulation des capitaux ; elle a encouragé certaines sortes de travaux ; les loisirs des prêtres ont promu l'art et la connaissance ; en fin de compte, la race a beaucoup gagné comme conséquence de toutes ces erreurs initiales dans la technique éthique. Les chamans, honnêtes et malhonnêtes, furent terriblement onéreux, mais ils valurent tout ce qu'ils coûtèrent. Les professions savantes et la science elle-même émergèrent des prêtrises parasites. La religion a encouragé la civilisation et assuré la continuité de la société ; elle a été la force de police morale de tous les temps. La religion a procuré la discipline humaine et la maîtrise de soi, qui ont rendu possible la sagesse. La religion est le fouet efficace de l'évolution, qui pousse impitoyablement l'humanité indolente et souffrante à sortir de son état naturel d'inertie intellectuelle et à s'élever aux niveaux supérieurs de la raison et de la sagesse. 92:3.9 [313].
Les Fascicules d'Urantia. Ces exposés, dont le présent fascicule fait partie, constituent la plus récente présentation de la vérité aux mortels d'Urantia. Ils diffèrent de toutes les révélations antérieures, car ils ne sont pas l'œuvre d'une seule personnalité de l'univers, mais une présentation composite par de nombreux êtres. Toutefois, jamais aucune révélation ne peut être complète avant d'atteindre le Père Universel. Tous les autres ministères célestes ne sont que partiels, transitoires et pratiquement adaptés aux conditions locales dans le temps et l'espace. Il est possible qu'en admettant cela, on amoindrisse la force et l'autorité immédiates de toutes les révélations, mais l'heure est arrivée sur Urantia où il est opportun de faire ces franches déclarations, même au risque d'affaiblir l'influence et l'autorité du présent ouvrage qui représente la révélation la plus récente de la vérité aux races mortelles d'Urantia. 92:4.9 [314].
C'est 1.973 ans avant la naissance de Jésus que Machiventa s'effusa sur les races humaines d'Urantia. Son arrivée eut lieu sans faste ; nul oeil humain ne fut témoin de sa matérialisation. La première fois qu'un mortel l'observa fut le jour mémorable où il entra dans la tente d'Amdon, un éleveur chaldéen d'origine sumérienne. La proclamation de sa mission fut incorporée dans la simple déclaration qu'il fit à ce berger : Je suis Melchizédek, prêtre d'El Élyon, le Très Haut, le seul et unique Dieu. 93:2.1 [315].
Dans son apparence personnelle, Melchizédek ressemblait à un membre des peuples sumériens et nodites alors mêlés ; il avait presque 1m80 de haut et une prestance imposante. Il parlait le chaldéen et une demi-douzaine d'autres langues. Il s'habillait à la manière des prêtres de Canaan, sauf que, sur sa poitrine, il portait un emblème de trois cercles concentriques, le symbole de la Trinité du Paradis en usage dans Satania. Au cours de son ministère, cet insigne de trois cercles concentriques fut considéré par ses disciples comme tellement sacré qu'ils n'osèrent jamais s'en servir, et, après le passage de quelques générations, cet emblème fut vite oublié. 93:2.5 [316].
Ce Melchizédek incarné reçut un Ajusteur de Pensée qui habita sa personnalité suprahumaine comme moniteur du temps et mentor de la chair. Cet esprit du Père acquit aussi l'expérience et l'introduction pratique aux problèmes d'Urantia, ainsi que la technique d'habitation d'un Fils incarné. C'est grâce à cela qu'il put agir si valeureusement dans le mental humain du Fils de Dieu qui vint plus tard, lorsque Micaël apparut sur terre dans la similitude d'une chair mortelle. C'est l'unique Ajusteur de Pensée qui ait jamais opéré deux fois dans un mental sur Urantia, mais, les deux fois, le mental était divin aussi bien qu'humain. 93:2.7 [317].
Melchizédek enseigna qu'à un moment donné dans l'avenir, un autre Fils de Dieu viendrait s'incarner comme lui-même, mais qu'il naîtrait d'une femme ; c'est pourquoi de nombreux éducateurs ultérieurs soutinrent que Jésus était un prêtre, ou ministre pour toujours selon l'ordre de Melchizédek
C'est ainsi que Melchizédek prépara la voie et établit le stade monothéiste de la tendance du monde pour l'effusion d'un Fils Paradisiaque actuel de ce Dieu unique qu'il décrivait d'une manière si vivante comme le Père de tous, et qu'il représenta à Abraham comme un Dieu acceptant les hommes sous la simple condition d'une foi personnelle. Quand Micaël apparut sur terre, il confirma tout ce que Melchizédek avait enseigné au sujet du Père du Paradis.
Les cérémonies du culte de Salem étaient fort simples. Toute personne qui signait sur les tablettes d'argile des listes de l'église Melchizédek, ou y apposait une marque, apprenait par cœur le credo suivant et y souscrivait :
- Je crois en El Élyon, le Dieu Très Haut, le seul Père Universel et Créateur de toutes choses.
- J'accepte l'alliance de Melchizédek avec le Très Haut, selon laquelle la faveur de Dieu est accordée à ma foi, et non à des sacrifices et à des offrandes consumées.
- Je promets d'obéir aux sept commandements de Melchizédek et d'annoncer à tous les hommes la bonne nouvelle de cette alliance avec le Très Haut.
Le credo de la colonie de Salem se bornait à cela, mais même cette courte et simple déclaration de foi était excessive et trop avancée pour les hommes de cette époque. Ils n'étaient pas encore capables de saisir l'idée que la faveur divine s'obtient gratuitement par la foi. Ils étaient trop profondément confirmés dans la croyance que les hommes sont nés déchus par rapport aux dieux. Ils avaient fait trop longtemps et avec trop de conviction des dons aux prêtres et des sacrifices aux dieux pour être capables de comprendre la bonne nouvelle que le salut, la faveur divine, était accordé gracieusement à tous ceux qui voulaient croire à l'alliance de Melchizédek. Mais Abraham y crut timidement, et même cela lui fut imputé à justice
Les sept commandements promulgués par Melchizédek étaient modelés sur l'ancienne loi suprême de Dalamatia et ressemblaient beaucoup à ceux qui avaient été enseignés dans le premier et le second Éden. Ces commandements de la religion de Salem étaient les suivants :
- Tu ne serviras point d'autre Dieu que le Très Haut Créateur du ciel et de la terre.
- Tu ne douteras pas que la foi soit la seule condition requise pour le salut éternel.
- Tu ne porteras pas de faux témoignage.
- Tu ne tueras pas.
- Tu ne déroberas pas.
- Tu ne commettras pas d'adultère.
- Tu ne manqueras pas d'égards envers tes parents et tes aînés. 93:3.7 [318].
Melchizédek conclut alors avec lui une alliance formelle à Salem. Il dit à Abraham : Regarde maintenant les cieux et compte les étoiles si tu peux ; ta semence sera aussi nombreuse qu'elles. Et Abraham crut Melchizédek, et cela lui fut imputé à justice Ensuite, Melchizédek raconta à Abraham l'histoire de la future occupation de Canaan par ses descendants après leur séjour en Égypte.
L'alliance de Melchizédek avec Abraham représente le grand accord urantien entre la divinité et l'humanité, selon lequel Dieu accepte de tout faire, l'homme acceptant seulement de croire à la promesse de Dieu et de suivre ses instructions. Auparavant, on croyait que le salut ne pouvait être assuré que par les oeuvres les sacrifices et les offrandes. Maintenant, Melchizédek apportait de nouveau à Urantia la bonne nouvelle que le salut, la faveur de Dieu, doit être acquis par la foi. Mais cet évangile de simple foi en Dieu était trop avancé ; les hommes des tribus sémitiques préférèrent ultérieurement revenir aux anciens sacrifices et à l'expiation des péchés par versement de sang. 93:6.3 [319] Gen. 22 :16-18 [320]; 26 :4,5 [321].
237. URANTIA ATTEND LE MESSAGE DE MICAËL
Tout Urantia attend que l'on proclame le message ennoblissant de Micaël, débarrassé des dogmes et doctrines accumulés au cours de dix-neuf siècles de contact avec les religions d'origine évolutionnaire. L'heure a sonné de présenter au bouddhisme, au christianisme, à l'hindouisme et même aux peuples de toutes les religions, non pas l'évangile à propos de Jésus, mais la réalité vivante et spirituelle de l'évangile de Jésus. 94:12.7 [322].
238. ERREURS DES MISSIONAIRES DE MELCHIZÉDEK
Melchizédek avait recommandé à ses disciples d'enseigner la doctrine d'un Dieu unique, Père et Créateur de tout, et de ne prêcher que l'évangile de la faveur divine obtenue par la simple foi. Mais l'erreur des éducateurs d'une nouvelle vérité est souvent de vouloir en faire trop, d'essayer de remplacer l'évolution lente par une révolution soudaine. Les missionnaires de Melchizédek en Mésopotamie proposèrent un niveau moral trop élevé pour le peuple ; ils voulurent en faire trop, et leur noble cause sombra dans la défaite. Leur mandat était de prêcher un évangile précis, de proclamer la vérité que le Père Universel est réel, mais ils s'embrouillèrent en prenant parti pour la cause apparemment valable de réformer les mœurs. Leur grande mission fut détournée de son objectif et se perdit pratiquement dans l'échec et l'oubli. 95:1.8 [323].
Moïse, le plus grand personnage apparu entre Melchizédek et Jésus, fut donné conjointement au monde par la race hébraïque et la famille royale égyptienne. Si Ikhnaton avait été doué de la variété de talents et des aptitudes de Moïse, s'il avait manifesté un génie politique comparable à sa surprenante autorité religieuse, alors l'Égypte serait devenue la grande nation monothéiste de cette époque. Et, si cela était advenu, il est tout à fait possible que Jésus aurait vécu en Égypte la plus grande partie de sa vie de mortel.
Jamais dans toute l'histoire un roi ne s'employa aussi méthodiquement que cet extraordinaire Ikhnaton à faire basculer une nation tout entière du polythéisme au monothéisme. Avec une résolution stupéfiante, ce jeune souverain rompit avec le passé, changea son nom, abandonna sa capitale, bâtit une ville entièrement nouvelle et créa une littérature et un art nouveaux pour un peuple entier. Mais il alla trop vite et construisit trop, plus qu'il n'en pouvait subsister après son départ. En outre, il n'assura pas la stabilité et la prospérité matérielles de ses sujets, et ceux-ci réagirent tous défavorablement contre ses enseignements religieux quand les flots ultérieurs d'adversité et d'oppression balayèrent l'Égypte. 95:5.3 [324].
Le commencement de l'évolution des concepts et idéaux hébraïques au sujet d'un Créateur Suprême date du départ d'Égypte des Sémites sous la conduite de Moïse, ce grand chef, grand instructeur et grand organisateur. Sa mère appartenait à la famille royale d'Égypte ; son père était un Sémite, officier de liaison entre le gouvernement et les Bédouins captifs. Moïse possédait ainsi des qualités tirées de sources raciales supérieures ; ses ancêtres étaient de sang tellement mêlé qu'il est impossible de le classer dans un groupe racial déterminé. S'il n'avait pas été de ce type mixte, il n'aurait jamais fait montre de la variété de talents et de l'adaptabilité inhabituelles qui lui permirent de diriger la horde diversifiée qui finit par s'associer aux Bédouins sémites fuyant d'Égypte vers le désert d'Arabie sous son commandement.
Malgré les séductions de la culture du royaume du Nil, Moïse résolut de partager le sort du peuple de son père. À l'époque où ce grand organisateur mettait au point ses plans pour libérer en son temps le peuple de son père, les Bédouins captifs n'avaient guère de religion digne de ce nom ; ils étaient pratiquement dépourvus d'un véritable concept de Dieu et sans espoir dans le monde.
Nul chef n'entreprit jamais de réformer et de relever un groupe d'êtres humains plus pitoyables, plus déprimés, plus découragés et plus ignorants. Mais ces esclaves portaient des possibilités latentes de développement dans leurs lignées héréditaires, et Moïse avait entraîné un nombre suffisant de cadres instruits pour constituer un corps d'organisateurs efficaces en prévision du jour de la révolte et du coup de force pour la liberté. Ces hommes supérieurs avaient été employés comme surveillants indigènes de leurs semblables et avaient reçu une certaine éducation grâce à l'influence de Moïse auprès des dirigeants égyptiens. 96:3.1 [325]
Grâce aux enseignements de Moïse, Yahweh, ce dieu tribal de la nature, devint le Seigneur Dieu d'Israël qui suivit les Hébreux dans le désert, et même en exil, où il fut bientôt conçu comme le Dieu de tous les peuples. La captivité ultérieure qui asservit les Juifs à Babylone dégagea définitivement le concept évoluant de Yahweh et lui fit assumer le rôle monothéiste de Dieu de toutes les nations.
Le trait le plus extraordinaire et le plus remarquable de l'histoire religieuse des Hébreux concerne cette évolution continue du concept de la Déité à partir du dieu primitif du mont Horeb. Par les enseignements de leurs dirigeants spirituels successifs, il atteignit le haut degré de développement décrit dans les doctrines divines des deux Isaïe qui proclamèrent le concept magnifique du Père Créateur aimant et miséricordieux.
Moïse combinait d'une façon extraordinaire les qualités de chef militaire, d'organisateur social et d'éducateur religieux. À titre individuel, il fut l'instructeur et le chef le plus important dans le monde, entre l'époque de Machiventa et celle de Jésus. Moïse tenta d'introduire en Israël bien des réformes dont il ne reste pas de trace écrite. Dans l'espace d'une seule vie humaine, il fit sortir de l'esclavage et d'un vagabondage non civilisé la horde polyglotte que l'on appelle les Hébreux, tout en posant les fondements de la naissance ultérieure d'une nation et de la perpétuation d'une race. 96:4.8 [326].
Les Psaumes sont l'œuvre d'au moins une vingtaine d'auteurs. Beaucoup de ces psaumes furent écrits par des éducateurs d'Égypte et de Mésopotamie. À l'époque où le Levant adorait les dieux de la nature, il restait un assez grand nombre de personnes qui croyaient à la suprématie d'El Élyon, le Très Haut.
Nul assemblage d'écrits religieux n'exprime une richesse de dévotion et d'idées inspirées sur Dieu égale à celle du Livre des Psaumes. En lisant attentivement cette merveilleuse compilation de littérature pieuse, il serait très utile d'étudier la source et la chronologie particulière de chaque hymne de louange et d'adoration, en se rappelant que nul autre recueil d'écrits ne couvre une aussi longue période de temps. Le Livre des Psaumes est le recueil des divers concepts de Dieu entretenu par les croyants de la religion de Salem dans tout le Levant, et il embrasse toute la période allant d'Aménémopé à Isaïe. Dans les psaumes, Dieu est décrit sous toutes les phases de conception, depuis l'idée rudimentaire d'une déité tribale jusqu'à l'idéal largement amplifié des derniers Hébreux, où Yahweh est dépeint comme un chef aimant et un Père miséricordieux.
Vu sous cet angle, le groupe des Psaumes constitue le recueil le plus précieux et le plus utile des sentiments de dévotion que les hommes aient jamais rassemblé avant le vingtième siècle. L'esprit d'adoration de ce recueil d'hymnes transcende celui de tous les autres livres sacrés du monde. 96:7.2 [327].
Samuel était un type d'homme taillé à la hache, un réformateur pratique capable de sortir un jour avec ses compagnons et de démolir une vingtaine de lieux réservés à Baal. C'est purement par la force de la contrainte qu'il fit accomplir des progrès ; il prêcha peu, il enseigna encore moins, mais il agit. Un jour il se moquait du prêtre de Baal, le lendemain il coupait en morceaux un roi captif. Il croyait avec dévotion au Dieu unique et avait une conception claire de ce Dieu comme créateur du ciel et de la terre : Les colonnes de la terre appartiennent au Seigneur, et sur elles il a posé le monde. 97:1.3 [328]
À nouveau il prêcha l'histoire de la sincérité de Dieu et de la confiance que l'on pouvait mettre en lui pour maintenir l'alliance. Samuel dit : Le Seigneur n'abandonnera point son peuple. Il a établi avec nous une alliance éternelle, bien ordonnée à tous égards, et certaine. Ainsi résonnait, dans toute la Palestine, l'appel au retour à l'adoration du Yahweh suprême. L'énergique éducateur proclamait toujours : Tu es grand, ô Seigneur Dieu, car il n'est personne de semblable à toi, et il n'y a pas de Dieu en dehors de toi. 97:1.5 [329], Hos. 2 :19,20 [330]; 14 :4 [331].
Amos proclama que Yahweh était le Dieu de toutes les nations et avertit les Israélites que le rituel ne devait pas se substituer à la droiture. Avant que ce courageux éducateur ne fut lapidé à mort, il avait répandu assez de levain de la vérité pour sauver la doctrine du Yahweh suprême ; il avait assuré la continuation de l'évolution de la révélation de Melchizédek.
Osée suivit Amos et sa doctrine d'un Dieu universel de justice en ressuscitant le concept mosaïque d'un Dieu d'amour. Osée prêcha le pardon par repentir, et non par sacrifice. Il proclama un évangile de bienveillance affectueuse et de miséricorde divine en disant : Je vous fiancerai à moi pour toujours, oui, je vous fiancerai à moi en droiture et en jugement et en bienveillance affectueuse et en miséricorde. Je vous fiancerai même à moi en fidélité. Je les aimerai librement, car ma colère s'est détournée. 97:4.4 [332] Hos. 2 :19,20 [330]; 14 :4 [331].
Depuis Machiventa jusqu'à l'époque de Jésus, nul prophète ou éducateur religieux n'atteignit le haut concept de Dieu que le second Isaïe proclama durant la période de captivité. Pour ce chef spirituel, il ne s'agissait pas d'un Dieu mesquin, anthropomorphe, créé par des hommes : Voici, il enlève les iles comme des poussières. De même que les cieux sont plus élevés que la terre, mes voies sont plus élevées que vos voies, et mes pensées plus hautes que vos pensées. 97:7.5 [333].
Cet Isaïe mena une vaste propagande évangélique en faveur du concept élargi d'un Yahweh suprême. Il rivalisa avec Moïse par l'éloquence avec laquelle il décrivit le Seigneur Dieu d'Israël comme le Créateur Universel. Il fut poétique dans sa description des attributs infinis du Père Universel. Aucune déclaration plus belle concernant le Père céleste n'a jamais été formulée. Au même titre que les Psaumes, les écrits d'Isaïe comptent parmi les présentations les plus sublimes et les plus véridiques du concept spirituel de Dieu qui n’aient jamais atteint les oreilles des mortels avant l'arrivée de Micaël sur Urantia. Écoutez son portrait de la Déité : Je suis le haut et le sublime qui habite l'éternité. Je suis le premier et le dernier, et il n'y a pas d'autre Dieu en dehors de moi. Et la main du Seigneur n'est pas si courte qu'il ne puisse sauver, ni son oreille bouchée pour l'empêcher d’entendre. Ce fut une nouvelle doctrine pour les populations juives que d'entendre ce prophète bénin, mais plein d'autorité, persister dans sa prédication sur la constance divine, la fidélité de Dieu. Il déclara que Dieu n'oublierait pas et n'abandonnerait pas. 97:7.9 [334], Isa. 40 :15 [335]; 55 :9 [24]; 57 :15 [336]; 44 :6 [337], 50 :2 [338]; 49 :15 [339].
245. LE BUT DE L'EFFUSION DU CHRIST
Ce n'est pas pour réconcilier un Dieu courroucé qu'un Fils Créateur s'est incarné dans la similitude d'une chair mortelle et effusé sur l'humanité d'Urantia; c'est plutôt pour gagner tous les hommes à la reconnaissance de l'amour du Père et à la réalisation de leur filiation avec Dieu. Après tout, même le grand avocat de la doctrine de l'expiation a quelque peu compris cette vérité, car il a proclamé que Dieu, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui-même. 98:7.1 [340], Cor. 5 :19 [341].
246. LA RELIGION ET LA RECONSTRUCTION SOCIALE
Mais la religion ne devrait s'occuper directement ni de créer de nouveaux ordres sociaux, ni de préserver les anciens. La vraie religion s'oppose en fait à la violence comme technique d'évolution sociale, mais ne s'oppose pas aux efforts intelligents de la société pour adapter ses usages et ajuster ses institutions à des conditions économiques et à des exigences culturelles nouvelles. 99:0.2 [342]
Il faut que la religion exerce une forte influence en faveur de la stabilité morale et du progrès spirituel ; il faut qu'elle fonctionne dynamiquement au milieu de conditions toujours changeantes et d'ajustements économiques sans fin.
La société d'Urantia ne peut jamais espérer se stabiliser comme dans les âges passés. Le navire social est sorti des havres abrités de la tradition établie ; il a commencé sa croisière sur les hautes mers de la destinée évolutionnaire. Plus que jamais dans l'histoire du monde, l'âme de l'homme a besoin de scruter soigneusement ses cartes de moralité et d'observer minutieusement la boussole de la gouverne religieuse. La suprême mission de la religion, en tant qu'influence sociale, consiste à stabiliser les idéaux de l'humanité durant ces dangereuses périodes de transition d'une phase de civilisation à une autre, d'un niveau de culture à un autre. 99:1.2 [343].
La religion institutionnelle est maintenant prise dans l'impasse d'un cercle vicieux. Elle ne peut reconstruire la société qu'en se reconstruisant d'abord elle- même et, du fait qu'elle fait largement partie intégrante de l'ordre établi, elle ne peut se reconstruire avant que la société ait été rebâtie radicalement.
Il faut que les personnes religieuses travaillent dans la société, dans l'industrie et dans la politique en tant qu'individus, et non en tant que groupes, partis ou institutions. Un groupe religieux qui se permet d'agir comme tel en dehors de ses activités religieuses devient immédiatement un parti politique, une organisation économique ou une institution sociale. Le collectivisme religieux doit limiter ses efforts à promouvoir des causes religieuses. 99:2.2 [344].
Si la religion moderne trouve difficile d'adapter son attitude aux rapides changements sociaux, c'est seulement parce qu'elle s'est laissée aller à devenir complètement traditionnelle, dogmatique et institutionnelle. La religion de l'expérience vivante n'éprouve aucune difficulté à anticiper sur les développements sociaux et les bouleversements économiques ; elle opère toujours parmi eux comme stabilisateur moral, guide social et pilote spirituel. La vraie religion transporte d'un âge à l'autre la culture valable et la sagesse née de l'expérience consistant à connaître Dieu et à s'efforcer de lui ressembler. 99:2.6 [345].
248. LA RELIGION ET LE RELIGIEUX
Le christianisme primitif était entièrement libre d'imbrications civiles, d'engagements sociaux et d'alliances économiques. C'est seulement plus tard que le christianisme rendu institutionnel devint une partie organique de la structure politique et sociale de la civilisation occidentale.
Le royaume des cieux n'est ni un ordre social, ni un ordre économique ; il est une fraternité exclusivement spirituelle d'individus connaissant Dieu. Il n'en est pas moins vrai que cette fraternité constitue par elle-même un phénomène social nouveau et étonnant, accompagné de répercussions économiques et sociales stupéfiantes. 99:3.1 [346].
En tant que groupe, les personnes religieuses ne doivent jamais s'occuper d'autre chose que de religion, bien qu'à titre individuel, n'importe lequel d'entre eux puisse devenir le chef éminent d'un mouvement de reconstruction sociale, économique ou politique.
Le rôle de la religion est de créer, de soutenir et d'inspirer chez chaque citoyen la loyauté cosmique qui l'orientera vers la réussite dans le progrès de tous ces services sociaux difficiles, mais souhaitables. 99:3.1 [347]5
La religion authentique donne à la personne religieuse une auréole sociale et des connaissances intimes sur la communauté humaine ; mais la formalisation des groupes religieux détruit bien souvent les valeurs mêmes pour lesquelles ces groupes avaient été organisés. L'amitié humaine et la religion divine s'entraident et s'éclairent mutuellement de manière significative, pourvu qu'elles croissent toutes deux dans l'équilibre et l'harmonie. La religion introduit de nouvelles significations dans toutes les associations de groupes familles, écoles et cercles. Elle apporte de nouvelles valeurs aux jeux et exalte le véritable humour.
La fonction de direction sociale est transformée par la clairvoyance spirituelle ; la religion empêche tous les mouvements collectifs de perdre de vue leurs véritables objectifs. Au même titre que les enfants, la religion est le grand facteur d'unification de la vie de famille, pourvu qu'elle soit une foi vivante et croissante.
Il ne peut y avoir de vie de famille sans enfants ; on peut en vivre une sans religion, mais ce handicap multiplie énormément les difficultés de cette intime association humaine. Dans les premières décennies du vingtième siècle, c'est la vie de famille qui, après la religion personnelle, a le plus souffert de la décadence résultant de la transition entre d'anciennes obédiences religieuses et de nouvelles significations et valeurs émergentes.
La vraie religion est une manière significative de vivre dynamiquement face aux réalités ordinaires de la vie quotidienne. Mais, si la religion doit stimuler le développement individuel du caractère et accroître l'intégration de la personnalité, elle ne doit pas être uniformisée. Si elle doit stimuler l'appréciation de l'expérience et servir de valeur d'attraction, il ne faut pas qu'elle soit stéréotypée. Si la religion doit promouvoir des loyautés suprêmes, elle ne doit pas être formaliste.
Peu importent les bouleversements qui peuvent accompagner la croissance économique et sociale de la civilisation ; la religion est authentique et valable si elle entretient chez l'individu une expérience dans laquelle prévaut la souveraineté de la vérité, de la beauté et de la bonté, car c'est là le vrai concept spirituel de la réalité suprême. Par l'amour et l'adoration, elle devient significative en tant que communion avec les hommes et filiation avec Dieu. 99:4.1 [348].
Le sectarisme est une maladie de la religion institutionnelle, et le dogmatisme est un esclavage de la nature spirituelle. Il vaut bien mieux avoir une religion sans Église qu'une Église sans religion. Le tumulte religieux du vingtième siècle n'est pas en lui-même et par lui-même un indice de décadence spirituelle. La confusion apparaît aussi bien avant la croissance qu'avant la destruction. 99:6.1 [349]
Mais, à mesure que la religion se conforme à des institutions, son pouvoir de faire du bien s'amenuise, tandis que ses possibilités de faire du mal s'accroissent considérablement. Les dangers de la religion formaliste sont les suivants : fixation des croyances et cristallisation des sentiments ; accumulation des droits acquis avec accroissements de la sécularisation ; tendance à uniformiser et à fossiliser la vérité ; religion détournée du service de Dieu au service de l'Église ; penchant des chefs à devenir administrateurs au lieu de ministres ; tendance à former des sectes et des divisions en concurrence ; établissement d'une autorité ecclésiastique oppressive ; naissance de l'état d'esprit aristocratique du peuple élu ; entretien d'idées fausses et exagérées sur le sacré ; religion rendue routinière et culte pétrifié ; tendance à vénérer le passé en ignorant les besoins présents ; inaptitude à donner une interprétation moderne de la religion ; enchevêtrement avec des fonctions dans les institutions laïques ; en outre, la religion formaliste crée la fâcheuse discrimination des castes religieuses, elle devient un juge intolérant de l'orthodoxie, elle ne réussit pas à retenir l'intérêt de la jeunesse aventureuse et elle perd graduellement le message sauveur de l'évangile de salut éternel. 99:6.3 [350].
L'expérience d'une vie religieuse dynamique transforme un individu médiocre en une personnalité douée d'un pouvoir idéaliste. La religion contribue au progrès de tous en encourageant le progrès de chaque individu, et le progrès de chacun est accru par l'accomplissement de tous.
La croissance spirituelle est mutuellement stimulée par l'association intime avec d'autres personnes religieuses. L'amour fournit le terrain du développement religieux un attrait objectif au lieu d'une satisfaction subjective et, cependant, il donne la satisfaction subjective suprême. La religion ennoblit les corvées banales de la vie quotidienne. 100:0.1 [351].
Donnez à tout enfant qui se développe une chance de faire sa propre expérience religieuse et ne lui imposez pas une expérience adulte toute faite. Rappelez- vous que le passage, année après année, par les classes successives d'un régime d'instruction établi ne signifie pas nécessairement qu'il y ait progrès intellectuel, et encore bien moins croissance spirituelle. Élargissement du vocabulaire ne veut pas dire développement du caractère. La croissance ne se reconnaît pas vraiment aux simples résultats, mais plutôt aux progrès effectués. Le véritable développement éducatif ressort du rehaussement des idéaux, de l'appréciation accrue des valeurs, des nouvelles significations attribuées aux valeurs et d'une fidélité plus grande aux valeurs suprêmes. 100:1.3 [352].
La croissance spirituelle est d'abord un éveil aux besoins, ensuite un discernement des significations et enfin une découverte des valeurs. La preuve du vrai développement spirituel consiste dans la manifestation d'une personnalité humaine motivée par l'amour, animée par un esprit de service désintéressé et dominée par l'adoration sincère des idéaux de perfection de la divinité. L'ensemble de cette expérience constitue la réalité de la religion par contraste avec les simples croyances théologiques. 100:2.2 [353].
Jésus dépeignit la sécurité profonde de l'homme connaissant Dieu en disant : Pour celui qui connaît Dieu et croit au royaume, qu'importe si toutes les choses terrestres se brisent ? Les sécurités temporelles sont vulnérables, mais les sécurités spirituelles sont invulnérables. Quand les marées de l'adversité humaine, de l'égoïsme, de la cruauté, de la haine, de la méchanceté et de la jalousie viennent battre l'âme du mortel, on peut se reposer dans l'assurance qu'il existe un bastion intérieur, la citadelle de l'esprit, qui est absolument inexpugnable ; du moins est- ce vrai pour tout être humain qui a confié la garde de son âme à l'esprit intérieur du Dieu éternel..
Après cet accomplissement spirituel assuré soit par une croissance graduelle, soit par une crise spécifique, ils se produit une réorientation de la personnalité, accompagnée du développement d'une nouvelle échelle de valeurs. De tels individus nés d'esprit ont des motivations de vie si renouvelées qu'ils peuvent assister avec calme à la mort de leurs plus chères ambitions et à la destruction de leurs espoirs les plus ardents. Ils savent pertinemment que ces catastrophes sont simplement des cataclysmes rectificateurs qui ruinent leurs créations temporelles, préalablement à la construction des réalités plus nobles et plus durables d'un niveau à la fois nouveau et plus sublime d'accomplissement universel. 100:2.7 [354].
252. PROBLÈMES DE LA CROISSANCE SPIRITUELLE
L'homme ne peut provoquer la croissance, mais il peut lui fournir des conditions favorables. La croissance est toujours inconsciente, qu'elle soit physique, intellectuelle ou spirituelle. C'est ainsi que croit l'amour ; on ne peut ni le créer, ni le fabriquer ni l'acheter; il faut qu'il croisse. L'évolution est une technique cosmique de croissance. La croissance sociale ne peut être obtenue par la législation, ni la croissance morale par une meilleure administration. L'homme peut construire une machine, mais sa valeur réelle doit dériver de la culture humaine et d'une appréciation personnelle. L'unique contribution de l'homme à la croissance est la mobilisation de la totalité des pouvoirs de sa personnalité sa foi vivante.
Une vie religieuse est une vie dévouée et une vie dévouée est une vie créative, originale et spontanée. De nouveaux aperçus religieux surgissent des conflits qui déclenchent le choix de nouvelles et meilleures habitudes de réagir, pour remplacer les modèles anciens et inférieurs de réaction. C'est seulement dans des conflits que de nouvelles significations émergent, et un conflit ne persiste que si l'on refuse d'adopter les valeurs supérieures impliquées dans des significations plus élevées.
La perplexité est inévitable en religion ; il ne peut y avoir de croissance sans conflits psychiques et sans agitation spirituelle. L'organisation d'une norme de vie philosophique entraîne des commotions considérables dans le domaine philosophique du mental. Ce n'est pas sans lutte que l'on exerce sa fidélité envers ce qui est grand, bon, vrai et noble. La clarification de la vision spirituelle et le rehaussement de la perspicacité cosmique s'accompagnent d'efforts, et l'intellect humain proteste quand il est sevré de la nourriture que lui procuraient les énergies non spirituelles de l'existence temporelle. Le mental animal indolent se rebelle devant l'effort exigé par la lutte pour résoudre les problèmes cosmiques.
Cependant, le grand problème de la vie religieuse consiste à unifier, par la domination de l'AMOUR, les pouvoirs de l'âme inhérents à la personnalité. La santé, l'efficacité mentale et le bonheur résultent de l'unification de systèmes physiques, de systèmes mentaux et de systèmes spirituels. L'homme comprend beaucoup de choses concernant la santé physique et la santé mentale, mais il a vraiment des idées très peu claires sur le bonheur. Le plus grand bonheur est indissolublement lié au progrès spirituel. La croissance spirituelle procure une joie durable, une paix qui dépasse toute compréhension. 100:3.7 [355].
253. SIGNES D'UNE VIE RELIGIEUSE
Les signes de la réaction humaine aux impulsions religieuses comprennent les qualités de noblesse et de grandeur. Une personne religieuse sincère est consciente d'être un citoyen de l'univers et se rend compte qu'elle établit un contact avec des sources de pouvoir suprahumain. Elle est exaltée et stimulée par l'assurance qu'elle appartient à une fraternité supérieure et ennoblie de fils de Dieu. La conscience de sa valeur propre s'est accrue du stimulant de la recherche des objectifs universels les plus élevés des buts suprêmes.
Le moi est abandonné à la mystérieuse poussée d'un mobile qui englobe tout, qui impose une autodiscipline accrue, atténue les conflits émotifs et rend la vie humaine vraiment digne d'être vécue. La récognition morbide des limitations humaines se transforme en une conscience naturelle des imperfections humaines qui s'associe à la détermination morale et à l'aspiration spirituelle d'atteindre les buts les plus élevés de l'univers et du superunivers. Cet effort intense pour atteindre les idéaux supra-mortels est toujours caractérisé par un accroissement de patience, de longanimité, de force d'âme et de tolérance.
Mais la vraie religion est un amour vivant, une vie de service. Le détachement de la personne religieuse de quantité de choses purement temporelles et insignifiantes, ne conduit jamais à l'isolement social et cela ne devrait pas détruire le sens de l'humour. La religion authentique n'enlève rien à l'existence humaine, mais ajoute au contraire de nouvelles significations à l'ensemble de la vie. Elle engendre de nouveaux types d'enthousiasme, de zèle et de courage, pouvant même aller jusqu'à l'esprit de croisade ; ce dernier est plus que dangereux s'il n'est pas contrôlé par la clairvoyance spirituelle et la dévotion sincère aux obligations sociales ordinaires des allégeances humaines.
L'un des signes les plus remarquables de la vie religieuse est une paix dynamique et sublime, cette paix qui dépasse toute compréhension humaine, cet équilibre cosmique qui dénote l'absence de tout doute et de toute agitation. Ces niveaux de stabilité spirituelle sont immunisés contre les déceptions. De telles personnes religieuses ressemblent à l'apôtre Paul qui disait : Je suis persuadé qui ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les pouvoirs, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni hauteur, ni profondeur, ni rien d'autre ne pourra jamais nous séparer de l'amour de Dieu.
Un sentiment de sécurité associé à la réalisation d'une gloire triomphante habite la conscience de la personne religieuse qui a saisi la réalité du Suprême et qui poursuit le but de l'Ultime. 100:3.7 [355].
254. L'EXPÉRIENCE RELIGIEUSE DE JÉSUS
On a dit à juste titre de Jésus qu' il avait confiance en Dieu En tant qu'homme parmi les hommes, il manifesta la plus sublime confiance envers le Père qui est aux cieux. Il avait confiance en son Père comme un petit enfant a confiance en ses parents terrestres. Sa foi était parfaite, mais jamais présomptueuse. Il importait peu combien la nature pouvait paraître cruelle ou indifférente au bien-être des hommes sur terre, Jésus ne trébucha jamais dans sa foi. Il était immunisé contre les déceptions et insensible aux persécutions. Les échecs apparents ne le touchaient pas.
Il aimait les hommes comme des frères et reconnaissait en même temps combien leurs dons innés et leurs qualités acquises étaient différents. Il allait son chemin, faisant du bien.
Jésus était une personne exceptionnellement gaie sans être d'un optimisme aveugle ou déraisonnable. Il exhortait en disant constamment : Ayez bon courage. Il put maintenir cette attitude confiante à cause de sa foi inébranlable en Dieu et de sa confiance à toute épreuve dans les hommes. Il manifestait toujours une considération touchante à tous les hommes parce qu'il les aimait et croyait en eux, mais il restait toujours fidèle à ses convictions et merveilleusement ferme dans sa dévotion à faire la volonté de son Père.
Le Maître était toujours généreux. Il ne se fatigua jamais de dire qu' il vaut mieux donner que recevoir. et vous avez reçu libéralement, donnez libéralement. Et cependant, malgré sa générosité illimitée, il ne gaspillait jamais et ne faisait pas d'extravagances. Il enseignait qu'il fallait croire pour recevoir le salut. Car quiconque cherche recevra.
Il était direct, mais toujours affable. Il disait : S'il n'en était pas ainsi, je vous l'aurais dit. Il était franc, mais toujours amical. Il exprimait clairement son amour des pécheurs et sa haine du péché, mais, dans toute cette étonnante franchise, il était infailliblement équitable.
Jésus était toujours de bonne humeur, bien qu'il ait parfois bu largement à la coupe des douleurs humaines. Il faisait front avec intrépidité aux réalités de l'existence, et, cependant, il était rempli d'enthousiasme pour l'évangile du royaume. Mais il contrôlait son enthousiasme, il n'était jamais dominé par lui. Il était consacré sans réserve aux affaires du Père Cet enthousiasme divin amenait ses frères non spirituels à croire qu'il n'avait plus tout son bon sens, mais l'univers qui l'observait l'appréciait comme le modèle de la santé mentale et le modèle de la suprême dévotion du mortel aux critères élevés de la vie spirituelle. Son enthousiasme contrôlé était contagieux et obligeait ses compagnons à partager son divin optimisme.
Cet homme de Galilée n'était pas un homme de douleurs ; il avait une âme joyeuse. Il ne cessait de dire : Réjouissez-vous et soyez plein d'allégresse. Mais, lorsque le devoir l'exigea, il accepta de traverser courageusement la vallée de l'ombre de la mort Il était heureux et en même temps humble.
Son courage n'était égalé que par sa patience. Quand on le pressait d'agir prématurément, il se bornait à répondre : Mon heure n'est pas encore venue. Il n'était jamais pressé ; son sang-froid était sublime, mais il s'indignait souvent contre le mal et ne tolérait pas le péché. Il fut souvent poussé à résister énergiquement aux tendances contraires au bien-être de ses enfants terrestres, mais son indignation contre le péché ne le conduisit jamais à se mettre en colère contre les pécheurs.
Son courage était magnifique, mais n'allait jamais jusqu'à la témérité. Son mot de passe était : Ne craignez pas. Sa bravoure était altière et son courage souvent héroïque, mais son courage était empreint de discernement et contrôlé par la raison. C'était le courage né de la foi, et non la témérité d'une présomption aveugle. Il était vraiment brave, mais ne prenait jamais de risques inutiles.
Le Maître était un modèle de déférence. Dès sa jeunesse, sa prière commençait par : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié. Il respectait même le culte erroné de ses compagnons, mais cela ne l'empêchait pas d'attaquer des traditions religieuses ni de livrer assaut aux erreurs des croyances humaines. Il révérait la vraie sainteté, mais pouvait s'adresser avec justesse à ses compagnons en leur disant : Qui d'entre vous me convaincra de péché ?
Jésus était grand parce qu'il était bon, et, cependant, il fraternisait avec les petits enfants. Il était doux et modeste dans sa vie personnelle, et, cependant, il était l'homme rendu parfait d'un univers. Ses compagnons l'appelaient Maître sans en être priés.
Jésus était la personnalité humaine parfaitement unifiée. Et, aujourd'hui, comme autrefois en Galilée, il continue à unifier l'expérience mortelle et à coordonner les efforts humains. Il unifie la vie, ennoblit le caractère et simplifie l'expérience. Il pénètre le mental humain pour l'élever, le transformer et le transfigurer. Il est littéralement vrai que, si un homme a le Christ Jésus en lui, il est une nouvelle créature ; les anciennes choses sont en train de passer et voici, toutes choses deviennent nouvelles 100:7.7 [356] Act. 20 :35 [357]; Matt. 10 :8 [358]; Jean 14 :2 [359]; Luc 11 :10 [360]; Luc 2 :49 [361]; Matt. 5 :12 [8]; Ps. 23 :4 [362]; Jean 2 :4 [363]; Luc 12 :7, 32 [165]; Luc 11 :2 [360]; Jean 8 :46 [364]; 2 Cor. 5 :17 [341].
L'esprit divin établit le contact avec l'homme mortel, non par des sentiments ou des émotions, mais dans le domaine de la pensée la plus élevée et la plus spiritualisée. Ce sont vos pensées, et non vos sentiments, qui vous conduisent vers Dieu. Seuls les yeux du mental peuvent percevoir la nature divine. Mais le mental qui discerne réellement Dieu, qui entend l'Ajusteur intérieur, est le mental pur. Sans sainteté, nul ne peut voir le Seigneur. Toute communion intérieure et spirituelle de cet ordre s'appelle clairvoyance spirituelle. Ces expériences religieuses résultent de l'impression faite sur le mental humain par les opérations conjuguées de l'Ajusteur de Pensée et de l'Esprit de Vérité pendant qu'ils agissent parmi et sur les idées, les idéaux, les aperçus et les efforts spirituels des fils de Dieu en évolution.
La religion vit et prospère donc, non par la vue et les sentiments, mais plutôt par la foi et la clairvoyance. Elle ne consiste ni dans la découverte de faits nouveaux, ni dans la rencontre d'une expérience exceptionnelle ; elle consiste plutôt à trouver de nouvelles significations spirituelles dans des faits déjà bien connus de l'humanité. La plus haute expérience religieuse ne dépend pas d'actes préalables guidés par la croyance, la tradition et l'autorité ; elle n'est pas non plus issue de sentiments sublimes ou d'émotions purement mystiques. Elle est plutôt une expérience profondément grave et effective de communion d'esprit avec les influences spirituelles qui résident dans le mental humain. Dans la mesure où l'on peut définir cette expérience en termes de psychologie, elle consiste simplement à savoir expérimentalement que la réalité de la croyance en Dieu est la réalité d'une telle expérience purement personnelle. 101:1.3 [365].
Par la foi religieuse, l'âme de l'homme se révèle et démontre la divinité potentielle de sa nature émergente par la manière caractéristique dont elle incite la personnalité mortelle à réagir à certaines situations intellectuellement et socialement éprouvantes. La foi spirituelle authentique (la vraie conscience morale) se révèle en ceci :
- Elle fait progresser l'éthique et la morale malgré les tendances animales inhérentes et adverses.
- Elle produit une sublime confiance dans la bonté de Dieu, même en face de déceptions amères et de défaites écrasantes.
- Elle engendre une confiance et un courage profonds malgré l'adversité naturelle et les calamités physiques.
- Elle fait preuve d'une stabilité inexplicable et d'une tranquillité fortifiante, en dépit de maladies déconcertantes et même de souffrances physiques aiguës.
- Elle conserve à la personnalité un sang-froid et un équilibre mystérieux en face des mauvais traitements et des plus flagrantes injustices.
- Elle maintient une confiance divine dans la victoire finale, malgré les cruautés d'un destin apparemment aveugle et l'indifférence apparemment complète des forces naturelles envers le bien-être humain.
- Elle persiste à croire inébranlablement en Dieu malgré toutes les démonstrations contraires de la logique, et résiste avec succès à tous les autres sophismes intellectuels.
- Elle continue à montrer une foi indomptable en la survie de l'âme, sans se soucier des enseignements trompeurs de la fausse science ni des illusions persuasives d'une philosophie spécieuse.
- Elle vit et triomphe indépendamment du fardeau écrasant des civilisations complexes et partielles des temps modernes.
- Elle contribue à la survivance continue de l'altruisme en dépit de l'égoïsme humain, des antagonismes sociaux, des convoitises industrielles et des dérèglements politiques.
- Elle adhère fermement à une croyance sublime à l'unité de l'univers et à la gouverne divine, sans se préoccuper de la présence troublante du mal et du péché.
- Elle continue imperturbablement à adorer Dieu en dépit de tout, et quoi qu'il arrive. Elle ose déclarer : Même s'il m'immole, je le servirai. 101:3.4 [366].
La croyance limite et enchaîne toujours ; la foi se déploie et libère. La croyance attache, la foi affranchit. Mais la foi religieuse vivante représente plus qu'une association de nobles croyances, plus qu'un système exalté de philosophie ; elle est une expérience vivante s'intéressant aux significations spirituelles, aux idéaux divins et aux valeurs suprêmes ; elle connaît Dieu et sert les hommes. Les croyances peuvent devenir la propriété d'un groupe, mais la foi doit être personnelle. On peut suggérer des croyances théologiques à un groupe, mais la foi ne peut surgir dans le cœur des personnes religieuses qu'individuellement. 101:8.2 [367].
La foi n'entrave pas l'imagination créatrice, elle n'entretient pas non plus de préjugés irraisonnés contre les découvertes de la recherche scientifique. La foi vivifie la religion et oblige les personnes religieuses à vivre héroïquement la règle d'or. Le zèle de la foi est proportionné à la connaissance, et ses efforts sont le prélude d'une paix sublime. 101:8.4 [368].
258. DE L'OBSCURITÉ À LA LUMIÈRE
Pour le matérialiste incroyant, l'homme est simplement un accident évolutionnaire. Ses espoirs de survivance sont liés à une fiction de son imagination de mortel ; ses frayeurs, ses amours, ses désirs et ses croyances ne sont que les réactions de la juxtaposition accidentelle de certains atomes de matière dépourvus de vie. Nul déploiement d'énergie, nulle expression de confiance ne peuvent le transporter au delà du tombeau. Les œuvres de dévotion et le génie inspirant les meilleurs hommes sont condamnés à l'annihilation par la mort, à la longue nuit solitaire de l'éternel oubli et de l'anéantissement de l'âme. Un désespoir sans nom est la seule récompense de l'homme pour avoir vécu et travaillé sous le soleil temporel de l'existence mortelle. Chaque jour de la vie resserre lentement et sûrement l'emprise d'un destin impitoyable qu'un univers de matière, hostile et implacable, a décrété comme insulte suprême à tout ce qui est beau, noble, élevé et bon dans les désirs humains.
Telle n'est pas la fin et la destinée éternelle de l'homme. Cette vision n'est que le cri de désespoir poussé par une âme errante qui s'est perdue dans les ténèbres spirituelles, qui lutte bravement en face des sophismes mécanistes d'une philosophie matérialiste, et qui est aveuglée par le désordre et la déformation d'une érudition complexe. Toute cette condamnation aux ténèbres et toute cette destinée de désespoir sont dissipées pour toujours par un seul courageux déploiement de foi du plus humble et du plus ignorant enfant de Dieu sur terre.
Cette foi qui sauve prend naissance dans le cœur humain quand la conscience morale de l'homme se rend compte qu'au cours de l'expérience mortelle, les valeurs humaines peuvent être transposées du matériel au spirituel, de l'humain au divin, du temps à l'éternité. 102:0.1 [369].
259. EN LA PRÉSENCE DE L'ÉTERNEL
Il est difficile d'identifier et d'analyser les facteurs d'une expérience religieuse, mais il est facile d'observer que les pratiquants religieux vivent et persévèrent comme s'ils étaient déjà en présence de l'Éternel. Les croyants réagissent à la vie temporelle comme si l'immortalité était déjà à portée de leur main. Dans la vie de ces mortels, on trouve une originalité valable et une spontanéité d'expression qui les classent définitivement à part de leurs compagnons n'ayant absorbé que la sagesse du monde. Les personnes religieuses paraissent vivre effectivement émancipées du harcèlement de la hâte et de la tension douloureuse des vicissitudes inhérentes aux courants séculiers du temps. Elles font montre d'une stabilité de personnalité et d'une sérénité de caractère que les lois de la physiologie, de la psychologie et de la sociologie n'expliquent pas. 102:2.3 [370].
Le désir religieux est une quête avide de la réalité divine. L'expérience religieuse est la réalisation de la conscience d'avoir trouvé Dieu. Et, quand un être humain trouve Dieu, le triomphe de sa découverte fait éprouver à son âme une effervescence tellement indescriptible qu'il est poussé à rechercher un affectueux contact de service avec ses compagnons moins éclairés, non pour révéler qu'il a trouvé Dieu, mais plutôt pour permettre au débordement de la bonté éternelle qui surgit dans son âme de réconforter et ennoblir ses compagnons. La religion réelle mène à un service social accru. 102:3.4 [371] .
261. CONNAÎTRE UN DIEU DU SALUT
La personne religieuse qui atteint la philosophie a foi en un Dieu personnel de salut personnel, en quelque chose de plus qu'une réalité, une valeur, un niveau d'accomplissement, un processus supérieur, une transmutation, l'ultime de l'espace-temps, une idéalisation, la personnalisation de l'énergie, l'entité de la gravitation, une projection humaine, l'idéalisation du moi, la poussée élévatrice de la nature, le penchant à la bonté, l'impulsion en avant de l'évolution ou une hypothèse sublime. La personne religieuse a foi en un Dieu d'amour. L'amour est l'essence de la religion et la source vive des civilisations supérieures.
Dans l'expérience religieuse personnelle, la foi transforme le Dieu de la probabilité philosophique en un Dieu de salut certain. Le scepticisme peut défier les théories de la théologie, mais la conviction que l'on peut se fier à l'expérience personnelle affirme la vérité des croyances qui ont grandi jusqu'à la foi.
On peut arriver à des convictions sur Dieu par de sages raisonnements, mais on n'apprend individuellement à connaître Dieu que par la foi, par l'expérience personnelle. Dans beaucoup de choses qui ont trait à la vie, il faut tenir compte des probabilités, mais, dans le contact avec les réalités cosmiques, on peut éprouver des certitudes quand on aborde leurs significations et leurs valeurs à l'aide d'une foi vivante. Une âme qui connaît Dieu ose dire je sais, même quand sa connaissance de Dieu est contestée par l'incroyant qui nie cette certitude parce qu'elle n'est pas entièrement étayée par la logique intellectuelle. Le croyant se borne à répliquer à un tel incroyant : Comment savez-vous que je ne sais pas ? 102:6.3 [372].
Pour la science, Dieu est une possibilité; pour la psychologie, il est une chose désirable; pour la philosophie, il est une probabilité; pour la religion, il est une certitude, une actualité de l'expérience religieuse. La raison exige qu'une philosophie incapable de trouver le Dieu de la probabilité soit très respectueuse de la foi religieuse qui peut trouver le Dieu de la certitude et y parvient. La science ne devrait pas non plus dédaigner l'expérience religieuse en invoquant la crédulité, au moins tant que la science persiste à supposer que les dons intellectuels et philosophiques de l'homme sont issus d'intelligences d'autant moindres que l'on s'éloigne davantage dans le passé, et finalement que ces dons ont pris origine dans la vie primitive qui était totalement dépourvue de pensée et de sentiment. 102:6.3 [372].
263. LA CULPABILITÉ ET L'ISOLEMENT SONT PARTIS
Jésus balaya toutes les cérémonies de sacrifices et d'expiation. Il détruisit la base de toute cette culpabilité fictive et du sentiment d'isolement dans l'univers en proclamant que l'homme est enfant de Dieu. La religion créature-Créateur fut placée sur une base enfants-parents. Dieu devient un Père aimant pour ses fils et filles mortels. Toutes les cérémonies qui ne font pas légitimement partie de cette relation intime de famille sont abrogées pour toujours. 103:4.4 [373].
264. COMMENT NOUS OBTENONS NOTRE IDÉALISME
Si l'on enseigne à l'homme que toutes ses impulsions altruistes sont simplement le développement de son instinct grégaire naturel, cela porte un coup fatal à son idéalisme. Par contre, il est ennobli et puissamment stimulé quand il apprend que les incitations supérieures de son âme émanent des forces spirituelles qui habitent son mental de mortel.
Quand un homme comprend pleinement que quelque chose d'éternel et de divin vit en lui et y fait des efforts, cela l'élève hors de lui-même et au delà de lui- même. C'est ainsi qu'une foi vivante dans l'origine suprahumaine de nos idéaux valide notre croyance que nous sommes les fils de Dieu et rend réelles nos convictions altruistes, notre sentiment de la fraternité humaine. 103:5.8 [374].
La raison est l'acte de reconnaître les conclusions de la conscience concernant l'expérience dans et avec le monde physique d'énergie et de matière. La foi est l'acte de reconnaître la validité de la conscience spirituelle chose non susceptible d'être humainement prouvée d'une autre manière. La logique est la progression synthétique de l'unité entre la foi et la raison à la recherche de la vérité ; elle est basée sur les facultés mentales constitutives des mortels, la reconnaissance innée des choses, des significations et des valeurs. 103:7.13 [375].
Bien que la science et la philosophie puissent toutes deux admettre la probabilité de Dieu par leur raison et leur logique, seul un homme conduit par l'esprit dans son expérience religieuse personnelle peut affirmer avec certitude que cette Déité suprême et personnelle existe. Par la technique d'une telle incarnation de la vérité vivante, l'hypothèse philosophique de la probabilité de Dieu devient une réalité religieuse. 103:8.1 [376].
La foi emmène bien volontiers la raison aussi loin que la raison peut aller ; la foi continue ensuite son chemin avec la sagesse jusqu'à sa pleine limite philosophique ; après cela, elle ose se lancer dans le voyage sans limites et sans fin de l'univers, en seule compagnie de la vérité. 103:9.7 [377].
266. LA TRANSCENDANCE DE L'EXPÉRIENCE RELIGIEUSE
Il y a, dans l'expérience religieuse, une réalité qui est proportionnelle à son contenu spirituel, et cette réalité est transcendante par rapport à la raison, à la science, à la philosophie, à la sagesse et à tous les autres accomplissements humains. Les convictions résultant de cette expérience sont inébranlables ; la logique de la vie religieuse défie toute contradiction ; la certitude de sa connaissance est suprahumaine ; les satisfactions qui l'accompagnent sont magnifiquement divines ; le courage est indomptable, les dévouements sont inconditionnels, les fidélités sont suprêmes et les destinées sont finales éternelles, ultimes et universelles. 103:9.12 [378].
Bien que le Père Universel réside personnellement au Paradis, au centre même de l'univers, il est présent de manière effective aussi sur les mondes de l'espace dans le mental de ses innombrables enfants du temps, car il les habite sous l'aspect des Moniteurs de Mystère. Le Père éternel est à la fois aussi éloigné que possible de ses fils planétaires mortels et aussi intimement associé que possible avec eux.
Les Ajusteurs sont l'actualité de l'amour du Père incarné dans l'âme des hommes ; emprisonnés dans le mental des mortels, ils sont la véritable promesse de carrière éternelle des hommes. Ils sont l'essence de la personnalité humaine du finalitaire devenu parfait, dont l'homme peut avoir l'avant-goût dans le temps à mesure qu'il domine progressivement la technique divine consistant à parvenir à vivre la volonté du Père, pas à pas, dans toute l'ascension des univers successifs, jusqu'à ce qu'il atteigne effectivement la divine présence de son Père au Paradis. 107:0.1 [379].
Une lumière caractéristique, une luminosité spirituelle, accompagne la présence divine ; on l'associe généralement aux Ajusteurs de Pensée. Dans l'univers de Nébadon, cette luminosité paradisiaque est très largement connue sous le nom de lumière pilote Sur Uversa, on l'appelle la lumière de la vie Sur Urantia, on a parfois fait allusion à ce phénomène comme la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde 107:4.5 [380], Jean 1 :9 [169].
269. LES AJUSTEURS DE PENSÉE ET LA VOLONTÉ HUMAINE
Si les Ajusteurs de Pensée possèdent une volition, pourquoi donc sont- ils soumis au vouloir des mortels ? Cela tient, croyons-nous, à ce que la volition des Ajusteurs, bien qu'absolue en nature, est prépersonnelle en manifestation. La volonté humaine fonctionne sur le niveau de la personnalité de la réalité universelle et, dans tout le cosmos, l'impersonnel le non-personnel, le subpersonnel et le prépersonnel est toujours sensible à la volonté et aux actes de la personnalité existante. 107:7.4 [381].
270. MISSION DES AJUSTEURS DE PENSÉE
La mission des Ajusteurs de Pensée auprès des races humaines consiste à représenter, à être, le Père Universel pour les créatures mortelles du temps et de l'espace ; tel est le travail fondamental des dons divins. Leur mission est aussi d'élever le mental des mortels et de transférer les âmes immortelles des hommes jusqu'aux hauteurs divines et aux niveaux spirituels de la perfection paradisiaque. Et, par l'expérience transformant ainsi la nature humaine des créatures temporelles en nature divine des finalitaires éternels, les Ajusteurs donnent naissance à un type unique d'êtres formés par l'union éternelle de l'Ajusteur parfait et de la créature devenue parfaite, type que nulle autre technique de l'univers ne serait en mesure de reproduire. 108:0.1 [382].
271. TEMPS DE TRANSIT DES AJUSTEURS
Quand les Ajusteurs sont effectivement expédiés de Divinington, il ne s'écoule pratiquement aucun délai entre le moment de leur départ et celui de leur apparition dans le mental du sujet qu'ils ont choisi. La durée moyenne du transit d'un Ajusteur entre Divinington et Urantia est de 117 heures 42 minutes et 7 secondes. La totalité de ce temps est pratiquement employée à l'enregistrement sur Uversa. 108:1.9 [383].
272. AGE À L'ARRIVÉ DES AJUSTEURS
Les Ajusteurs rejoignent leur sujet humain sur Urantia en moyenne juste avant qu'il n'ait six ans. Dans la présente génération, le chiffre moyen de cinq ans, dix mois et quatre jours, c'est-à-dire après 2.134 jours de la vie terrestre de l'enfant. 108:2.1 [384].
273. LES AJUSTEURS CONSERVENT TOUTES LES VRAIES VALEURS
Ce que l'Ajusteur ne peut utiliser dans votre vie présente, ces vérités qu'il ne peut réussir à transmettre à l'homme de ses fiançailles, il les préservera fidèlement pour les utiliser au cours de votre prochain stade d'existence, de même qu'actuellement il transporte de cercle en cercle les éléments qu'il ne peut incorporer dans l'expérience de son sujet humain, à cause de l'inaptitude ou de la carence de la créature à fournir un degré suffisant de coopération.
Vous pouvez compter sur une chose : les Ajusteurs ne perdront jamais rien de ce qui est confié à leurs soins ; nous n'avons jamais entendu parler de défaillances chez ces aides d'esprit. Les anges et d'autres êtres spirituels de type élevé, y compris les types de Fils des univers locaux, peuvent occasionnellement embrasser le mal, peuvent parfois s'écarter du chemin divin, mais les Ajusteurs ne chancellent jamais. On peut absolument se fier à eux, et c'est également vrai pour chacun de leurs sept groupes.
Votre Ajusteur est le potentiel de votre nouvel et prochain ordre d'existence, le don anticipé de votre filiation éternelle avec Dieu. Par et avec le consentement de votre volonté, l'Ajusteur a le pouvoir de soumettre les tendances naturelles du mental matériel à l'action transformatrice des motivations et desseins de votre âme morontielle émergente. 108:5.2 [385].
274. COMMENT LES AJUSTEURS NOUS AIDENT
Les Moniteurs de Mystère n'aident pas à penser ; ils ajustent la pensée. Ils travaillent avec le mental matériel en vue de construire, par ajustement et spiritualisation, un nouveau mental pour votre carrière future sur de nouveaux mondes et sous un nouveau nom. Leur mission concerne principalement la vie future, et non la présente. On les appelle aides célestes, et non aides terrestres. Ils ne cherchent pas à faciliter la carrière mortelle ; ils s'occupent plutôt de rendre votre vie raisonnablement difficile et accidentée, afin de stimuler et de multiplier vos décisions. La présence d'un grand Ajusteur de Pensée ne vous donne pas une vie facile et ne vous décharge pas d'avoir à penser énergiquement, mais ce don divin devrait vous conférer une sublime paix mentale et une magnifique tranquillité d'esprit.
Vos émotions passagères et toujours changeantes de joie et de tristesse sont surtout des réactions purement humaines et matérielles à votre climat psychique interne et à votre entourage matériel externe. Ne comptez donc pas sur l'Ajusteur pour des consolations égoïstes et un réconfort humain. Son affaire est de vous préparer à l'aventure éternelle, d'assurer votre survie. Le Moniteur de Mystère n'a pas pour mission d'adoucir vos sentiments d'irritation ou de panser votre orgueil blessé. C'est la préparation de votre âme à la longue carrière ascendante qui retient l'attention et occupe le temps de l'Ajusteur. 108:5.5 [386].
275. LES AJUSTEURS AIMENT PARLER AVEC NOUS
Les Ajusteurs sont les ancêtres éternels, les divins originaux de votre âme immortelle en évolution ; ils sont l'impulsion incessante qui conduit l'homme à tenter de maitriser sa présente existence matérielle à la lumière de sa future carrière spirituelle. Les Moniteurs sont les prisonniers d'un espoir invincible, les sources d'une progression perpétuelle. Combien ils sont heureux de communiquer avec leur sujet par des canaux plus ou moins directs ! Quelle immense joie ils éprouvent à se passer de symboles et d'autres méthodes détournées pour adresser directement leurs messages comme des éclairs à l'intellect de leur partenaire humain! 108:6.7 [387].
Vous autres humains, vous avez commencé le déploiement sans fin d'un panorama à peu près infini, une expansion illimitée et perpétuelle dans des sphères toujours plus vastes, vous offrant des occasions de service réjouissant, d'aventures incomparables, d'incertitudes sublimes et d'accomplissements sans bornes. Quand les nuages s'amoncellent au-dessus de votre tête, votre foi devrait accepter le fait de la présence de l'Ajusteur intérieur, vous devriez donc être capables de regarder au delà des brouillards des incertitudes de mortel, dans la lumière du soleil d'éternelle droiture qui éclaire les hauteurs des mondes des maisons de Satania, et qui vous appellent. 108:6.8 [388].
277. POSSIBILITÉ D'ENTENDRE L'AJUSTEUR
Il est parfois possible d'avoir votre mental illuminé, d'entendre la voie divine qui parle continuellement en vous et de devenir partiellement conscient de la sagesse, de la vérité, de la bonté et de la beauté de la personnalité potentielle qui vous habite constamment. 109:5.2 [389].
Les Ajusteurs Personnalisés sont les infiniment sages et puissants agents d'exécution des Architectes du Maitre Univers. Ils sont les agents personnels du plein ministère du Père Universel personnel, prépersonnel et superpersonnel. Ils sont les ministres personnels de tout ce qui est extraordinaire, inaccoutumé et inattendu dans tous les royaumes des sphères absonites transcendantales du domaine de Dieu l'Ultime, même jusqu'aux niveaux de Dieu l'Absolu. 109:7.3 [390].
279. COMMENT LES AJUSTEURS TRAVAILLENT À L'INTÉRIEUR DE NOUS
Il ne faudrait pas imaginer les Ajusteurs comme vivant dans le cerveau matériel des êtres humains. Ils ne sont pas des éléments organiques des créatures physiques des royaumes. Il est préférable d'envisager les Ajusteurs de Pensée comme habitant le mental mortel de l'homme, plutôt que confinés dans un organe physique déterminé. Indirectement et sans être reconnu, l'Ajusteur communique constamment avec son sujet humain, spécialement au cours de ces expériences sublimes où le mental prend, dans la superconscience, un contact d'adoration avec l'esprit.
Je voudrais qu'il me soit possible d'aider les mortels évoluants à mieux comprendre et à apprécier plus pleinement le splendide et généreux travail des Ajusteurs qui vivent en eux et qui manifestent une dévotion si fidèle dans la tâche de promouvoir le bien-être spirituel des hommes. Les Moniteurs apportent un appui efficace aux phases supérieures du mental humain. Ils manient avec sagesse et expérience le potentiel spirituel de l'intellect humain. Ces aides célestes se vouent à la tâche prodigieuse de vous guider en sécurité, vers l'intérieur et vers le haut, jusqu'au havre céleste du bonheur. Ces travailleurs infatigables se consacrent à la personnification future du triomphe de la vérité divine dans votre vie éternelle. Ils sont les ouvriers vigilants qui pilotent le mental humain conscient de Dieu, en lui évitant de s'enliser dans le mal, tout en guidant habilement l'âme évoluante des hommes vers les divins havres de la perfection sur des rivages éternels et lointains. Les Ajusteurs sont des conducteurs aimants, vos guides sûrs et certains à travers les dédales obscurs et hasardeux de votre brève carrière terrestre. Ils sont les patients éducateurs qui encouragent constamment leurs sujets à avancer dans les sentiers de la perfection progressive. Ils sont les conservateurs soigneux des valeurs sublimes du caractère des créatures. Je souhaite que vous puissiez les aimer davantage, coopérer plus largement avec eux et les chérir avec plus d'affection. 110:1.1 [391].
280. SOINS DU TABERNACLE TERRESTRE DE L'AJUSTEUR
L'Ajusteur reste avec vous dans tous les désastres et pendant toutes les maladies qui ne détruisent pas entièrement les fonctions mentales. N'est-il pas cruel de souiller consciemment ou de polluer délibérément de quelque autre manière le corps physique qui doit servir de tabernacle terrestre à ce merveilleux don de Dieu ? Tous les poisons physiques retardent grandement les efforts des Ajusteurs pour exalter le mental matériel, et, par ailleurs, tous les poisons mentaux, tels que la peur, la colère, l'envie, la jalousie, la suspicion et l'intolérance, interfèrent prodigieusement aussi avec le progrès spirituel de l'âme évoluante. 110:1.5 [392], 1 Co. 3 :17 [393].
Les Ajusteurs jouent le jeu sacré et magnifique des âges ; ils sont engagés dans l'une des aventures suprêmes du temps dans l'espace. Combien ils sont heureux quand votre coopération leur permet de vous prêter assistance dans vos brèves luttes temporelles pendant qu'ils continuent à poursuivre leurs plus vastes tâches d'éternité ! Mais, quand votre Ajusteur essaye de communiquer avec vous, son message se perd généralement dans le flux matériel des courants d'énergie du mental humain ; ce n'est qu'occasionnellement que vous recueillez un écho, un faible et lointain écho de la voix divine. 110:3.1 [394].
282. TROP DE PENSÉES SUR LES BAGATELLES DE LA VIE
Je suis forcé de constater que beaucoup d'entre vous dépensent tellement de temps et d'efforts mentaux pour les choses insignifiantes de la vie, alors que vous négligez à peu près entièrement les réalités plus essentielles qui ont une importance éternelle, précisément ces accomplissements qui concernent l'établissement d'un accord de travail plus harmonieux entre vous et votre Ajusteur. Le grand but de l'existence humaine consiste à se mettre au diapason de la divinité de l'Ajusteur intérieur. Le grand accomplissement de la vie de mortel est d'arriver à se consacrer vraiment et intelligemment aux buts éternels de l'esprit divin qui attend et travaille dans votre mental. Mais un effort dévoué et déterminé pour accomplir la destinée éternelle est entièrement compatible avec l'allégresse et la joie de vivre, et avec une carrière terrestre honorable et réussie. La coopération avec l'Ajusteur de Pensée n'implique pas qu'il faille se torturer, faire semblant d'être pieux ou s'humilier d'une façon hypocrite et ostentatoire. La vie idéale consiste à servir avec amour, plutôt qu'à mener une existence d'appréhension craintive. 110:3.4 [395].
283. COMMENT LES AJUSTEURS TRAVAILLENT AVEC LE MENTAL
L'Ajusteur de Pensée est engagé dans un effort constant pour spiritualiser votre mental de manière à faire évoluer votre âme morontielle, mais vous restez vous-même presque inconscient de ce ministère intérieur. Vous êtes tout à fait incapable de distinguer les fruits de votre propre intellect matériel de ceux des activités conjointes de votre âme et de votre Ajusteur.
Certaines présentations abruptes de pensées, certaines conclusions et certaines autres images mentales sont parfois l'œuvre directe ou indirecte de l'Ajusteur ; mais, bien plus souvent, elles représentent l'émergence soudaine, dans la conscience, d'idées qui s'étaient groupées elles-mêmes sur les niveaux mentaux subconscients, ou bien d'évènements naturels et banals de la fonction psychique normale et ordinaire, inhérente aux circuits du mental animal en évolution. (En contraste avec ces émanations subconscientes, les révélations de l'Ajusteur apparaissent dans les domaines de la superconscience.)
Confiez à la garde des Ajusteurs toutes les affaires mentales qui dépassent le niveau ordinaire de la conscience. En temps utile, sinon dans ce monde, du moins dans les mondes des maisons, ils vous rendront largement compte de leur gestion et feront finalement apparaître les significations et valeurs que vous aurez confiées à leur garde et à leurs soins. Si vous survivez, ils ressusciteront chaque trésor valable de votre mental terrestre. 110:4.2 [396].
284. RELATION DE L'AJUSTEUR AVEC LA CONSCIENCE
Distinguez bien et ne confondez pas la mission et l'influence de l'Ajusteur avec ce que l'on appelle communément la conscience ; il n'y a pas de lien direct entre eux. La conscience est une réaction humaine et purement psychique. Il ne faut pas la mépriser, mais elle ne représente guère la voix de Dieu pour l'âme, tandis qu'en vérité l'Ajusteur la représenterait si sa voix pouvait être entendue. La conscience vous conseille à juste titre de faire ce qui est juste, mais l'Ajusteur s'efforce en plus de vous dire ce qui est vraiment juste, au moment et dans la mesure où vous êtes capable de percevoir les directives du Moniteur. 110:5.1 [397].
285. DÉVELOPPEMENT INTELLECTUEL ET SPIRITUEL
Quand le développement de la nature intellectuelle anticipe sur le spirituel, la situation rend les communications avec l'Ajusteur de Pensée à la fois difficiles et dangereuses. Pareillement, un excès de développement spirituel tend à produire une interprétation fanatique et pervertie des directives spirituelles de l'habitant divin. Le manque de capacité spirituelle rend très difficile de transmettre à un intellect matériel les vérités spirituelles situées dans le superconscient supérieur. C'est à un mental parfaitement équilibré, logé dans un corps aux habitudes saines, aux énergies nerveuses stabilisées et aux fonctions chimiques équilibrées quand les pouvoirs physiques, mentaux et spirituels se développent en harmonie trine qu'un maximum de lumière et de vérité peut être communiqué avec un minimum de danger temporel et de risques pour le véritable bien-être d'un tel individu. C'est par cette croissance équilibrée que l'homme fait, un par un, l'ascension des cercles de progression planétaire, depuis le septième jusqu'au premier. 110:6.4 [398].
286. LES GRANDS JOURS POUR L'AJUSTEUR
Les grands jours dans la carrière individuelle des Ajusteurs sont les suivants : d'abord, quand leur sujet humain fait irruption dans le troisième cercle psychique, ce qui assure l'activité autonome du Moniteur et une gamme accrue de fonctions (si l'Ajusteur n'était pas déjà autonome). Ensuite, quand leur partenaire humain atteint le premier cercle psychique, ce qui rend possible la communication réciproque entre eux, au moins dans une certaine mesure. Et, enfin, quand ils sont définitivement et éternellement fusionnés.
Le franchissement des sept cercles cosmiques n'est pas équivalent à la fusion avec l'Ajusteur. Beaucoup de mortels vivant sur Urantia ont franchi ces cercles, mais la fusion dépend encore d'accomplissements spirituels plus grands et plus sublimes ; il faut arriver à harmoniser d'une manière définitive et complète la volonté humaine avec la volonté de Dieu, telle qu'elle réside dans l'Ajusteur de Pensée. 110:6.22 [399].
287. PARTENARIAT AJUSTEUR ET ÂME
Quand l'âme évoluante et l'Ajusteur divin ont finalement et éternellement fusionné, chacun d'eux acquiert toutes les qualités susceptibles d'être acquises de l'autre. Cette personnalité coordonnée possède toute la mémoire expérientielle de survie jadis détenue par le mental mortel ancestral et, maintenant, par l'âme morontielle. En outre, le finalitaire potentiel englobe toute la mémoire des expériences de l'Ajusteur au cours de ses séjours de tous les temps chez des mortels. Toutefois, l'Ajusteur aura besoin de l'éternité future pour doter complètement cette association de personnalités des significations et valeurs que ce divin Moniteur apporte en provenance de l'éternité passée. 110:7.5 [400].
288. MESSAGE DE L'AJUSTEUR À SON ÂME
Entre le temps où s'établit et se rompt le contact entre le mental humain d'un réserviste de la destinée et les superviseurs planétaires, l'Ajusteur intérieur se trouve parfois placé de telle sorte qu'il lui devient possible de transmettre un message à son partenaire mortel. Assez récemment, sur Urantia, un Ajusteur autonome transmit un message de cet ordre à son associé humain, membre du corps de réserve de la destinée. Ce message commençait par ces mots : Et maintenant, sans blesser ni mettre en péril le sujet de ma dévotion empressée, et, quant à moi, sans intention de lui infliger un châtiment excessif ou de le décourager, enregistrez la prière que je lui adresse. Suivait une exhortation magnifiquement touchante et suppliante où l'Ajusteur demandait, entre autres, que le sujet me donne plus fidèlement sa coopération sincère, supporte plus gaiement les obligations que j'ai mis en place, exécute plus fidèlement le programme que j'ai arrangé, passe plus patiemment par les épreuves que j'ai choisies, suive avec plus de persévérance et d'entrain le sentier que j'ai tracé, reçoive plus humblement le crédit qui peut lui être attribué à la suite de mes efforts incessants transmettez ainsi mes remontrances à l'homme que j'habite. J'effuse sur lui l'affection et le dévouement suprêmes d'un esprit divin. Dites aussi à mon sujet bien-aimé que j'agirai avec sagesse et puissance jusqu'au bout, jusqu'à ce que sa dernière bataille terrestre ait pris fin. Je serai fidèle à la personnalité qui m'est confiée. Je l'exhorte à survivre et à ne pas me décevoir, à ne pas me priver de la récompense de ma lutte persévérante et intense. Pour atteindre la personnalité, nous dépendons de la volonté humaine. J'ai fait patiemment progresser ce mental humain, cercle après cercle, et le chef de mon ordre m'a témoigné son approbation. Cercle après cercle, je poursuis jusqu'au jugement. J'attends avec plaisir et sans appréhension l'appel nominal de la destinée. Je suis prêt à tout soumettre aux tribunaux des Anciens des Jours. 110:7.10 [401] .
289. LE MYSTÈRE DE L'ÂME ÉMERGENTE
La présence de l'Ajusteur divin dans le mental humain rend perpétuellement impossible à la science ou à la philosophie d'atteindre une compréhension satisfaisante de l'âme évoluante de la personnalité humaine. L'âme morontielle est fille de l'univers, et l'on ne peut réellement la connaître que par clairvoyance cosmique et par découverte spirituelle. 111:0.1 [402].
290. ENVERGURE DE LA PENSÉE MATÉRIEL
Le mental matériel est le cadre dans lequel les personnalités humaines vivent, sont conscientes d'elles-mêmes, prennent des décisions, choisissent ou abandonnent Dieu, se rendent éternelles ou se détruisent elles-mêmes. 111:1.3 [403].
Le mental est l'instrument cosmique sur lequel la volonté humaine peut jouer les dissonances de la destruction ou sur lequel cette même volonté humaine peut faire résonner les délicates mélodies de l'identification avec Dieu et de la survie éternelle qui en résulte. L'Ajusteur donné à l'homme est, en dernière analyse, imperméable au mal et incapable de pécher, mais le mental humain peut effectivement être dénaturé, déformé et rendu laid et mauvais par les machinations coupables d'une volonté humaine égoïste et perverse. De même, ce mental peut être rendu noble, beau, vrai et bon effectivement grand en accord avec la volonté illuminée par l'esprit, d'un être humain connaissant Dieu. 111:1.6 [404].
291. L'AJUSTEUR EST LE PILOTE DE NOTRE NAVIRE
Le mental est votre navire, l'Ajusteur est votre pilote, la volonté humaine est le capitaine. Le maître du vaisseau mortel devrait avoir la sagesse de se fier au divin pilote pour conduire l'âme ascendante dans les havres morontiels de la survie éternelle. C'est seulement par égoïsme, par paresse et par le péché que la volonté de l'homme peut rejeter la gouverne d'un pilote aussi aimant et de naufrager finalement la carrière du mortel sur les dangereux écueils du refus de la miséricorde et sur les récifs de la pratique du péché. Avec votre consentement, ce fidèle pilote fera traverser en sécurité les obstacles du temps et les handicaps de l'espace, jusqu'à la source même du mental divin et aller même au delà, jusqu'au Père des Ajusteurs au Paradis. 111:1.9 [405].
292. VALEURS DES MONDES INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR
Le monde intérieur et le monde extérieur ont des séries différentes de valeurs. Toute civilisation est en péril quand les trois quarts de sa jeunesse entrent dans des professions matérialistes et se consacrent à la recherche des activités sensorielles du monde extérieur. La civilisation est en danger quand la jeunesse néglige de s'intéresser à l'éthique, à la sociologie, à l'eugénisme, à la philosophie, aux beaux-arts, à la religion et à la cosmologie.
C'est seulement au niveau supérieur du mental superconscient empiétant sur le domaine de l'esprit de l'expérience humaine que l'on trouve ces concepts supérieurs associés à des maitres modèles efficaces qui contribueront à bâtir une civilisation meilleure et plus durable. La personnalité est créative par nature, mais ne fonctionne créativement que dans la vie intérieure de l'individu.
Les cristaux de neige ont toujours une forme hexagonale, mais jamais deux d'entre eux ne sont identiques. Les enfants se modèlent sur des types, mais il n'y en pas deux qui soient identiques, même s'ils sont jumeaux. Les personnalités s'apparentent à des types, mais sont toujours uniques.
Le bonheur et la joie prennent origine dans la vie intérieure. On ne peut ressentir tout seul une joie réelle. Une vie solitaire est fatale pour le bonheur. Même les familles et les nations jouissent mieux de la vie si elles la partagent avec d'autres. 111:4.4 [406].
Ce choix de la créature n'est pas un abandon de la volonté. Il est une consécration de la volonté, une expansion de la volonté, une glorification de la volonté, un perfectionnement de la volonté. Un tel choix élève la volonté de la créature du niveau de signification temporelle à cet état supérieur où la personnalité du fils créé communie avec la personnalité du Père-esprit. 111:5.5 [407].
294. COOPÉRATION AVEC L'AJUSTEUR
Puis-je vous exhorter à prêter attention à l'écho lointain du fidèle appel que l'Ajusteur adresse à votre âme ? L'Ajusteur intérieur ne peut ni arrêter ni même changer matériellement la lutte inhérente à votre carrière dans le temps ; l'Ajusteur ne peut réduire les tribulations de votre vie au cours de votre voyage en ce monde où l'on peine. L'habitant divin ne peut que s'abstenir patiemment pendant que vous menez le combat de la vie telle qu'elle est vécue sur votre planète. Par contre, au cours de vos travaux et soucis, de vos luttes et de vos peines, vous pourriez, si seulement vous le vouliez, permettre au vaillant Ajusteur de combattre avec vous et pour vous. Vous pourriez être tellement encouragé et inspiré, passionné et intrigué, si vous vouliez seulement permettre à l'Ajusteur de présenter constamment le tableau du vrai mobile, du but final et de l'éternel dessein de toute cette difficile lutte ascendante avec les problèmes ordinaires de votre présent monde matériel.
Pourquoi n'aidez-vous pas l'Ajusteur dans sa tâche qui consiste à vous montrer la contrepartie spirituelle de tous ces efforts matériels opiniâtres ? Pourquoi ne permettez-vous pas à l'Ajusteur de vous fortifier à l'aide des vérités spirituelles du pouvoir cosmique pendant que vous luttez contre les difficultés temporelles de l'existence des créatures ? Pourquoi n'encouragez-vous pas l'aide divin à vous réconforter en vous montrant clairement le panorama éternel de la vie universelle pendant que vous considérez avec perplexité les problèmes de l'heure qui passe ? Pourquoi refusez-vous d'être éclairé et inspiré par le point de vue de l'univers pendant que vous peinez au milieu des handicaps du temps et que vous vous débattez dans le dédale des incertitudes qui assaillent le voyage de votre vie de mortel ? Pourquoi ne pas permettre à l'Ajusteur de spiritualiser vos pensées, même si vos pieds doivent fouler les sentiers matériels des efforts terrestres ? 111:7.2 [408].
Les races supérieures d'Urantia sont mêlées de façon complexe. Elles sont un mélange de nombreuses races et souches d'origines différentes. Cette nature composite rend extrêmement difficile aux Moniteurs de travailler efficacement durant la vie, et complique nettement les problèmes de l'Ajusteur et du gardien séraphique après la mort. Il n'y a pas très longtemps, je me trouvais sur Salvington et j'entendis un gardien de la destinée présenter un exposé en règle pour excuser les difficultés rencontrées dans son ministère auprès de son sujet humain. Ce séraphin disait : Une grande partie de ma difficulté provenait de l'interminable conflit entre les deux natures de mon sujet : la poussée de l'ambition contrariée par l'indolence animale ; les idéaux d'un peuple supérieur barrés par les instincts d'une race inférieure ; les desseins élevés d'un mental élevé rencontrant l'antagonisme des impulsions héréditaires primitives ; les vues à long terme d'un Moniteur prévoyant contrecarrées par l'étroitesse de vues d'une créature du temps ; les plans progressifs d'un être ascendant modifiés par les désirs et les envies d'une nature matérielle ; les éclairs d'intelligence universelle annulés par les impératifs énergétiques chimiques d'une race en évolution ; les émotions d'un animal s'opposant à la pression des anges ; l'entrainement d'un intellect annihilé par les tendances de l'instinct ; l'expérience de l'individu se heurtant aux penchants accumulés de la race; les buts du meilleur dominés par l'impulsion du pire ; l'envol du génie neutralisé par le poids de la médiocrité ; le progrès du bon retardé par l'inertie du mauvais; l'art du beau souillé par la présence du mal ; l'entrain de la santé neutralisé par l'asthénie due à la maladie ; la fontaine de foi polluée par les poisons de la peur ; la source de joie aigrie par les eaux de l'affliction ; l'allégresse de l'anticipation désillusionnée par l'amertume de la réalisation ; les joies de la vie toujours menacées par les tristesses de la mort. Quelle vie, et sur quelle planète ! Et pourtant, à cause de l'incitation et de l'appui toujours présents de l'Ajusteur de Pensée, cette âme a atteint un bon degré de bonheur et de succès, et s'est élevée dès maintenant aux salles de jugement de maisonnia. 111:7.4 [409].
296. COMMENT L'AJUSTEUR OBTIENT LA PERSONNALITÉ
C'est ce pouvoir de choix lui-même, cette marque distinctive universelle des créatures douées de libre arbitre, qui constitue la plus grande chance de l'homme et sa suprême responsabilité cosmique. La destinée éternelle du futur finalitaire dépend de l'intégrité de la volition humaine. Pour acquérir la personnalité éternelle, le divin Ajusteur dépend de la sincérité du libre arbitre du mortel. Pour réaliser un nouveau fils ascendant, le Père Universel dépend de la fidélité du choix du mortel. Pour rendre actuelle l'évolution expérientielle, l'Être Suprême dépend de la fermeté et de la sagesse des décisions-actions humaines. 112:5.5 [410].
297. Y-A-IL UN SURSIS APRÈS LA MORT ?
Si jamais il y a un doute sur l'opportunité de faire avancer une identité humaine sur les mondes des maisons, les gouvernements de l'univers décident invariablement dans l'intérêt personnel de l'individu. Sans hésiter, ils élèvent cette âme au statut d'être transitionnel, tout en continuant leurs observations sur ses intentions morontielles et ses desseins spirituels émergents. Ainsi, la divine justice est certaine d'être accomplie et la divine miséricorde se voit accorder une nouvelle occasion d'étendre son ministère.
Les gouvernements d'Orvonton et de Nébadon ne prétendent pas atteindre une perfection absolue dans l'exécution détaillée du plan universel de repersonnalisation des mortels, mais ils prétendent manifester de la patience, de la tolérance, de la compréhension et une sympathie miséricordieuse, et ils le font réellement. Nous préférons assumer le risque d'une rébellion dans un système plutôt que de courir le risque de priver un seul individu, se débattant dans n'importe quel monde évolutionnaire, de la joie éternelle de poursuivre la carrière ascendante.
Cela ne signifie pas que les êtres humains doivent bénéficier d'une seconde chance après avoir rejeté la première ; il n'en est nullement ainsi. Mais cela signifie que toutes les créatures volitives doivent avoir une véritable occasion de faire un choix indubitable, pleinement conscient et définitif. Les Juges souverains des univers ne priveront jamais du statut de personnalité un être qui n'a pas définitivement et pleinement fait le choix éternel. L'âme humaine doit recevoir et recevra pleine et ample occasion de révéler sa véritable intention et son dessein réel. 112:5.7 [411].
298. LE GRAND CHANGEMENT MORONTIEL
Quand vous vous réveillerez ainsi sur le monde des maisons de Jérusem, vous serez tellement changé, votre transformation spirituelle sera si grande que, sans l'aide de votre Ajusteur de Pensée et du gardien de la destinée qui rattacheront si pleinement votre nouvelle vie sur les nouveaux mondes à votre ancienne vie sur votre premier monde, il vous serait d'abord difficile de relier votre nouvelle conscience morontielle aux réminiscences de votre identité antérieure. Malgré la continuité de l'individualité personnelle, une grande partie de votre vie de mortel vous paraîtrait d'abord un vague rêve embrumé. Toutefois, le temps clarifiera beaucoup de souvenirs associés à votre vie de mortel. 112:5.21 [412].
La fusion avec l'Ajusteur de Pensée transmet à la personnalité des actualités éternelles qui n'étaient auparavant que potentielles. Parmi ces nouvelles dotations, on peut mentionner : la fixation de la qualité de divinité, la mémoire et l'expérience de l'éternité passée, l'immortalité et une phase d'absoluité potentielle qualifiée.
Quand votre course terrestre dans une forme temporaire a été courue, vous êtes destiné à vous réveiller sur les rives d'un monde meilleur, et finalement vous serez uni avec votre fidèle Ajusteur dans une éternelle étreinte. Et cette fusion constitue le mystère qui fait que Dieu et l'homme sont un, le mystère de l'évolution de la créature finie, mais cela est éternellement vrai. La fusion est le secret de la sphère sacrée d'Ascendington, et nulle créature, sauf celles qui ont expérimenté la fusion avec l'esprit de la Déité, ne peut comprendre la vraie signification des valeurs réelles qui se joignent quand l'identité d'une créature du temps s'unifie pour l'éternité avec l'esprit de la Déité du Paradis. 112:7.1 [413].
300. GRANDEUR DE LA DESTINÉ DES MORTELS
Nous croyons que les mortels fusionnés avec leur Ajusteur, ainsi que leurs compagnons finalitaires, sont destinés à fonctionner, d'une façon ou d'une autre, dans l'administration des univers du premier niveau d'espace extérieur. Nous n'avons pas le moindre doute qu'en temps voulu, ces énormes galaxies deviendront des univers habités. Nous sommes également convaincus que, parmi leurs administrateurs, on trouvera les finalitaires paradisiaques dont la nature est la conséquence cosmique de l'interpénétration de la créature et du Créateur. 112:7.1 [414]7.
Certes, votre origine est terrestre, animale, et votre corps est poussière. Mais, si vous le voulez effectivement, si vous le désirez réellement, à coup sûr, l'héritage des âges est à vous et, un jour, vous servirez dans les univers en votre vraie qualité enfants du Dieu Suprême de l'expérience et fils divins du Père Paradisiaque de toutes les personnalités. 112:7.19 [415].
301. LES ANGES GARDIENS NE SONT PAS UN MYTHE
L'enseignement au sujet des anges gardiens n'est pas un mythe ; certains groupes d'êtres humains ont effectivement des anges personnels. C'est en récognition de cela que Jésus a dit, en parlant des enfants du royaume des cieux : Prenez garde de ne pas mépriser un de ces petits, car je vous dis que leurs anges voient continuellement la présence de l'esprit de mon Père. 113:1.1 [416].
La personnalité tutélaire du gardien séraphique, la présence de Dieu par l'Ajusteur intérieur, l'action encircuité du Saint-Esprit et la conscience du Fils par l'Esprit de Vérité sont toutes divinement reliées en une unité significative de ministère spirituel dans une personnalité humaine et auprès d'elle. Bien que ces influences célestes proviennent de différentes sources et de différents niveaux, elles sont toutes intégrées dans la présence enveloppante et évoluante de l'Être Suprême. 113:4.6 [417] Matt. 18 :10 [418].
302. LE CORPS DE RÉSERVE DE LA DESTINÉ
Le corps de réserve de la destinée se compose de vivants, hommes et femmes, qui ont été admis au service spécial de l'administration suprahumaine des affaires du monde. Ce corps comprend les hommes et les femmes de chaque génération choisis par les directeurs spirituels du royaume pour contribuer au ministère de miséricorde et de sagesse auprès des enfants du temps sur les mondes évolutionnaires. Dans l'exécution des plans concernant l'ascension, la règle générale est de commencer à utiliser cette liaison de créatures volitives humaines dès qu'elles sont compétentes et dignes d'assumer ces responsabilités. En conséquence, dès que des hommes et des femmes apparaissent sur la scène de l'action temporelle avec une capacité mentale suffisante, un statut moral adéquat et la spiritualité requise, ils sont rapidement affectés au groupe céleste approprié de personnalités planétaires à titre d'agents humains de liaison, d'assistants mortels.
Quand des êtres humains sont choisis comme protecteurs de la destinée planétaire et deviennent des individus pivots dans les plans poursuivis par les administrateurs du monde, alors le chef des séraphins planétaires confirme leur attachement temporel au corps séraphique et désigne des gardiens personnels de la destinée pour servir auprès de ces mortels. Tous ces réservistes ont des Ajusteurs conscients d'eux-mêmes, et la plupart d'entre eux opèrent dans les cercles cosmiques supérieurs d'accomplissement intellectuel et d'aboutissement spirituel. 114:7.1 [419].
(Le corps de réserve cosmique des citoyens d'Urantia ayant conscience de l'univers comprend présentement plus de mille mortels ayant, au sujet de la citoyenneté cosmique, une clairvoyance qui transcende de loin la sphère de leur demeure terrestre, mais il m'est interdit de révéler la vraie nature de la fonction de ce groupe exceptionnel d'êtres humains vivants.) 114:7.13 [420].
303. URANTIA N'EST PAS UN ORPHELIN COSMIQUE
Votre monde isolé n'est pas oublié dans les conseils de l'univers. Urantia n'est pas une orpheline cosmique stigmatisée par le péché et coupée, par la rébellion, de la vigilante protection divine. Depuis Uversa jusqu'à Salvington, et ainsi de suite en descendant jusqu'à Jérusem, et même en montant vers Havona et le Paradis, tout le monde sait que nous sommes ici. Vous autres mortels habitant présentement Urantia, vous êtes tout aussi affectueusement chéris et fidèlement gardés, et même davantage, que si votre sphère n'avait jamais été trahie par un Prince Planétaire sans foi. Il reste éternellement vrai que le Père lui-même vous aime. 114:7.17 [421].
304. DÉITÉ FINI ET ÉVOLUTIONNAIRE
Si l'homme reconnaissait que ses Créateurs ses superviseurs immédiats sont finis tout en étant divins, et que le Dieu du temps et de l'espace est une Déité évoluante et non absolue, les contradictions des inégalités temporelles cesseraient d'être de profonds paradoxes religieux. La foi religieuse ne serait plus prostituée à accroitre la suffisance des fortunés, tout en ne servant qu'à encourager une résignation stoïque chez les infortunées victimes des privations sociales.
Quand on examine l'exquise perfection des sphères de Havona, il est à la fois raisonnable et logique de croire qu'elles furent faites par un Créateur parfait, infini et absolu. Avec la même raison et la même logique, toute personne honnête observant le tumulte, les imperfections et les injustices d'Urantia serait forcée de conclure que votre monde a été fait et se trouve dirigé par des Créateurs subabsolus, préinfinis et autres-que- parfaits. 116:0.1 [422]
Ce sont toutefois les univers locaux qui représentent les vrais laboratoires dans lesquels se réalisent les expérimentations mentales, les aventures galactiques, les développements de la divinité et les progrès de la personnalité. Le total cosmique de ces éléments constitue la base effective sur laquelle le Suprême s'appuie pour achever dans l'expérience et par l'expérience, l'évolution de la déité. 116:4.7 [423].
Dans les superunivers évolutionnaires, l'énergie-matière est dominante sauf dans la personnalité, où l'esprit, par la médiation du mental, lutte pour la maitrise. Le but des univers évolutionnaires est l'assujettissement de l'énergie-matière par le mental, la coordination du mental avec l'esprit, et tout ceci, en vertu de la présence créative et unificatrice de la personnalité. Ainsi, par rapport à la personnalité, les systèmes physiques deviennent subordonnés, les systèmes mentaux deviennent coordonnés et les systèmes spirituels deviennent directifs. 116:6.1 [424].
306. LE GRAND UNIVERS, UN ORGANISME VIVANT
Le grand univers n'est pas seulement une création matérielle physiquement splendide, spirituellement sublime et intellectuellement grandiose, mais aussi un organisme vivant magnifique et sensible. Une vie réelle envoie ses pulsations dans tout le mécanisme de l'immense création du vibrant cosmos. La réalité physique des univers symbolise la réalité perceptible du Tout-Puissant Suprême. Cet organisme matériel et vivant est pénétré par des circuits d'intelligence, de même que le corps humain est traversé par un réseau de conduits nerveux sensitifs. L'univers physique est traversé par des canaux d'énergie qui activent efficacement la création matérielle, de même que le corps humain est nourri et animé par le système circulatoire qui distribue les produits énergétiques assimilables de la nourriture. L'immense univers n'est pas dépourvu de centres coordonnateurs effectuant un magnifique supercontrôle comparable au délicat système de contrôle chimique du mécanisme humain. Si seulement vous saviez quelque chose de la constitution physique d'un centre de pouvoir, nous pourrions par analogie vous en dire beaucoup plus long sur l'univers physique. 116:7.1 [425].
Si tous les habitants du grand univers réussissaient, dans la mesure du possible, à vivre pleinement la volonté de Dieu, les créations de l'espace-temps s'ancreraient alors dans la lumière et la vie, et le Tout-Puissant, le potentiel de déité de la Suprématie, deviendrait un fait par l'émergence de la personnalité divine de Dieu le Suprême. 117:0.2 [426].
Le Suprême est la beauté de l'harmonie physique, la vérité de la signification intellectuelle et la bonté de la valeur spirituelle. Il est la douceur du véritable succès et la joie de l'accomplissement perpétuel. Il est la surâme du grand univers, la conscience du cosmos fini, le parachèvement de la réalité finie et la personnification de l'expérience Créateur-créature. Dans toute l'éternité future, Dieu le Suprême exprimera la réalité de l'expérience volitive dans les relations trinitaires de la Déité. 117:1.1 [427].
Le Suprême est Dieu-dans-le-temps ; il est le secret de la croissance des créatures dans le temps ; il est aussi la conquête du présent incomplet et la consommation du futur en voie de perfectionnement. Et le fruit de toute la croissance finie est : le pouvoir contrôlé par l'esprit au moyen du mental et en vertu de la présence unifiante et créative de la personnalité. La conséquence culminante de toute cette croissance est l'Être Suprême. 117:2.1 [428].
308. NOTRE RELATION À L'ÊTRE SUPRÊME
L'une des questions de la philosophie finie qui excite le plus la curiosité est la suivante : l'Être Suprême s'actualise-t-il en réponse à l'évolution du grand univers, ou bien ce cosmos fini évolue-t-il progressivement en réponse à l'actualisation graduelle du Suprême ? Ou bien est-il possible qu'ils soient mutuellement interdépendants pour leur développement, qu'ils soient des réciproques évolutionnaires, chacun déclenchant la croissance de l'autre ? Nous sommes simplement certains de ceci : les créatures et les univers, infimes ou élevés, sont en évolution dans le Suprême et, à mesure qu'ils évoluent, on voit apparaître la somme unifiée de toute l'activité finie du présent âge de l'univers. Et ceci est l'apparition de l'Être Suprême qui, pour toutes les personnalités, est l'évolution du pouvoir tout-puissant de Dieu le Suprême. 117:2.9 [429].
Le Suprême est le canal divin à travers lequel coule l'infinité créative des triodités, qui se cristallise dans le panorama galactique de l'espace, où prend place la magnifique épopée des personnalités du temps : la conquête par l'esprit sur l'énergie- matière par l'intermédiaire du mental.
Jésus a dit : Je suis le chemin vivant, et il est en effet le chemin vivant conduisant du niveau matériel de conscience de soi au niveau spirituel de la conscience de Dieu. De même qu'il est le chemin vivant d'ascension menant du moi à Dieu, de même le Suprême est le chemin vivant allant de la conscience finie à la transcendance de conscience, et même jusqu'à la clairvoyance de l'absonité. 117:3.2 [430].
En observant les luttes incessantes des créatures de toute la création pour atteindre la perfection dans leur statut et la divinité de leur être, nous ne pouvons éviter de croire que ces efforts interminables dénotent la lutte constante du Suprême pour atteindre sa propre réalisation divine. Dieu le Suprême est la Déité finie, et il doit affronter les problèmes du fini dans le sens total de ce mot. Nos luttes avec les vicissitudes du temps, dans les évolutions de l'espace, reflètent ses efforts pour aboutir à sa propre réalité et à la plénitude de souveraineté, à l'intérieur de la sphère d'action que sa nature évoluante amplifie aux extrêmes limites du possible.
Dans tout le grand univers, le Suprême lutte pour s'exprimer. La mesure de son évolution divine est fondée sur l'action de sagesse de chacune des personnalités existantes. Quand un être humain choisit la survie éternelle, il cocrée la destinée et, dans la vie de ce mortel ascendant, le Dieu fini trouve un accroissement de réalisation de soi au niveau de la personnalité et un agrandissement de sa souveraineté expérientielle. Par contre, si une créature rejette la carrière éternelle, la fraction du Suprême qui dépendait du choix de cette créature subit un retard inévitable, une carence qui doit être compensée par une expérience substitutive ou collatérale. Quant à la personnalité du non-survivant, elle est absorbée dans la surâme de la création et devient une partie de la Déité du Suprême. 117:4.1 [431].
310. NOUS SOMMES UNE PARTIE DU SUPRÊME
Chacun de vous doit donc se décider comme nous avons dû le faire jadis : Ferez- vous défaut au Dieu du temps, qui dépend tellement des décisions du mental fini ? Ferez-vous défaut à la personnalité Suprême des univers en vous adonnant paresseusement à une régression animale ? Ferez-vous défaut au grand frère de toutes les créatures, qui dépend tellement de chaque créature ? Pouvez-vous vous permettre de passer dans le royaume de l'irréalisé, alors que s'étend devant vous la vue enchanteresse de la carrière universelle la divine découverte du Père du Paradis et la divine participation à la recherche et à l'évolution du Dieu de Suprématie ? 117:4.13 [432].
Le grand Suprême est la surâme cosmique du grand univers. En lui, les qualités et quantités du cosmos trouvent vraiment leur réflexion de déité. Sa nature de déité est la mosaïque composée du total immense de la nature de tous les Créateurs et de toutes les créatures dans l'ensemble des univers en évolution. Et le Suprême est également une Déité en voie d'actualisation et incorporant une volonté créative qui embrasse un dessein universel en évolution. 117:5.1 [433].
L'immortelle âme évoluante de l'homme, création conjointe du mental matériel et de l'Ajusteur, monte en tant qu'âme au Paradis, et ensuite, quand elle est enrôlée dans le Corps de la Finalité, elle s'allie de quelque manière nouvelle au circuit de gravité spirituelle du Fils Éternel par une technique d'expérience appelée transcendance finalitaire. De tels finalitaires deviennent alors des candidats acceptables pour être reconnus expérientiellement comme personnalités de Dieu le Suprême. Et, quand ces intellects mortels atteindront le septième stade d'existence spirituelle dans les futures affectations non révélées du Corps de la Finalité, ce mental binaire deviendra trin. Le mental humain et le mental divin accordés, seront glorifiés en union avec le mental expérientiel de l'Être Suprême désormais actualisé. 117:5.3 [434].
313. DIEU LE SUPRÊME, NOTRE MÈRE ÉVOLUTIONNAIRE
Tous les humains dont l'âme évolue sont littéralement les fils évolutionnaires de Dieu le Père et de Dieu la Mère, l'Être Suprême. Mais, jusqu'au moment où l'homme mortel devient conscient dans son âme de son héritage divin, cette assurance d'apparentement à la Déité doit être réalisée par la foi. L'expérience de la vie humaine est le cocon cosmique dans lequel les dons universels de l'Être Suprême et la présence dans l'univers du Père Universel (ces dons et cette présence n'étant pas des personnalités) préparent, par évolution, l'âme morontielle temporelle et le caractère finalitaire humain-divin de destinée universelle et de service éternel. 117:6.8 [435].
314. NOTRE RELATION AU SUPRÊME
Le Suprême n'est pas infini, mais il englobe probablement toute la fraction d'infinité qu'une créature finie pourra jamais réellement saisir. Comprendre plus que le Suprême, c'est être plus que fini ! 117:6.19 [436]
L'homme peut découvrir le Père dans son cœur, mais il lui faudra rechercher le Suprême dans le cœur de tous les autres hommes, et, quand toutes les créatures révèleront parfaitement son amour, le Suprême deviendra alors pour elles une actualité de l'univers. Et ceci est simplement une autre manière de dire que les univers seront ancrés dans la lumière et la vie. 117:6.19 [436].
Mais nul mortel connaissant Dieu ne peut jamais être solitaire dans son voyage à travers le cosmos, car il sait que le Père fait à ses côtés chaque pas du chemin, tandis que la route même qu'il poursuit est la présence du Suprême. 117:6.27 [437].
315. DIEU LE SUPRÊME, ENSUITE DIEU L'ULTIME
Le grand univers rendu parfait de ces temps futurs sera immensément différent de ce qu'il est à présent. Adieu les aventures passionnantes de l'organisation des galaxies de l'espace, l'implantation de la vie sur les mondes incertains du temps et l'harmonie émergeant par évolution du chaos, la beauté des potentiels, la vérité des significations et la bonté des valeurs. Les univers du temps auront achevé l'accomplissement de leur destinée finie ! Peut-être y aura-t-il un intervalle de repos, de détente, à la fin de la lutte multimillénaire pour la perfection évolutionnaire, mais pas pour longtemps ! Certainement, sûrement et inexorablement, l'énigme de la Déité émergente de Dieu l'Ultime mettra au défi les citoyens devenus parfaits des univers établis, exactement comme leurs ancêtres évolutionnaires, qui se débattaient, furent jadis mis au défi par la recherche de Dieu le Suprême. Le rideau de la destinée cosmique s'écartera pour dévoiler la grandeur transcendante de l'attirante recherche absonite du Père Universel sur les niveaux supérieurs et nouveaux, révélés dans l'aspect ultime de l'expérience des créatures. 117:7.17 [438].
316. LA VÉRITÉ EST HORS DU TEMPS
Les choses sont conditionnées par le temps, mais la vérité est hors du temps. Plus vous connaissez la vérité, plus vous êtes la vérité, mieux vous pouvez comprendre le passé et saisir l'avenir.
La vérité est inébranlable, éternellement exempte de toutes les vicissitudes transitoires, bien que jamais inerte et conventionnelle, mais toujours vibrante et adaptable rayonnant la vie. Mais, quand la vérité devient liée aux faits, alors l'espace et le temps conditionnent tous deux ses significations et mettent en corrélation ses valeurs. Ces réalités de la vérité couplées aux faits deviennent des concepts et sont, en conséquence, reléguées au domaine des réalités cosmiques relatives.
La liaison de la vérité absolue et éternelle du Créateur avec l'expérience factuelle des créatures finies et temporelles fait apparaître une nouvelle valeur émergente du Suprême. Le concept du Suprême est essentiel pour coordonner le monde supérieur invariant et divin avec le monde inférieur fini et toujours changeant. 118:3.2 [439].
317. L'OMNIPOTENCE ET L'OMNIFICENCE DE DIEU
L'omnipotence de la Déité n'implique pas le pouvoir de faire ce qui est infaisable. Dans le cadre espace-temps, et en se plaçant au point de vue intellectuel de la compréhension humaine, même le Dieu infini ne peut créer des cercles carrés ni produire du mal qui soit naturellement bon. Dieu ne peut faire de choses non divines. Cette contradiction de termes philosophiques équivaut au non-être et implique que rien n'a été ainsi créé. Un trait de caractère d'une personnalité ne peut être à la fois divin et non divin. La compossibilité est innée dans le pouvoir divin. Tout ceci dérive du fait que l'omnipotence ne se borne pas à créer des choses ayant une nature, mais qu'elle donne aussi naissance à la nature de toutes les choses et de tous les êtres. 118:5.1 [440].
Dieu est vraiment omnipotent, mais non omnificent il ne fait pas personnellement tout ce qui se fait. L'omnipotence englobe le potentiel de pouvoir du Tout-Puissant Suprême et de l'Être Suprême, mais les actes volitifs de Dieu le Suprême ne sont pas des agissements personnels de Dieu l'Infini.
Soutenir l'omnificence de la Déité primordiale équivaudrait à priver de leurs droits près d'un million de Fils Paradisiaques Créateurs, sans mentionner les innombrables armées des divers autres ordres d'aides qui apportent leur concours créatif. Dans tout l'univers, il n'y a qu'une seule Cause sans cause. Toutes les autres causes sont dérivées de cette unique Grande Source-Centre Première, et rien, dans cette philosophie, ne fait violence au libre arbitre des myriades d'enfants de la Déité disséminées dans un immense univers. 118:6.1 [441].
318. DIEU LE SUPRÊME ET LA PROVIDENCE
Dieu le Suprême est la personnalisation de toute l'expérience de l'univers, la focalisation de toute l'évolution finie, la réalité de toutes les créatures portée au maximum, la consommation de la sagesse cosmique, l'incorporation des harmonieuses beautés des galaxies du temps, la vérité des significations du mental cosmique et la bonté des valeurs spirituelles suprêmes. Dans l'éternel futur, Dieu le Suprême synthétisera ces multiples diversités finies en un ensemble expérientiel significatif, de même qu'elles sont déjà unies existentiellement sur les niveaux absolus de la Trinité du Paradis.
La providence ne signifie pas que Dieu ait décidé toutes choses pour nous et d'avance. Dieu nous aime trop pour faire cela, car ce ne serait rien de moins qu'une tyrannie cosmique. L'homme a, en vérité, des pouvoirs relatifs de choix. L'amour divin n'est pas non plus cette sorte d'affection à courte vue qui dorloterait et gâterait les enfants des hommes. 118:9.9 [442].
Les Dieux ont des attributs, mais la Trinité a des fonctions et, à l'instar de la Trinité, la providence est une fonction, le composé du supercontrôle autre-que- personnel de l'univers des univers. Elle s'étend depuis les niveaux évolutionnaires du Septuple, qui se synthétisent dans le pouvoir du Tout-Puissant, et s'élève au delà, à travers les royaumes transcendantaux de l'Ultimité de la Déité. 118:9.9 [442].
319. IDÉES FAUSSES DE LA PROVIDENCE
Toutefois ce que l'homme appelle la providence est trop souvent le produit de sa propre imagination, la juxtaposition fortuite de circonstances dues au hasard. Il existe néanmoins, dans le domaine fini de l'existence universelle, une providence réelle et émergente, une véritable corrélation, en cours d'actualisation, des énergies de l'espace, des mouvements du temps, des pensées de l'intellect, des idéaux du caractère, des désirs des natures spirituelles et des actes volitifs intentionnels des personnalités évoluantes. Les circonstances des royaumes matériels trouvent leur intégration finie définitive dans les présences imbriquées du Suprême et de l'Ultime. 118:10.6 [443]
Il est de plus en plus possible de discerner la providence à mesure que les mécanismes du grand univers se perfectionnent jusqu'à un point de précision finale par le supercontrôle du mental, à mesure que le mental des créatures s'élève à la perfection de l'aboutissement à la divinité par une intégration devenue parfaite avec l'esprit, et en conséquence à mesure que le Suprême émerge comme un unificateur actuel de tous ces phénomènes de l'univers.
Certaines des conditions étonnamment fortuites, prévalant occasionnellement sur les mondes évolutionnaires, peuvent être dues à la présence, graduellement émergente, du Suprême ; l'avant-goût de ses futures activités universelles. La plupart des évènements que les mortels appellent providentiels ne le sont pas ; le jugement humain en ces matières est fortement handicapé par un manque de vision pénétrant les vraies significations des circonstances de la vie. Bien des circonstances qu'un homme appellerait bonnes chances peuvent en réalité être des malchances. Le sourire de la fortune, qui donne des loisirs non gagnés et des richesses imméritées, peut se révéler la plus grande des afflictions humaines. La cruauté apparente d'un destin pervers, qui accumule les tribulations sur quelque malheureux mortel, peut en réalité être le feu qui, lors de la trempe, transmue le fer doux de la personnalité immature en l'acier trempé d'un vrai caractère. 118:10.9 [444].
Quand les hommes prient pour que la providence interviennent dans les circonstances de leur vie, la réponse à leurs prières est bien souvent leur propre changement d'attitude envers la vie. Mais la providence n'est pas capricieuse ; elle n'est pas non plus fantastique ni magique. Elle représente l'émergence lente et
sûre du puissant souverain des univers finis, dont les créatures évoluantes détectent occasionnellement la majestueuse présence au cours de leurs progrès dans l'univers. La providence est la marche sûre et certaine des galaxies de l'espace et des personnalités du temps vers les buts de l'éternité, d'abord dans le Suprême, ensuite dans l'Ultime et peut-être dans l'Absolu. Nous croyons que la même providence existe dans l'infinité et qu'elle est la volonté, les actions et le dessein de la Trinité du Paradis, qui motive ainsi l'apparition de myriades d'univers dans le panorama cosmique. 118:10.23 [445].
Il avait fallu presque un milliard d'années du temps d'Urantia pour parachever la carrière d'effusion de Micaël et pour procéder à l'établissement définitif de son autorité suprême dans l'univers de sa propre création. Micaël naquit créateur, il fut éduqué comme administrateur, formé comme dirigeant, mais il lui fallut gagner sa souveraineté par expérience. C'est ainsi que votre petit monde fut connu de tout Nébadon comme le cadre où Micaël paracheva l'expérience exigée de tout Fils Créateur du Paradis avant qu'il ne reçoive la direction et le contrôle illimités de l'univers créé par lui-même. À mesure que vous vous élèverez dans l'univers local, vous en apprendrez davantage sur les idéaux des personnalités impliquées dans les effusions antérieures de Micaël.
En parachevant ses effusions de créature, non seulement Micaël établissait sa propre souveraineté, mais il augmentait aussi la souveraineté évoluante de Dieu le Suprême. Au cours de ces effusions, non seulement le Fils Créateur se lança dans une exploration descendante des diverses natures de la personnalité des créatures, mais il parvint aussi à révéler les volontés diversifiées des Déités du Paradis dont l'unité synthétique, telle qu'elle est révélée par les Créateurs Suprêmes, dévoile la volonté de l'Être Suprême. 119:8.2 [446].
Du parachèvement de ces sept effusions résulta la souveraineté suprême de Micaël et également la création de la possibilité, pour le Suprême, d'atteindre la souveraineté dans Nébadon. Dans aucune de ses effusions, Micaël ne révéla Dieu le Suprême, mais la somme de ses sept effusions est une nouvelle révélation de l'Être Suprême dans Nébadon. 119:8.5 [447].
321. URANTIA, UN SANCTUAIRE SENTIMENTAL
Urantia est le sanctuaire sentimental de tout Nébadon ; la plus importante de dix- millions de planètes habitées, la demeure humaine de Christ Micaël, souverain de tout Nébadon, ministre Melchizédek auprès des royaumes, sauveur systémique, rédempteur adamique, compagnon séraphique, associé des esprits ascendants, progresseur morontiel, Fils de l'Homme dans la similitude de la chair mortelle et Prince Planétaire d'Urantia. Et vos Écritures disent la vérité en affirmant que ce même Jésus a promis de revenir, un jour, sur le monde de son effusion terminale, le Monde de la Croix. 119:8.8 [448]
C'est ainsi que certains enfants indignes de Micaël, qui avaient accusé leur Créateur-père de rechercher égoïstement la souveraineté et qui se permettaient d'insinuer que le Fils Créateur se maintenait arbitrairement et autocratiquement au pouvoir en vertu de la loyauté irraisonnée des créatures serviles d'un univers abusé, allaient être réduits définitivement au silence et laissés confondus et désillusionnés par la vie d'abnégation que le Fils de Dieu commençait maintenant en tant que Fils de l'Homme — restant constamment soumis à « la volonté du Père du Paradis ».
Mais ne vous méprenez pas : le Christ Micaël, tout en étant véritablement un être d'origine duelle, n'était pas une double personnalité. Il n'était pas Dieu en association avec l'homme, mais plutôt Dieu incarné dans l'homme, et il fut toujours précisément cet être composé. Le seul facteur progressif dans cette relation incompréhensible fut la récognition et la réalisation conscientes et progressives (par son mental humain) du fait d'être Dieu et homme.
Le Christ Micaël n'est pas progressivement devenu Dieu. Dieu n'est pas devenu homme à un moment décisif de la vie terrestre de Jésus. Jésus fut Dieu et homme, toujours et pour l'éternité. Ce Dieu et cet homme ne faisaient et ne font maintenant qu'un, de même que la Trinité Paradisiaque de trois êtres est en réalité une Déité.
Ne perdez jamais de vue le fait que le but spirituel suprême de l'effusion de Micaël était de rehausser la révélation de Dieu. 120:4.1 [449]
Jésus tenait de son père beaucoup de sa douceur exceptionnelle et de sa merveilleuse compréhension sympathisante de la nature humaine ; il avait hérité de sa mère son don de grand éducateur et son immense capacité de juste indignation. Dans ses réactions émotionnelles envers son entourage pendant sa vie adulte, Jésus était parfois, comme son père, méditatif et pieux, parfois caractérisé par une tristesse apparente, mais, le plus souvent, il allait de l'avant de la manière optimiste et déterminée correspondant au naturel de sa mère. Dans l'ensemble, le caractère de Marie tendait à dominer la carrière du divin Fils au fur et à mesure qu'il grandissait et avançait à grands pas dans sa vie d'adulte. Par certains côtés, Jésus était un mélange des traits de caractère de ses parents ; sous d'autres aspects, il présentait les traits de l'un en contraste avec ceux de l'autre. 122:5.3 [450].
Toute la nuit, Marie fut agitée, de sorte que le couple ne dormit pas beaucoup. Au lever du jour, les douleurs de l'enfantement commencèrent nettement, et, à midi le 21 août de l'an 7 avant l'ère chrétienne, avec l'aide et la généreuse assistance de compagnes de voyage, Marie accoucha d'un enfant mâle. Jésus de Nazareth était né dans le monde ; il fut enveloppé dans les vêtements que Marie avait apportés en prévision d'un tel évènement, et couché dans une crèche voisine. 122:8.1 [450], Luc 2 :6,7 [361].
325. JÉSUS REÇOIT SON AJUSTEUR
Un peu plus d'un an après le retour à Nazareth, l'enfant Jésus arriva à l'âge de sa première décision morale personnelle et sincère, sur quoi un Ajusteur de Pensée vint habiter en lui. Ce don du Père Paradisiaque avait autrefois servi avec Machiventa Melchizédek et acquis ainsi l'expérience des opérations relatives à l'incarnation d'un être supramortel vivant dans la similitude de la chair mortelle. Cet évènement survint le 11 février de l'an 2 avant l'ère chrétienne. Jésus ne fut pas plus conscient de la venue du divin Moniteur que ne le sont les millions et les millions d'autres enfants qui, avant et depuis ce jour, ont pareillement reçu des Ajusteurs de Pensée pour habiter leur mental, travailler à l'ultime spiritualisation de ce mental et préparer l'éternelle survie de leur âme immortelle évoluante. 123:2.1 [451].
326. PROBLÈME À PROPOS DES PRIÈRES DE JÉSUS
Durant cette année, Joseph et Marie eurent des difficultés avec Jésus au sujet de ses prières. Il insistait pour parler à son Père céleste comme il aurait parlé à Joseph, son père terrestre. Cette infraction aux moyens plus solennels et plus révérencieux de communication avec la Déité était un peu déconcertante pour ses parents, spécialement pour sa mère, mais on ne pouvait le persuader de changer ; il disait ses prières exactement comme on les lui avait apprises, après quoi il insistait pour avoir « juste un petit entretien avec mon Père dans les cieux ». 123:3.6 [452].
327. PROBLÈMES SUR LES EFFORTS ARTISTIQUES DE JÉSUS
Il se produisit de nouveaux remous à l'école quand l'un des élèves les plus arriérés découvrit Jésus en train de dessiner, au fusain, un portrait du professeur sur le plancher de la classe. Le portrait était là, clair comme le jour, et plusieurs parmi les anciens l'avaient aperçu avant que le comité n'allât trouver Joseph pour exiger une intervention pour ramener son fils ainé dans le respect de la loi. Bien que ce ne fut pas la première plainte parvenue à Joseph et à Marie concernant les agissements de leur dynamique enfant aux talents variés, c'était la plus sérieuse de toutes les accusations portées, jusque-là, contre lui. Assis sur une grosse pierre, juste à l'extérieur de la porte de derrière, Jésus écouta pendant un moment la condamnation de ses efforts artistiques. Il s'irrita de voir blâmer son père pour ses prétendus méfaits ; il s'avança donc intrépidement jusqu'à ses accusateurs. Les anciens furent plongés dans l'embarras. Quelques-uns furent enclins à prendre l'affaire avec humour, tandis qu'un ou deux autres semblaient penser que le garçon était sacrilège, voire blasphémateur. Joseph était désemparé et Marie indignée, mais Jésus insista pour être entendu. Il eut le droit de parler ; il défendit courageusement son point de vue et, avec une maîtrise de soi consommée, il annonça qu'il se conformerait à la décision de son père, en cela comme dans tous les autres cas prêtant à discussion. Sur quoi le comité des anciens partit en silence.
Marie fit pression sur Joseph pour permettre à Jésus de modeler de l'argile à la maison, pourvu qu'il promette de ne poursuivre, à l'école, aucune de ces activités contestables, mais Joseph était porté à poser en règle que l'interprétation rabbinique du second commandement devait prévaloir. En conséquence, Jésus ne dessina ni ne modela plus jamais une forme quelconque tant qu'il vécut chez son père. Pourtant, il ne fut pas convaincu d'avoir mal agi ; mais l'abandon de son passe-temps favori fut l'une des grandes épreuves de sa jeunesse. 124:1.4 [453].
328. L'OBJECTION DE JÉSUS À SE BATTRE
Peut-être son trait le plus original et le plus remarquable était-il sa répugnance à combattre pour défendre ses droits. Puisqu'il était un garçon bien développé pour son âge, ses camarades de jeu trouvaient étrange qu'il fût peu enclin à se défendre, même quand il était en butte à l'injustice ou personnellement maltraité. Quoi qu'il en fût, il ne souffrit pas beaucoup de cette tendance à cause de l'amitié de Jacob, son petit voisin qui était son ainé d'un an. Jacob était le fils du maçon associé aux affaires de Joseph. Il était un grand admirateur de Jésus et faisait son affaire de veiller à ce que personne ne pût en imposer à Jésus en profitant de son aversion pour les bagarres physiques. Plusieurs fois, des jeunes gens plus âgés et brutaux attaquèrent Jésus, tablant sur sa docilité réputée, mais il reçurent toujours un sûr et rapide châtiment des mains de son champion et défenseur volontaire toujours prêt, Jacob le fils du maçon. 124:2.4 [454]
329. JÉSUS, UN ENFANT DIFFICILE À ÉLEVER
Ce fut une expérience éprouvante pour Joseph et Marie que d'élever un enfant présentant cette combinaison sans précédent de divinité et d'humanité. Il faut leur reconnaître de grand mérites pour avoir accompli avec tant de fidélité et de succès leur devoir de parents. De plus en plus, les parents de Jésus comprenaient qu'il y avait, dans leur fils aîné, quelque chose de suprahumain, mais ils ne songèrent jamais, même l'ombre d'un instant, que ce fils de la promesse était en vérité le créateur effectif de l'univers local de choses et d'êtres. Joseph et Marie vécurent et moururent sans avoir jamais appris que leur fils était réellement le Créateur de l'Univers incarné dans la chair mortelle. 124:4.4 [455].
330. JÉSUS, SA PREMIÈRE APERÇUE DU TEMPLE
Sur les pentes orientales d'Olivet, ils s'arrêtèrent pour se reposer en bordure d'un petit village appelé Béthanie. Les villageois hospitaliers se portèrent au devant des pèlerins pour offrir leurs services, et il advint que Joseph et sa famille furent installés près de la maison d'un certain Simon qui avait trois enfants à peu près du même âge que Jésus — Marie, Marthe et Lazare. Ceux-ci invitèrent la famille de Nazareth à se reposer chez eux, et une amitié pour toute la vie naquit entre les deux familles. Plus tard, au cours de sa vie mouvementée, Jésus s'arrêta bien souvent chez eux.
Les pèlerins de Nazareth se remirent rapidement en route et arrivèrent bientôt près d'Olivet. Jésus vit, pour la première fois, (dans sa mémoire) la Ville Sainte, les palais prétentieux et le temple inspirant de son Père. Jamais plus dans sa vie, Jésus n'éprouva une émotion purement humaine comparable à celle qui le captiva en cet après-midi d'avril sur le mont des Oliviers, alors que, pour la première fois, il buvait Jérusalem du regard. Quelques années plus tard, il se tint au même endroit et pleura sur la ville qui allait encore une fois rejeter un prophète, le dernier et le plus grand de ses éducateurs célestes. 124:6.9 [456].
331. LES RÉACTIONS DE JÉSUS AUX OFFICES DU TEMPLE
Jésus fut profondément impressionné par le temple et les services et autres activités associées. Pour la première fois depuis l'âge de quatre ans, il était trop préoccupé par ses propres méditations pour poser beaucoup de questions. Il posa cependant à son père plusieurs questions embarrassantes (comme il l'avait fait en d'autres occasions) sur les raisons pour lesquelles le Père céleste exigeait le massacre de tant d'animaux innocents et sans défense. D'après l'expression du visage du garçon, son père sentait bien que ses réponses et ses tentatives d'explications n'étaient pas satisfaisantes pour la profondeur de pensée et l'acuité de raisonnement de son fils.
La veille du sabbat de la Pâque, un torrent d'illumination spirituelle traversa le mental mortel de Jésus et fit déborder son cœur de pitié affectueuse pour ces foules spirituellement aveugles et moralement ignorantes assemblées en vue de commémorer l'ancienne Pâque. Ce fut l'un des jours les plus extraordinaires de l'incarnation du Fils de Dieu. Durant cette nuit, pour la première fois dans sa carrière terrestre, un messager spécial de Salvington commissionné par Emmanuel, lui apparut et dit : « L'heure est venue. Il est temps que tu commences à t'occuper des affaires de ton Père » 124:6.14 [457].
332. JÉSUS ET SON PÈRE PARLENT DE SACRIFICES
Beaucoup de rites du temple avaient frappé d'une manière touchante son sens de la beauté et du symbole, mais il était toujours déçu par les explications du sens réel des cérémonies que ses parents lui offraient en réponse à ses multiples et pénétrantes questions. Jésus refusait absolument d'accepter les éclaircissements sur le culte de la dévotion religieuse quand ils impliquaient une croyance au courroux de Dieu ou à la colère du Tout-Puissant. Dans une nouvelle discussion de ces questions, après la fin de la visite au temple, alors que son père insistait avec douceur pour qu'il acceptât les croyances orthodoxes des Juifs, Jésus se retourna soudainement vers ses parents, regarda son père dans les yeux, d'une manière suppliante, et dit : « Mon père, cela ne peut pas être vrai — le Père qui est aux cieux ne peut pas regarder ainsi ses enfants égarés sur terre — le Père Céleste ne peut aimer ses enfants moins que tu ne m'aimes. Si malavisés que soient mes actes, je sais bien que jamais tu ne pourrais déverser sur moi ta colère ni donner libre cours à ton courroux. Si toi, mon père terrestre, tu reflètes le divin si humainement, combien plus le Père céleste doit-il être rempli de bonté et déborder de miséricorde. Je refuse de croire que mon Père céleste m'aime moins que mon père terrestre. »
Quand Joseph et Marie entendirent ces mots de leur fils aîné, ils se tinrent cois. Jamais plus ils n'essayèrent de changer sa conception de l'amour de Dieu et de la miséricorde du Père qui est dans les cieux. 125:0.6 [458].
333. LES MÉDITATIONS DE JÉSUS SONT TOURMENTÉES
Pendant la semaine pascale, les parents de Jésus trouvèrent maintes et maintes fois leur fils assis à l'écart et réfléchissant profondément, la tête dans les mains. Ils ne l'avaient jamais vu se comporter de cette façon et ils étaient douloureusement perplexes, ne sachant pas jusqu'à quel point la confusion régnait dans sa pensée et le trouble dans son esprit à la suite des expériences par lesquelles il passait ; ils ne savaient que faire. Ils se réjouissaient d'entrevoir la fin de la semaine de la Pâque et désiraient ardemment voir leur fils, aux agissements étranges, de retour en sécurité à Nazareth. 125:2.9 [459]
Après le repas du soir à Béthanie, il refusa encore une fois de se joindre à la joyeuse compagnie ; au lieu de cela, il alla au jardin où il s'attarda jusqu'à une heure avancée de la nuit. Il tenta vainement d'élaborer un plan précis pour aborder le problème de l'œuvre de sa vie, et pour choisir la meilleure manière de révéler, à ses compatriotes spirituellement aveugles, un plus beau concept du Père céleste, les libérant ainsi de leur terrible esclavage à la loi, au rituel, au cérémonial et à la tradition surannée. Mais la claire lumière n'apparut pas à ce garçon en quête de vérité. 125:5.10 [460].
334. IL NE S'EST PRODUIT RIEN D'EXTRAORDINAIRE
Au commencement de l'année, Joseph et Marie eurent fréquemment des doutes sur la destinée de leur fils aîné. En effet, il était un enfant brillant et aimable, mais bien difficile à comprendre et à sonder ; d'autre part, rien d'extraordinaire ou de miraculeux n'était jamais arrivé. Sa fière maman était restée des dizaines de fois dans une expectative haletante en s'attendant à voir son fils accomplir quelque exploit surhumain ou miraculeux, mais ses espoirs se brisaient toujours dans une cruelle déception. Tout ceci était décourageant et même démoralisant. Les personnes pieuses de ce temps-là croyaient vraiment que les prophètes et les hommes de la promesse démontraient toujours leur vocation et établissaient leur autorité divine en accomplissant des miracles et en faisant des prodiges. Mais Jésus ne faisait rien de tout cela ; c'est pourquoi le trouble de ses parents augmentait sans cesse quand ils envisageaient son avenir. 126:1.5 [461].
335. ORIGINE DE LA PRIÈRE DU SEIGNEUR
Durant cette année, Jésus formula, pour la première fois, la prière qu'il enseigna par la suite à ses apôtres et qui s'est répandue sous le nom du « Notre Père ». En un sens, ce fut une évolution du culte au foyer. Les Juifs avaient de nombreuses formules d'actions de grâces et plusieurs prières classiques. Après la mort de son père, Jésus essaya d'enseigner aux aînés des enfants à s'exprimer individuellement dans des prières — comme lui même se plaisait tant à le faire — mais ils ne pouvaient saisir sa pensée et revenaient invariablement à leurs formes de prières apprises par cœur. Ce fut dans cette tentative pour inciter les aînés de ses frères et sœurs à dire des prières individuelles que Jésus s'efforça de les guider par des phrases suggestives ; bientôt, sans intention de sa part, ils employèrent tous une forme de prière largement basée sur les idées directrices que Jésus leur avait enseignées.
À la fin, Jésus abandonna l'idée que chaque membre de la famille formulât des prières spontanées. Un soir d'octobre, il s'assit près de la petite lampe trapue, devant la table basse en pierre ; puis, sur une planchette de cèdre poli d'environ quarante-cinq centimètres de côté, il écrivit, avec un morceau de fusain, la prière qui devint dorénavant la supplique modèle de la famille. 126:3.3 [462].
336. BOULEVERSEMENTS, CONFLITS ET DÉSAPOINTEMENTS
Tous les plans de Jésus pour sa carrière furent apparemment contrecarrés. À la façon dont les évènements se présentaient, l'avenir ne paraissait pas brillant.
Pourtant Jésus ne vacilla pas et ne se découragea pas. Il continua à vivre au jour le jour, remplissant bien son devoir quotidien et s'acquittant fidèlement des responsabilités immédiates de sa position dans la société. La vie de Jésus est la consolation éternelle de tous les idéalistes déçus. 126:5.4 [463].
Le grand choc de sa quinzième année eut lieu quand Jésus alla à Sepphoris pour apprendre la décision d'Hérode au sujet de l'appel interjeté auprès du tétrarque dans la contestation sur le montant de la somme due à Joseph au moment de sa mort accidentelle. Jésus et Marie avaient espéré recevoir une grosse somme, mais le trésorier de Sepphoris leur avait offert un montant dérisoire. Les frères de Joseph avaient fait appel à Hérode lui-même, et maintenant Jésus était au palais et entendit Hérode décréter que l'on ne devait rien à son père au moment de sa mort. À cause de cette décision si injuste, Jésus n'eut jamais plus confiance en Hérode Antipas. Il n'est pas surprenant qu'il ait fait une fois allusion à « ce renard ». 126:5.7 [464].
Au cours de sa croissance vers l'âge adulte, il passa par les mêmes conflits et incertitudes que les jeunes gens de tous les temps. La rigoureuse expérience d'avoir à entretenir sa famille était une sûre sauvegarde contre la possibilité de disposer de trop de temps libre à consacrer à des méditations oisives ou pour s'adonner à des tendances mystiques. 126:5.9 [465].
337. LES RESPONSABILITÉS DE JÉSUS ADOLESCENT
Au seuil de son adolescence, Jésus se trouva être le chef et l'unique soutien d'une nombreuse famille. Peu d'années après la mort de son père, toutes leurs propriétés avaient été vendues. À mesure que le temps passait, il prit de plus en plus conscience de sa préexistence ; en même temps, il commença à comprendre plus pleinement qu'il s'était incarné sur terre expressément dans le but de révéler son Père du Paradis aux enfants des hommes.
Nul adolescent, qui a vécu ou qui vivra sur ce monde ou sur n'importe quel autre planète, n'a eu ou n'aura jamais à résoudre des problèmes plus graves ou à démêler des difficultés plus complexes. Nul jeune d'Urantia ne sera jamais appelé à traverser plus de conflits éprouvants ou de situations pénibles que Jésus durant la période ardue allant de sa quinzième à sa vingtième année.
Ayant ainsi connu l'expérience effective de vivre cette adolescence sur un monde assailli par le mal et tourmenté par le péché, le Fils de l'Homme acquit la connaissance expérientielle complète de la vie de la jeunesse dans tous les royaumes de Nébadon. Il devint ainsi, pour toujours, le refuge compréhensif des adolescents angoissés et perplexes de tous les âges et sur tous les mondes de l'univers local.
Lentement mais sûrement, et par expérience effective, le Fils divin gagne le droit de devenir le souverain de son univers, le chef suprême et incontesté de toutes les intelligences créées sur tous les mondes de l'univers local, le refuge compréhensif des êtres de tous âges, quels que soient leurs dons et le degré de leur expérience personnelle. 127:0.1 [466].
338. À PROPOS DE SE JOINDRE AUX ZÉLOTES
Le désordre se mit à couver à Nazareth. L'attitude de Jésus dans cette affaire avait eu pour résultat de créer une scission dans la jeunesse juive de la ville. Environ la moitié s'était jointe à l'organisation nationaliste ; l'autre moitié commença à former un groupe opposé de patriotes modérés, escomptant que Jésus en assumerait la direction. Ils furent stupéfaits quand il refusa l'honneur qu'on lui offrait, alléguant comme excuse ses lourdes responsabilités familiales qu'ils admettaient tous. La situation se compliqua encore davantage quand, peu après, se présenta Isaac, un riche Juif prêteur sur gages aux Gentils, qui proposa d'entretenir la famille de Jésus si celui-ci voulait déposer ses outils et se mettre à la tête de ces patriotes de Nazareth.
Jésus, alors à peine âgé de dix-sept ans, se trouva en présence de l'une des situations les plus délicates et les plus embarrassantes du début de sa vie. Il est toujours difficile aux chefs spirituels de prendre position sur une question patriotique, surtout quand des oppresseurs étrangers percevant les impôts viennent les compliquer. C'était doublement vrai dans ce cas, puisque la religion juive était impliquée dans toute cette agitation contre Rome. 127:2.5 [467].
Il fallait faire quelque chose. Jésus devait faire connaître sa position. Il le fit courageusement et diplomatiquement à la satisfaction de beaucoup, mais pas de tous. Il s'en tint à son plaidoyer originel, soutenant que son premier devoir était envers sa famille, qu'une mère veuve et huit frères et sœurs avaient besoin de quelque chose de plus que ce qui peut simplement s'acheter avec de l'argent — le nécessaire pour la vie matérielle — qu'ils avaient droit à la surveillance et à la direction d'un père, et qu'en toute conscience, il ne pouvait pas se décharger de l'obligation qu'un cruel accident avait fait retomber sur lui. Il félicita sa mère et l'aîné de ses frères de vouloir bien le libérer, mais répéta que la fidélité à la mémoire de son père lui interdisait de quitter sa famille, quelles que soient les sommes reçues pour sa vie matérielle. À cette occasion, il exprima son inoubliable axiome que « l'argent ne peut aimer. » Au cours de cette allocution, Jésus fit plusieurs allusions voilées à la « mission de sa vie ». Il expliqua que, indépendamment du fait qu'elle fût compatible ou non avec le militarisme, il y avait renoncé ainsi qu'à tout le reste pour pouvoir remplir fidèlement son devoir envers les siens. Chacun à Nazareth savait qu'il était un bon père de famille, et c'était une chose qui touchait de si près le coeur de tout Juif bien né que le plaidoyer de Jésus trouva une réponse favorable dans le coeur de beaucoup de ses auditeurs. Certains autres, qui n'étaient pas dans les mêmes dispositions, furent désarmés par une harangue prononcée par Jacques à ce moment-là, bien qu'elle ne figurât pas dans le programme. Le jour même, le chazan avait fait réciter à Jacques son allocution, mais ça, c'était leur secret. 127:2.5 [467].
Le samedi après-midi 3 décembre de cette année, la mort frappa, pour la seconde fois, la famille de Nazareth. Amos, leur petit frère, mourut d'une fièvre maligne après une semaine de maladie. Ayant traversé cette période douloureuse avec son fils premier-né comme seul soutien, Marie reconnut finalement et pleinement que Jésus était le véritable chef de la famille ; et il était vraiment un chef de valeur.
Pendant quatre ans, leur niveau de vie avait constamment décliné. D'année en année, ils se sentaient plus tenaillés par la pauvreté. Vers la fin de cette année, ils eurent à affronter une des épreuves les plus pénibles de leurs luttes ardues. Jacques n'avait pas encore commencé à bien gagner, et la dépense d'un enterrement s'ajoutant au reste les consterna. Mais Jésus se borna à dire à sa mère anxieuse et affligée : « Mère Marie, le chagrin ne nous aidera pas ; nous faisons tous de notre mieux, et le sourire de maman pourrait même nous inciter à faire encore mieux. Jour après jour, nous sommes fortifiés dans ces tâches par notre espoir d'avoir devant nous des jours meilleurs. » Son solide et pratique optimisme était vraiment contagieux ; tous les enfants vivaient dans une ambiance où l'on escomptait des choses et des temps meilleurs. Et ce courage plein d'espoir contribua puissamment à développer chez eux de nobles et puissants caractères, malgré leur pauvreté déprimante. 127:3.13 [468].
340. LA PREMIÈRE PÂQUES SANS EFFUSION DE SANG
Au cours de cette visite, eut lieu l'une des manifestations périodiques de révolte de Jésus contre la tradition — l'expression d'un ressentiment contre les pratiques cérémonielles qu'il considérait comme donnant une fausse idée de son Père céleste. Ignorant que Jésus allait venir, Lazare s'était arrangé pour célébrer la Pâque avec des amis dans un village voisin, plus bas sur la route de Jéricho. Voici que maintenant Jésus proposait de célébrer la fête là où ils étaient, dans la maison de Lazare. « Mais », dit Lazare, « nous n'avons pas d'agneau pascal ». C'est alors que Jésus entama une dissertation prolongée et convaincante pour montrer que le Père céleste ne s'intéressait pas véritablement à ces rituels enfantins et vides de sens. Après une prière fervente et solennelle, ils se levèrent et Jésus dit : « Laissez les gens de mon peuple au mental puéril et ignorant servir leur Dieu conformément aux ordres de Moïse ; il vaut mieux qu'ils le fassent, mais nous, qui avons vu la lumière de la vie, cessons d'approcher notre Père par les ténèbres de la mort. Soyons libres, instruits de la vérité de l'amour éternel de notre Père. »
Ce soir-là, au crépuscule, tous quatre s'assirent et participèrent à la première fête de la Pâque qui n’eût jamais été célébrée sans agneau pascal par des Juifs pieux. Le pain sans levain et le vin avaient été préparés pour cette Pâque, et Jésus servit à ses compagnons ces mets symboliques qu'il appelait « le pain de vie » et « l'eau vivante ». Ils mangèrent en se conformant solennellement aux enseignements qui venaient d'être donnés. Jésus prit l'habitude de pratiquer ce rite sacramentel lors de chacune de ses visites ultérieures à Béthanie. Quand il revint chez lui, il raconta tout cela à sa mère. Au premier abord, elle fut choquée, mais peu à peu elle en vint à partager son point de vue ; néanmoins, elle fut très soulagée quand Jésus l'assura qu'il n'avait pas l'intention d'introduire dans leur famille cette nouvelle conception de la Pâque. À la maison, avec les enfants, il continua, d'année en année, à manger la Pâque « selon la loi de Moïse ». 127:6.6 [469].
341. JÉSUS MAÎTRISE L'ART DE VIVRE
Jésus devient rapidement un homme, non pas simplement un jeune homme, mais un adulte. Il a bien appris à porter des responsabilités. Il sait persévérer en présence des déceptions. Il fait bravement front quand ses plans sont contrecarrés et ses projets temporairement déjoués. Il a appris à être équitable et juste même en face de l'injustice. Il est en voie d'apprendre à ajuster ses idéaux de vie spirituelle aux exigences pratiques de l'existence terrestre, d'apprendre à faire des plans pour atteindre un but idéaliste supérieur et lointain, tout en peinant durement dans le but de satisfaire les nécessités plus proches et plus immédiates.
Il acquiert progressivement l'art d'adapter ses aspirations aux exigences banales de la vie des humains. Il a presque maîtrisé la technique d'utiliser l'énergie de l'impulsion spirituelle pour faire fonctionner le mécanisme des réalisations matérielles. Il apprend lentement à vivre la vie céleste tout en poursuivant son existence terrestre. De plus en plus, il dépend des directives ultimes de son Père céleste, tout en assumant le rôle paternel de guider et d'orienter les enfants de sa famille terrestre. Il devient expert en l'art d'arracher la victoire à l'emprise même de la défaite. Il apprend à transformer les difficultés du temps en triomphes de l'éternité. P. 1405.
Venu au monde comme n'importe quel nouveau-né du royaume, il a vécu sa vie d'enfant et traversé les étapes successives de la jeunesse et de l'adolescence. Il se trouve maintenant au seuil de sa pleine maturité, riche de l'expérience de la vie humaine, ayant parachevé la compréhension de la nature humaine et restant plein de compassion pour les faiblesses de cette nature humaine. Il est en voie de devenir expert dans l'art divin de révéler son Père Paradisiaque aux créatures mortelles de tous âges et de tous niveaux d'évolution.
Désormais, en tant qu'homme fait, en tant qu'adulte du royaume, il se prépare à poursuivre sa mission suprême de révéler Dieu aux hommes et de conduire les hommes à Dieu. 127:6.15 [470].
Les paroles suivantes sont à jamais et glorieusement vraies : « Nous avons un grand chef qui peut être touché par le sentiment de nos faiblesses. Nous avons un Souverain qui fut, à tous égards, éprouvé et tenté comme nous le sommes, sans toutefois pécher. » Puisqu'il a lui-même souffert, ayant été éprouvé et tenté, il est éminemment apte à comprendre et à aider les égarés et les affligés. 128:1.5 [471]
Il vécut sa vie de mortel exactement comme tous les membres de la famille humaine peuvent vivre la leur, « lui qui, dans les jours de son incarnation, adressa si souvent des prières et des supplications, avec une grande émotion et des larmes, à Celui qui est capable de sauver de tout mal ; et ses prières furent efficaces, parce qu'il croyait ». C'est pourquoi il lui fallait à tous égards être rendu semblable à ses frères, de sorte qu'il devienne pour eux un souverain miséricordieux et compréhensif. 128:1.7 [472].
Entre les deux visitations célestes, l'une à sa treizième année et l'autre à son baptême, il ne se passa rien de surnaturel ni de suprahumain dans la vie de ce Fils Créateur incarné. Malgré cela, l'enfant de Bethléem, le jeune garçon, le jeune homme et l'homme de Nazareth étaient en réalité le Créateur incarné d'un univers ; mais pas une fois, au cours de sa vie humaine avant le jour où Jean le baptisa, il n'usa, si peu que ce soit, de ce pouvoir ni ne suivit les directives de personnalités célestes, sauf celles de son ange gardien. Nous, qui en témoignons, nous savons de quoi nous parlons. 128:1.9 [473].
Après son baptême, il ne vit aucun inconvénient à permettre à ceux qui croyaient sincèrement en lui et à ceux qui le suivaient avec gratitude, de l'adorer. Même quand il luttait contre la pauvreté et travaillait de ses mains pour subvenir aux besoins vitaux de sa famille, il prenait de plus en plus conscience d'être un Fils de Dieu ; il savait qu'il était le créateur des cieux et de cette terre même sur laquelle il vivait maintenant son existence humaine. Dans tout le vaste univers qui l'observait, les légions d'êtres célestes savaient également que cet homme de Nazareth était leur Souverain bien-aimé et Créateur-père. Durant toutes ces années, l'univers de Nébadon vécut dans une profonde expectative. Tous les regards célestes convergeaient continuellement sur Urantia — sur la Palestine. 128:1.13 [474].
344. L'AMOUR DE JÉSUS POUR LES ENFANTS
Cette année-là, ses périodes de profonde méditation furent souvent interrompues par l'intrusion de Ruth et ses camarades de jeux. Jésus était toujours prêt à remettre à plus tard ses réflexions sur son futur travail pour le monde et l'univers afin de partager la joie enfantine et l'allégresse de ces jeunes, qui ne se lassaient pas de l'entendre raconter les aventures de ses divers voyages à Jérusalem. Ils aimaient aussi beaucoup ses histoires sur les animaux et la nature.
Les enfants étaient toujours bienvenus à l'atelier de réparations. Jésus mettait du sable, des blocs de bois et des cailloux à côté de l'atelier, et des bandes de gosses accouraient là pour s'amuser. Quand ils étaient fatigués de leurs jeux, les plus intrépides venaient jeter un coup d'œil dans l'atelier et, si le patron n'était pas trop occupé, ils s'enhardissaient à entrer en disant : « Oncle Joshua, sors et raconte-nous une grande histoire. » Alors ils le faisaient sortir en le tiraillant par la main jusqu'à ce qu'il soit assis sur sa pierre favorite près de l'angle de l'atelier, avec les enfants assis par terre en demi-cercle autour de lui. Combien ce petit monde s'amusait avec l'oncle Joshua ! Ils apprenaient à rire, et à rire de bon cœur. Un ou deux des plus petits avaient l'habitude de grimper sur les genoux de Jésus et de s'y asseoir en suivant d'un regard admiratif les expressions de son visage pendant qu'il racontait ses histoires. Les enfants aimaient Jésus, et Jésus aimait les enfants.
Il était difficile à ses amis de comprendre l'étendue de ses activités intellectuelles et la manière dont il pouvait si soudainement et si complètement passer des profondes discussions sur la politique, la philosophie et la religion à l'enjouement et à la joyeuse gaieté de ces bambins de cinq à dix ans. Au fur et à mesure que ses propres frères et sœurs grandissaient, il avait plus de loisirs et, avant la venue au monde de la troisième génération, il prêtait une grande attention à ces tout-petits. Mais il ne vécut pas assez longtemps sur terre pour profiter beaucoup de ses neveux-petits-enfants. 128:6.10 [475].
345. JÉSUS RENCONTRE GONOD ET GANID
Avant la fin de la semaine de la Pâque, et apparemment par hasard, Jésus rencontra un riche voyageur et son fils, un jeune homme d'environ dix-sept ans. Ces voyageurs venaient des Indes et, comme ils allaient visiter Rome et divers autres points de la Méditerranée, ils avaient combiné d'arriver à Jérusalem pendant la Pâque, espérant trouver quelqu'un qu'ils pourraient engager à la fois comme interprète pour eux deux et comme précepteur pour le fils. Le père insista pour que Jésus consentît à voyager avec eux. Jésus lui parla de sa famille et lui dit qu'il était bien délicat de partir au loin pour presque deux années pendant lesquelles les siens pourraient se trouver dans le besoin. Sur ce, le voyageur venu de l'Orient proposa d'avancer à Jésus le salaire d'une année afin qu'il puisse confier ces fonds à ses amis pour préserver sa famille de la gêne, et Jésus accepta de faire le voyage. . ” 129:2.9 [476].
Le but réel de son périple autour du bassin de la Méditerranée était de connaître les hommes. Durant ce voyage, il fut en contact très étroit avec des centaines d'êtres humains. Il rencontra et aima toutes sortes d'hommes, riches et pauvres, puissants et misérables, noirs et blancs, instruits et illettrés, cultivés et ignorants, brutes et spiritualistes, religieux et irréligieux, moraux et immoraux.
Au cours de ce voyage méditerranéen, Jésus franchit de grandes étapes dans sa tâche humaine de dominer le mental matériel et mortel, et son Ajusteur intérieur progressa dans l'ascension et la conquête spirituelle de ce même intellect humain. À la fin de ce circuit, Jésus savait pratiquement — en toute certitude humaine — qu'il était un Fils de Dieu, un Fils Créateur du Père Universel. De plus en plus, son Ajusteur était capable de faire surgir dans le mental du Fils de l'Homme des souvenirs brumeux de son expérience paradisiaque quand il était en association avec son Père divin, bien avant même de partir organiser et administrer cet univers local de Nébadon. Ainsi, petit à petit, l'Ajusteur apporta dans la conscience humaine de Jésus les souvenirs nécessaires de son existence divine antérieure aux diverses époques d'un passé presque éternel. Le dernier épisode de son expérience préhumaine, mis en lumière par l'Ajusteur, fut son entretien d'adieu avec Emmanuel de Salvington, juste avant que Jésus ait fait l'abandon de sa personnalité consciente pour entreprendre son incarnation sur Urantia. L'image de ce dernier souvenir de son existence préhumaine apparut, dans toute sa clarté, dans la conscience de Jésus le jour même de son baptême par Jean dans le Jourdain. 129:3.8 [477].
Le Fils de l'Homme expérimenta la vaste gamme des émotions humaines qui s'étendent de la joie magnifique à la douleur profonde. Il était un enfant gai et un être d'une rare bonne humeur ; il était aussi « un homme de douleurs connaissant la souffrance ». Dans un sens spirituel, il traversa la vie terrestre du point le plus bas jusqu'au plus haut, du commencement jusqu'à la fin. D'un point de vue matériel, on pourrait croire qu'il évita de vivre les deux extrêmes sociaux de l'existence humaine, mais, au point de vue intellectuel, il se familiarisa pleinement avec l'expérience entière et complète de l'humanité.
Jésus connaît les pensées et les sentiments, les besoins et impulsions des mortels évolutionnaires et ascendants des royaumes, depuis leur naissance jusqu'à leur mort. Il a vécu la vie humaine depuis les débuts de la prise de conscience de soi sur les niveaux physiques, intellectuels et spirituels, en passant par la petite enfance, l'enfance, la jeunesse, la maturité et même jusqu'à l'expérience humaine de la mort. Non seulement il passa par ces périodes humaines et bien connues d'avancement intellectuel et spirituel, mais aussi il expérimenta pleinement ces phases supérieures et plus évoluées d'accord entre l'homme et son Ajusteur, auxquelles si peu de mortels d'Urantia parviennent jamais. Ainsi fit-il, dans sa plénitude, l'expérience de la vie des mortels, non seulement comme on la vit sur votre monde, mais aussi comme elle est vécue sur tous les autres mondes évolutionnaires du temps et de l'espace, même sur les plus élevés et les plus avancés des mondes ancrés dans la lumière et la vie. 129:4.4 [478].
Après le travail ardu fourni pour effectuer cette compilation des enseignements religieux du monde au sujet du Père du Paradis, Ganid s'occupa de formuler ce qu'il estimait être un résumé des croyances auxquelles il était parvenu à la suite des enseignements de Jésus. Le jeune homme avait pris l'habitude d'appeler ces croyances « notre religion », et voici son exposé :
« Le Seigneur notre Dieu est un Seigneur unique, et vous devriez l'aimer de toute votre pensée et de tout votre cœur en faisant de votre mieux pour aimer tous ses enfants comme vous vous aimez vous-mêmes. Ce Dieu unique est notre Père céleste en qui toutes choses subsistent et qui habite, par son esprit, dans toute âme humaine sincère. Nous, qui sommes les enfants de Dieu, nous devrions apprendre à lui confier la garde de notre âme comme à un Créateur fidèle. Avec notre Père céleste, toutes choses sont possibles. Il en est nécessairement ainsi, puisqu'il a créé toutes les choses et tous les êtres. Bien que nous ne puissions voir Dieu, nous pouvons le connaître. En vivant quotidiennement la volonté du Père qui est aux cieux, nous pouvons le révéler à nos semblables.
Les divines richesses du caractère de Dieu doivent être infiniment profondes et éternellement sages. Nous ne pouvons découvrir Dieu par la connaissance, mais nous pouvons le connaître dans notre cœur par expérience personnelle. Bien que sa justice dépasse nos facultés de divination, sa miséricorde peut être reçue par les êtres les plus humbles de la terre. Alors que le Père remplit l'univers, il vit aussi dans notre cœur. Le mental de l'homme est humain, mortel, mais son esprit est divin, immortel. Dieu n'est pas seulement infiniment puissant, mais aussi infiniment sage. Si nos parents terrestres, dont les tendances naturelles sont mauvaises, savent aimer leurs enfants et leur donner de bonnes choses, combien plus le bienfaisant Père céleste doit-il savoir aimer sagement ses enfants terrestres et leur octroyer les bénédictions qui leur conviennent.
Le Père céleste ne laissera pas périr un seul enfant de la terre si cet enfant a le désir de le trouver et cherche ardemment à être semblable à lui. Notre Père aime même les méchants et il est toujours bon pour les ingrats. Si seulement les êtres humains étaient plus nombreux à connaître la bonté de Dieu, ils seraient certainement conduits à se repentir de leur mauvaise ligne de conduite et à renoncer à tous les péchés connus. Toutes les bonnes choses proviennent du Père de lumière, en qui ne se trouvent ni mutabilité ni ombre de changement. L'esprit du vrai Dieu est dans le cœur de l'homme. Dieu cherche à ce que tous les hommes soient frères. Quand les hommes commencent à chercher Dieu, c'est la preuve que Dieu les a trouvés et qu'ils sont à la recherche de connaissances à son sujet. Nous vivons en Dieu et Dieu habite en nous.
Je ne me satisferai plus de croire que Dieu est le Père de tout mon peuple ; dorénavant, je croirai qu'il est aussi mon Père. J'essaierai toujours d'adorer Dieu grâce à l'Esprit de Vérité qui est mon aide quand je suis réellement parvenu à connaître Dieu. Mais avant tout je pratiquerai le culte de Dieu en apprenant à faire sa volonté sur terre, c'est-à-dire que je ferai de mon mieux pour traiter chacun de mes compagnons mortels exactement comme je pense que Dieu aimerait le voir traité. Quand nous vivons ainsi dans la chair, nous pouvons demander bien des choses à Dieu ; il satisfera le désir de notre cœur afin que nous soyons d'autant mieux préparés à servir nos compagnons. Tout ce service affectueux des enfants de Dieu accroît nos aptitudes à recevoir et à éprouver les joies du ciel, les plaisirs supérieurs du ministère de l'esprit du ciel. » 131:10.1 [479].
349. L'HISTOIRE SUR LA RICHESSE
Un homme riche, citoyen romain et stoïcien, vint à beaucoup s'intéresser aux enseignements de Jésus, à qui il avait été présenté par Angamon. Après plusieurs entretiens particuliers, ce riche citoyen demanda à Jésus ce qu'il ferait d'une fortune s'il la possédait, et Jésus lui répondit : « Je consacrerais la richesse matérielle à élever le niveau de la vie matérielle, de même que j'offrirais ma connaissance, ma sagesse et mes services spirituels pour enrichir la vie intellectuelle, ennoblir la vie sociale et faire progresser la vie spirituelle. J'administrerais les biens matériels comme un sage et efficace dépositaire des ressources d'une génération pour le profit et l'ennoblissement des générations suivantes. »
Cependant l'homme riche ne fut pas entièrement satisfait de la réponse de Jésus et s'enhardit à demander de nouveau : « Mais que crois-tu qu'un homme dans ma position devrait faire de sa fortune ? Dois-je la garder ou la distribuer ? » Et, lorsque Jésus se rendit compte que cet homme désirait réellement mieux connaître la vérité au sujet de sa fidélité envers Dieu et de ses devoirs envers les hommes, il développa sa réponse en lui disant : « Mon bon ami, je discerne que tu cherches sincèrement la sagesse et que tu aimes honnêtement la vérité ; je suis donc disposé à t'exposer mon point de vue sur la solution de tes problèmes concernant les responsabilités de la fortune. Je le fais parce que tu m'as demandé conseil et, en te donnant cet avis, je ne m'occupe de la fortune d'aucun autre homme riche. Je ne donne ces conseils qu'à toi, et pour ta gouverne personnelle. Si tu désires honnêtement considérer ta fortune comme un dépôt, si tu souhaites réellement devenir un gérant sage et efficace de tes capitaux accumulés, alors je te conseille de faire l'analyse suivante des sources de tes richesses. Demande-toi, en faisant de ton mieux pour trouver la réponse honnête, d'où elles viennent ? Pour t'aider à analyser l'origine de ta grande fortune, je suggèrerais que tu gardes présentes à la mémoire les dix méthodes différentes suivantes pour amasser des biens matériels :
- La fortune héritée — les richesses provenant des parents et autres ancêtres.
- La fortune découverte — les richesses tirées des ressources inexploitées de la terre nourricière.
- La fortune commerciale — les richesses obtenues comme bénéfice équitable dans l'échange et le troc des biens matériels.
- La fortune injuste — les richesses tirées de l'exploitation inéquitable de ses semblables ou de leur réduction à l'esclavage.
- La fortune des intérêts — le revenu tiré des possibilités de rendement juste et équitable des capitaux investis.
- La fortune due au génie — les richesses récompensant les dons créatifs et inventifs du mental humain.
- La fortune fortuite — les richesses tirées de la générosité de ses semblables ou prenant origine dans les circonstances de la vie.
- La fortune volée — les richesses obtenues par injustice, malhonnêteté, vol ou fraude.
- Les fonds en dépôt — la fortune placée entre tes mains par tes semblables pour un usage spécifique présent ou futur.
- La fortune gagnée — les richesses tirées directement de ton propre travail personnel, la juste et équitable rémunération de tes propres efforts quotidiens, mentaux et physiques. » 132:5.1 [480].
350. GANID VEUT CRÉER UNE NOUVELLE RELIGION
Alors Ganid s'écria : « Maître, instituons, toi et moi, une nouvelle religion qui soit assez bonne pour l'Inde et assez grande pour Rome ; peut-être pourrons-nous l'apporter aux Juifs en échange de Yahweh ». Jésus répondit : « Ganid, les religions des hommes ne s'instituent pas. Elles se développent au cours de longues périodes de temps, tandis que les révélations de Dieu éclatent comme des éclairs sur terre dans la vie des hommes qui révèlent Dieu à leurs semblables ». Mais ni Gonod ni Ganid ne comprirent la signification de ces paroles prophétiques.
Cette nuit-là, après s'être couché, Ganid ne put dormir. Il parla longuement à son père et finit par dire : « Tu sais, père, je crois parfois que Joshua est un prophète. » Et son père répondit seulement d'un ton somnolent : « Mon fils, il y en a d'autres. » 132:7.6 [481].
Enfin arriva le jour de la séparation. Ils furent tous courageux, spécialement le garçon, mais ce fut une rude épreuve. Ils avaient les larmes aux yeux, mais du courage dans le cœur. En prenant congé de son maître, Ganid dit « Adieu, Maître, mais pas pour toujours. Quand je reviendrai à Damas, je te chercherai. Je t'aime, car je crois que le Père qui est aux cieux doit un peu te ressembler ; au moins, je sais que tu ressembles beaucoup à ce que tu m'as raconté de lui. Je me rappellerai ton enseignement, mais c'est toi surtout que je n'oublierai jamais. » Quant à Gonod, il dit : « Adieu à un grand éducateur, à un Maître qui nous a rendus meilleurs et nous a aidés à connaître Dieu. » Et Jésus répondit : « Que la paix soit sur vous, et puisse la bénédiction du Père qui est aux cieux demeurer toujours avec vous. » Jésus se tint debout sur le rivage et regarda la petite barque les emmener vers le bateau à l'ancre. Le Maître quitta ainsi ses amis hindous à Charax, pour ne plus jamais les revoir en ce monde. Eux non plus, ici-bas, ne surent jamais que l'homme apparu plus tard comme Jésus de Nazareth était l'ami même qu'ils venaient de quitter — Joshua leur instructeur. 133:9.4 [482].
352. LES DISCOURS DE JÉSUS À URMIA
La paix ne viendra pas sur Urantia avant que chaque nation dite souveraine n'abandonne son pouvoir de faire la guerre entre les mains d'un gouvernement représentatif de toute l'humanité. La souveraineté politique est innée chez les peuples du monde. Quand tous les peuples d'Urantia créeront un gouvernement mondial, ils auront le droit et le pouvoir de le rendre SOUVERAIN. Et, quand une telle puissance mondiale représentative ou démocratique contrôlera les forces terrestres, aériennes et navales du monde, la paix sur terre et la bonne volonté parmi les hommes pourront prévaloir — mais pas avant cela. 134:5.12 [483].
Il y aura des guerres et des rumeurs de guerres — une nation s'élèvera contre une nation — tant que la souveraineté politique du monde sera divisée et injustement détenue par un groupe d'États nationaux. L'Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles furent constamment en guerre les uns contre les autres jusqu'au jour où ils abandonnèrent leurs souveraineté respectives en les confiant au Royaume-Uni. 134:6.3 [484].
Urantia ne jouira pas d'une paix durable avant que les nations dites souveraines ne remettent intelligemment et pleinement leurs pouvoirs souverains à la fraternité des hommes — au gouvernement de l'humanité. L'internationalisme — les ligues des nations — est impuissant à amener une paix permanente parmi les hommes. Les confédérations mondiales de nations empêcheront efficacement les guerres mineures et contrôleront acceptablement les petites nations, mais elles ne réussiront ni à empêcher les guerres mondiales, ni à contrôler les trois, quatre ou cinq gouvernements les plus puissants. En face de conflits réels, l'une de ces puissances mondiales se retirera de la Ligue et déclarera la guerre. On ne peut empêcher les nations de se lancer dans la guerre tant qu'elles restent contaminées par le virus illusoire de la souveraineté nationale. L'internationalisme est un pas dans la bonne direction. Une force de police internationale empêchera bien des guerres mineures, mais elle sera inefficace pour empêcher les guerres majeures, les conflits entre les grands gouvernements militaires de la terre. 134:5.10 [485].
La paix mondiale ne saurait être maintenue par des traités, par la diplomatie, par des politiques étrangères, par des alliances ou des équilibres de puissances ni par tout autre type d'expédient jonglant avec la souveraineté du nationalisme. Il faut faire éclore la loi mondiale et la faire appliquer par un gouvernement mondial — par la souveraineté de toute l'humanité.
Sous un gouvernement mondial, les individus jouiront d'une liberté beaucoup plus étendue. Aujourd'hui, les citoyens des grandes puissances sont taxés, réglementés et contrôlés d'une manière presque oppressive. Une grande partie des immixtions actuelles dans les libertés individuelles disparaîtra quand les gouvernements nationaux seront disposés, en matière d'affaires internationales, à confier leur souveraineté à un gouvernement général de la planète. 134:6.9 [486].
353. GAGNER LA SOUVERAINETÉ D'UN UNIVERS
Un après-midi de fin d'été, au milieu des arbres et du silence de la nature, Micaël de Nébadon gagna la souveraineté indiscutée de son univers. Ce jour-là, il paracheva la tâche imposée aux Fils Créateurs de vivre pleinement une vie incarnée dans la similitude de la chair mortelle sur les mondes évolutionnaires du temps et de l'espace. Cet accomplissement capital ne fut pas annoncé à l'univers avant son baptême, quelques mois plus tard, mais prit réellement place ce jour-là sur la montagne. Quand Jésus descendit de son séjour sur le mont Hermon, la rébellion de Lucifer dans Satania et la sécession de Caligastia sur Urantia étaient pratiquement réglées. Jésus avait payé le prix ultime exigé de lui pour obtenir la souveraineté de son univers. Ce qui, en soi, règle le statut de tous les rebelles et détermine que tout soulèvement de cet ordre (s'il s'en produit jamais) pourra être traité sommairement et efficacement. En conséquence, on peut voir que ce qu'on a coutume de nommer la « grande tentation » de Jésus eut lieu quelque temps avant son baptême et non immédiatement après. 134:8.9 [487].
Juste avant le repos de midi, Jésus déposa ses outils, enleva son tablier de travail et annonça simplement aux trois ouvriers travaillant dans la même pièce que lui : « Mon heure est venue. » Il alla trouver ses frères Jacques et Jude en répétant : « Mon heure est venue — allons voir Jean. » Ils partirent immédiatement pour Pella en mangeant leur déjeuner en cours de route. C'était le dimanche 13 janvier. Ils s'arrêtèrent pour la nuit dans la vallée du Jourdain et arrivèrent le lendemain vers midi sur les lieux où Jean donnait le baptême. 135:8.3 [488].
Absorbé par les détails du baptême rapide d'un aussi grand nombre de convertis, Jean ne leva pas les yeux pour voir Jésus avant que le Fils de l'Homme ne fût en face de lui. Lorsque Jean reconnut Jésus, il interrompit les cérémonies pendant un moment tandis qu'il saluait son cousin dans la chair et lui demandait : « Mais pourquoi descends-tu dans l'eau pour me saluer ? » Jésus répondit : « Pour me soumettre à ton baptême. » Jean répliqua : « Mais c'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi. Pourquoi viens-tu à moi ? » Jésus lui murmura : « Supporte de me baptiser maintenant, car il convient que nous donnions cet exemple à mes frères qui se tiennent ici avec moi, et aussi pour que les gens puissent savoir que mon heure est venue. »
Jésus avait parlé péremptoirement et avec autorité. Jean tremblait d'émotion en se préparant à baptiser Jésus de Nazareth dans le Jourdain, à midi, ce 14 janvier de l'an 26. C'est ainsi que Jean baptisa Jésus et ses deux frères Jacques et Jude ; et, quand Jean les eut baptisés tous les trois, il renvoya les autres postulants en annonçant qu'il reprendrait les baptêmes le lendemain, à midi. Tandis que les gens s'en allaient, les quatre hommes encore debout dans l'eau entendirent un son étrange. Bientôt une apparition se montra quelques instants, immédiatement au- dessus de la tête de Jésus, et ils entendirent une voix qui disait : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir. » Un grand changement se produisit dans l'expression du visage de Jésus. Sortant de l'eau en silence, il prit congé d'eux et se dirigea vers les collines de l'est. Nul ne le revit pendant quarante jours. 135:8.5 [489].
Lorsque Jésus de Nazareth descendit dans le Jourdain pour être baptisé, il était un mortel du royaume ayant atteint le pinacle de l'ascension évolutionnaire humaine pour tout ce qui concernait la conquête du mental et l'identification de soi avec l'esprit. Il se tenait, ce jour-là, dans le Jourdain comme un homme accompli des mondes évolutionnaires du temps et de l'espace. Un parfait synchronisme et une pleine communication s'étaient établis entre le mental humain de Jésus et son Ajusteur esprit intérieur, le don divin de son Père du Paradis. Depuis l'ascension de Micaël à la souveraineté de son univers, un Ajusteur exactement du même ordre habite tous les êtres normaux vivant sur Urantia, sauf que, dans le cas de Jésus, son Ajusteur avait été préparé auparavant à cette mission spéciale en habitant similairement Machiventa Melchizédek, un autre suprahumain incarné dans la similitude de la chair mortelle.
Ordinairement, quand la personnalité d'un mortel du royaume atteint d'aussi hauts niveaux de perfection, on voit se produire les phénomènes préliminaires d'élévation spirituelle qui se terminent, en fin de compte, par la fusion définitive de l'âme mûrie du mortel avec son divin Ajusteur associé. Un tel changement aurait apparemment dû se produire dans l'expérience de la personnalité de Jésus de Nazareth le jour même où il descendit dans le Jourdain avec ses deux frères pour être baptisé par Jean. Cette cérémonie était l'acte final de sa vie purement humaine sur Urantia, et beaucoup d'observateurs suprahumains s'attendaient à être témoins de la fusion de l'Ajusteur avec le mental qu'il habitait, mais ils allaient tous être déçus. Quelque chose de nouveau et d'encore plus grandiose se produisit. Tandis que Jean imposait les mains sur Jésus pour le baptiser, l'Ajusteur intérieur prit définitivement congé de l'âme humaine devenue parfaite de Joshua ben Joseph. Quelques instants plus tard, cette entité divine revint de Divinington en tant qu'Ajusteur Personnalisé et chef de ses semblables dans tout l'univers local de Nébadon. Jésus put ainsi observer son propre esprit divin antérieur redescendant vers lui sous forme personnalisée, et il entendit alors ce même esprit originaire du Paradis prendre la parole et dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir. » Jean, ainsi que les deux frères de Jésus, entendirent également ces paroles. Les disciples de Jean, se tenant au bord de l'eau, n'entendirent pas ces mots et ne virent pas non plus l'apparition de l'Ajusteur Personnalisé. Seuls les yeux de Jésus l'aperçurent. 136:2.2 [490].
357. IMMÉDIATEMENT APRÈS LE BAPTÊME
Tandis qu'il errait à l'aventure, dans les montagnes, à la recherche d'un abri favorable, Jésus rencontra le chef administratif de son univers, Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin de Nébadon. Gabriel rétablit alors ses communications personnelles avec le Fils Créateur de l'univers ; c'était leur premier contact direct depuis que Micaël avait pris congé de ses associés sur Salvington en partant pour Édentia en vue de se préparer à l'effusion sur Urantia. Par ordre d'Emmanuel et sous l'autorité des Anciens des Jours d'Uversa, Gabriel donna maintenant à Jésus des renseignements indiquant que son expérience d'effusion sur Urantia était pratiquement achevée, dans la mesure où elle concernait l'acquisition de la parfaite souveraineté de son univers et la fin de la rébellion de Lucifer. La souveraineté avait été atteinte le jour de son baptême quand la personnalisation de son Ajusteur démontra la perfection et le parachèvement de son effusion dans la similitude de la chair mortelle. La fin de la rébellion était devenue un fait historique le jour où Jésus était descendu du mont Hermon à la rencontre de Tiglath, le jeune garçon qui l'attendait. Sur la foi des plus hautes autorités de l'univers local et du superunivers, Jésus fut ensuite informé que son travail d'effusion était achevé, dans la mesure où il affectait son statut personnel par rapport à la souveraineté et à la rébellion. Il avait déjà reçu cette assurance, directement du Paradis, par sa vision baptismale et par le phénomène de la personnalisation de son Ajusteur de Pensée intérieur. 136:3.4 [491].
358. JÉSUS REFUSE D'ÊTRE UN PRODIGE
Jésus dépeignit à tous les mondes de son vaste univers, la folie de créer des situations artificielles dans le dessein de faire montre d'une autorité arbitraire, ou encore de se laisser aller à se servir d'un pouvoir exceptionnel en vue de rehausser des valeurs morales ou d'accélérer des progrès spirituels. Jésus décida qu'au cours de sa mission terrestre, il ne se prêterait pas à répéter la déception du règne des Macchabées. Il refusa de prostituer ses attributs divins à l'acquisition d'une popularité imméritée ou à un gain de prestige politique. Il ne voulut pas sanctionner la transmutation d'énergie divine et créative en puissance nationale ou en prestige international. Jésus de Nazareth refusa tout compromis avec le mal, et encore plus toute association avec le péché. Le Maitre plaça triomphalement la fidélité à la volonté de son Père au-dessus de toute autre considération terrestre et temporelle. 136:8.8 [492].
On ne peut guère s’imaginer ce qui se serait passé sur Urantia si cet homme-Dieu, désormais potentiellement investi de tout pouvoir dans le ciel et sur terre, s’était décidé à déployer une fois l’étendard de la souveraineté, à disposer en ordre de bataille ces légions opérant des prodiges ! Mais il refusa le compromis. Il ne voulait pas servir le mal en laissant supposer que l’adoration de Dieu puisse en résulter. Il resterait fidèle à la volonté du Père. Il proclamerait à un univers qui l’observait : « Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul. » 136:9.3 [493]
Par ces décisions, Jésus donna un noble exemple, pour toutes les personnes de tous les mondes d’un vaste univers, en refusant de faire usage d’épreuves matérielles comme preuves dans des problèmes spirituels, en refusant de défier présomptueusement les lois naturelles. Et, quand il refusa de s’emparer du pouvoir temporel comme prélude à la gloire spirituelle, il donna un exemple inspirant de loyalisme universel et de noblesse morale. 136:9.9 [494]
359. PHILIPPE INTRODUIT NATHANAEL À JÉSUS
Philippe fit alors signe au groupe de rester sur place, tandis qu'il courait annoncer sa décision à son ami Nathanael, resté en arrière sous le murier et réfléchissant à tout ce qu'il avait entendu, au sujet de Jean le Baptiste, du royaume à venir et du Messie attendu. Philippe fit irruption dans cette méditation en s'écriant : « J'ai trouvé le Libérateur, celui dont Moïse et les prophètes ont parlé et que Jean a proclamé. » Nathanael leva les yeux et s'enquit : « D'où vient ce maitre ? » Et Philippe répliqua : « C'est Jésus de Nazareth, le fils de Joseph, le charpentier, venu plus récemment demeurer à Capharnaüm. » Alors Nathanael, quelque peu choqué, demanda : « Une chose aussi bonne peut-elle sortir de Nazareth ? » Philippe, le prenant par le bras, dit : « Viens et vois. »
Philippe conduisit Nathanael à Jésus, qui regarda en face avec bienveillance cet homme sincère qui doutait et dit : « Voici un véritable Israélite en qui il n'y a pas de fausseté. Suis-moi. » Nathanael se tourna vers Philippe et dit : « Tu as raison. Il est en vérité un conducteur d'hommes. Je le suivrai aussi si j'en suis digne. » Jésus fit un signe de tête affirmatif à Nathanael et répéta : « Suis-moi. 137:2.6 [495]. Jean 1:45-49 [169]
360. MARIE SUR LE CHEMIN DE CANA
Marie n'avait pas été aussi joyeuse depuis des années. Elle se rendit à Cana dans l'état d'esprit d'une reine-mère allant assister au couronnement de son fils. Depuis que Jésus avait eu treize ans, jamais sa famille et ses amis ne l'avaient vu aussi insouciant et heureux, aussi prévenant et compréhensif des voeux et désirs de ses compagnons, aussi touchant de sympathie. Ils chuchotaient donc par petits groupes, se demandant ce qui allait arriver. Quel serait le prochain acte de cet étrange personnage ? Comment inaugurerait-il la gloire du royaume à venir ? Et ils étaient tous surexcités à l'idée qu'ils allaient être présents pour assister à la révélation de la puissance et du pouvoir du Dieu d'Israël. 137:3.7 [496].
Pendant bien des années, Marie s'était toujours tournée vers Jésus pour être aidée dans chacune des crises de leur vie de famille à Nazareth, de sorte qu'elle avait tout naturellement pensé à lui dans les circonstances présentes. Mais cette mère ambitieuse avait encore d'autres raisons pour faire appel à son fils ainé en cette occasion. Jésus se tenait seul dans un coin du jardin. Sa mère s'approcha de lui et dit : « Mon fils, ils n'ont plus de vin. » Et Jésus répondit : « Ma bonne mère, en quoi cela me concerne-t-il ? » Marie dit : « Mais je crois que ton heure est venue. Ne peux-tu nous aider ? » Jésus répliqua : « De nouveau, je déclare que je ne suis pas venu pour agir de cette manière. Pourquoi me déranges-tu encore avec de pareilles affaires ? » Alors, fondant en larmes, Marie le supplia : « Mais, mon fils, je leur ai promis que tu nous aiderais. Ne veux-tu, s'il te plaît, faire quelque chose pour moi ? » Et Jésus dit alors : « Femme, pourquoi te permets-tu de faire de telles promesses ? Veille à ne pas recommencer. En toutes choses, il faut que nous servions la volonté du Père qui est aux cieux. »
Marie, la mère de Jésus, fut accablée ; elle était abasourdie ! Tandis qu'elle se tenait immobile devant lui et qu'un flot de larmes coulait sur son visage, le cœur humain de Jésus fut ému d'une profonde compassion pour la femme qui l'avait porté dans son sein. Il se pencha vers elle, posa tendrement sa main sur sa tête et lui dit : « Allons, allons, Maman Marie, ne te chagrine pas de mes paroles apparemment dures. Ne t'ai-je pas dit maintes fois que je suis venu uniquement pour faire la volonté de mon Père céleste ? Je ferais avec joie ce que tu me demandes si cela faisait partie de la volonté du Père. » Et Jésus s'arrêta court. Il hésitait. Marie parut avoir le sentiment qu'il se produisait quelque chose. Se relevant d'un bond, elle jeta ses bras autour du cou de Jésus, l'embrassa et se précipita dans la salle des serviteurs en leur disant : « Quoi que mon fils vous dise, faites-le. » Mais Jésus ne dit rien. Il se rendait maintenant compte qu'il en avait déjà trop dit — ou plutôt qu'il avait trop désiré en pensée.
Marie dansait de joie. Elle ne savait pas comment le vin serait produit, mais elle croyait fermement avoir finalement persuadé son fils premier-né d'affirmer son autorité, d'oser se mettre en avant pour réclamer la place qui lui revenait et faire montre de son pouvoir messianique. À cause de la présence et de l'association de certaines puissances et personnalités de l'univers, totalement ignorées de tous les convives, elle ne devait pas être déçue. Le vin que Marie désirait et que Jésus, l'homme-Dieu, souhaitait humainement par sympathie, était en route.
Il y avait, à proximité, six jarres de pierre remplies d'eau et contenant une centaine de litres chacune. Cette eau était destinée à servir dans les cérémonies finales de purification de la célébration du mariage. L'agitation des serviteurs autour de ces énormes récipients de pierre, sous la direction active de sa mère, attira l'attention de Jésus. Il s'approcha et vit qu'ils en tiraient du vin à pleins brocs.
Jésus se rendait graduellement compte de ce qui était arrivé. De toutes les personnes présentes aux noces de Cana, c'est lui qui fut le plus surpris. Les autres s'attendaient tous à le voir accomplir un prodige, mais c'était précisément ce qu'il avait l'intention de ne pas faire. Alors, le Fils de l'Homme se souvint de l'avertissement de son Ajusteur de Pensée Personnalisé, dans les collines. Il se rappela comment l'Ajusteur l'avait prévenu que nulle puissance ou personnalité ne pouvait le priver de sa prérogative de créateur qui le rendait indépendant du temps. En cette occasion, des transformateurs de pouvoir, des médians et toutes les autres personnalités utiles étaient assemblés près de l'eau et des autres matériaux nécessaires ; en face du souhait exprimé par le Souverain Créateur de l'Univers, l'apparition immédiate de vin était inéluctable. La certitude de cet évènement était doublée par le fait que l'Ajusteur Personnalisé avait signifié que l'exécution du désir du Fils ne contrevenait en aucune manière à la volonté du Père. 137:4.8 [497] Jean 2 :3-10 [363].
362. JÉSUS COMPREND QU'IL DOIT ÊTRE SUR SES GARDES
Jésus comprit alors qu'il devait se tenir constamment sur ses gardes, de crainte qu'en se laissant trop aller à la compassion et à la pitié, il ne devienne responsable d'autres incidents de cet ordre. Néanmoins, bien des évènements similaires se produisirent avant que le Fils de l'Homme eût quitté définitivement sa vie mortelle dans la chair. 137:4.17 [498].
Cette nuit-là, Jésus ne dormit pas. S'enveloppant dans ses couvertures, il alla s'asseoir au bord du lac en réfléchissant, et il réfléchit jusqu'à l'aube du lendemain. Au cours des longues heures de cette nuit de méditation, Jésus en vint à comprendre clairement qu'il ne pourrait jamais amener ses disciples à le voir sous un autre jour que celui du Messie longtemps attendu. Enfin, il reconnut qu'il n'y avait pas moyen de lancer son message au sujet du royaume autrement qu'en accomplissant la prédiction de Jean et en tant que celui que les Juifs cherchaient. Après tout, bien qu'il ne fût pas le Messie du type davidique, il représentait vraiment l'accomplissement des prophéties des clairvoyants les plus spirituellement orientés de jadis. Jamais plus il ne nia formellement qu'il était le Messie. Il décida de laisser à la volonté du Père le soin de débrouiller, en fin de compte, cette situation compliquée. 137:5.3 [499].
363. BANQUET À LA MAISON DE MATTHIEU
Au cours du dîner, la joie des convives s'éleva à un haut diapason d'allégresse ; tout le monde s'en donnait tellement à cœur joie que les observateurs pharisiens commencèrent à critiquer Jésus dans leur cœur pour sa participation à une distraction aussi frivole. Plus tard dans la soirée, au moment des discours, l'un des pharisiens parmi les plus malveillants alla jusqu'à faire des critiques à Pierre sur la conduite de Jésus en disant : « Comment oses-tu enseigner que cet homme est juste, puisqu'il mange avec des publicains et des pécheurs, et prête ainsi sa présence à de pareilles scènes d'insouciance dans les plaisirs. » Pierre répéta cette critique à voix basse à Jésus avant qu'il ne prononçât la bénédiction de départ sur les hôtes assemblés. Lorsque Jésus commença à parler, il dit : « En venant ici ce soir pour accueillir Matthieu et Simon dans notre communauté, je suis heureux de constater votre allégresse et vos bonnes dispositions sociales, mais vous devriez vous réjouir encore plus de ce que beaucoup d'entre vous entreront dans le royaume de l'esprit qui vient et où vous jouirez plus abondamment des bonnes choses du royaume des cieux. Quant à ceux qui se tiennent autour de nous en me critiquant dans leur cœur parce que je suis ici pour me divertir avec ces amis, laissez-moi dire que je suis venu proclamer la joie aux opprimés de la société et la liberté aux captifs moraux. Est-il nécessaire de vous rappeler que les bien- portants n'ont pas besoin d'un médecin, mais plutôt les malades ? Je suis venu non pour appeler les justes, mais les pécheurs. »
C'était réellement un spectacle étrange pour toute la société juive que de voir un homme de caractère droit et de sentiments nobles se mêler librement et joyeusement aux gens du peuple, et même à une foule irréligieuse de pécheurs avérés et de publicains à la recherche du plaisir. Simon Zélotès désirait faire un discours à cette réunion chez Matthieu, mais André, sachant que Jésus ne voulait pas que le royaume à venir fût confondu avec le mouvement des zélotes, obtint de Simon qu'il s'abstînt de faire des commentaires en public. 138:3.6 [500] Matt. 9 :10-13 [501].
364. MERCREDI, LA JOURNÉE DE RÉCRÉATION
Ce fut alors que Jésus institua le jour de congé du milieu de la semaine pour le repos et la récréation. Ils poursuivirent ce plan de détente, un jour par semaine, durant le reste de la vie matérielle de Jésus. En règle générale, ils ne vaquaient pas à leurs occupations régulières le mercredi. Durant ce jour de congé hebdomadaire, Jésus avait l'habitude de se retirer en les laissant seuls et en disant : « Mes enfants, allez vous distraire durant une journée. Reposez-vous des travaux ardus du royaume et jouissez du délassement que procure le retour à vos anciennes vocations ou la découverte de nouvelles sortes d'activités récréatives. » Durant cette période de sa vie terrestre, Jésus n'avait pas réellement besoin de ce jour de repos, mais il se conformait à ce plan parce qu'il le savait meilleur pour ses associés humains. Jésus était l'éducateur — le Maître. Ses compagnons étaient ses élèves — des disciples. 138:6.2 [502].
365. MISE EN GARDE CONTRE UNE RELIGION À PROPOS DE JÉSUS
Jésus s'efforça d'établir clairement, pour ses apôtres, la différence entre ses enseignements et sa vie parmi eux d'une part, et les enseignements qui pourraient ultérieurement surgir à son propos d'autre part. Jésus leur dit : « Mon royaume et l'évangile qui s'y rapporte seront l'essentiel de votre message. Ne vous laissez pas entraîner à prêcher à propos de moi ou à propos de mes enseignements.
Proclamez l'évangile du royaume et décrivez ma révélation du Père qui est aux cieux, mais ne déviez pas dans des voies détournées en créant des légendes ou en bâtissant un culte consacré à des croyances et à des enseignements à propos de mes croyances et enseignements. » Mais, de nouveau, les disciples ne comprirent pas ses raisons de parler ainsi, et nul n'osa lui demander pourquoi il les instruisait de la sorte. 138:6.3 [503].
366. LES APÔTRES CROYAIENT EN JÉSUS
Jésus leur raconta alors la venue de Jean, le baptême dans le Jourdain, les noces de Cana, le récent choix des six et la mise à l'écart de ses propres frères dans la chair. Il les prévint que l'ennemi du royaume chercherait aussi à les écarter. Après ce bref mais sérieux entretien, tous les apôtres se levèrent, sous la conduite de Pierre, pour proclamer leur dévotion impérissable à leur Maitre et promettre leur fidélité indéfectible au royaume — selon l'expression de Thomas, « à ce royaume à venir, quel qu'il soit, même si je ne le comprends pas pleinement ». Ils croyaient tous en Jésus sincèrement, bien qu'ils ne comprissent pas entièrement son enseignement. 138:7.3 [504].
367. LA FOI VS. LES BONNES ŒUVRES
Jésus expliqua clairement à ses apôtres la différence entre la repentance par les soi-disant bonnes œuvres, comme l'enseignaient les Juifs, et le changement mental par la foi — la nouvelle naissance — qu'il exigeait comme prix d'admission au royaume. Il enseigna à ses apôtres que la foi est la seule condition nécessaire pour entrer dans le royaume du Père. Jean leur avait enseigné « la repentance — à fuir la colère à venir ». Jésus enseignait que « la foi est la porte ouverte pour entrer dans l'amour de Dieu présent, parfait et éternel ». Jésus ne parlait pas comme un prophète venu proclamer la parole de Dieu. Il semblait parler de lui-même comme quelqu'un ayant autorité. Jésus cherchait à détourner leur mental de la recherche des miracles vers la découverte d'une expérience réelle et personnelle dans la satisfaction et l'assurance de la présence intérieure de l'esprit d'amour de Dieu et de sa grâce salvatrice. 138:8.8 [505] Matt. 3 :7 [506] Luc 3 :7 [196].
368. LE RESPECT DE JÉSUS POUR L'INDIVIDU
Les disciples apprirent de bonne heure que le Maître avait un profond respect et une estime compatissante pour chaque être humain qu'il rencontrait. Ils étaient prodigieusement impressionnés par la considération uniforme et invariable qu'il accordait si constamment à toutes sortes d'hommes, de femmes et d'enfants. Il s'arrêtait au milieu d'un profond exposé pour sortir sur la route et dire quelques mots d'encouragement à une passante chargée du fardeau de son corps et de son âme. Il s'interrompait au milieu d'une importante conférence avec ses apôtres pour fraterniser avec un enfant importun. Rien ne semblait jamais aussi important à Jésus que l'humain individuel qui se trouvait en sa présence immédiate. Il était maître et instructeur, mais plus encore — il était aussi un ami et un proche, un camarade compréhensif. 138:8.9 [507].
369. CARACTÉRISTIQUES DES APÔTRES
Le charme et la droiture de la vie terrestre de Jésus comportent un éloquent témoignage : bien qu'il n'eût cessé de briser les espoirs de ses apôtres et de mettre en pièces chacune de leurs ambitions d'élévation personnelle, il ne fut abandonné que par un seul d'entre eux.
Les apôtres apprirent beaucoup de Jésus sur le royaume du ciel, et Jésus apprit beaucoup d'eux sur le royaume des hommes, sur la nature humaine telle qu'elle existe sur Urantia et sur les autres mondes évolutionnaires du temps et de l'espace. Ces douze hommes représentaient de nombreux types différents de tempéraments humains, et l'instruction ne les avait pas rendus semblables. Beaucoup de ces pêcheurs galiléens avaient une forte ascendance de sang gentil, par suite de la conversion forcée des Gentils de Galilée un siècle auparavant. 139:0.1 [508].
370. DU SERMON SUR L'ORDINATION
« Je vous envoie dans le monde pour annoncer la liberté aux captifs spirituels et la joie aux prisonniers de la crainte, et pour guérir les malades en conformité avec la volonté de mon Père céleste. Quand vous trouverez certains de mes enfants dans la détresse, parlez-leur d'une manière encourageante en disant :
Heureux les pauvres en esprit, les humbles, car les trésors du royaume des cieux sont à eux.
Heureux ceux qui ont faim et soif de droiture, car ils seront rassasiés.
Heureux les débonnaires, car ils hériteront de la terre.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Et dites encore à mes enfants ces paroles supplémentaires de consolation spirituelle et de promesse :
Heureux les affligés, car ils seront consolés. Heureux ceux qui pleurent, car ils recevront l'esprit d'allégresse.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les pacificateurs, car on les appellera fils de Dieu.
Heureux les persécutés à cause de leur droiture, car le royaume des cieux leur appartient. Soyez heureux quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront et diront faussement toutes sortes de méchancetés contre vous.
Réjouissez-vous et soyez dans un bonheur extrême, car votre récompense sera grande dans les cieux.
Mes frères, tandis que je vous envoie au-dehors, vous êtes le sel de la terre, un sel ayant un goût de salut. Mais, si ce sel a perdu sa saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? Il n'est désormais plus bon à rien d'autre qu'à être jeté et foulé aux pieds par les hommes.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Les hommes n'allument pas non plus une chandelle pour la mettre sous un boisseau, mais sur un chandelier ; et elle donne de la lumière à tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière brille devant les hommes de telle sorte qu'ils puissent voir vos bonnes œuvres et être amenés à glorifier votre Père qui est aux cieux.
Je vous envoie dans le monde pour me représenter et agir comme ambassadeurs du royaume de mon Père. En allant proclamer la bonne nouvelle, mettez votre confiance dans le Père dont vous êtes les messagers. Ne résistez pas à l'injustice par la force ; ne mettez pas votre confiance dans votre vigueur corporelle. Si votre prochain vous frappe sur la joue droite, tendez-lui aussi la gauche. Acceptez l'injustice plutôt que de recourir à la loi entre vous. Occupez-vous avec tendresse et miséricorde de tous ceux qui sont dans le malheur et le besoin.
Je vous le dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui se servent de vous avec dédain. Faites aux hommes tout ce que vous croyez que je leur aurais fait.
Votre Père qui est aux cieux fait briller le soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons ; de même, il envoie la pluie sur les justes et les injustes. Vous êtes les fils de Dieu et plus encore, vous êtes maintenant les ambassadeurs du royaume de mon Père. Soyez miséricordieux comme Dieu est miséricordieux et, dans l'éternel futur du royaume, vous serez parfaits, de même que votre Père qui est aux cieux est parfait. » 140:3.2 [509].
Les caractères forts ne se forment pas en ne faisant pas le mal, mais plutôt en faisant réellement le bien. Le désintéressement est l'insigne de la grandeur humaine. Les plus hauts niveaux de réalisation de soi sont atteints par l'adoration et le service. La personne heureuse et efficace est motivée par l'amour de bien faire et non par la peur de mal faire. 140:4.6.
Une personne se forme une philosophie efficace de la vie en conjuguant la clairvoyance cosmique avec la somme de ses propres réactions émotionnelles envers son entourage social et économique. Rappelez-vous ceci : les tendances héréditaires ne peuvent pas être fondamentalement modifiées, mais les réactions émotives à ces tendances peuvent être changées. Il est donc possible de modifier la nature morale, d'améliorer le caractère. Dans un caractère fort, les réactions émotives sont intégrées et coordonnées, ce qui produit une personnalité unifiée. Le manque d'unification affaiblit la nature morale et engendre le malheur. 140:4.8 [510], Matt. 5 :1-16 [8]; Luc 6 :20-37 [511].
371. AMOUR PATERNELLE VS. AMOUR FRATERNELLE
Depuis le Sermon sur la Montagne jusqu'au Discours du Dernier Souper, Jésus apprit à ses disciples à manifester un amour paternel plutôt qu'un amour fraternel. L'amour fraternel consiste à aimer votre prochain comme vous-même, ce qui serait une application adéquate de la « règle d'or » ; mais l'affection paternelle exige que vous aimiez vos compagnons mortels comme Jésus vous aime.
Jésus aime l'humanité d'une double affection. Il a vécu sur terre sous une double personnalité — humaine et divine. En tant que Fils de Dieu, il aime les hommes d'un amour paternel — il est leur Créateur, leur Père dans l'univers. En tant que Fils de l'Homme, Jésus aime les mortels comme un frère — il était vraiment un homme parmi les hommes. 140:5.1 [512].
372. LA FUTILITÉ DE LA HAINE ET LA VENGEANCE
Il ne cessa jamais de mettre ses disciples en garde contre la fâcheuse pratique des représailles ; il ne tolérait pas l'idée de revanche, de régler ses comptes. Il déplorait que l'on gardât rancune, il rejetait l'idée d'oeil pour oeil, dent pour dent. Il désapprouvait tout le concept de revanche privée et personnelle ; il laissait ces questions au gouvernement civil d'une part, et au jugement de Dieu d'autre part.
Il fit bien comprendre aux trois apôtres que ses enseignements s'appliquaient aux individus et non à l'État. Il résuma les instructions qu'il avait données jusque-là sur ces questions de la manière suivante :
« Aimez vos ennemis — rappelez-vous les prétentions morales de la fraternité humaine.
La futilité du mal : un tort ne se redresse pas par une vengeance. Ne commettez pas la faute de combattre le mal avec ses propres armes.
Ayez la foi — ayez confiance dans le triomphe final de la justice divine et de la bonté éternelle. » 140:8.5 [513].
373. L'ATTITUDE DE JÉSUS ENVERS LA SOCIÉTÉ
Jésus mit fréquemment ses auditeurs en garde contre la cupidité en déclarant que « le bonheur d'un homme ne consiste pas dans l'abondance de ses possessions matérielles ». Il réitérait constamment sa formule : « À quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier et de perdre sa propre âme ? » Il ne lança pas d'attaques directes contre la possession des biens, mais il insista sur le fait qu'il est éternellement essentiel de donner priorité aux valeurs spirituelles. Dans ses enseignements ultérieurs, il chercha à corriger beaucoup de points de vue urantiens erronés sur la vie, en racontant de nombreuses paraboles qu'il présenta au cours de son ministère public. Jésus n'eut jamais l'intention de formuler des théories économiques ; il savait bien que chaque époque doit élaborer ses propres remèdes aux difficultés existantes. Si Jésus était sur terre aujourd'hui, vivant sa vie incarnée, il décevrait grandement la majorité des hommes et des femmes de bien, pour la simple raison qu'il refuserait de prendre parti dans les débats politiques, sociaux et économiques du jour. Il resterait majestueusement sur la réserve, tout en vous enseignant à perfectionner votre vie spirituelle intérieure de manière à vous rendre infiniment plus compétents pour attaquer la solution de vos problèmes purement humains. 140:8.17 [514].
374. FAUSSES IDÉES SUR JÉSUS ET SA RELIGION
Jésus n'attaqua pas les enseignements des prophètes hébreux ou des moralistes grecs. Le Maître reconnaissait les nombreux éléments valables que ces grands éducateurs représentaient, mais il était descendu sur terre pour enseigner quelque chose de supplémentaire, « la conformité volontaire de la volonté de l'homme à la volonté de Dieu ». Jésus ne cherchait pas simplement à créer des hommes religieux, des mortels entièrement occupés de sentiments religieux et uniquement mus par des impulsions spirituelles. Si vous aviez pu jeter seulement un regard sur lui, vous auriez su qu'il était véritablement un homme de grande expérience dans les choses de ce monde. Les enseignements de Jésus sous ce rapport ont été grossièrement dénaturés et très souvent faussement présentés tout au long des siècles de l'ère chrétienne. Vous vous êtes aussi attachés à des idées déformées sur la mansuétude et l'humilité du Maitre. Le but qu'il recherchait dans sa vie paraît avoir été un magnifique respect de soi. Il recommandait aux hommes de s'humilier uniquement pour leur permettre d'être vraiment grands ; le but qu'il visait réellement était une vraie humilité envers Dieu. Il attribuait une grande valeur à la sincérité — au cœur pur. La fidélité était une vertu cardinale dans son évaluation d'un caractère, alors que le courage était l'essence même de ses enseignements. « N'ayez aucune crainte » était son mot de passe, et la patiente endurance était son idéal de la force de caractère. Les enseignements de Jésus constituent une religion de vaillance, de courage et d'héroïsme. C'est précisément pourquoi il choisit, comme représentants personnels, douze hommes du commun, qui étaient en majorité de rudes et virils pêcheurs. 140:8.20 [515].
375. LA CROISSANCE VS. L'INTROSPECTION
Cet après-midi, les trois apôtres furent choqués de constater que la religion de leur Maître ne prévoyait pas d'introspection spirituelle. Toutes les religions qui ont précédé et suivi l'époque de Jésus, même le christianisme, prévoient soigneusement une introspection religieuse. Ce n'est pas le cas pour la religion de Jésus de Nazareth; sa philosophie de la vie est dépourvue d'introspection religieuse. Le fils du charpentier n'enseigna jamais la formation des caractères, mais leur croissance, déclarant que le royaume des cieux ressemble à un grain de sénevé. Mais Jésus ne dit rien qui puisse proscrire l'analyse de soi comme moyen de prévention contre un égotisme prétentieux. 140:8.27 [516].
376. JÉSUS N'EST PAS UN RÉFORMATEUR SOCIAL
Le Maître n'offrit pas de solutions pour les problèmes non religieux de son temps ou de tout autre âge ultérieur. Jésus souhaitait développer la clairvoyance spirituelle dans les réalités éternelles et stimuler l'initiative dans l'originalité de la vie. Il s'occupa exclusivement des besoins spirituels sous-jacents et permanents de la race humaine. Il révéla une bonté égale à celle de Dieu. Il exalta l'amour — la vérité, la beauté et la bonté — comme idéal divin et réalité éternelle.
Le Maître vint pour créer chez l'homme un nouvel esprit, une nouvelle volonté — pour lui communiquer une nouvelle capacité de connaître la vérité, d' éprouver de la compassion et de choisir la bonté — la volonté d'être en harmonie avec la volonté de Dieu, doublée de l'impulsion éternelle de devenir parfait comme le Père qui est aux cieux est parfait. 140:8.31 [517].
377. LA VIE DE JÉSUS, UN IDÉAL INSPIRANT
Les apôtres ne percevaient pas que leur Maître s'occupait de vivre une vie d'inspiration spirituelle pour toutes les personnes de toutes les époques sur tous les mondes d'un vaste univers. Malgré ce que Jésus leur disait de temps en temps, les apôtres ne saisissaient pas l'idée qu'il accomplissait une oeuvre sur ce monde, mais pour tous les autres mondes de son immense création. Jésus vécut sa vie terrestre sur Urantia, non pour établir un exemple de vie temporelle pour les hommes et les femmes de ce monde, mais plutôt pour créer un idéal hautement spirituel et une source d'inspiration pour tous les êtres mortels sur tous les mondes. 140:10.3 [518].
378. TOUS LES HOMMES SONT DES FILS DE DIEU
Après que Jésus et Matthieu eurent achevé de parler, Simon Zélotès demanda : « Maître, les hommes sont-ils tous fils de Dieu ? » Jésus répondit : « Oui, Simon, tous les hommes sont fils de Dieu, et c'est la bonne nouvelle que vous allez proclamer. » Mais les apôtres ne parvenaient pas à comprendre une telle doctrine qui était pour eux une annonce nouvelle, étrange et stupéfiante. Et c'était à cause de son désir d'inculquer cette vérité à ses disciples que Jésus leur apprenait à traiter tous les hommes comme leurs frères.
En réponse à une question posée par André, le Maître expliqua que la moralité de son enseignement était inséparable de sa manière religieuse de vivre. Il enseignait la moralité non en partant de la nature de l'homme, mais en partant de la relation de l'homme avec Dieu. 140:10.7 [519].
379. JÉSUS AVAIT SOIF D'AFFECTION FAMILIALE
Au moment du départ, les apôtres ne virent pas le Maître, et André partit à sa recherche. Il ne tarda pas à le trouver assis dans un bateau sur la plage, et Jésus pleurait. Les douze avaient souvent vu leur Maître à des moments où il semblait triste et ils avaient été témoins de ses brèves périodes de graves préoccupations mentales, mais aucun ne l'avait jamais vu verser des larmes. André fut quelque peu surpris de voir le Maître ainsi affecté au moment de leur départ pour Jérusalem, et il osa s'approcher de Jésus et lui demanda : « En ce grand jour, Maître, au moment où nous allons nous rendre à Jérusalem pour proclamer le royaume du Père, pourquoi pleures-tu ? Qui de nous t'a offensé ? » Et Jésus, revenant avec André vers les douze, lui répondit : « Aucun de vous ne m'a causé de chagrin. Je suis attristé seulement parce qu'aucun membre de la famille de mon père Joseph n'a songé à venir nous souhaiter bon voyage. » À ce moment-là, Ruth était en visite chez son frère Joseph à Nazareth ; les autres membres de la famille s'étaient tenus à l'écart par orgueil, déception, incompréhension et mesquine rancune à laquelle ils se laissaient aller parce que leurs sentiments avaient été froissés. 141:0.2 [520].
380. JÉSUS ÉTAIT UNE PERSONNALITÉ DOMINANTE
Le Maître déployait une grande sagesse et manifestait une parfaite équité dans tous ses rapports avec ses apôtres, ainsi qu'avec tous ses disciples. Jésus était vraiment un conducteur d'hommes. Il exerçait une grande influence sur ses semblables à cause de la combinaison de charme et de force de sa personnalité. De sa rude vie de nomade sans foyer, il se dégageait une subtile influence de commandement. Il y avait une attirance intellectuelle et un pouvoir d'attraction spirituelle dans sa manière d'enseigner pleine d'autorité, dans sa logique lucide, dans sa force de raisonnement, dans sa clairvoyance sagace, dans la vivacité de son mental, dans son équilibre incomparable et dans sa sublime tolérance. Jésus était simple, viril, honnête et sans peur. Accompagnant toute l'influence physique et intellectuelle manifestée dans la présence du Maitre, il y avait aussi tous les charmes spirituels de l'être désormais attachés à sa personnalité — la patience, la tendresse, la mansuétude, la douceur et l'humilité.
Jésus de Nazareth était vraiment une personnalité vigoureuse et énergique ; il était une puissance intellectuelle et une forteresse spirituelle. Non seulement sa personnalité attirait, parmi ses disciples, des femmes enclines à la spiritualité, mais aussi Nicodème, homme instruit et intellectuel, et le hardi soldat romain, le capitaine de garde auprès de la croix, qui, après avoir assisté aux derniers moments du Maître, dit : « En vérité, c'était un Fils de Dieu. » Et les robustes et rudes pêcheurs Galiléens l'appelaient Maître.
Les portraits de Jésus ont été fort malencontreux. Ces tableaux peints du Christ ont exercé une influence nuisible sur la jeunesse. Les marchands du temple n'auraient guère fui devant Jésus s'il avait été un homme tel que vos artistes le dépeignent généralement. Il avait une nature humaine pleine de dignité ; il était bon, mais naturel. Jésus ne posait pas au mystique doux, agréable, gentil et aimable. Son enseignement avait un dynamisme galvanisant. Non seulement la bonté animait ses intentions, mais il parcourait le pays en faisant réellement le bien. 141:3.4 [521].
381. MISE EN GARDE CONTRE LES CRÉDOS
Jésus revint bien des fois sur ce thème durant l'éducation des douze. À maintes reprises, il leur répéta qu'il ne désirait pas voir ceux qui croyaient en lui devenir dogmatiques et uniformisés conformément aux interprétations religieuses, même des gens de bien. Il ne cessa de mettre ses apôtres en garde contre l'élaboration de credo et l'établissement de traditions comme moyen de guider et de contrôler les croyants dans l'évangile du royaume. 141:5.4 [522].
Vers la fin de la dernière semaine à Amathus, Simon Zélotès amena à Jésus un certain Téherma, un Persan qui faisait des affaires à Damas. Ayant entendu parler de Jésus, Téherma était venu à Capharnaüm pour le voir. Apprenant que Jésus était parti avec les apôtres pour Jérusalem en descendant le Jourdain, il partit à sa recherche. André avait présenté Téherma à Simon afin qu'il l'instruise. Simon considérait le Persan comme un « adorateur du feu », bien que Téherma ait pris grand soin de lui expliquer que le feu n'était que le symbole visible de l'Être Pur et Saint. Après un entretien avec Jésus, le Persan signifia son intention de rester plusieurs jours à écouter l'enseignement et les prédications.
Quand Simon Zélotès et Jésus furent seuls, Simon demanda au Maître : « Comment se fait-il que je n'aie pas réussi à le persuader ? Pourquoi m'a-t-il tant résisté et t'écoute-t-il si volontiers ? » Jésus répondit : « Simon, Simon, combien de fois t'ai-je recommandé de t'abstenir de tout effort pour retirer quelque chose du cœur de ceux qui cherchent le salut ? Combien souvent je t'ai dit de ne travailler que pour faire pénétrer quelque chose dans ces âmes assoiffées. Conduis les hommes dans le royaume, et ensuite les grandes vérités vivantes du royaume ne tarderont pas à éliminer toute erreur sérieuse. Une fois que tu as annoncé à un mortel la bonne nouvelle que Dieu est son Père, tu peux d'autant plus facilement le persuader qu'il est en réalité un fils de Dieu. Ayant fait cela, tu as apporté la lumière du salut à un être plongé dans les ténèbres. Simon, la première fois que le Fils de l'Homme est venu vers toi, a-t-il condamné Moïse et les prophètes pour proclamer une nouvelle et meilleure manière de vivre ? Non. Je ne suis pas venu pour enlever ce que vous tenez de vos ancêtres, mais pour vous montrer la vision complète de ce que vos pères n'ont vu qu'en partie. Donc, Simon, va enseigner et prêcher le royaume, et, quand tu y auras conduit un homme sain et sauf, alors il sera temps, s'il vient vers toi avec des questions, de lui communiquer un enseignement relatif à l'avancement progressif de l'âme à l'intérieur du royaume divin. »
Simon fut étonné par ces paroles, mais fit ce que Jésus lui avait recommandé, et Téherma le Persan compta au nombre de ceux qui entrèrent dans le royaume. 141:6.1 [523].
383. LE CARACTÈRE IMPERTURBABLE DE JÉSUS
Les apôtres commençaient à reconnaître l'amitié spontanée de Jésus. Bien que le Maître fut d'un abord facile, il vivait toujours indépendamment de tous les êtres humains et au-dessus d'eux. Jamais il ne fut dominé, même un instant, par une influence purement terrestre, ni sujet à la fragilité du jugement humain. Il ne prêtait aucune attention à l'opinion publique et il ne se laissait pas influencer par les louanges. Il s'interrompait rarement pour corriger des malentendus ou pour s'offenser d'une présentation erronée des faits. Il ne demanda jamais conseil à personne ; il ne réclama jamais de prières.
Jacques s'étonnait de la manière dont Jésus semblait voir la fin dès le commencement. Le Maître paraissait rarement surpris. Il n'était jamais agité, vexé ou déconcerté. Il ne présenta jamais d'excuses à personne. Il était parfois attristé, mais jamais découragé. 141:7.12 [524].
384. L'ÉVANGILE HÉROÏQUE ET MILITANTE
« Je suis venu dans ce monde pour faire la volonté de mon Père et pour révéler, à toute l'humanité, son caractère aimant. Cela, mes frères, c'est ma mission, et cette chose-là, je la ferai sans me soucier que mes enseignements risquent d'être mal compris par les Juifs et les Gentils de notre époque ou d'une autre génération. Il ne devrait pas vous échapper que même l'amour divin a ses disciplines sévères. L'amour d'un père pour son fils oblige souvent le père à mettre un frein aux activités malencontreuses de son rejeton étourdi. L'enfant ne comprend pas toujours les motifs sages et affectueux de la discipline restrictive du père. Mais je vous déclare que mon Père au Paradis gouverne effectivement un univers d'univers par le pouvoir contraignant de son amour. L'amour est la plus grande de toutes les réalités spirituelles. La vérité est une révélation libératrice, mais l'amour est la relation suprême. Quelles que soient les bévues de vos contemporains dans l'administration actuelle de leur monde, l'évangile que je vous proclame gouvernera ce même monde dans un âge à venir. Le but ultime du progrès humain consiste à reconnaître respectueusement la paternité de Dieu et à matérialiser avec amour la fraternité des hommes.
Qui vous a dit que mon évangile était destiné seulement à des esclaves et à des débiles ? Vous, mes apôtres choisis, ressemblez-vous à des débiles ? Jean avait-il une apparence chétive ? Remarquez-vous que je sois esclave de la peur ? Il est vrai que l'évangile est prêché aux pauvres et aux opprimés de cette génération. Les religions de ce monde les ont négligés, mais mon Père ne fait pas acception de personnes. En outre, les pauvres d'aujourd'hui sont les premiers à prêter attention à l'appel à la repentance et à accepter la filiation. L'évangile du royaume doit être prêché à tous les hommes — Juifs et Gentils, Grecs et Romains, riches et pauvres, libres et esclaves — et également aux jeunes et aux vieux, aux hommes et aux femmes.
Parce que mon Père est un Dieu d'amour et se réjouit de pratiquer la miséricorde, ne vous imprégnez pas de l'idée que le service du royaume doit être d'une facilité monotone. L'ascension au Paradis est la suprême aventure de tous les temps, le rude accomplissement de l'éternité. Le service du royaume sur terre fera appel à toute la courageuse virilité que vous et vos collaborateurs pourrez rassembler. Beaucoup d'entre vous seront mis à mort à cause de votre fidélité à l'évangile de ce royaume. Il est facile de mourir au champ de bataille, dans une guerre matérielle, quand votre courage est renforcé par la présence de vos camarades de combat, mais il faut une forme supérieure et plus profonde de courage humain et de dévouement pour sacrifier sa vie, calmement et tout seul, pour l'amour d'une vérité enchâssée dans votre cœur de mortel.
Aujourd'hui les incroyants peuvent vous reprocher avec mépris de prêcher un évangile de non-résistance et de vivre une vie de non-violence, mais vous êtes les premiers volontaires d'une longue lignée de croyants sincères à l'évangile de ce royaume, qui étonneront toute l'humanité par leur consécration héroïque à ces enseignements. Aucune armée n'a jamais déployé plus de courage et de bravoure que vous et vos loyaux successeurs n'en montreront en allant proclamer au monde entier la bonne nouvelle — la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. Le courage de la chair est la forme inférieure de bravoure. La bravoure mentale est un type plus élevé de courage humain, mais la bravoure supérieure et suprême est une fidélité intransigeante aux convictions éclairées concernant les réalités spirituelles profondes. Un tel courage constitue l'héroïsme des hommes qui connaissent Dieu. Or, vous êtes tous des hommes qui connaissez Dieu ; vous êtes même, en toute vérité, les associés personnels du Fils de l'Homme. » 143:1.4 [525].
En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commande sa propre personnalité est plus grand que celui qui s'empare d'une ville. La maîtrise de soi est la mesure de la nature morale d'un homme et l'indice de son développement spirituel. Dans l'ancien ordre, vous pratiquiez le jeûne et la prière. En tant que nouvelle créature de la re-naissance de l'esprit, vous apprenez à croire et à vous réjouir. Dans le royaume du Père, vous deviendrez de nouvelles créatures ; les anciennes choses doivent disparaître ; voici, je vous montre comment toutes choses doivent devenir nouvelles. Par votre amour réciproque, vous allez convaincre le monde que vous êtes passés de l'esclavage à la liberté, de la mort à la vie éternelle.
« Par l'ancienne voie, vous cherchez à supprimer, à obéir et à vous conformer à des règles de vie ; par la nouvelle voie, vous êtes d'abord transformés par l'Esprit de Vérité et, par là même, fortifiés dans la profondeur de votre âme par le constant renouvellement spirituel de votre mental ; vous êtes, alors, doués du pouvoir d'accomplir avec certitude et joie la gracieuse, acceptable et parfaite volonté de Dieu. Ne l'oubliez pas — c'est votre foi personnelle dans les promesses extrêmement grandes et précieuses de Dieu qui vous garantit de recevoir en partage la nature divine. Ainsi, par votre foi et la transformation de l'esprit, vous devenez en réalité les temples de Dieu, et son esprit habite réellement en vous. Si donc l'esprit demeure en vous, vous n'êtes plus des esclaves liés à la chair, mais des fils de l'esprit, libres et affranchis. La nouvelle loi de l'esprit vous dote de la liberté due à la maîtrise de soi, qui remplace l'ancienne loi de la peur d'être esclave de soi et de l'esclavage du renoncement à soi. » 143:2.3 [526].
386. PREMIÈRE PROCLAMAION DE SA DIVINITÉ
Mais Nalda devait tenter encore un effort pour éluder la discussion du problème embarrassant de sa propre vie sur terre et du statut de son âme devant Dieu. Une fois de plus, elle recourut à des questions générales sur la religion en disant : « Oui, je sais, Seigneur, que Jean a prêché au sujet de la venue du ` Convertisseur ', celui que l'on appellera le Libérateur, et que, lors de sa venue, il nous annoncera toutes choses » —. Interrompant Nalda, Jésus lui dit avec une assurance impressionnante : « Moi, qui te parle, je suis celui-là. »
Ceci était la première proclamation directe, positive et franche de sa nature et filiation divine que Jésus ait faite sur terre. Et elle fut faite à une femme, à une Samaritaine, et à une femme dont la réputation était jusqu'alors douteuse aux yeux des hommes. Mais l'œil divin voyait plus, en cette femme, une victime du péché des autres qu'une pécheresse volontaire ; elle était maintenant une âme humaine qui désirait le salut ; elle le souhaitait sincèrement et de tout cœur, et cela suffisait. 143:5.7 [527].
Les apôtres n'étaient pas encore satisfaits ; ils désiraient que Jésus leur donne une prière modèle qu'ils puissent enseigner aux nouveaux disciples. Après avoir écouté ce discours sur la prière, Jacques Zébédée dit : « Très bien, Maître, mais c'est moins pour nous que nous désirons une forme de prière que pour les nouveaux croyants qui nous demandent si souvent : Apprenez-nous à adresser des prières acceptables au Père qui est aux cieux. »
Lorsque Jacques eut fini de parler, Jésus dit :
« Si donc vous désirez encore une telle prière, je vous offrirai celle que j'ai apprise à mes frères et sœurs à Nazareth. Notre Père, qui es aux cieux, Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite Sur terre comme elle l'est au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain pour demain ; Rafraîchis nos âmes avec l'eau de la vie. Et pardonne à chacun de nous ses offenses Comme nous avons pardonné à ceux qui nous ont offensés. Sauve-nous dans la tentation, délivre-nous du mal, Et rends-nous de plus en plus parfaits comme toi-même. » 144:3.1 [528]. Matt. 6 :7-13 [59]; Luc 11 :1-4 [360]
Tard dans la soirée de vendredi, Ruth, la plus jeune sœur de Jésus, lui rendit secrètement visite. Ils passèrent presque une heure ensemble dans un bateau ancré à courte distance du rivage. Nul être humain, sauf Jean Zébédée, ne connut jamais cette visite, et le Maître lui recommanda de n'en parler à personne. Ruth était le seul membre de la famille de Jésus qui ait cru, avec constance et sans défaillance, à la divinité de la mission terrestre de son frère, dès sa première prise de conscience spirituelle et tout au long du ministère mouvementé de Jésus, de sa mort, de sa résurrection et de son ascension. Finalement, elle passa dans les mondes de l'au-delà sans avoir jamais douté du caractère surnaturel de la mission incarnée de son frère-père. En ce qui concerne sa famille terrestre, la petite Ruth fut la principale consolation de Jésus durant les cruelles épreuves de son jugement, de son rejet et de sa crucifixion. 145:0.3 [529].
389. LA HAINE EST L'OMBRE DE LA PEUR
Ce sabbat fut un grand jour dans la vie terrestre de Jésus, et même dans la vie d'un univers. À tous égards, en ce qui concernait l'univers local, la petite ville juive de Capharnaüm fut alors la véritable capitale de Nébadon. La poignée de Juifs dans la synagogue de Capharnaüm ne représentait nullement les seuls êtres qui entendirent cette proclamation capitale clôturant le sermon de Jésus : « La haine est l'ombre de la peur ; la vengeance est le masque de la lâcheté. » Les auditeurs ne purent jamais oublier non plus ses paroles bénies proclamant que « l'homme est le fils de Dieu, et non un enfant du diable. » 145:3.4 [530].
Parmi tous les êtres stupéfaits par cette explosion soudaine et inattendue de guérison surnaturelle, Jésus fut le plus surpris. À un moment où sa sympathie et son intérêt humains étaient centrés sur la scène de souffrance et d'affliction étalée devant lui, il avait négligé de garder présents à sa pensée humaine les avertissements de son Ajusteur Personnalisé au sujet du temps. L'Ajusteur l'avait averti que, sous certaines conditions et dans certaines circonstances, il était impossible de limiter l'élément temps dans les prérogatives créatrices d'un Fils Créateur. Jésus désirait voir ces malades rendus bien portants si cela n'était pas contraire à la volonté de son Père. L'Ajusteur Personnalisé de Jésus décida instantanément qu'un tel acte d'énergie créative accompli à ce moment-là ne transgresserait pas la volonté du Père du Paradis. Par cette décision — compte tenu de l'expression préalable du désir de guérison de Jésus — l'acte créatif fut. Ce qu'un Fils Créateur désire et que son Père veut, EST. Dans toute la vie ultérieure de Jésus sur terre, jamais plus une telle guérison physique massive de mortels n'eut lieu. 145:3.11 [531].
391. LE MAL N'EST PAS LE PÉCHÉ
« Il est exact que le mal est dans la nature des hommes, mais ils ne sont pas nécessairement pécheurs. La nouvelle naissance — le baptême de l'esprit — est essentielle pour être délivré du mal et nécessaire pour entrer dans le royaume des cieux, mais rien de cela n'infirme le fait que l'homme est fils de Dieu. La présence inhérente du mal potentiel ne signifie pas non plus que, d'une manière mystérieuse, l'homme soit séparé du Père qui est aux cieux, de sorte qu'il doive, en tant qu'étranger ou enfant d'un autre mariage, chercher de quelque manière à se faire adopter légalement par le Père. Toutes ces notions sont nées, en premier lieu, de votre mauvaise compréhension du Père, et, en second lieu, de votre ignorance sur l'origine, la nature et la destinée des hommes. » 148:4.8 [532].
392. L'AFFLICTION N'EST PAS UNE PUNITION
« Mais, mon fils, tu devrais savoir que le Père n'afflige pas délibérément ses enfants. L'homme attire inutilement sur lui-même des afflictions par suite de son refus persistant de marcher dans les voies meilleures de la volonté divine. Les afflictions sont potentiellement contenues dans le mal, mais une grande partie d'entre elles résultent du péché et de l'iniquité. Bien des évènements anormaux se sont produits sur ce monde, et il n'est pas étonnant que tous les hommes qui réfléchissent soient perplexes devant les scènes de souffrance et d'affliction dont ils sont témoins. Vous pouvez toutefois être certains d'une chose, c'est que le Père n'envoie pas d'affliction à titre de châtiment arbitraire pour de mauvaises actions. Les imperfections et les handicaps du mal sont inhérents au mal lui-même ; la punition des péchés est inévitable ; les conséquences destructrices de l'iniquité sont inexorables. Les hommes ne doivent pas blâmer Dieu pour des maux résultant naturellement de la vie qu'ils ont choisi de vivre ; ils ne devraient pas non plus se plaindre des expériences qui font partie de la vie telle qu'elle est vécue sur ce monde. Le Père veut que les mortels travaillent avec persévérance et logique au perfectionnement de leur état sur terre. Une application intelligente devrait permettre aux hommes de triompher d'une grande partie de leurs misères sur terre. 148:5.3 [533].
Nathanael, notre mission consiste à aider les hommes à résoudre leurs problèmes spirituels et à vivifier ainsi leur mental pour qu'ils soient mieux préparés et incités à s'occuper de résoudre leurs multiples problèmes matériels. Je sais que vous êtes embarrassés après avoir lu les Écritures. La tendance a trop souvent prévalu d'attribuer à Dieu la responsabilité de tout ce que les ignorants n'ont pas réussi à comprendre. Le Père n'est pas personnellement responsable de tout ce que vous ne comprenez pas. Ne doutez pas de l'amour du Père simplement parce qu'une loi juste et sage de ses ordonnances vous afflige pour avoir involontairement ou délibérément transgressé une ordonnance divine. » 148:5.4 [534].
Jésus fit ensuite l'exposé final suivant : « Le Père qui est aux cieux n'afflige pas volontairement les enfants des hommes. Les hommes souffrent en premier lieu des accidents du temps et des imperfections du mal attachés à une existence physique encore dépourvue de maturité. En second lieu, ils souffrent des conséquences inexorables du péché — de la transgression des lois de la lumière et de la vie. Finalement, les hommes récoltent la moisson de leur propre persistance inique dans la rébellion contre la juste souveraineté du ciel sur la terre, mais leurs misères ne sont pas infligées personnellement par le jugement divin. Les hommes peuvent faire et feront beaucoup pour diminuer leurs souffrances temporelles.
Sois délivré une fois pour toutes de la superstition que Dieu afflige les hommes sur ordre du malin. Étudie le Livre de Job simplement pour découvrir le nombre d'idées fausses sur Dieu que même des hommes de bien peuvent concevoir sincèrement ; ensuite, remarque comment Job, même douloureusement éprouvé, trouva le Dieu de consolation et de salut malgré ces enseignements erronés. À la fin, sa foi perça les nuages de la souffrance pour discerner la lumière de la vie répandue par le Père en tant que miséricorde curative et droiture éternelle. » 148:6.11 [535], Lam. 3 :33 [28].
393. LA LIBÉRATION DE LA FEMME
Le trait le plus étonnant et le plus révolutionnaire de la mission terrestre de Micaël fut son attitude envers les femmes. À une époque et dans une génération où il était malséant pour un homme de saluer en public même sa propre femme, Jésus osa emmener des femmes pour enseigner l'évangile en liaison avec sa troisième tournée de prédication en Galilée. Et il eut le courage suprême de le faire en dépit de l'enseignement rabbinique qui proclamait : « Mieux vaut brûler les paroles de la loi que de les remettre à des femmes. »
En une seule génération, Jésus fit sortir les femmes d'un oubli irrespectueux et les libéra des corvées serviles des âges primitifs. C'est à la honte de la religion qui osa se qualifier du nom de Jésus, de n'avoir pas eu le courage moral de suivre ce noble exemple dans son attitude ultérieure envers les femmes. 149:2.8 [536].
« Simon, certaines personnes sont par nature plus heureuses que d'autres. Cela dépend beaucoup, vraiment beaucoup, de la bonne volonté de l'homme à se laisser conduire et diriger par l'esprit du Père qui vit en lui. N'as-tu pas lu dans les Écritures ces paroles du sage : ` L'esprit de l'homme est la lampe du Seigneur scrutant tout son domaine intérieur ' ? Et aussi que ces mortels ainsi guidés par l'esprit disent : ` Les cordeaux sont tombés sur moi en des lieux agréables ; oui, un bon héritage m'est échu. ' ` Le peu que possède un juste vaut mieux que les richesses de beaucoup de méchants ', car ` un homme de bien tirera sa satisfaction de lui-même '. ` Un cœur joyeux donne de l'allégresse ; il est une fête continuelle. Mieux vaut un peu de biens avec le respect du Seigneur qu'un grand trésor accompagné d'ennuis. Mieux vaut un repas de légumes avec de l'amour qu'un bœuf gras accompagné de haine. Mieux valent de petites ressources avec droiture que de grands revenus sans rectitude. ' ` Un cœur joyeux fait du bien comme un médicament. ' ` Mieux vaut posséder une poignée de grains avec quiétude qu'une surabondance de biens avec des chagrins et des vexations d'esprit. '
Les chagrins des hommes proviennent, en grande partie, de leurs ambitions déçues et des blessures infligées à leur orgueil. Les hommes se doivent à eux- mêmes de mener aussi bien que possible leur vie sur terre, mais, lorsqu'ils ont fait de sincères efforts dans ce sens, ils devraient accepter gaiement leur sort et faire montre d'ingéniosité pour tirer le meilleur parti de ce qui leur est échu. Une trop grande partie des difficultés des hommes tire son origine de la profonde peur instinctive de leur cœur. ` Le méchant s'enfuit alors que nul ne le poursuit. ' ` Les méchants ressemblent à une mer agitée, car elle ne peut se reposer, mais ses eaux rejettent de la boue et de la vase ; il n'y a pas de paix, dit Dieu, pour les méchants.
Ne recherchez donc pas une paix trompeuse et des joies temporaires, mais plutôt l'assurance de la foi et la sécurité de la filiation divine, qui donnent la quiétude, le contentement et la joie suprême dans l'esprit. » 149:5.2 [537]. Prov.20 :27 [538]; Ps.16 :6 [539]; Ps.37 :16 [540]; Prov.14 :14 [541]; Prov.15 :13,16,17 [542]; Prov.16 :8 [543]; Prov.17 :22 [544]; Eccl.4 :6 [545]; Prov.28 :1 [546]; Isa.57 :20,21 [336].
395. REMPLACER LA PEUR PAR L’AMOUR
« Vos ancêtres craignaient Dieu parce qu'il était puissant et mystérieux. Vous l'adorerez parce qu'il est magnifique en amour, généreux en miséricorde et glorieux en vérité. La puissance de Dieu fait naître la peur dans le coeur humain, mais la noblesse et la droiture de sa personnalité engendrent le respect, l'amour et l'adoration spontanée. Un fils affectueux et déférent ne craint ni ne redoute un père, même puissant et noble. Je suis venu dans le monde pour remplacer la peur par l'amour, le chagrin par la joie, la crainte par la confiance, l'esclavage servile et les cérémonies dépourvues de sens par le service affectueux et le culte appréciateur. Il reste cependant vrai, pour ceux qui siègent dans les ténèbres, que ` la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. ' Quand la lumière brillera plus pleinement, les fils de Dieu seront amenés à louer l'Infini pour ce qu'il est, plutôt qu'à le craindre pour ce qu'il fait. » 149:6.5 [547]. Ps.111 :10 [48].
396. QUE FERONS-NOUS POUR ÊTRE SAUVÉS ?
« Quand des hommes et des femmes vous demanderont ce qu'il faut faire pour être sauvés, vous répondrez : Croyez à cet évangile du royaume, acceptez le pardon divin. Reconnaissez, par la foi, l'esprit intérieur de Dieu dont l'acceptation vous rend fils de Dieu. N'avez-vous pas lu dans les Écritures les passages disant : ` Ma justice et ma force résident dans le Seigneur. ' Et aussi ceux où le Père dit : ` Ma justice est proche, mon salut est manifesté et mes bras entoureront mon peuple. ' ` Mon âme se réjouira de l'amour de mon Dieu, car il m'a revêtu des vêtements du salut et m'a couvert de la tunique de sa droiture. ' N'avez-vous pas également lu que l'on appellera le Père ` le Seigneur de notre droiture ' ` Enlevez les haillons du pharisaïsme et revêtez mon fils de la robe de la justice divine et du salut éternel. ' Il est perpétuellement vrai que ` le juste vivra par sa foi. ' L'entrée dans le royaume du Père est entièrement libre, mais le progrès — la croissance en grâce— est indispensable pour y rester. » 150:5.2 [548].
Jésus se résuma en disant : « On ne peut ni acheter le salut ni gagner la droiture. Le salut est le don de Dieu et la droiture est le fruit naturel de la vie née d'esprit, vie de filiation dans le royaume. Vous ne serez pas sauvés pour avoir vécu une vie de droiture ; si vous la vivez, c'est plutôt parce que vous avez déjà été sauvés, parce que vous avez reconnu la filiation comme le don de Dieu et le service dans le royaume comme le délice suprême de la vie terrestre. Quand les hommes croient à cet évangile, qui est une révélation de la bonté de Dieu, ils sont amenés à se repentir volontairement de tous les péchés connus. La réalisation de la filiation est incompatible avec le désir de pécher. Ceux qui croient au royaume ont faim de droiture et soif de perfection divine. » 150:5.5 [549].
397. LA MISSION DE L'ADVERSITÉ
Il faut faire face aux difficultés de l'univers et aux obstacles rencontrés sur la planète, en les considérant comme une partie de l'éducation expérimentale fournie pour la croissance et le développement (la perfection progressive) des âmes évoluantes des créatures mortelles. La spiritualisation de l'âme exige une expérience intime avec l'acte éducatif de trouver des solutions à un large éventail de problèmes universels réels. La nature animale et les formes inférieures de créatures volitives ne progressent pas bien dans une ambiance trop facile. Les situations problématiques, associées aux impulsions à l'action, font naître les activités mentales, psychiques et spirituelles qui contribuent puissamment à l'accomplissement des buts valables de la progression humaine et à l'aboutissement à des niveaux supérieurs de destinée spirituelle. 154:2.5 [550].
La religion de l'esprit signifie effort, lutte, conflit, foi, détermination, amour, loyauté et progrès. La religion du mental — la théologie d'autorité — n'exige de ses croyants officiels que peu ou aucun de ces efforts. La tradition est un refuge sûr et un sentier facile pour les âmes craintives et sans enthousiasme qui évitent instinctivement les luttes spirituelles et les incertitudes mentales accompagnant les aventures audacieuses. Les hommes de foi voyagent en haute mer, sur les océans des vérités inexplorées, à la recherche des rivages lointains des réalités spirituelles susceptibles d'être découvertes par le mental humain progressif et expérimentées par l'âme humaine en évolution. 155:5.11 [551].
N'oubliez jamais que la seule aventure plus satisfaisante et plus passionnante que la tentative de découvrir la volonté du Dieu vivant, c'est l'expérience suprême de tâcher honnêtement de faire cette volonté divine. Rappelez-vous toujours que, dans toute occupation terrestre, on peut faire la volonté de Dieu. Il n'y a pas des métiers saints et des métiers laïques. Toutes choses sont sacrées dans la vie de ceux qui sont guidés par l'esprit, c'est-à-dire subordonnés à la vérité, ennoblis par l'amour, dominés par la miséricorde et tempérés par l'équité — par la justice. L'esprit, que mon Père et moi nous enverrons dans le monde, n'est pas seulement l'Esprit de Vérité, mais aussi l'esprit de beauté idéaliste. 155:6.11 [552].
400. LA PLUS PETITE ÉTINCELLE DE LA FOI
Maintenant, ne vous y trompez pas, mon Père répondra toujours à la plus faible lueur de foi. Il prend note des émotions physiques et superstitieuses de l'homme primitif. Et, avec ces âmes honnêtes mais craintives, dont la foi est si faible qu'elle ne représente guère plus qu'un conformisme intellectuel à une attitude passive d'assentiment aux religions d'autorité, le Père est toujours vigilant pour honorer et soutenir même ces faibles tentatives pour l'atteindre. Mais pour vous, qui avez été tirés des ténèbres et appelés dans la lumière, on s'attend que vous croyiez de tout cœur ; votre foi dominera les attitudes conjuguées du corps, du mental et de l'esprit.
Vous êtes mes apôtres, et pour vous la religion ne deviendra pas un abri théologique où vous pourriez fuir dans la peur d'affronter les rudes réalités du progrès spirituel et de l'aventure idéaliste. Votre religion deviendra plutôt le fait de l'expérience réelle témoignant que Dieu vous a trouvés, idéalisés, ennoblis et spiritualisés, et que vous vous êtes enrôlés dans l'aventure éternelle de trouver le Dieu qui vous a lui-même ainsi trouvés et pris pour fils. 155:6.17 [553].
401. CETTE VIE N'EST QU'UN PONT
En entrant dans Sidon, Jésus et ses associés passèrent sur un pont, le premier pont que beaucoup d'entre eux eussent jamais vu. Pendant qu'ils le traversaient, Jésus fit, entre autres, le commentaire suivant : « Ce monde n'est qu'un pont. On peut le traverser, mais il ne faudrait pas songer à bâtir une demeure dessus. » 156:2.1 [554].
Jésus prenait grand plaisir au sens aigu de l'humour dont faisaient montre ces Gentils. Ce furent autant le sens de l'humour déployé par Norana, la Syrienne, que sa grande persévérance dans la foi qui touchèrent tellement le cœur du Maître et firent appel à sa miséricorde. Jésus regrettait beaucoup que ses compatriotes — les Juifs — manquassent pareillement d'humour. Il dit une fois à Thomas : « Mes compatriotes se prennent trop au sérieux. Ils ne savent guère apprécier l'humour. La religion ennuyeuse des pharisiens n'aurait jamais pu prendre naissance chez un peuple ayant le sens de l'humour. Les Juifs manquent également de logique ; ils filtrent des moucherons et avalent des chameaux. » 156:2.8 [555].
403. LE LEADERSHIP ET LES FRIVOLITÉS HUMAINES
Une ambition énergique, un jugement intelligent et une sagesse mûrie sont les facteurs essentiels du succès matériel. Les qualités de chef dépendent de l'aptitude naturelle, de la discrétion, de la puissance volitive et de la détermination. La destinée spirituelle dépend de la foi, de l'amour et de la dévotion à la vérité — faim et soif de droiture — le désir profond de trouver Dieu et d'être semblable à lui.
Ne vous laissez pas décourager par la découverte que vous êtes humains. La nature humaine peut tendre vers le mal, mais n'est pas naturellement pécheresse. Ne soyez pas abattus si vous n'arrivez pas à oublier complètement certaines de vos expériences regrettables. Les fautes que vous ne parvenez pas à oublier dans le temps seront oubliées dans l'éternité. Allégez les fardeaux de votre âme en vous faisant rapidement une conception de votre destinée à longue échéance, de l'expansion de votre carrière dans l'univers. 156:5.7 [556].
404. LA CERTITUDE DE LA SURVIE
Le mortel conscient de Dieu est certain d'être sauvé ; il ne craint pas la vie ; il est loyal et conséquent. Il sait comment supporter courageusement les souffrances inévitables et ne se plaint pas quand il doit affronter des épreuves inéluctables.
Le vrai croyant ne se lasse pas de bien faire, simplement parce qu'il est contrecarré. Les difficultés fouettent l'ardeur des amants de la vérité et les obstacles ne font que mettre au défi les efforts des intrépides bâtisseurs du royaume. 156:5.20 [557].
Jésus, resté debout, dit alors aux douze : « Vous êtes mes ambassadeurs choisis, mais je sais qu'en pareilles circonstances, cette croyance ne saurait être le résultat d'une simple connaissance humaine. Cette croyance est une révélation de l'esprit de mon Père au plus profond de vos âmes. Si donc vous faites cette confession par la clairvoyance de l'esprit de mon Père qui habite en vous, je suis amené à proclamer que, sur ce fondement, j'édifierai la fraternité du royaume des cieux. Sur ce roc de réalité spirituelle, je bâtirai le temple vivant de communauté spirituelle dans les réalités éternelles du royaume de mon Père. Toutes les forces du mal et les armées du péché ne prévaudront pas contre cette fraternité humaine de l'esprit divin. Alors que l'esprit de mon Père sera toujours le guide et le mentor divin de tous ceux qui s'engagent dans les liens de cette communauté de l'esprit, à vous et à vos successeurs, je remets maintenant les clefs du royaume extérieur — l'autorité sur les choses temporelles — les facteurs sociaux et économiques de cette association d'hommes et de femmes en tant que membres du royaume. » De nouveau, il leur recommanda de ne dire à personne, pour l'instant, qu'il était le Fils de Dieu. 157:4.5 [558].
Il s'était sincèrement efforcé, d'abord en tant qu'instructeur puis en tant qu'instructeur guérisseur, de faire entrer ses disciples dans le royaume spirituel, mais ils n'acceptèrent pas. Jésus savait bien que sa mission terrestre ne pouvait réaliser les espoirs messianiques du peuple juif ; les prophètes de jadis avaient décrit un Messie irrémédiablement différent de lui. Jésus cherchait, en tant que Fils de l'Homme, à établir le royaume du Père, mais ses disciples ne voulurent pas se lancer dans cette aventure. Voyant cela, Jésus choisit alors de faire la moitié du chemin à la rencontre de ceux qui croyaient en lui ; ce faisant, il se prépara ouvertement à assumer le rôle du Fils d'effusion de Dieu. 157:6.6 [559] . Matt.16 :15-20 [560].
406. LE JUGEMENT APPARTIENT AU GROUPE
C'est ainsi que Jésus enseigna les dangers et illustra l'injustice du jugement personnel porté sur votre prochain. Il faut que la discipline soit maintenue et que la justice soit administrée, mais, en toutes matières, la sagesse de la fraternité devrait prévaloir. Jésus conféra l'autorité législative et judiciaire au groupe et non à des individus. Et même cette autorité attribuée au groupe ne doit pas être exercée sous forme personnelle. On risque toujours de voir le verdict d'un individu faussé par des préjugés ou déformé par la passion. Le jugement collectif a plus de chances d'écarter les dangers et d'éliminer l'injustice des préventions personnelles. Jésus chercha toujours à minimiser les facteurs d'injustice, de représailles et de vengeance. 159:1.6 [561].
407. ÉVITEZ DE FAIRE PEUR AUX GENS
N'ayez pas recours à des tactiques indignes comme celle d'effrayer des hommes et des femmes pour essayer de les faire entrer dans le royaume. Un père aimant n'effraie pas ses enfants pour les faire obtempérer à ses justes exigences. 159:3.5 [562].
408. JÉSUS N'EST PAS UN HOMME DE CHAGRINS
Vous ne dépeindrez pas votre Maître comme un homme de chagrins. Les générations futures connaîtront aussi le rayonnement de notre joie, l'entrain de notre bonne volonté et l'inspiration de notre bonne humeur. Nous proclamons un message de bonnes nouvelles dont le pouvoir transformateur est contagieux. Notre religion palpite d'une nouvelle vie et de nouvelles significations. Ceux qui acceptent cet enseignement sont remplis de joie, et leur cœur les oblige à se réjouir perpétuellement. Ceux qui ont une certitude au sujet de Dieu font toujours l'expérience d'un bonheur croissant. 159:3.10 [563].
409. DANGERS DE LA FAUSSE SYMPATHIE
Apprenez à tous les croyants à éviter de s'appuyer sur le support incertain de la fausse compassion. On ne peut bâtir un caractère fort en s'apitoyant sur soi- même. Efforcez-vous honnêtement d'éviter l'influence trompeuse de la simple communion dans la misère. Étendez votre sympathie aux braves et aux courageux, sans accorder un excès de pitié aux âmes lâches qui abordent sans enthousiasme les épreuves de la vie. N'offrez pas de consolations à ceux qui se couchent par terre devant les obstacles sans lutter. Ne sympathisez pas avec vos compagnons dans le seul but de recevoir leur sympathie en retour. 159:3.11 [564].
410. NOUS SOMMES TOUJOURS SANS PEUR
Enseignez à tous les croyants que le fait d'entrer dans le royaume ne les immunise pas contre les accidents du temps ni contre les catastrophes ordinaires de la nature. La croyance à l'évangile n'empêchera pas d'avoir des ennuis, mais elle assurera que vous n'aurez pas peur quand les difficultés vous assailliront. Si vous osez croire en moi et si vous vous mettez à me suivre de tout cœur, vous vous engagerez en toute certitude sur le chemin qui mène aux difficultés. Je ne vous promets pas de vous délivrer des eaux de l'adversité, mais ce que je vous promets, c'est de les traverser toutes avec vous. 159:3.13 [565].
411. COMMENT REGARDER LA BIBLE
Mais la plus grande erreur de l'enseignement concernant les Écritures est la doctrine les présentant comme des livres occultes de mystère et de sagesse, que seuls osent interpréter les sages de la nation. Les révélations de la vérité divine ne sont pas scellées, si ce n'est par l'ignorance humaine, la bigoterie et l'intolérance sectaire. La lumière des Écritures n'est affaiblie que par les préjugés et assombrie que par les superstitions. Une fausse peur du sacré a empêché le bon sens de sauvegarder la religion. La peur de l'autorité des écritures sacrées du passé empêche efficacement les âmes honnêtes d'aujourd'hui d'accepter la nouvelle lumière de l'évangile — la lumière que, dans une génération précédente, ces mêmes hommes connaissant Dieu désiraient si intensément voir briller. 159:4.9 [566].
412. À PROPOS DE PORTER SUR UNE SECONDE LIEUE
Jésus recommanda à ses apôtres d'offrir aussi leur tunique si on leur enlevait injustement leur manteau. Cela ne signifiait pas littéralement qu'il fallait donner un second vêtement ; il s'agissait plutôt de l'idée de faire quelque chose de positif pour sauver l'offenseur, au lieu de suivre l'ancien conseil d'user de représailles — « œil pour œil » et ainsi de suite. Jésus abhorrait l'idée des représailles, et celle d'accepter passivement d'être simplement victime des injustices. À cette occasion, il enseigna à ses apôtres trois manières de lutter contre le mal et de lui résister :
Rendre le mal pour le mal — la méthode positive mais injuste.
Supporter le mal sans se plaindre ni résister — la méthode purement négative. Rendre le bien pour le mal, affirmer sa volonté de manière à dominer la situation et à triompher du mal par le bien — la méthode positive et juste.
L'un des apôtres demanda une fois : « Maître, que devrais-je faire si un étranger me force à porter son paquetage pendant une lieue ? » Jésus répondit : « Il ne faut pas t'asseoir en poussant un soupir de soulagement tout en maugréant contre l'étranger. La droiture ne ressort pas de ces attitudes passives. Si rien de plus positif ne te vient à l'idée, tu peux au moins porter le paquetage sur une seconde lieue. Cela mettra certainement au défi l'étranger injuste et impie. » 159:5.11 [567]. Lév.24 :20 [568]; Matt.5 :41 [8].
Plus la civilisation deviendra complexe, plus l'art de vivre deviendra difficile. Plus les usages sociaux changeront rapidement, et plus la tâche de développer le caractère deviendra compliquée. Pour que le progrès se poursuive, il faut que l'humanité réapprenne, toutes les dix générations, l'art de vivre. Et, si, par leur ingéniosité, les hommes compliquent encore plus rapidement la vie sociale, il faudra réapprendre à maîtriser l'art de vivre à des intervalles plus rapprochés, peut-être à chaque génération. Si l'évolution de l'art de vivre ne progresse pas parallèlement à la technique de l'existence, l'humanité en reviendra rapidement au simple instinct de conservation — à la satisfaction des désirs immédiats. Ainsi, l'humanité restera immature, et la société ne réussira pas à atteindre sa pleine maturité. 160:1.3 [569].
414. ADORATION ET FORCE SPIRITUELLE
Cette pratique d'adoration de votre Maître apporte cette détente qui renouvelle le mental, cette illumination qui inspire l'âme, ce courage qui permet de faire bravement face à ses problèmes, cette compréhension de soi qui supprime la peur débilitante, et cette conscience de l'union avec la divinité, qui procure à l'homme l'assurance lui permettant d'oser être semblable à Dieu. La détente due à l'adoration, la communion spirituelle telle que la pratique le Maître, soulage les tensions, élimine les conflits et accroît puissamment la somme des ressources de la personnalité. Toute cette philosophie, ajoutée à l'évangile du royaume, constitue la nouvelle religion telle que je la comprends. 160:1.12 [570].
415. APPRENDRE À ÉCHOIR AVEC GRÂCE
Mais la vie deviendra un fardeau si vous n'apprenez pas à échouer élégamment. Il y a, dans la défaite, un art que les âmes nobles acquièrent toujours ; il faut savoir perdre gaiement et ne pas craindre les déceptions. N'hésitez jamais à admettre un échec. Ne cherchez pas à le cacher sous des sourires trompeurs et un optimisme radieux. Il est de bon ton de toujours prétendre avoir réussi, mais cela se termine par des résultats déplorables. Cette technique aboutit directement à la création d'un monde irréel et à l'effondrement inévitable dans une ultime désillusion. 160:4.13 [571].
La carrière d'un homme recherchant Dieu peut se révéler comme une grande réussite à la lumière de l'éternité, même si tout le cours de sa vie temporelle apparaît comme un échec retentissant, pourvu que chaque insuccès ait suscité la culture de la sagesse et l'accomplissement spirituel. Ne commettez pas l'erreur de confondre la connaissance, la culture et la sagesse. Elles sont liées dans la vie, mais représentent des valeurs spirituelles extrêmement différentes. La sagesse domine toujours la connaissance et glorifie toujours la culture. 160:4.16 [572].
417. LA TRANSCENDANCE DE LA RELIGION DE JÉSUS
La religion de Jésus transcende toutes nos conceptions antérieures de l'idée d'adoration, en ce sens que non seulement il décrit son Père comme l'idéal de la réalité infinie, mais aussi qu'il déclare positivement que cette source divine de valeurs et le centre éternel de l'univers sont vraiment et personnellement accessibles à chaque créature mortelle qui choisit d'entrer dans le royaume des cieux sur terre et reconnaît, ainsi, qu'elle accepte la filiation avec Dieu et la fraternité avec l'homme. À mon avis, c'est là, je crois, la plus haute conception de la religion que le monde ait jamais connue, et je proclame qu'il ne peut y en avoir de plus élevée, car cet évangile englobe l'infinité des réalités, la divinité des valeurs et l'éternité des aboutissements universels. Cette conception constitue l'accomplissement de l'expérience de l'idéalisme du suprême et de l'ultime. 160:5.7 [573].
Le dernier jour, le grand jour de la fête, tandis que la procession de la piscine de Siloé passait par les cours du temple, et aussitôt après que les prêtres eurent versé sur l'autel l'eau et le vin, Jésus se dressa parmi les pèlerins et dit : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et boive. J'apporte au monde cette eau de la vie venant du Père céleste. Quiconque me croit sera rempli de l'esprit que cette eau représente, car les Écritures elles-mêmes ont dit : ` Hors de lui couleront des fleuves d'eau vivante '. Quand le Fils de l'Homme aura achevé son œuvre sur terre, l'Esprit de Vérité vivant sera répandu sur toute chair. Ceux qui recevront cet esprit ne connaîtront jamais la soif spirituelle. » 162:6.1 [574]. Jean 7 :37-39 [575].
Les richesses n'ont pas de rapports directs avec l'entrée dans le royaume des cieux, mais l'amour des richesses en a. L'allégeance spirituelle envers le royaume est incompatible avec la servilité envers le mammon matérialiste. Les hommes ne peuvent partager avec une dévotion matérielle leur fidélité suprême à un idéal spirituel. 163:2.10 [576].
420. JÉSUS RECONNAISSANT DE SES ASSOCIÉS
Ce fut à ce moment, juste avant de participer au repas du soir, que Jésus éprouva l'un des rares moments d'extase émotionnelle dont ses disciples aient eu l'occasion d'être témoins. Il dit : « Je te remercie, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que l'esprit ait révélé ces gloires spirituelles à ces enfants du royaume, alors que ce merveilleux évangile a été caché aux sages et aux pharisaïques. Oui, mon Père, tu as dû avoir plaisir à faire cela, et je me réjouis de savoir que la bonne nouvelle se répandra dans le monde entier, même après mon retour auprès de toi, quand je me serai remis à l'œuvre que tu m'as donnée à accomplir. Je suis fortement ému quand je réalise que tu es sur le point de remettre toute autorité entre mes mains, que toi seul, tu sais réellement qui je suis et que, moi seul, je te connais réellement ainsi que ceux à qui je t'ai révélé. Quand j'aurai achevé cette révélation à mes frères dans la chair, je la poursuivrai auprès de tes créatures célestes. » 163:6.3 [577].
421. À PROPOS DE VALOIR PLUS QUE DES PASSEREAUX
« Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux deniers ? Et cependant, quand ces oiseaux volettent à la recherche de leur subsistance, aucun d'eux n'existe à l'insu du Père, source de toute vie. Pour les gardiens séraphiques, les cheveux même de votre tête sont comptés. Si tout cela est vrai, pourquoi devriez-vous vivre dans la crainte de nombreuses vétilles qui émaillent votre vie quotidienne ? Je vous le dis : ne craignez pas, vous valez bien plus que beaucoup de passereaux. » 165:3.4 [578]. Matt.10 :29 [358]; Luc 12 :6,7 [165].
422. POURQUOI LANGUIR DANS LA VALLÉE DES DÉCISIONS ?
« Combien de temps vous attarderez-vous dans la vallée de la décision ? Pourquoi vous arrêtez-vous entre deux opinions ? Pourquoi un Juif ou un Gentil hésiterait- il à accepter la bonne nouvelle qu'il est un fils du Dieu éternel ? Combien de temps nous faudra-t-il pour vous persuader d'entrer joyeusement dans votre héritage spirituel ? Je suis venu dans ce monde pour vous révéler le Père et vous conduire au Père. J'ai exécuté la première partie de ce programme, mais je n'ai pas le droit d'accomplir la seconde sans votre consentement ; le Père n'oblige jamais personne à entrer dans le royaume. L'invitation a toujours été et restera toujours la même : si quelqu'un veut entrer, qu'il vienne et partage librement l'eau de la vie. » 165:3.8 [579].
423. NOUS POUVONS AVOIR LE ROYAUME
« Vous n'êtes qu'un petit groupe, mais, si vous avez la foi, si la peur ne vous fait pas trébucher, je déclare que le bon plaisir de mon Père est de vous donner ce royaume. Vous avez amassé vos trésors à l'endroit où les bourses ne vieillissent pas, où nul voleur ne peut vous dépouiller, où nul mite ne peut détruire. Comme je l'ai dit au peuple, là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. » 165:5.4 [580]. Luc 12 :32 [165].
424. LA PROSPÉRITÉ N'EST PAS UN GAGE D'APPROBATION DIVINE
« Vos ancêtres ont bien trop longtemps cru que la prospérité était le signe de l'approbation divine, et l'adversité la preuve du déplaisir de Dieu. Je proclame que de telles croyances sont des superstitions. Ne remarquez-vous pas que les pauvres, en bien plus grand nombre que les riches, reçoivent joyeusement l'évangile et entrent immédiatement dans le royaume ? Si les richesses prouvent la faveur divine, pourquoi les riches refusent-ils si souvent de croire à cette bonne nouvelle venant du ciel ?
Le Père fait tomber sa pluie sur les justes et sur les injustes ; le soleil éclaire pareillement ceux qui pratiquent la droiture et ceux qui ne la pratiquent pas. Vous avez entendu parler de ces Galiléens dont Pilate a mêlé le sang à celui des sacrifices ; je vous dis que ces Galiléens n'étaient pas de plus grands pécheurs que leurs compatriotes simplement parce que c'est à eux que cela est arrivé. Vous connaissez aussi l'histoire des dix-huit hommes tués par la chute de la tour de Siloé. Ne croyez pas que les hommes ainsi anéantis étaient plus coupables que tous leurs frères de Jérusalem. Ils furent simplement d'innocentes victimes d'un accident du temps. » 166:4.3 [581]. Matt.5 :45 [8]; Luc 13 :1-3 [582].
425. LA SIGNIFICATION DE LA SANTÉ ET LA MALADIE
« En matière de maladie et de santé, vous devriez savoir que ces états physiques résultent de causes matérielles. La santé n'est pas un sourire du ciel, ni la maladie un froncement de sourcils de Dieu.
Les enfants humains du Père sont égaux quant à leur capacité à recevoir des bénédictions matérielles ; c'est pourquoi il donne des choses physiques à tous les enfants des hommes sans discrimination. Quand on en vient à l'attribution des dons spirituels, le Père est limité par la capacité de l'homme à recevoir ces dons divins. Bien que le Père ne fasse pas acception de personnes, il est limité, dans l'effusion des dons spirituels, par la foi de l'homme et son désir de se conformer toujours à la volonté du Père. » 166:4.10 [583].
426. LA FEMME AVEC UN ESPRIT D'INFIRMITÉ
Abner s'était arrangé pour que le Maître enseignât dans la synagogue ce jour de sabbat. C'était la première fois que Jésus apparaissait dans une synagogue depuis qu'elles avaient toutes été fermées à son enseignement par ordre du sanhédrin. À la fin du service, Jésus abaissa le regard sur une femme assez âgée, fort abattue et dont le corps était plié en deux. Cette femme était, depuis longtemps, tyrannisée par la peur, et sa vie avait perdu toute joie. Jésus descendit de l'estrade, s'approcha d'elle, toucha à l'épaule son corps courbé et lui dit : « Femme, si seulement tu voulais croire, tu pourrais être entièrement libérée de ton esprit d'infirmité. » Et cette femme, qui avait été courbée et liée depuis plus de dix-huit ans par les dépressions de la peur, crut aux paroles du Maître ; elle se redressa immédiatement en vertu de sa foi. Voyant qu'il lui avait été donné de pouvoir se tenir droite, elle éleva la voix et glorifia Dieu. 167:3.1 [584]. Luc 13 :11-13 [582].
427. LE PHARISIEN ET LE PUBLICAIN
Une compagnie de près de cinquante amis et ennemis suivit Jésus sur la route de Judée. Le mercredi, à l'heure du repas de midi, il fit, à ses apôtres et à ce groupe d'accompagnateurs, un exposé sur « Les Conditions du Salut », et, à la fin de cette leçon, il raconta la parabole du pharisien et du publicain (un collecteur de taxes). Jésus dit : « Vous voyez ainsi que le Père donne le salut aux enfants des hommes, et que ce salut est un don gratuit à tous ceux qui ont la foi d'accepter la filiation dans la famille divine. L'homme ne peut rien faire pour gagner ce salut. Les oeuvres du pharisaïsme ne peuvent acheter la faveur de Dieu, et de longues prières en public ne compenseront pas le manque de foi vivante dans le cœur. Vous pouvez tromper les hommes par vos prestations extérieures, mais Dieu scrute votre âme. Ce que je vous dis est bien illustré par l'exemple de deux hommes, un pharisien et un publicain, qui allèrent au temple pour prier. Le pharisien se tint debout et pria en lui-même : ` O Dieu, je te rends grâces de ne pas ressembler au reste des hommes, qui sont exacteurs, ignorants, injustes et adultères, ni même à ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je donne la dîme de tout ce que j'acquiers. ' Par contre, le publicain se tenait à l'écart et n'osait même pas lever les yeux au ciel ; il se frappait la poitrine en disant : ` O Dieu, sois miséricordieux pour un pécheur comme moi. ' Je vous dis que c'est le publicain qui rentra chez lui avec l'approbation de Dieu, plutôt que le pharisien, car quiconque s'élève sera humilié et quiconque s'humilie sera élevé. » 167:5.1 [585]. Luc 18 :10-14 [131].
428. JÉSUS CONCERNÉ SEULEMENT PAR LA RELIGION
Il fut très difficile aux apôtres de comprendre le peu d'empressement du Maître à faire des déclarations positives au sujet des problèmes scientifiques, sociaux, économiques et politiques. Ils ne réalisaient pas tout à fait que sa mission terrestre concernait exclusivement la révélation de vérités spirituelles et religieuses. 167:5.6 [586].
Alors, Jésus regarda Marthe droit dans les yeux et dit : « Je suis la résurrection et la vie ; quiconque croit en moi vivra, même s'il meurt. En vérité, quiconque vit en croyant en moi ne mourra jamais réellement. Marthe, crois-tu cela ? » Et Marthe répondit au Maître : « Oui, je crois depuis longtemps que tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant, celui-là même qui doit venir en ce monde. » 168:0.7 [587]. Jean 11 :25 [588].
Ensuite Lazare s'approcha de Jésus et, avec ses sœurs, ils s'agenouillèrent aux pieds du Maître pour rendre grâces et louer Dieu. Jésus prit Lazare par la main et le releva en disant : « Mon fils, ce qui t'est arrivé sera également expérimenté par tous ceux qui croient à cet évangile, sauf qu'ils seront ressuscités sous une forme plus glorieuse. Tu seras un témoin vivant de la vérité que j'ai proclamée — je suis la résurrection et la vie. Allons tous maintenant à la maison prendre de la nourriture pour nos corps physiques. » 168:2.7 [589].
431. COMMENT NOUS POUVONS CONNAÎTRE DIEU
C'est en observant la divinité de la vie de Jésus, et non en se basant sur ses enseignements, que l'on apprend à connaître Dieu par Jésus. Dans la vie du Maître, chacun peut assimiler un concept de Dieu représentant la mesure de sa capacité à percevoir les réalités spirituelles et divines, les vérités réelles et éternelles. Le fini ne peut jamais espérer comprendre l'Infini, sauf quand l'Infini a été focalisé dans la personnalité d'espace-temps de l'expérience finie de la vie humaine de Jésus de Nazareth.
Jésus savait bien que Dieu n'est connaissable que par les réalités de l'expérience ; on ne peut jamais le comprendre par le seul enseignement du mental. Jésus apprit à ses apôtres qu'ils ne pourraient jamais entièrement comprendre Dieu, mais qu'ils pourraient très certainement le connaître, de même qu'ils avaient connu le Fils de l'Homme. On peut connaître Dieu, non en comprenant ce que Jésus a dit, mais en sachant ce que Jésus était. Jésus était une révélation de Dieu. 169:4.3 [590].
432. CONNAÎTRE DIEU COMME UN PÈRE
Jésus sous forme humaine est dans le domaine spirituel l'équivalent de la lentille en optique, il rend visible à la créature matérielle Celui qui est invisible. Jésus est votre aîné qui, en incarnation, vous fait connaître un Être aux attributs infinis, que les armées célestes elles-mêmes ne peuvent prétendre comprendre complètement. Tout ceci doit consister dans l'expérience personnelle des croyants individuels. C'est seulement en tant qu'expérience spirituelle que l'on peut connaître Dieu, qui est esprit. C'est seulement en tant que Père que le divin Fils des royaumes spirituels peut révéler Dieu aux fils finis des mondes matériels. Vous pouvez connaître l'Éternel en tant que Père, mais vous pouvez l'adorer en tant que Dieu des univers, Créateur infini de toutes les existences. 169:4.13 [591].
433. LES MÉTHODES DE MINISTÈRE DE JÉSUS
Jésus pouvait être d'un tel secours aux hommes parce qu'il les aimait sincèrement. Il aimait véritablement chaque homme, chaque femme et chaque enfant. Il pouvait être un véritable ami à cause de sa remarquable perspicacité — il connaissait entièrement le contenu du cœur et du mental de l'homme. Il était un observateur plein d'intérêt et de finesse. Il était expert à comprendre les besoins des hommes et habile à détecter leur désirs.
Jésus n'était jamais pressé. Il avait le temps de réconforter ses semblables « en passant ». Il s'arrangeait toujours pour que ses amis se sentent à l'aise. Il était un auditeur charmant. Il ne tentait jamais de sonder de manière indiscrète l'âme de ses associés. Quand il réconfortait un mental inassouvi et soignait une âme assoiffée, le bénéficiaire de sa miséricorde n'avait pas tellement le sentiment de se confesser à lui, mais plutôt de conférer avec lui. Ils avaient en lui une confiance illimitée parce qu'ils voyaient qu'il avait tellement foi en eux.
Jésus ne semblait jamais faire montre de curiosité envers les gens et ne manifestait jamais le désir de les commander, de les diriger, ou de garder contact par la suite. Il inspirait une profonde confiance en soi et un solide courage à tous ceux qui jouissaient de sa compagnie. Quand il souriait à une personne, celle-ci ressentait une capacité accrue à résoudre ses multiples problèmes. 171:7.4 [592].
La plupart des choses réellement importantes que Jésus dit ou fit semblèrent se produire par hasard, « tandis qu'il passait ». Le ministère terrestre du Maître présenta fort peu d'aspects professionnels, bien prévus, ou prémédités. Il dispensa la santé et répandit le bonheur avec naturel et grâce au cours de son voyage à travers la vie. Il était littéralement vrai qu'il « circulait en faisant du bien ».
Dans tous les âges, il sied que les disciples du Maître apprennent à soigner « au passage » — à faire du bien avec désintéressement en vaquant à leurs devoirs quotidiens. 171:7.9 [593]. Jean 9 :1 [594].
435. COMMENT NOUS DEVONS CONTINUER
Même toi, Thomas, tu ne réussis pas à comprendre ce que j'ai dit. Ne vous ai-je pas constamment enseigné que votre lien avec le royaume est spirituel et individuel, qu'il est entièrement une affaire d'expérience personnelle dans l'esprit, en réalisant, par la foi, que vous êtes fils de Dieu ? Que dirai-je de plus ? La chute des nations, l'effondrement des empires, la destruction des Juifs incroyants, la fin d'un âge, ou même la fin du monde, en quoi ces choses concernent-elles celui qui croit à l'évangile et qui a enfoui sa vie dans la sécurité du royaume éternel ? Vous, qui connaissez Dieu et qui croyez à l'évangile, vous avez déjà reçu les assurances de la vie éternelle. Puisque votre vie a été vécue dans l'esprit et pour le Père, rien ne peut vous inquiéter sérieusement. Les bâtisseurs du royaume, les citoyens accrédités des mondes célestes, ne doivent pas être dérangés par des bouleversements temporels ou perturbés par des cataclysmes terrestres. À vous, qui croyez à cet évangile du royaume, en quoi vous importe-t-il que des nations soient renversées, que l'âge prenne fin, ou que toutes les choses visibles s'effondrent, puisque vous savez que votre vie est le don du Fils, et qu'elle est éternellement en sécurité chez le Père ? Puisque vous avez vécu la vie temporelle par la foi et produit les fruits de l'esprit sous forme de droiture en servant vos semblables avec amour, vous pouvez, avec cette même foi en la survie qui vous a fait traverser sur terre votre première aventure de filiation avec Dieu, envisager avec plaisir et confiance le prochain pas dans la carrière éternelle.
« Chaque génération de croyants devrait poursuivre son travail en prenant en considération le retour possible du Fils de l'Homme, exactement comme chaque croyant poursuit individuellement le travail de sa vie en prenant en considération l'inévitable mort naturelle toujours imminente. Lorsque, par la foi, vous vous êtes établis comme fils de Dieu, rien d'autre n'a d'importance pour la sécurité de la survie. Mais ne vous y trompez pas ! Cette foi, qui assure la survie est une foi vivante manifestant de plus en plus les fruits de cet esprit divin qui l'a inspirée tout d'abord au cœur humain. Le fait que vous ayez autrefois accepté la filiation dans le royaume céleste ne vous sauvera pas si vous rejetez sciemment et obstinément les vérités concernant la fécondité spirituelle progressive des fils de Dieu incarnés. Vous, qui m'avez accompagné dans les affaires terrestres du Père, vous pouvez encore maintenant déserter le royaume si vous constatez que vous n'aimez pas la voie du service du Père pour l'humanité. 176:3.2 [595].
À quiconque possède, il sera donné davantage, et il possèdera abondamment ; mais, à qui n'a rien, on enlèvera même ce qu'il détient. On ne peut rester stagnant dans les affaires du royaume éternel. Mon Père demande à tous ses enfants de croître en grâce et dans la connaissance de la vérité. Vous, qui connaissez ces vérités, devez produire l'accroissement des fruits de l'esprit et manifester un dévouement croissant au service désintéressé de vos compagnons qui servent avec vous. Souvenez-vous que, dans la mesure où vous servez le plus humble de mes frères, c'est à moi que vous rendez service.
« C'est ainsi que vous devriez vous occuper des affaires du Père, maintenant et désormais, et même éternellement. Persévérez jusqu'à mon retour. Exécutez fidèlement la tâche qui vous est confiée, et vous serez alors prêts pour le règlement de comptes qui accompagne l'appel de la mort. Ayant ainsi vécu pour la gloire du Père et la satisfaction du Fils, vous entrerez avec joie et un plaisir extrême au service éternel du royaume perpétuel. » 176:3.5 [596] .
436. UNE JOURNÉE AVEC DIEU DANS LES COLLINES
Tandis que Jésus allait prendre le panier du déjeuner des mains de Jean, le jeune homme s'aventura à dire : « Mais, Maître, il pourrait arriver que tu poses le panier par terre pendant que tu t'en vas prier, et qu'ensuite tu l'oublies en poursuivant ton chemin. En outre, si je t'accompagne en portant le déjeuner, tu seras plus libre d'adorer Dieu, et je garderai sûrement le silence. Je ne poserai pas de questions, et je resterai près du panier quand tu iras seul à l'écart pour prier. »
En prononçant ces phrases, dont la témérité étonna certains auditeurs proches, Jean Marc eut l'audace de retenir l'anse. Jean Marc et Jésus étaient là, tenant tous deux le panier. Bientôt, le Maître le lâcha, regarda le garçon et dit : « Puisque de tout ton cœur tu désires ardemment m'accompagner, cela ne te sera pas refusé. Nous partirons seuls ensemble et nous aurons une bonne conversation. Tu pourras me poser toutes les questions qui surgiront dans ton cœur, et nous nous réconforterons et nous consolerons mutuellement. Au commencement, tu porteras le déjeuner et, quand tu seras fatigué, je t'aiderai. Suis-moi. »
Ce soir-là, Jésus ne revint au camp qu'après le coucher du soleil. Le Maître passa sa dernière journée tranquille sur terre à s'entretenir avec ce garçon assoiffé de vérité, et à parler avec son Père du Paradis. Dans les sphères supérieures, on a appelé cet évènement « la journée qu'un jeune homme a passée avec Dieu dans les collines ». Cette occasion donne, pour toujours, l'exemple de la bonne volonté mise par le Créateur à fraterniser avec les créatures. Même un adolescent, si le désir de son cœur est réellement suprême, peut attirer l'attention et jouir de la compagnie affectueuse du Dieu d'un univers ; il peut éprouver l'inoubliable extase d'être seul avec Dieu dans les collines, et ce, pendant toute une journée. Telle fut l'extraordinaire expérience de Jean Marc, ce mercredi-là, dans les collines de Judée.
Jésus s'entretint longuement avec Jean, et parla franchement des affaires de ce monde et du monde à venir. Jean Marc dit à Jésus combien il regrettait de n'avoir pas été assez âgé pour être l'un des apôtres. Il exprima sa grande reconnaissance pour avoir eu la permission de suivre constamment le groupe apostolique depuis la première prédication au gué du Jourdain près de Jéricho, sauf pendant le voyage en Phénicie. Jésus avertit le garçon de ne pas se laisser décourager par les évènements imminents et l'assura qu'il deviendrait un puissant messager du royaume.
Jean Marc fut fasciné par le souvenir de cette journée avec Jésus dans les collines, mais il n'oublia jamais la dernière recommandation du Maître. Au moment de retourner au camp de Gethsémani, Jésus lui dit : « Eh bien, Jean, nous avons eu une bonne conversation, un vrai jour de repos, mais veille à ne dire à personne ce que je t'ai raconté. » Et Jean Marc ne révéla rien de ce qui s'était passé au cours de cette journée avec Jésus dans les collines. Pp. 1920-1.
Ce fut vers le milieu de l'après-midi que Nathanael adressa, à une demi douzaine d'apôtres et à autant de disciples, son discours sur le « Désir Suprême », qui se termina comme suit : « Ce qui ne va pas chez la plupart d'entre nous, c'est que nous manquons d'enthousiasme. Nous n'aimons pas le Maître comme il nous aime. Si nous avions tous éprouvé aussi intensément que Jean Marc le désir de l'accompagner, il nous aurait sûrement tous emmenés. Nous sommes restés là à regarder le garçon s'approcher du Maître et lui offrir le panier, mais, quand le Maître l'a pris, le garçon n'a pas voulu le lâcher. Alors le Maître nous a laissés ici, tandis qu'il partait dans les collines avec panier, garçon et tout. » 177:3.2 [597].
Il n'y a rien d'incompatible entre la filiation dans le royaume spirituel et la citoyenneté dans un gouvernement laïque ou civil. Les croyants ont le devoir de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il ne peut y avoir de désaccord entre ces deux exigences, l'une étant matérielle et l'autre spirituelle, à moins que quelque César ne prétende usurper les prérogatives de Dieu et n'exige qu'on lui rende l'hommage spirituel et le culte suprême. Dans ce cas, vous adorerez uniquement Dieu et vous chercherez, en même temps, à éclairer ces chefs terrestres égarés et à les conduire ainsi à reconnaître également le Père qui est aux cieux. Vous ne rendrez pas de culte spirituel aux dirigeants terrestres. Vous n'emploierez pas non plus les forces physiques des gouvernements terrestres, dont les chefs peuvent, un jour, devenir des croyants, pour faire progresser la mission du royaume spirituel.
Du point de vue d'une civilisation en progrès, la filiation dans le royaume céleste devrait vous aider à devenir les citoyens idéaux des royaumes de ce monde, car la fraternité et le service sont les pierres angulaires de l'évangile du royaume. L'appel d'amour du royaume spirituel devrait se révéler comme étant le destructeur effectif de la pulsion de haine des citoyens incroyants et belliqueux des royaumes terrestres. Mais ces fils matérialistes, vivant dans les ténèbres, n'auront jamais connaissance de votre lumière spirituelle de vérité, à moins que vous ne les approchiez de très près, grâce au service social désintéressé qui résulte naturellement des fruits de l'esprit produits au cours de l'expérience de la vie de chaque croyant pris individuellement. 178:1.3 [598].
438. NE PAS ÊTRE MYSTIQUES OU ASCÈTES
Ne soyez ni des mystiques passifs ni des ascètes insipides. Ne devenez pas des rêveurs et des indolents comptant nonchalamment sur une Providence fictive pour vous procurer jusqu'aux nécessités de la vie. En vérité, il faut que vous soyez doux dans vos relations avec les mortels égarés, patients dans vos rapports avec les ignorants et longanimes en cas de provocation ; mais il vous faut également être vaillants dans la défense de la droiture, puissants dans la promulgation de la vérité et dynamiques dans la prédication de cet évangile du royaume, même jusqu'aux confins de la terre. 178:1.14 [599].
439. COMMENT NOUS DEVONS VIVRE
À travers toutes les vicissitudes de la vie, souvenez-vous toujours de vous aimer les uns les autres. Ne luttez pas contre les hommes, même contre les incroyants. Montrez de la miséricorde même à ceux qui abusent outrageusement de vous. Soyez des citoyens loyaux, des artisans probes, des voisins dignes de louanges, des membres dévoués de votre famille, des parents compréhensifs et des croyants sincères à la fraternité du royaume du Père. Et mon esprit sera sur vous, maintenant et jusqu'à la fin du monde. 178:1.17 [600].
440. LE LAVEMENT DES PIEDS DES APÔTRES
Comprenez-vous réellement ce que je vous ai fait ? Vous m'appelez Maître, et vous dites bien, car je le suis. Si donc le Maître vous a lavé les pieds, pourquoi n'étiez-vous pas disposés à vous les laver mutuellement ? Quelle leçon devriez- vous apprendre de cette parabole où le Maître rend si volontiers le service que ses frères ne voulaient pas se rendre l'un à l'autre ? En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n'est pas plus grand que son Maître, ni l'envoyé plus grand que celui qui l'envoie. Dans ma vie parmi vous, vous avez vu la manière de servir, et bénis sont ceux qui ont la grâce et le courage de servir ainsi. Mais pourquoi êtes-vous si lents à apprendre que le secret de la grandeur dans le royaume spirituel ne ressemble pas aux méthodes de pouvoir dans le monde matériel ? 179:3.8 [601]. Jean 13:12-17 [602]
441. L'INSTITUTION DU SOUPER DU SOUVENIR
Quand ils apportèrent à Jésus la troisième coupe de vin, la « coupe de la bénédiction », il se leva de son divan et prit la coupe dans ses mains, la bénit en disant : « Prenez cette coupe et buvez-en tous. Ce sera la coupe de mon souvenir. C'est la coupe de la bénédiction d'une nouvelle dispensation de grâce et de vérité. Ceci sera pour vous l'emblème de l'effusion et du ministère du divin Esprit de Vérité. Et je ne boirai plus cette coupe avec vous jusqu'à ce que je boive sous une nouvelle forme avec vous dans le royaume éternel du Père. » 179:5.1 [603].
Quand ils eurent fini de boire cette nouvelle coupe du souvenir, le Maître prit le pain et, après avoir rendu grâce, le rompit en morceaux et leur demanda de le faire passer en disant : « Prenez ce pain du souvenir et mangez-le. Je vous ai dit que je suis le pain de vie. Et ce pain de vie est la vie unifiée du Père et du Fils en un seul don. La parole du Père, telle qu'elle est révélée dans le Fils, est en vérité le pain de vie. » Quand ils eurent partagé le pain du souvenir, symbole de la parole vivante de vérité incarnée dans la similitude de la chair mortelle, ils se rassirent tous. 179:5.3 [604].
Quand le souper du souvenir est partagé par ceux qui croient au Fils et qui connaissent Dieu, son symbolisme n'a besoin d'être associé à aucune des fausses interprétations humaines et puériles concernant la signification de la présence divine, car, en toutes ces occasions, le Maître est réellement présent. Le souper du souvenir est le rendez-vous symbolique du croyant avec Micaël. Quand on devient ainsi conscient de l'esprit, le Fils est effectivement présent, et son esprit fraternise avec le fragment intérieur de son Père. 179:5.6 [605].
Après avoir instauré le souper du souvenir, Jésus dit aux apôtres : « Chaque fois que vous ferez cela, faites-le en souvenir de moi. Et, quand vous vous souviendrez de moi, faites d'abord un retour sur ma vie dans la chair, rappelez-vous que j'ai été jadis avec vous et, ensuite, discernez par la foi que vous souperez tous un jour avec moi dans le royaume éternel du Père. Ceci est la nouvelle Pâque que je vous laisse, le souvenir même de la vie d'effusion, la parole de vérité éternelle et de mon amour pour vous, l'effusion de mon Esprit de Vérité sur toute chair. »
Puis ils terminèrent la célébration de l'ancienne Pâque, mais sans effusion de sang en relation avec l'inauguration du nouveau souper du souvenir en chantant tous ensemble le psaume cent-dix-huit. 179:5.9 [606]. Marc 14 :22-25 [607]; Luc 22 :14-20 [608].
« L'heure de la glorification du Fils de l'Homme est maintenant venue, et le Père sera glorifié en moi. Mes amis, je ne serai plus avec vous que pour peu de temps. Bientôt, vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas, car je vais en un lieu où, pour l'heure, vous n'avez pas accès. Mais, quand vous aurez achevé votre oeuvre terrestre comme j'ai maintenant terminé la mienne, vous viendrez auprès de moi, de même que je me prépare maintenant à aller auprès de mon Père. Dans très peu de temps, je vais vous quitter, et vous ne me verrez plus sur terre, mais vous me verrez tous dans l'âge à venir quand vous vous élèverez dans le royaume que mon Père m'a donné. »
Après quelques moments de conversation amicale, Jésus se leva et dit : « Quand je vous ai présenté une parabole montrant comment vous devriez être disposés à vous servir les uns les autres, j'ai dit que je désirais vous donner un nouveau commandement ; je voudrais le faire maintenant puisque je suis sur le point de vous quitter. Vous connaissez bien le commandement qui vous ordonne de vous aimer les uns les autres ; que vous aimiez votre prochain comme vous-même. Mais même cette dévotion sincère de la part de mes enfants ne me satisfait pas entièrement. Je voudrais vous voir accomplir des actes d'amour encore plus grands dans le royaume de la fraternité des croyants. Je vous donne donc ce nouveau commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Si vous faites cela, si vous vous aimez ainsi les uns les autres, tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples.
En vous donnant ce nouveau commandement, je ne charge vos âmes d'aucun fardeau supplémentaire ; je vous apporte plutôt une nouvelle joie et je vous donne la possibilité d'éprouver un nouveau plaisir en connaissant les délices d'effuser l'affection de votre cœur sur vos semblables. Même en supportant extérieurement des afflictions, je suis sur le point d'éprouver la joie suprême d'effuser mon amour sur vous et vos compagnons mortels.
Quand je vous invite à vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés, je vous présente la mesure suprême de la véritable affection, car nul ne peut avoir de plus grand amour que d'être prêt à donner sa vie pour ses amis. Or, vous êtes mes amis, et vous continuerez à l'être, pourvu que vous vouliez bien faire ce que je vous ai enseigné. Vous m'avez appelé Maître, mais je ne vous appelle pas serviteurs. Si seulement vous vous aimez les uns les autres comme je vous aime, vous serez mes amis et je vous dirai toujours ce que le Père me révèle. » 180:0.3 [609]. Jean 13 :34,35 [602]; 15 :12 [610].
443. QUE VOTRE CŒUR NE SE TROUBLE PAS
Que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu ; continuez à croire aussi en moi. Bien que je doive vous quitter, je ne serai pas loin de vous. Je vous ai déjà dit qu'il y a beaucoup de demeures dans l'univers de mon Père. Si ce n'était pas vrai, je ne vous en aurais pas maintes fois parlé. Je vais retourner dans ces mondes de lumière, ces stations dans le ciel du Père, auxquelles vous accèderez un jour. Je suis venu de là sur ce monde et l'heure est maintenant venue où il faut que je retourne à l'œuvre de mon Père dans les sphères supérieures. 180:3.4 [611]. Jean 14 :1,27 [359].
Jésus promena son regard sur tous les apôtres, sourit et dit : « Mes petits enfants, je m'en vais, je retourne auprès de mon Père. D'ici peu, vous ne me verrez plus comme ici en chair et en os. Je vous enverrai très prochainement mon esprit, qui est exactement semblable à moi, à l'exception de ce corps matériel. Ce nouvel instructeur est l'Esprit de Vérité qui vivra avec chacun de vous, dans votre cœur, et, ainsi, tous les enfants de lumière ne feront plus qu'un et seront attirés les uns vers les autres. C'est de cette manière que mon Père et moi, nous pourrons vivre dans l'âme de chacun de vous, et aussi dans le cœur de tous les autres hommes qui nous aiment et qui réalisent cet amour dans leurs expériences en s'aimant les uns les autres comme je vous aime maintenant. » 180:4.5 [612], Jean 14 :18,19 [359].
445. L'ANCIENNE ET LA NOUVELLE RELIGION
Et tout cela implique clairement la différence entre l'ancienne religion et la nouvelle. L'ancienne enseignait le sacrifice de soi ; la nouvelle enseigne seulement l'oubli de soi, la réalisation de soi mise en valeur dans un service social associé à la compréhension de l'univers. L'ancienne religion était motivée par la conscience de la peur. Le nouvel évangile du royaume est dominé par la conviction de la vérité, l'esprit de la vérité éternelle et universelle. Dans l'expérience de vie des croyants au royaume, aucune somme de piété ou de fidélité à un credo ne peut compenser l'absence de la bienveillance spontanée, généreuse et sincère, qui caractérise les fils du Dieu vivant nés d'esprit. Ni la tradition, ni un système cérémoniel de culte officiel ne peuvent compenser le manque de compassion sincère pour vos semblables. 180:5.12 [613].
Quand je serai revenu vivre en vous et œuvrer à travers vous, je pourrai d'autant mieux continuer à vous conduire dans cette vie et vous guider dans la vie future à travers les nombreuses demeures dans le ciel des cieux. La vie dans la création éternelle du Père n'est pas un repos sans fin dans l'oisiveté et un confort égoïste, mais plutôt une incessante progression en grâce, en vérité et en gloire. Chacun des nombreux, des très nombreux postes dans la maison de mon Père est une halte, une vie destinée à vous préparer à la suivante. Les enfants de lumière iront ainsi de gloire en gloire, jusqu'à ce qu'ils atteignent l'état divin où ils seront spirituellement rendus parfaits comme le Père est parfait en toutes choses. 181:1.2 [614].
Et, maintenant, au moment de vous quitter, je voudrais prononcer des paroles de réconfort. Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je vous fais ces dons non à la manière du monde — parcimonieusement ; je donne à chacun de vous tout ce qu'il veut recevoir. Que votre cœur ne se trouble pas et ne craigne pas. J'ai vaincu le monde, et en moi vous triompherez tous par la foi. Je vous ai prévenus que le Fils de l'Homme va être tué, mais je vous assure que je reviendrai avant d'aller auprès du Père, bien que ce ne soit que pour peu de temps. Et, après mon ascension auprès du Père, je vous enverrai certainement le nouvel instructeur, afin qu'il vous accompagne et habite dans votre cœur. Quand vous verrez ces évènements se produire, n'ayez pas de crainte, mais croyez plutôt, d'autant plus que vous les aurez connus d'avance. Je vous ai aimés d'une grande affection, et je ne voudrais pas vous quitter, mais telle est la volonté de mon Père. Mon heure est venue. 181:1.5 [615]. Jean 14 :26-29 [359].
Au cours de cette prière finale avec ses apôtres, le Maître fit allusion au fait qu'il avait rendu manifeste le nom du Père au monde. C'est bien ce qu'il fit en révélant Dieu par sa vie incarnée, qui avait atteint la perfection. Le Père qui est aux cieux avait cherché à se révéler à Moïse, mais ne put aller plus loin que de faire dire : « JE SUIS ». Lorsqu'il fut pressé de se manifester davantage, il dévoila seulement :
« JE SUIS ce que JE SUIS ». Mais, lorsque Jésus eut achevé sa vie terrestre, le nom du Père avait été révélé de telle sorte que le Maître, qui était le Père incarné, pouvait dire à juste titre :
« Je suis le pain de vie. Je suis l'eau vivante.
Je suis la lumière du monde.
Je suis le désir de tous les âges.
Je suis la porte ouverte au salut éternel. Je suis la réalité de la vie sans fin.
Je suis le bon berger.
Je suis le sentier de la perfection infinie. Je suis la résurrection et la vie.
Je suis le secret de la survie éternelle. Je suis le chemin, la vérité et la vie.
Je suis le Père infini de mes enfants finis. Je suis le vrai cep ; vous êtes les sarments.
Je suis l'espoir de tous ceux qui connaissent la vérité vivante. Je suis le pont vivant qui relie un monde à l'autre.
Je suis le lien vivant entre le temps et l'éternité. » 182:1.9 [616].
449. LA SOUFFRANCE DE JÉSUS DANS LE JARDIN
La nature humaine de Jésus n'était pas insensible à cette situation de solitude personnelle, d'opprobre public et d'échec apparent de sa cause. Tous ces sentiments pesaient sur lui avec une lourdeur indescriptible. Dans cette grande tristesse, sa pensée revint à l'époque de son enfance à Nazareth et de ses premiers travaux en Galilée. Au moment de cette grande épreuve, de nombreuses scènes agréables de son ministère terrestre se présentèrent à son mental. Grâce à ces vieux souvenirs de Nazareth, de Capharnaüm, du mont Hermon et du lever et du coucher de soleil sur la scintillante mer de Galilée, il parvint à se calmer tout en fortifiant et en préparant son cœur humain à rencontrer le félon qui devait si prochainement le trahir. 182:3.10 [617], Matt. 26 :26-39 [618]. Marc 14 :34-42 [607].
Ensuite, Pilate conduisit le prisonnier saignant et lacéré devant la foule bigarrée et le présenta en disant : « Voici l'homme ! De nouveau je vous déclare que je ne le trouve coupable d'aucun crime et, après l'avoir flagellé, je voudrais le relaxer. »
Jésus de Nazareth se tenait là, vêtu d'une vieille robe pourpre royale et ceint d'une couronne d'épines qui perçait son front bienveillant. Son visage était souillé de sang et son corps plié de souffrance et de chagrin. Mais rien ne peut émouvoir le cœur insensible de ceux qui sont victimes d'une intense haine émotionnelle et esclaves de préjugés religieux. Ce spectacle engendra un profond frisson dans les royaumes d'un vaste univers, mais ne toucha pas le cœur de ceux qui avaient mentalement décidé d'exterminer Jésus. 185:6.3 [619]. Jean 19 :5 [620].
Incarné en tant que Fils de l'Homme, le Fils de Dieu se tenait là. Il avait été arrêté sans inculpation, accusé sans preuves, jugé sans témoins, puni sans verdict et il allait bientôt être condamné à mort par un juge injuste qui confessait ne pouvoir trouver aucune faute en lui. Si Pilate avait cru pouvoir faire appel à leur patriotisme en appelant Jésus « le roi des Juifs », il avait complètement échoué. Les Juifs n'attendaient pas un roi de ce genre. Lorsque les chefs des prêtres et les sadducéens déclarèrent : « Nous n'avons pas d'autre roi que César », cela fut un choc même pour la foule ignorante, mais il était désormais trop tard pour sauver Jésus, même si la populace avait osé prendre parti pour le Maître. 185:8.1 [621]
Les Juifs à courte vue poussaient des clameurs indécentes pour la mort du Maître tandis qu'il se tenait là dans un silence terrible, contemplant la scène de mort d'une nation — du propre peuple de son père terrestre.
Jésus avait acquis le type de caractère humain qui peut conserver son sang-froid et affirmer sa dignité en face d'insultes constantes et gratuites. On ne pouvait l'intimider. Lors des premières voies de fait par le serviteur d'Annas, il se borna à suggérer qu'il vaudrait mieux appeler des témoins qui puissent dument témoigner contre lui.
Du commencement jusqu'à la fin de son prétendu jugement devant Pilate, les légions célestes en observation ne purent se retenir de télédiffuser à l'univers la description de la scène de « Pilate en jugement devant Jésus » 186:2.4 [622]. Matt. 26 :57-58 [618]; 27 :11-14 [623]; Marc 14 :55-65 [607]; 15 :1-20 [624]; Luc 23 :1-5 [625], 13-25 [582]; Jean 18 :19-32 [626].
Les deux larrons crucifiés avec Jésus étaient des associés de Barabbas et auraient été mis à mort plus tard avec leur chef si ce dernier n'avait pas été relaxé en vertu du pardon de Pilate pour la Pâque. Jésus fut donc crucifié à la place de Barabbas.
Ce que Jésus est sur le point de faire, se soumettre à la mort sur la croix, il le fait de son plein gré. En prédisant cette expérience, il avait dit : « Le Père m'aime et me soutient parce que je suis disposé à abandonner ma vie. Mais je la reprendrai. Nul ne peut m'ôter ma vie — je l'abandonne de moi-même. J'ai autorité pour l'abandonner, et j'ai autorité pour la reprendre. J'ai reçu de mon Père ce pouvoir. » 187:0.2 [627]. Jean 10 :15,17,18 [628].
Parmi les personnes qui se tinrent près de la croix à un moment ou à un autre durant la crucifixion, il y eut Marie, Ruth, Jude, Jean, Salomé (la mère de Jean) et un groupe de croyantes sincères et convaincues comprenant Marie (femme de Clopas et sœur de la mère de Jésus), Marie-Madeleine et Rébecca, qui avait autrefois habité à Sepphoris. Ceux-ci, et d'autres amis de Jésus, gardèrent le silence tandis qu'ils observaient sa grande patience et sa force d'âme, et le voyaient souffrir intensément. 187:3.2 [629]. Marc 15 :40,41 [624]; Luc 23 :49 [625].
L'un des brigands railla Jésus en disant : « Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi n'assures-tu pas ton salut et le nôtre ? » Lorsqu'il eut ainsi fait des reproches à Jésus, l'autre voleur, qui avait souvent entendu le Maître enseigner, dit au premier : « Ne crains-tu même pas Dieu ? Ne vois-tu pas que nous souffrons à juste titre pour nos agissements, mais que cet homme souffre injustement ? Nous ferions mieux de rechercher le pardon pour nos péchés et le salut pour notre âme.
Quand Jésus entendit le larron dire cela, il tourna son visage vers lui et sourit d'un air approbateur. En voyant le visage de Jésus tourné vers lui, le malfaiteur rassembla son courage, ralluma la flamme vacillante de sa foi et dit : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. » Jésus dit alors : « En vérité, en vérité, je te le dis aujourd'hui, tu seras un jour avec moi au Paradis. »
Au milieu des douleurs du trépas physique, le Maître avait le temps d'écouter la confession de foi du brigand croyant. Quand ce larron essaya d'obtenir le salut, il trouva la délivrance. Bien des fois auparavant, il avait été amené à croire en Jésus, mais ce fut seulement au cours de ces dernières heures de conscience qu'il se tourna de tout son cœur vers l'enseignement du Maître. Quand il vit la manière dont Jésus affrontait la mort sur la croix, ce larron ne put résister plus longtemps à la conviction que ce Fils de l'Homme était en vérité le Fils de Dieu. 187:4.1 [630]. Matt. 27 :38,44 [623]; Marc 15 :27 [624]; Luc 23 :32,33,39-43 [625]; Jean 19 :18 [620].
455. LA DERNIÈRE HEURE SUR LA CROIX
Peu après une heure de l'après-midi, dans l'obscurité croissante de la violente tempête de sable, Jésus commença à perdre sa conscience humaine. Il avait prononcé ses dernières paroles de miséricorde, de pardon et d'exhortation. Son dernier souhait — concernant le soin de sa mère — avait été exprimé. Durant cette heure où la mort approchait, le mental humain de Jésus eut recours à la répétition de nombreux passages des Écritures hébraïques, particulièrement des Psaumes. La dernière pensée conscience du Jésus humain fut sa répétition mentale d'une partie du Livre des Psaumes maintenant appelée Psaumes XX, XXI et XXII. Ses lèvres remuaient souvent, mais il était trop faible pour prononcer, au moment où elles traversaient son mental, les paroles de ces passages qu'il connaissait par cœur. De rares fois seulement, ceux qui se trouvaient à proximité purent entendre des citations telles que : « Je sais que le Seigneur sauvera son oint », « Ta main découvrira tous mes ennemis » et « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Jésus n'eut jamais le moindre doute qu'il avait vécu conformément à la volonté du Père et qu'il abandonnait maintenant sa vie charnelle conformément à la volonté de son Père. Il n'avait pas le sentiment que le Père l'eût abandonné. Il se bornait à réciter dans sa conscience évanescente de nombreux passages des Écritures parmi lesquels le Psaume XXII qui commence par : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Il advint que ce fut l'une des trois citations qu'il prononça assez clairement pour que puissent l'entendre ceux qui se tenaient près de lui. 187:5.2 [631].
Jésus mourut royalement — comme il avait vécu. Il admit franchement sa royauté et resta maître de la situation durant toute la journée tragique. Il alla volontairement à sa mort infamante après avoir veillé à la sauvegarde de ses apôtres choisis. Il empêcha sagement Pierre de causer des troubles par sa violence, et s'arrangea pour que Jean puisse rester auprès de lui jusqu'à la fin de son existence de mortel. Il révéla sa vraie nature au Sanhédrin meurtrier et rappela à Pilate la source de son autorité souveraine en tant que Fils de Dieu. Il partit pour le Golgotha en portant sa propre traverse de croix, et termina son effusion d'amour en remettant au Père du Paradis l'esprit qu'il avait acquis en tant que mortel. Après une telle vie — et au moment d'une telle mort — le Maître pouvait vraiment dire : « C'est fini. » 187:5.6 [632]. Matt. 27 :45-50 [623]; Marc 15 :33-39 [624].
Lorsque Joseph et Nicodème arrivèrent au Golgotha, ils trouvèrent les soldats descendant Jésus de la croix, et les représentants du Sanhédrin présents pour s'assurer qu'aucun de ses disciples n'empêcherait qu'on ne jette le corps de Jésus dans la fosse commune des criminels. Quand Joseph présenta au centurion l'ordre concernant le corps du Maître, les Juifs soulevèrent un tumulte et poussèrent des clameurs pour avoir le droit d'en disposer. Dans leur frénésie, ils cherchèrent à s'emparer de force du corps. Voyant cela, le centurion appela auprès de lui quatre soldats qui se tinrent debout, avec leurs épées dégainées, enjambant le corps du Maître étendu là sur le sol. Le centurion ordonna aux autres soldats de laisser là les deux brigands et de refouler la troupe irritée des Juifs exaspérés. Quand
l'ordre fut rétabli, le centurion lut aux Juifs l'autorisation de Pilate, fit un pas de côté et dit à Joseph : « Ce corps t'appartient pour en faire ce que tu jugeras bon. Moi-même et mes soldats te soutiendront pour s'assurer que nul ne te contrecarre. » 188:1.1 [633]. Matt. 27 :57-61 [623].
457. LA SIGNIFICATION DE LA CROIX
Bien que Jésus n'ait pas enduré cette mort sur la croix pour expier la culpabilité raciale de l'homme mortel, ni pour procurer une sorte d'accès effectif auprès d'un Dieu par ailleurs offensé et implacable ; même si le Fils de l'Homme ne s'est pas offert en holocauste pour apaiser le courroux de Dieu et ouvrir aux pécheurs la voie du salut ; et en dépit du fait que toutes ces idées d'expiation et de propitiation soient erronées, il ne faudrait néanmoins pas négliger certaines significations attachées à la mort de Jésus sur la croix. Il est de fait que, sur d'autres planètes habitées voisines, on appelle Urantia le « Monde de la Croix. » 188:4.1 [634].
L'homme mortel n'a jamais été la propriété des maîtres fourbes. Jésus n'a pas donné sa vie comme rançon pour dégager les hommes des griffes des chefs apostats et des princes déchus des sphères. Le Père qui est aux cieux n'a jamais conçu la grossière injustice de condamner une âme de mortel à cause des méfaits de ses ancêtres. La mort du Maître sur la croix n'a pas non plus été un sacrifice pour rembourser à Dieu une dette que la race humaine aurait contractée envers lui. 188:4.3 [635].
Jésus vécut et mourut pour un univers entier, et non simplement pour les races de ce seul monde. Les mortels des royaumes disposaient du salut avant même que Jésus ne vive et ne meure sur Urantia, mais le fait subsiste néanmoins que son effusion sur ce monde éclaira grandement la voie du salut ; sa mort contribua beaucoup à rendre évidente pour toujours la certitude de la survie des mortels après la mort dans la chair.
Il n'est guère approprié de parler de Jésus comme d'un sacrificateur, d'un payeur de rançon ou d'un rédempteur, mais il est entièrement correct de l'appeler un sauveur. Il a définitivement rendu plus claire et plus certaine la voie du salut (de la survie) : il a effectivement mieux montré et avec plus de sûreté la voie du salut au bénéfice de tous les mortels de tous les mondes de l'univers de Nébadon. 188:4.6 [636]
Toute cette idée de rançon dans l'expiation place le salut sur un plan d'irréalité ; un tel concept est purement philosophique. Le salut humain est réel ; il est basé sur deux réalités que les créatures peuvent saisir par la foi et incorporer ainsi dans l'expérience humaine individuelle : le fait de la paternité de Dieu et, la vérité corollaire, la fraternité des hommes. Après tout, il est vrai que l'on vous « remettra vos dettes comme vous remettez les leurs à vos débiteurs. » 188:4.13 [637].
Le dimanche matin à deux heures quarante-cinq, la commission paradisiaque d'incarnation arriva sur les lieux ; elle se composait de sept personnalités du Paradis, non identifiées, qui se déployèrent immédiatement autour de la tombe. À trois heures moins dix, d'intenses vibrations d'activités mixtes matérielles et morontielles commencèrent à émaner du tombeau neuf de Joseph d'Arimathie et, à trois heures deux minutes, ce dimanche 9 avril de l'an 30, la forme et la personnalité morontielle ressuscitées de Jésus de Nazareth sortirent du tombeau.
Après que Jésus ressuscité eut émergé de son tombeau, le corps de chair, dans lequel il avait vécu et travaillé sur terre durant près de trente-six ans, gisait encore là dans la niche du sépulcre, intact et enveloppé dans le drap de lin, exactement tel qu'il y avait été couché le vendredi après-midi par Joseph et ses compagnons. La pierre fermant l'entrée du tombeau n'avait pas subi le moindre déplacement ; le sceau de Pilate était intact ; les soldats montaient toujours la garde. Les gardes du temple avaient veillé sans interruption ; la garde romaine avait été changée à minuit. Aucun de ces veilleurs ne soupçonnait que l'objet de leur vigile s'était élevé à une forme d'existence nouvelle et supérieure, ni que le corps qu'ils gardaient n'était plus qu'une enveloppe extérieure abandonnée, désormais sans connexion avec la personnalité morontielle délivrée et ressuscitée de Jésus. 189:1.1 [638].
Le transit de Jésus en tant que mortel — la résurrection morontielle du Fils de l'Homme — est maintenant parachevée. L'expérience transitoire du Maître en tant que personnalité médiane entre le niveau matériel et le niveau spirituel a commencé. Et il a accompli tout cela par un pouvoir inhérent à lui-même ; nulle personnalité ne lui apporta une aide quelconque. Il vit maintenant en tant que Jésus morontiel et, tandis qu'il commence cette vie morontielle, son corps matériel de chair gît intact dans le tombeau. Les soldats montent toujours la garde, et le sceau du gouverneur sur les pierres n'a pas encore été brisé. 189:1.13 [639]. Matt. 28 :1-8 [640]; Marc 16 :1-11 [641]; Luc 24 :1-10 [642]; Jean 20 :1-18 [643].
459. LA DISPOSITION DU CORPS DE JÉSUS
À trois heures dix, tandis que Jésus ressuscité fraternisait avec les personnalités morontielles rassemblées des sept mondes des maisons de Satania, le chef des archanges — les anges de la résurrection — aborda Gabriel et lui demanda le corps mortel de Jésus en disant : « Nous n'avons pas le droit de participer à la résurrection morontielle de notre souverain Micaël après son expérience d'effusion, mais nous voudrions que sa dépouille mortelle nous soit remise pour la dissoudre immédiatement. Nous ne nous proposons pas d'employer notre technique de dématérialisation ; nous désirons simplement faire appel au processus de l'accélération du temps. Nous avons vu notre Souverain vivre et mourir sur Urantia. Cela suffit. Nous épargnerions aux légions du ciel le souvenir d'avoir supporté le spectacle de la lente décomposition de la forme humaine du Créateur et Soutien d'un univers. Au nom des intelligences célestes de tout Nébadon, je demande un ordre me confiant la garde du corps mortel de Jésus de Nazareth et nous donnant pouvoir de procéder à sa dissolution immédiate. » 189:2.1 [644].
Pendant que les archanges et leur assistants se préparaient à retirer le corps de Jésus du tombeau avant d'en disposer d'une manière respectueuse et digne par le processus de la dissolution quasi instantanée, les médians secondaires d'Urantia furent chargés d'écarter les deux pierres qui bouchaient l'entrée du tombeau. La plus grosse était un énorme bloc circulaire très semblable à une meule ; elle se déplaçait dans une rainure taillée dans le roc, de sorte que l'on pouvait la rouler en avant ou en arrière pour ouvrir ou fermer le tombeau. Quand les gardes juifs et les soldats romains qui veillaient virent, à la faible lueur de l'aube, l'énorme pierre qui, apparemment de son propre chef, commençait à rouler pour dégager l'entrée du caveau — sans aucun moyen visible expliquant ce mouvement — ils furent saisis de peur panique et quittèrent précipitamment les lieux. Les Juifs s'enfuirent d'abord chez eux, se rendant plus tard au temple pour faire rapport de ces faits au capitaine. Les Romains s'enfuirent vers la forteresse d'Antonia et, dès que le centurion fut arrivé à son poste, ils lui rapportèrent ce qu'ils avaient vu. 189:2.4 [645].
Tandis que ces femmes étaient assises là, aux premières heures de l'aurore du nouveau jour, elles regardèrent de côté et virent un étranger silencieux et immobile. Pendant un moment, elles eurent de nouveau peur, mais Marie- Madeleine se précipita vers lui en le prenant pour le jardinier et lui dit : « Où avez-vous emmené le Maître ? Où l'ont-ils couché ? Dis-le-nous pour que nous allions le prendre. » Voyant que l'étranger ne lui répondait pas, Marie se mit à pleurer. Alors, Jésus parla aux femmes et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Marie répondit : « Nous cherchons Jésus qui a été enseveli dans le tombeau de Joseph, mais il n'y est plus. Sais-tu où il a été emporté ? » Alors, Jésus dit : « Ce Jésus ne vous a-t-il pas dit, même en Galilée, qu'il mourrait, mais qu'il ressusciterait ? »
Ces mots stupéfièrent les femmes, mais le Maître était tellement changé qu'elles ne le reconnurent pas dans la faible lueur du contre-jour. Tandis qu'elles méditaient ses paroles, il s'adressa à Madeleine d'une voix familière en disant « Marie. » En entendant ce mot de sympathie bien connue et de salutation affectueuse, elle sut que c'était la voix du Maître et se précipita pour s'agenouiller à ses pieds en s'écriant : « Mon Seigneur et mon Maître! » Toutes les autres femmes reconnurent que c'était bien le Maître qui se tenait devant elles dans une forme glorifiée, et elles s'agenouillèrent aussitôt devant lui. 189:4.10 [646] Matt. 28 :5-10 [640]; Marc 16 :1-8 [641]; Luc 24 :10,11 [642]; Jean 20 :1,2 [643].
461. DAVID ZÉBÉDÉE ANNONCE LA RÉSURRECTION
Quittant le tombeau, David et Joseph allèrent immédiatement chez Élie Marc, où ils tinrent une conférence avec les dix apôtres dans la salle du haut. Seul Jean Zébédée était disposé à croire, même faiblement, que Jésus était ressuscité d'entre les morts. Pierre l'avait d'abord cru, mais, faute de trouver le Maître, il tomba dans de sérieux doutes. Les apôtres étaient tous enclins à croire que les Juifs avaient enlevé le corps. David ne voulut pas discuter avec eux, mais, en s'en allant, il dit : « Vous êtes les apôtres et vous devriez comprendre ces choses. Je ne discuterai pas avec vous. Quoi qu'il en soit, je retourne chez Nicodème où j'ai donné rendez-vous ce matin à tous les messagers. Quand ils seront rassemblés, je les enverrai accomplir leur dernière mission, celle d'annoncer la résurrection du Maître. J'ai entendu le Maître dire qu'après sa mort, il ressusciterait le troisième jour, et je le crois. » Après avoir ainsi parlé aux ambassadeurs du royaume mornes et désespérés, celui qui avait pris sur lui d'être chef des communications et des renseignements prit congé des apôtres. En sortant de la pièce du haut, il déposa, sur les genoux de Matthieu Lévi, le sac de Judas contenant tous les fonds apostoliques.
Il était à peu près neuf heures et demie quand le dernier des vingt-six messagers de David arriva chez Nicodème. David les rassembla promptement dans la cour spacieuse et leur dit :
« Vous tous mes frères, vous m'avez servi tout ce temps conformément à votre serment envers moi et entre vous, et je vous prends à témoins que je n'ai encore jamais diffusé par votre entremise de fausses informations. Je vais vous confier votre dernière mission en tant que messagers volontaires du royaume. Ce faisant, je vous libère de vos serments et je licencie le corps des messagers. Amis, je vous déclare que nous avons terminé notre travail. Le Maître n'a plus besoin de messagers mortels ; il est ressuscité d'entre les morts. Avant son arrestation, il nous a dit qu'il mourrait et ressusciterait le troisième jour. J'ai vu le tombeau — il est vide. J'ai parlé à Marie-Madeleine et à quatre autres femmes qui se sont entretenues avec Jésus. Je vous licencie maintenant, je vous dis adieu et je vous envoie à vos missions respectives avec le message suivant que vous porterez aux croyants : ` Jésus est ressuscité d'entre les morts ; le tombeau est vide. » 190:1.3 [647].
462. L'APPARITION DE JÉSUS À THOMAS
Après avoir ainsi parlé, le Maître abaissa le regard sur le visage de Thomas et dit : « Et toi, Thomas, qui as dit que tu ne croirais pas à moins de me voir et de mettre ton doigt dans les marques des clous sur mes mains, maintenant tu m'as vu et entendu mes paroles. Bien que tu ne voies aucune marque de clous sur mes mains, puisque je suis élevé sous une forme que tu revêtiras aussi quand tu quitteras ce monde, que vas-tu dire à tes frères ? Tu reconnaîtras la vérité, car déjà dans ton cœur tu avais commencé à croire, même quand tu affirmais si résolument ton incroyance. Thomas, c'est juste au moment où tes doutes commencent à s'effriter qu'ils s'affirment avec le plus d'entêtement. Thomas, je te demande de ne pas manquer de foi, mais d'être croyant — et je sais que tu croiras, et même de tout ton cœur. »
Quand Thomas entendit ces paroles, il tomba à genoux devant le Maître morontiel et s'écria : « Je crois ! Mon Seigneur et mon Maître ! » Alors, Jésus dit à Thomas : « Tu as cru, Thomas, parce que tu m'as réellement vu et entendu. Bénis soient, dans les âges à venir, ceux qui croiront même sans avoir vu avec les yeux de la chair ni entendu avec les oreilles de mortels. »
Ensuite, tandis que sa forme s'approchait de l'extrémité de la table, le Maître s'adressa au groupe en disant : « Maintenant, allez tous en Galilée où je vous apparaîtrai bientôt. » Et, après avoir dit cela, il disparut de leur vue. 191:5.4 [648]. Jean 20 :26-29 [643].
463. LA DERNIÈRRE APPARITION DE JÉSUS
De bonne heure le jeudi matin 18 mai, Jésus fit sa dernière apparition sur terre en tant que personnalité morontielle. Tandis que les onze apôtres allaient s'asseoir pour leur repas matinal dans la salle du haut de la maison de Marie Marc, Jésus leur apparut et dit :
« Que la paix soit sur vous. Je vous ai demandé de rester ici, à Jérusalem, jusqu'à mon ascension auprès du Père, et même jusqu'à ce que je vous envoie l'Esprit de Vérité, qui sera bientôt répandu sur toute chair et vous confèrera un pouvoir d'en haut. » 193:3.1 [649].
Après leur avoir ainsi parlé, il leur fit signe de l'accompagner et les conduisit sur le mont des Oliviers, où il leur fit ses adieux préparatoires à son départ d'Urantia.
Le trajet jusqu'à Olivet fut solennel. Aucun d'eux ne prononça un mot depuis le départ de la salle du haut jusqu'au moment où Jésus s'arrêta avec eux au mont des Oliviers. 193:3.3 [650]. Luc 24 :29 [642].
La vie de mortel avait porté à Jésus ses coups les plus durs, les plus cruels et les plus sévères ; et cet homme avait fait face à ces situations désespérantes avec foi et courage, et avec la détermination inébranlable de faire la volonté de son Père. Jésus affronta la vie dans toute sa terrible réalité, et la maîtrisa — même jusque dans la mort. Il ne se servit pas de la religion pour se libérer de la vie. La religion de Jésus ne cherche pas à échapper à cette vie pour jouir d'une félicité qui vous attend dans une autre existence. La religion de Jésus procure la joie et la paix d'une nouvelle existence spirituelle qui rehausse et ennoblit la vie que les hommes vivent actuellement dans la chair.
Si une religion est un opium pour le peuple, elle n'est pas la religion de Jésus. Sur la croix, il refusa de boire le narcotique. Son esprit, répandu sur toute chair, est une puissante influence mondiale qui élève l'homme et le pousse à progresser. L'impulsion vers le progrès spirituel est la force motrice la plus puissante présente dans le monde. Les croyants qui apprennent la vérité sont les seules âmes progressives et dynamiques sur terre.
Le jour de la Pentecôte, la religion de Jésus rompit toutes les restrictions nationales et entraves raciales. Il est éternellement vrai que « là où se trouve l'esprit du Seigneur, là est la liberté ». Ce jour-là, l'Esprit de Vérité devint le don personnel du Maître à chaque mortel. Cet esprit fut effusé afin de qualifier les croyants pour prêcher plus efficacement l'évangile du royaume, mais ils commirent l'erreur de prendre l'expérience de recevoir l'esprit ainsi répandu pour une partie du nouvel évangile qu'inconsciemment ils formulaient. 194:3.3 [651].
465. L'ENDURANCE DE LA CHRÉTIENTÉ
L'histoire montre que le christianisme est né de la transformation involontaire de la religion de Jésus en une religion à propos de Jésus. Elle montre aussi que le christianisme a subi l'hellénisation, la paganisation, la sécularisation, l'institutionnalisme, la dépravation intellectuelle, la décadence spirituelle, l'hibernation morale, les menaces d'extinction, la régénérescence ultérieure, la fragmentation et, plus récemment, une réhabilitation relative. Ce curriculum dénote une vitalité qui lui est inhérente et la possession d'immenses facultés de récupération. Et ce même christianisme est actuellement présent dans le monde civilisé des peuples occidentaux, faisant face à une lutte pour la vie encore plus inquiétante que les mémorables crises caractéristiques de ses anciennes batailles pour la domination. 195:4.4 [652].
Les savants ont involontairement précipité l'humanité dans un affolement matérialiste. Ils ont déclenché une ruée irréfléchie sur la banque morale des âges, mais cette banque de l'expérience humaine dispose de vastes ressources spirituelles et peut faire face aux demandes qui lui sont présentées. Seuls les irréfléchis s'affolent au sujet des actifs spirituels de la race humaine. Quand l'affolement matérialiste-laïque aura passé, la religion de Jésus n'aura pas fait banqueroute. La banque spirituelle du royaume des cieux fera des paiements de foi, d'espérance et de sécurité morale à tous ceux qui auront recours à elle « en Son nom. » 195:6.1 [653].
467. INCONSISTENCES DU MÉCANISTE
L'illogisme du mécaniste moderne est le suivant : si notre univers était simplement matériel et l'homme seulement une machine, cet homme serait entièrement incapable de se reconnaître en tant que machine ; de même un tel homme-machine serait entièrement inconscient du fait qu'un tel univers matériel existe. Dans sa consternation et son désespoir matérialiste, la science mécaniste n'a pas réussi à reconnaître le fait que le mental du savant est habité par l'esprit, or, c'est la clairvoyance supramatérielle de ce même savant qui formule ces concepts erronés et contradictoires en soi d'un univers matérialiste. 195:7.3 [654].
Le matérialisme réduit l'homme à l'état d'automate sans âme, et fait simplement de lui un symbole arithmétique placé sans pouvoir dans la formule mathématique d'un univers mécaniste et dépourvu de romanesque. Mais d'où vient donc cet immense univers de mathématiques sans Maître Mathématicien ? La science peut disserter sur la conversation de la matière, mais la religion valide la conservation des âmes humaines — elle concerne leur expérience avec des réalités spirituelles et des valeurs éternelles. 195:6.8 [655].
La faiblesse inhérente au laïcisme vient de ce qu'il rejette la morale et la religion en faveur de la politique et du pouvoir. Il est tout simplement impossible d'établir la fraternité des hommes en ignorant ou en reniant la paternité de Dieu.
L'optimisme laïc en matière sociale et politique est une illusion. Sans Dieu, ni la libération et la liberté, ni les biens et la richesse n'apporteront la paix.
La laïcisation complète de la science, de l'éducation, de l'industrie et de la société ne peut conduire qu'au désastre. Durant le premier tiers du vingtième siècle, les Urantiens ont tué plus d'hommes que durant les dix-neuf premiers siècles de la dispensation chrétienne. Et ce n'est que le commencement de l'affreuse moisson du matérialisme et du laïcisme ; des destructions plus terribles sont encore à venir. 195:8.11 [656].
469. LES BESOINS DU CHRISTIANISME
Mais le christianisme paganisé et socialisé a besoin d'un nouveau contact avec les enseignements sans compromis de Jésus ; il languit faute d'une vision neuve de la vie du Maître sur terre. Une révélation nouvelle et plus complète de la religion de Jésus est destinée à triompher d'un empire de laïcisme matérialiste et à renverser un courant mondial de naturalisme mécaniste. Urantia frémit actuellement au bord même d'une de ses époques les plus stupéfiantes et passionnantes de rajustement social, de stimulation morale et d'illumination spirituelle.
Même grandement modifiés, les enseignements de Jésus ont survécu aux cultes des mystères de leur époque natale, à l'ignorance et à la superstition des âges de ténèbres ; et, en ce moment même, ils triomphent lentement du matérialisme, du machinisme et du laïcisme du vingtième siècle. Et de telles époques de grandes épreuves et de défaites menaçantes sont toujours des périodes de grande révélation. 195:9.2 [657].
Le christianisme a osé abaisser ses idéaux devant le défi lancé par l'avidité humaine, la folie guerrière et la convoitise du pouvoir. Mais la religion de Jésus subsiste comme la convocation spirituelle immaculée et transcendante ; elle appelle ce qu'il y a de meilleur dans l'homme à s'élever au-dessus de tous ces héritages de l'évolution animale, et à atteindre par la grâce les hauteurs morales de la véritable destinée humaine.
Le christianisme est menacé de mort lente par le formalisme, l'excès d'organisation, l'intellectualisme et d'autres tendances non spirituelles. L'Église chrétienne moderne n'est pas une fraternité de croyants dynamiques comme celle que Jésus avait chargée d'effectuer la transformation spirituelle continue des générations successives de l'humanité. 195:9.10 [658].
Le christianisme est une religion improvisée ; il faut donc qu'il opère en petite vitesse. Les performances spirituelles à grande vitesse doivent attendre la nouvelle révélation et l'acceptation plus généralisée de la vraie religion de Jésus. Le christianisme est cependant une puissante religion, puisque les simples disciples d'un charpentier crucifié ont lancé les enseignements qui ont conquis l'empire romain en trois siècles et ont poursuivi leur action en triomphant des barbares qui renversèrent Rome. Ce même christianisme a conquis — absorbé et exalté — tout le courant de la théologie hébraïque et de la philosophie grecque. Et ensuite, quand la religion chrétienne est entrée dans le coma de plus de mille ans par suite d'une dose excessive de mystères et de paganisme, elle s'est ressuscitée elle-même et a virtuellement reconquis tout le monde occidental. Le christianisme contient suffisamment d'enseignements de Jésus pour devenir immortel. 195:10.18 [659].
470. L'ESPOIR DU CHRISTIANISME
L'espoir du christianisme moderne consiste à cesser de parrainer les systèmes sociaux et la politique industrielle de la civilisation occidentale, tout en s'inclinant humblement devant la croix qu'il exalte si vaillamment, et à y apprendre à nouveau de Jésus de Nazareth les plus grandes vérités que l'homme mortel puisse jamais entendre — l'évangile vivant de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes. 195:10.21 [660].
La théologie peut fixer, formuler, définir et dogmatiser la foi, mais, dans la vie humaine de Jésus, la foi était personnelle, vivante, originale, spontanée et purement spirituelle. Cette foi n'était ni un respect pour la tradition, ni une simple croyance intellectuelle tenue pour un credo sacré, mais plutôt une expérience sublime et une profonde conviction qui le tenaient en sécurité. Sa foi était si réelle et si totalement inclusive qu'elle balaya absolument tous les doutes spirituels et détruisit efficacement tout désir conflictuel. Rien n'était capable d'arracher Jésus de l'ancrage spirituel dans cette foi fervente, sublime et intrépide. Même en face d'une défaite apparente, ou dans l'angoisse des déceptions et d'un désespoir menaçant, il se tenait calmement dans la présence divine, libéré de toute peur et pleinement conscient d'être spirituellement invincible. Jésus bénéficiait de l'assurance tonifiante de posséder une foi stoïque ; dans chaque situation éprouvante de la vie, il fit infailliblement preuve d'une fidélité totale à la volonté du Père. Et cette foi superbe ne fut pas ébranlée, même par la menace cruelle et écrasante d'une mort ignominieuse. 196:0.5 [661].
472. LA VIE DE PRIÈRE DE JÉSUS
Jésus ne fit une prière à titre de devoir religieux. Pour lui, la prière était une expression sincère d'attitude spirituelle, une déclaration de loyauté d'âme, un exposé de dévotion personnelle, une expression d'actions de grâces, une manière d'échapper à la tension émotive, une prévention de conflit, une exaltation de l'intellect, un anoblissement des désirs, une justification de décisions morales, un enrichissement de la pensée, un renforcement des tendances supérieures, une consécration d'impulsion, une clarification de point de vue, une déclaration de foi, une reddition transcendantale de la volonté, une sublime affirmation de confiance, une révélation de courage, la proclamation d'une découverte, une confession de dévotion suprême, la confirmation d'une consécration, une technique pour aplanir les difficultés et la puissante mobilisation des pouvoirs conjugués de l'âme pour résister à toutes les tendances humaines à l'égoïsme, au mal et au péché. Il vécut précisément cette vie de pieuse consécration à faire la volonté de son Père et la termina triomphalement par une prière de cet ordre. Le secret de son incomparable vie religieuse était cette conscience de la présence de Dieu ; il l'atteignit par des prières intelligentes et une adoration sincère — une communion ininterrompue avec Dieu — et non par des directives, des voix, des visions ou des pratiques religieuses extraordinaires. 196:0.10 [662].
473. JÉSUS VEUT QUE NOUS CROYIONS AVEC LUI
Jésus ne demande pas à ses disciples de croire en lui, mais plutôt de croire avec lui, de croire à la réalité de l'amour de Dieu et d'accepter en toute confiance l'assurance de leur filiation avec le Père céleste. Le Maître désire que tous ses fidèles partagent pleinement sa foi transcendante. De la manière la plus touchante, Jésus mit ses partisans au défi non seulement de croire ce qu'il croyait, mais aussi de croire comme il croyait. Telle est la pleine signification de son unique exigence suprême : « Suis-moi. » 196:0.13 [663].
474. LA RELIGION À PROPOS DE JÉSUS
Mais la plus grande erreur consista en ceci : Alors que le Jésus humain était reconnu comme ayant une religion, le Jésus divin (le Christ) devint une religion presque du jour au lendemain. Le christianisme de Paul assura l'adoration du divin Christ, mais perdit à peu près complètement de vue le Jésus humain de Galilée luttant vaillamment et qui, par la vaillance de sa foi religieuse personnelle et l'héroïsme de son Ajusteur intérieur, s'éleva des humbles niveaux de l'humanité pour devenir un avec la divinité, devenant ainsi le chemin nouveau et vivant par lequel tous les mortels peuvent effectuer la même ascension depuis l'humanité jusqu'à la divinité. Les mortels, à tous les stades de spiritualité et sur tous les mondes, peuvent trouver dans la vie personnelle de Jésus ce qui les fortifiera et les inspirera pendant qu'ils progressent des niveaux spirituels les plus bas aux valeurs divines les plus élevées, depuis le commencement jusqu'à la fin de toute expérience religieuse personnelle. 196:2.4 [664].
475. JÉSUS, UN RELIGIEUX DE TOUT CŒUR
Vous ne seriez ni choqué ni troublé par certaines vigoureuses proclamations de Jésus si vous vouliez seulement vous rappeler qu'il était l'homme religieux le plus sincère et le plus dévoué du monde. Il était un mortel entièrement consacré, voué sans réserve à faire la volonté de son Père. Beaucoup de ses sentences apparemment dures représentaient plutôt une profession personnelle de foi et un engagement de dévotion que des commandements à ses disciples. Et ce furent précisément cette unité de dessein et sa dévotion désintéressée qui lui permirent de faire, en une courte vie, des progrès aussi extraordinaires dans la conquête du mental humain. Beaucoup de ses déclarations devraient être considérées comme des confessions de ce qu'il exigeait de lui-même plutôt que comme des exigences imposées à tous ses disciples. Dans sa dévotion à la cause du royaume, Jésus brûla tous les ponts derrière lui ; il sacrifia tout ce qui était un obstacle à l'exécution de la volonté de son Père. 196:2.7 [665].
476. LA FOI DE JÉSUS EN LES HOMMES
Jésus amenait les hommes à se sentir chez eux dans le monde ; il les délivrait de l'esclavage des tabous et leur enseignait que le monde n'est pas fondamentalement mauvais. Il n'aspirait pas à échapper à sa vie terrestre. Durant sa vie dans la chair, il maîtrisa une technique pour faire la volonté de son Père d'une manière qui fut agréable à ce Père. Il atteignit une vie religieuse idéaliste au milieu d'un monde réaliste. Jésus ne partageait pas le point de vue pessimiste de Paul sur l'humanité. Le Maître considérait les hommes comme fils de Dieu et prévoyait un avenir éternel et magnifique pour tous ceux qui choisiraient de survivre. Il n'était pas un sceptique moral ; il regardait l'homme positivement et non négativement. Il considérait la plupart des hommes comme faibles plutôt que mauvais, désaxés plutôt que dépravés. Mais quel que fût leur statut, ils étaient tous les enfants de Dieu et ses frères. 196:2.9 [666].
477. L'HABITANT DIVIN DE L'HOMME
Si un amant divin ne vivait pas en lui, l'homme ne pourrait aimer généreusement et spirituellement. Si un interprète ne vivait pas dans son mental, l'homme ne pourrait pas vraiment se rendre compte de l'unité de l'univers. Si un estimateur ne demeurait pas en lui, l'homme serait dans l'impossibilité d'apprécier les valeurs morales et de reconnaître les significations spirituelles. Or, cet amant divin vient de la source même de l'amour infini ; cet interprète est une fraction de l'Unité Universelle ; cet estimateur est l'enfant du Centre-Source de toutes les valeurs absolues de la réalité éternelle et divine. 196:3.16 [667].
Cette profonde expérience de la réalité de la présence divine intérieure transcende pour toujours la grossière technique matérialiste des sciences physiques. On ne peut ni mettre la joie spirituelle sous un microscope, ni peser l'amour dans une balance, ni mesurer les valeurs morales ; et l'on ne peut pas non plus chiffrer la qualité de l'adoration spirituelle. 196:3.18 [668].
478. LA VRAIE NOBLESSE REPOUSSE LE SIMPLE SUCCÈS
La vie de certains hommes est trop grande et noble pour descendre au bas niveau d'une simple réussite. L'animal doit s'adapter à son environnement, mais l'homme religieux transcende son environnement ; il échappe ainsi aux limitations du présent monde matériel par la clairvoyance de l'amour divin. Ce concept de l'amour engendre dans l'âme de l'homme l'effort super animal pour trouver la vérité, la beauté et la bonté ; et quand il les trouve effectivement, il est glorifié dans leur étreinte ; il est consumé du désir de les vivre et d'agir selon la droiture. 196:3.32 [669].
479. L'IDÉE DU PÈRE, LE PLUS HAUT CONCEPT DE DIEU
La conscience de Dieu est l'équivalent de l'intégration du moi à l'univers sur ses niveaux les plus élevés de réalité spirituelle. Seul le contenu spirituel d'une valeur quelconque est impérissable. Même ce qui est vrai, beau et bon ne saurait périr dans l'expérience humaine. Si l'homme ne choisit pas de survivre, alors l'Ajusteur survivant conserve ces réalités nées de l'amour et nourries dans le service. Et toutes ces choses font partie du Père Universel. Le Père est amour vivant, et cette vie du Père est dans ses Fils. Et l'esprit du Père est dans les fils de ses Fils — les hommes mortels. Quand tout est dit et fait, l'idée de Père reste encore le concept humain le plus élevé de Dieu. 196:3.35 [670].
Links:
[1] https://www.urantia.org/sites/default/files/docs/William_S_Sadler_Adoration_et_Sagesse.pdf
[2] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/introduction#U0_0_5
[3] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/introduction#U0_5_10
[4] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/introduction#U0_12_13
[5] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_0_2
[6] http://www.info-bible.org/lsg/23.Esaie.html#45
[7] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_0_3
[8] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#5
[9] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_2_1
[10] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_4_1
[11] http://www.info-bible.org/lsg/21.Ecclesiaste.html#12
[12] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_5_4
[13] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#8
[14] http://www.info-bible.org/lsg/23.Esaie.html#62
[15] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_6_2
[16] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_6_8
[17] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#4
[18] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_7_2
[19] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-1-le-pere-universel#U1_7_5
[20] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-2-la-nature-de-dieu#U2_2_3
[21] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-2-la-nature-de-dieu#U2_4_1
[22] http://www.info-bible.org/lsg/19.Psaumes.html#86
[23] http://www.info-bible.org/lsg/45.Romains.html#10
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[207] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-48-la-vie-morontielle#U48_4_18
[208] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-48-la-vie-morontielle#U48_6_8
[209] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-48-la-vie-morontielle#U48_7_2
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[211] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-50-les-princes-planetaires#U50_7_1
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[214] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-52-epoques-planetaires-des-mortels#U52_5_5
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[216] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-52-epoques-planetaires-des-mortels#U52_7_12
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[222] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-54-problemes-de-la-rebellion-de-lucifer#U54_2_3
[223] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-54-problemes-de-la-rebellion-de-lucifer#U54_3_1
[224] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-54-problemes-de-la-rebellion-de-lucifer#U54_4_1
[225] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-54-problemes-de-la-rebellion-de-lucifer#U54_5_13
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[238] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-56-unite-universelle#U56_10_10
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[254] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-63-la-premiere-famille-humaine#U63_1_1
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[263] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-65-le-supercontrole-de-l-evolution#U65_3_6
[264] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-65-le-supercontrole-de-l-evolution#U65_4_1
[265] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-65-le-supercontrole-de-l-evolution#U65_6_8
[266] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-65-le-supercontrole-de-l-evolution#U65_8_3
[267] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-65-le-supercontrole-de-l-evolution#U65_8_6
[268] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-66-le-prince-planetaire-d-urantia#U66_8_6
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[273] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-68-l-aurore-de-la-civilisation#U68_0_2
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[276] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-69-les-institutions-humaines-primitives#U69_1_1
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[304] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-84-le-mariage-et-la-vie-familiale#U84_8_6
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[356] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-100-la-religion-dans-l-experience-humaine#U100_7_7
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[366] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-101-la-nature-reelle-de-la-religion#U101_3_4
[367] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-101-la-nature-reelle-de-la-religion#U101_8_2
[368] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-101-la-nature-reelle-de-la-religion#U101_8_4
[369] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-102-les-fondements-de-la-foi-religieuse#U102_2_1
[370] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-102-les-fondements-de-la-foi-religieuse#U102_2_3
[371] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-102-les-fondements-de-la-foi-religieuse#U102_3_4
[372] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-102-les-fondements-de-la-foi-religieuse#U102_6_3
[373] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-103-la-realite-de-l-experience-religieuse#U103_4_4
[374] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-103-la-realite-de-l-experience-religieuse#U103_5_8
[375] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-103-la-realite-de-l-experience-religieuse#U103_7_13
[376] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-103-la-realite-de-l-experience-religieuse#U103_8_1
[377] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-103-la-realite-de-l-experience-religieuse#U103_9_7
[378] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-103-la-realite-de-l-experience-religieuse#U103_9_12
[379] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-107-origine-et-nature-des-ajusteurs-de-pensee#U107_0_1
[380] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-107-origine-et-nature-des-ajusteurs-de-pensee#U107_4_5
[381] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-107-origine-et-nature-des-ajusteurs-de-pensee#U107_7_4
[382] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-108-mission-et-ministere-des-ajusteurs-de-pensee#U108_0_1
[383] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-108-mission-et-ministere-des-ajusteurs-de-pensee#U108_1_9
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[385] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-108-mission-et-ministere-des-ajusteurs-de-pensee#U108_5_2
[386] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-108-mission-et-ministere-des-ajusteurs-de-pensee#U108_5_5
[387] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-108-mission-et-ministere-des-ajusteurs-de-pensee#U108_6_7
[388] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-108-mission-et-ministere-des-ajusteurs-de-pensee#U108_6_8
[389] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-109-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-creatures-de-l-univers#U109_5_2
[390] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-109-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-creatures-de-l-univers#U109_7_3
[391] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_1_1
[392] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_1_5
[393] http://www.info-bible.org/lsg/46.1Corinthiens.html#3
[394] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_3_1
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[396] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_4_2
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[399] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_6_22
[400] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_7_5
[401] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-110-position-des-ajusteurs-par-rapport-aux-mortels-individuels#U110_7_10
[402] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-111-l-ajusteur-et-l-ame#U111_0_1
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[412] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-112-la-survie-de-la-personnalite#U112_5_21
[413] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-112-la-survie-de-la-personnalite#U112_7_1
[414] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-112-la-survie-de-la-personnalite#U112_7_17
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[418] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#18
[419] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-114-le-gouvernement-planetaire-des-seraphins#U114_7_1
[420] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-114-le-gouvernement-planetaire-des-seraphins#U114_7_13
[421] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-114-le-gouvernement-planetaire-des-seraphins#U114_7_17
[422] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-116-le-tout-puissant-supreme#U116_0_1
[423] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-116-le-tout-puissant-supreme#U116_4_7
[424] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-116-le-tout-puissant-supreme#U116_6_1
[425] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-116-le-tout-puissant-supreme#U116_7_1
[426] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_0_2
[427] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_1_1
[428] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_2_1
[429] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_2_90
[430] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_3_2
[431] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_4_1
[432] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_4_13
[433] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_5_1
[434] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_5_3
[435] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-117-dieu-le-supreme#U117_6_8
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[439] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-118-le-supreme-et-l-ultime-temps-et-espace#U118_3_2
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[446] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-119-les-effusions-du-christ-micael#U119_8_2
[447] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-119-les-effusions-du-christ-micael#U119_8_5
[448] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-119-les-effusions-du-christ-micael#U119_8_8
[449] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-120-l-effusion-de-micael-sur-urantia#U120_4_1
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[451] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-123-la-prime-enfance-de-jesus#U123_2_1
[452] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-123-la-prime-enfance-de-jesus#U123_3_6
[453] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-124-la-derniere-partie-de-l-enfance-de-jesus#U124_1_4
[454] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-124-la-derniere-partie-de-l-enfance-de-jesus#U124_2_4
[455] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-124-la-derniere-partie-de-l-enfance-de-jesus#U124_4_4
[456] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-124-la-derniere-partie-de-l-enfance-de-jesus#U124_6_9
[457] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-124-la-derniere-partie-de-l-enfance-de-jesus#U124_6_14
[458] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-125-jesus-jerusalem#U125_0_6
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[460] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-125-jesus-jerusalem#U125_5_10
[461] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-126-les-deux-annees-cruciales#U126_1_5
[462] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-126-les-deux-annees-cruciales#U126_3_3
[463] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-126-les-deux-annees-cruciales#U126_5_4
[464] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-126-les-deux-annees-cruciales#U126_5_7
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[466] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-127-les-annees-d-adolescence#U127_0_1
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[476] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-129-suite-de-la-vie-d-adulte-de-jesus#U129_2_9
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[483] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-134-les-annees-de-transition#U134_5_12
[484] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-134-les-annees-de-transition#U134_6_3
[485] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-134-les-annees-de-transition#U134_5_10
[486] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-134-les-annees-de-transition#U134_6_9
[487] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-134-les-annees-de-transition#U134_8_9
[488] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-135-jean-le-baptiste#U135_8_3
[489] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-135-jean-le-baptiste#U135_8_5
[490] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-136-le-bapteme-et-les-quarante-jours#U136_2_2
[491] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-136-le-bapteme-et-les-quarante-jours#U136_3_4
[492] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-136-le-bapteme-et-les-quarante-jours#U136_8_8
[493] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-136-le-bapteme-et-les-quarante-jours#U136_9_3
[494] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-136-le-bapteme-et-les-quarante-jours#U136_9_9
[495] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-137-sejour-d-attente-en-galilee#U137_2_6
[496] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-137-sejour-d-attente-en-galilee#U137_3_7
[497] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-137-sejour-d-attente-en-galilee#U137_4_8
[498] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-137-sejour-d-attente-en-galilee#U137_4_17
[499] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-137-sejour-d-attente-en-galilee#U137_5_3
[500] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-138-la-formation-des-messagers-du-royaume#U138_3_6
[501] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#9
[502] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-138-la-formation-des-messagers-du-royaume#U138_6_2
[503] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-138-la-formation-des-messagers-du-royaume#U138_6_3
[504] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-138-la-formation-des-messagers-du-royaume#U138_7_3
[505] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-138-la-formation-des-messagers-du-royaume#U138_8_8
[506] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#3
[507] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-138-la-formation-des-messagers-du-royaume#U138_8_9
[508] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-139-les-douze-apotres#U139_0_1
[509] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_3_2
[510] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_4_8
[511] http://www.info-bible.org/lsg/42.Luc.html#6
[512] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_5_1
[513] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_8_5
[514] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_8_17
[515] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_8_20
[516] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_8_27
[517] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_8_31
[518] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_10_3
[519] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-140-l-ordination-des-douze#U140_10_7
[520] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-141-le-commencement-de-l-oeuvre-publique#U141_0_2
[521] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-141-le-commencement-de-l-oeuvre-publique#U141_3_4
[522] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-141-le-commencement-de-l-oeuvre-publique#U141_5_4
[523] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-141-le-commencement-de-l-oeuvre-publique#U141_6_1
[524] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-141-le-commencement-de-l-oeuvre-publique#U141_7_12
[525] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-143-traversee-de-la-samarie#U143_1_4
[526] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-143-traversee-de-la-samarie#U143_2_3
[527] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-143-traversee-de-la-samarie#U143_5_7
[528] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-144-gilboa-et-dans-la-decapole#U144_3_1
[529] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-145-quatre-journees-memorables-capharnaum#U145_0_3
[530] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-145-quatre-journees-memorables-capharnaum#U145_3_4
[531] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-145-quatre-journees-memorables-capharnaum#U145_3_11
[532] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-148-la-formation-d-evangelistes-bethsaide#U148_4_8
[533] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-148-la-formation-d-evangelistes-bethsaide#U148_5_3
[534] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-148-la-formation-d-evangelistes-bethsaide#U148_5_4
[535] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-148-la-formation-d-evangelistes-bethsaide#U148_6_11
[536] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-149-la-seconde-tournee-de-predication#U149_2_8
[537] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-149-la-seconde-tournee-de-predication#U149_5_2
[538] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#20
[539] http://www.info-bible.org/lsg/19.Psaumes.html#16
[540] http://www.info-bible.org/lsg/19.Psaumes.html#37
[541] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#14
[542] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#15
[543] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#16
[544] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#17
[545] http://www.info-bible.org/lsg/21.Ecclesiaste.html#4
[546] http://www.info-bible.org/lsg/20.Proverbes.html#28
[547] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-149-la-seconde-tournee-de-predication#U149_6_5
[548] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-150-la-troisieme-tournee-de-predication#U150_5_2
[549] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-150-la-troisieme-tournee-de-predication#U150_5_5
[550] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-154-derniers-jours-capharnaum#U154_2_5
[551] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-155-en-fuite-travers-la-galilee-du-nord#U155_5_11
[552] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-155-en-fuite-travers-la-galilee-du-nord#U155_6_11
[553] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-155-en-fuite-travers-la-galilee-du-nord#U155_6_17
[554] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-156-le-sejour-tyr-et-sidon#U156_2_1
[555] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-156-le-sejour-tyr-et-sidon#U156_2_8
[556] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-156-le-sejour-tyr-et-sidon#U156_5_7
[557] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-156-le-sejour-tyr-et-sidon#U156_5_20
[558] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-157-cesaree-de-philippe#U157_4_5
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[560] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#16
[561] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-159-la-tournee-en-decapole#U159_1_6
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[563] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-159-la-tournee-en-decapole#U159_3_10
[564] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-159-la-tournee-en-decapole#U159_3_11
[565] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-159-la-tournee-en-decapole#U159_3_13
[566] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-159-la-tournee-en-decapole#U159_4_9
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[571] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-160-rodan-d-alexandrie#U160_4_13
[572] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-160-rodan-d-alexandrie#U160_4_16
[573] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-160-rodan-d-alexandrie#U160_5_7
[574] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-162-la-fete-des-tabernacles#U162_6_1
[575] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#7
[576] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-163-l-ordination-des-soixante-dix-magadan#U163_2_10
[577] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-163-l-ordination-des-soixante-dix-magadan#U163_6_3
[578] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-165-la-mission-en-peree-commence#U165_3_4
[579] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-165-la-mission-en-peree-commence#U165_3_8
[580] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-165-la-mission-en-peree-commence#U165_5_4
[581] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-166-derniere-tournee-en-peree-du-nord#U166_4_3
[582] http://www.info-bible.org/lsg/42.Luc.html#13
[583] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-166-derniere-tournee-en-peree-du-nord#U166_4_10
[584] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-167-la-visite-philadelphie#U167_3_1
[585] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-167-la-visite-philadelphie#U167_5_1
[586] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-167-la-visite-philadelphie#U167_5_6
[587] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-168-la-resurrection-de-lazare#U168_0_7
[588] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#11
[589] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-168-la-resurrection-de-lazare#U168_2_7
[590] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-169-derniers-enseignements-pella#U169_4_3
[591] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-169-derniers-enseignements-pella#U169_4_13
[592] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-171-sur-le-chemin-de-jerusalem#U171_7_4
[593] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-171-sur-le-chemin-de-jerusalem#U171_7_9
[594] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#9
[595] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-176-le-mardi-soir-sur-le-mont-olivet#U176_3_2
[596] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-176-le-mardi-soir-sur-le-mont-olivet#U176_3_5
[597] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-177-mercredi-jour-de-repos#U177_3_2
[598] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-178-le-dernier-jour-au-camp#U178_1_3
[599] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-178-le-dernier-jour-au-camp#U178_1_14
[600] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-178-le-dernier-jour-au-camp#U178_1_17
[601] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-179-le-dernier-souper#U179_3_8
[602] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#13
[603] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-179-le-dernier-souper#U179_5_1
[604] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-179-le-dernier-souper#U179_5_3
[605] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-179-le-dernier-souper#U179_5_6
[606] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-179-le-dernier-souper#U179_5_9
[607] http://www.info-bible.org/lsg/41.Marc.html#14
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[610] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#15
[611] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-180-le-discours-d-adieu#U180_3_4
[612] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-180-le-discours-d-adieu#U180_4_5
[613] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-180-le-discours-d-adieu#U180_5_12
[614] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-181-ultimes-exhortations-et-avertissements#U181_1_2
[615] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-181-ultimes-exhortations-et-avertissements#U181_1_5
[616] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-182-gethsemani#U182_1_9
[617] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-182-gethsemani#U182_3_10
[618] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#26
[619] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-185-le-jugement-devant-pilate#U185_6_3
[620] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#19
[621] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-185-le-jugement-devant-pilate#U185_8_1
[622] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-186-peu-avant-la-crucifixion#U186_2_4
[623] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#27
[624] http://www.info-bible.org/lsg/41.Marc.html#15
[625] http://www.info-bible.org/lsg/42.Luc.html#23
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[628] http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#10
[629] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-187-la-crucifixion#U187_3_2
[630] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-187-la-crucifixion#U187_4_1
[631] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-187-la-crucifixion#U187_5_2
[632] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-187-la-crucifixion#U187_5_6
[633] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-188-l-heure-du-tombeau#U188_1_1
[634] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-188-l-heure-du-tombeau#U188_4_1
[635] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-188-l-heure-du-tombeau#U188_4_3
[636] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-188-l-heure-du-tombeau#U188_4_6
[637] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-188-l-heure-du-tombeau#U188_4_13
[638] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-189-la-resurrection#U189_1_1
[639] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-189-la-resurrection#U189_1_13
[640] http://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#28
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[645] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-189-la-resurrection#U189_2_4
[646] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-189-la-resurrection#U189_4_10
[647] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-190-les-apparitions-morontielles-de-jesus#U190_1_3
[648] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-191-apparitions-aux-apotres-et-d-autres-disciples#U191_5_4
[649] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-193-apparitions-finales-et-ascension#U193_3_1
[650] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-193-apparitions-finales-et-ascension#U193_3_3
[651] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-194-l-effusion-de-l-esprit-de-verite#U194_3_3
[652] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_4_4
[653] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_6_1
[654] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_7_3
[655] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_6_8
[656] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_8_11
[657] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_9_2
[658] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_9_10
[659] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_10_18
[660] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-195-apres-la-pentecote#U195_10_21
[661] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_0_5
[662] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_0_10
[663] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_0_13
[664] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_2_4
[665] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_2_7
[666] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_2_9
[667] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_3_16
[668] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_3_18
[669] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_3_32
[670] https://www.urantia.org/fr/le-livre-d-urantia/fascicule-196-la-foi-de-jesus#U196_3_35