Jésus pouvait-il éviter la croix?

Imprimer

Jésus aurait-il pu s'épargner la croix et continuer de vivre jusqu'à une mort naturelle tout en bénéficiant de la totalité de l'expérience humaine?

Ce n'était pas possible sans enfreindre les décisions prises au cours des quarante jours passés dans le désert après le baptême. Jésus prit quelques décidions qui, en partie revenaient à ceci : Il n'utiliserait jamais ses pouvoirs de créateur à son profit. Il pourrait les utiliser pour aider ses concitoyens, mais jamais pour lui-même, et il ne l'a jamais fait.

Je pense qu'il aurait humainement pu éviter cette situation de la croix, mais il a choisi de ne pas le faire. Et après avoir invoqué cette chaîne de circonstances, il en a accepté les conséquences. Il n'avait pas à entrer dans Jérusalem le dimanche des Rameaux ni à y enseigner la dernière semaine ni à s'attarder à Gethsémani. Et, ayant fait ces choses, il a accepté le déroulement des évènements humains.

Et je pense qu'il faisait cela pour prouver quelque chose. Je pense qu'il essayait de montrer à tous les humains qu'il comprend ce que c'est qu'un coup dur dans la vie, un vrai coup dur, et qui fait vraiment mal.

Quand il priait à Gethsémani, ce n'était pas de la frime. C'était la prière d'un humain qui n'aimait pas ce qui l'attendait et être crucifié était la pire manière qu'ils avaient trouvé de mettre à mort un humain. Un citoyen romain ne pouvait pas être crucifié; il pouvait être décapité mais pas crucifié. Le Jésus humain était un peu atterré par ce qui l'attendait sous peu et il voulait simplement vérifier, vous savez, savoir si c'était bien là le marché conclu. J'ai toujours été très content qu'il ait posé cette question. Il vérifiait pour être sûr.

Quand il priait à Gethsémani et qu'il disait « Père, faut-il que je boive cette coupe? » Vous m'excuserez d'user d'un langage ordinaire. « Cela fait-il vraiment partie du marché? » Alors, non, il ne pouvait pas s'épargner la croix dans cette situation sans renier sa propre position de base, celle qu'il avait décidée au début de sa carrière publique.